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EAN : 9782757842775
800 pages
Points (22/05/2014)
3.91/5   101 notes
Résumé :
Le Docteur Thorne, qui a valu à Anthony Trollope son plus grand succès, constitue (en 1858) l’une des premières apparitions dans le roman anglais du personnage du médecin, appelé à un bel avenir littéraire. Les rapports entre le mariage et l’argent, dans une société inégalitaire mais mobile, sont au cœur d’une intrigue attachante. Le docteur Thorne, célibataire endurci, a recueilli chez lui sa nièce Mary, orpheline, qui est devenue une belle jeune fille. Il souffre ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
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Le docteur Thorne a recueilli Mary, sa nièce , bébé , et lui a toujours caché les conditions de sa naissance .
Elevée dans la promiscuité des enfants de la respectable famille Gresham , avec lesquels , elle a partagé salle de classe et jeux , on peut donc dire qu'elle a reçu une éducation parfaite . Et c'est tout naturellement que le fils Gresham et elle, sont tombés amoureux.
Mais c'est une idylle que la mère du jeune homme , et toute la bonne société , ne voit pas d'un bon oeil , car Mary est de "naissance obscure" et sans le sou . Quand à Frank , afin de sauver le domaine familial ( comme on ne cesse subtilement de le lui répéter...) , il devra épouser "une fortune"...

Comédie de moeurs aux multiples portraits , ce roman souffre de quelques longueurs (dues à son grand âge ! ) , mais reste savoureux par la plume satirique de son auteur .
Quarante ans séparent Anthony Trollope ( 1815/1882), de Jane Austen (1775/1817) et cela se sent à d'infimes détails .
A partir du même décor ( la campagne anglaise du 19° siècle ) , et d'une intrigue (grosso-modo) similaire (le mariage ) , l'auteur adoptera un angle de traitement différent ; et cela tient aussi au sexe respectifs des auteurs .
Jane Austen dénonçait la position précaires des femmes.
L'aspect romantique est plus présent dans ses romans , plus exacerbé. Elle s'attache également plus à la description des toilettes de ces dames et de leurs physiques .
Anthony Trollope 's'en tamponne " un peu du physique et des toilettes ...
Lui , ce qu'il aime c'est l'humour et les affaires d'argent .
A travers son personnage du docteur Thorne, il nous invite à juger les gens sur ce qu'ils sont, ce qu'ils ont dans le cœur plutôt que sur leur fortune personnelle et leur acte de naissance ...
Sous couvert d'humour , il s'avère être un auteur d'une rare modestie : prenant à partie le lecteur, s'excusant par avance de sa méconnaissance au niveau des lois ( quand il met en scène des avocats et avoués), de sa façon de narrer un premier chapitre (qui démarre trop lentement ...) , nous prévenant qu'on a le droit de préférer à son héros, le Docteur Thorne, le jeune Franck, plus beau garçon ... Cet auteur nous fait sourire , fait de nous ses complices , là où d'autres auteurs font de nous, des spectateurs muets et passifs ... C'est une écriture très moderne .
Quand il raconte la rivalité entre médecins, il nous prévient que Molière aurait fait mieux que lui ...
Monsieur Trollope regarde le monde changer et nous invite à le regarder avec lui : le jeune Frank ne voit pas de honte à prendre "un vrai boulot " plutôt que de vivre en rentier .
[ " Mais si le monde change, il faut changer avec. On ne peut pas aller contre le monde ". ]

Je continuerai à explorer l'oeuvre de Monsieur Trollope, et j'ai du boulot , on parle d'une trentaine de romans sur babelio ...
- Même pas peur !
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Je n'ai pas vraiment apprécié cette lecture et ça me semble d'autant plus dommage que c'est un grand classique de la littérature anglaise dont je connaissais l'intrigue : j'étais persuadée que j'allais beaucoup aimer ce roman.

Evidemment, c'est bien écrit et j'ai bien aimé les petites interventions de l'auteur qui commente ce qu'il écrit comme s'il n'était pas vraiment maître de la situation.

En revanche, les personnages m'ont semblé peu attachants. L'auteur porte un regard critique sur la société de son époque et ses personnages sont dépeints avec une bonne dose d'ironie, y compris ses personnages principaux.
Ajouté à cela des longueurs (des dialogue qui se prolongent, des descriptions comme on n'en a plus l'habitude, des considérations sur la politique, la société anglaise, etc) et j'ai fini par m'ennuyer...

Je suis vraiment déçue de ne pas avoir apprécié autant qu'elle le méritait l'histoire du Docteur Thorne.
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Encore une belle découverte que ce pavé d'Anthony Trollope qui me permet de faire un peu plus connaissance avec les romans de l'époque victorienne tout en variant les auteurs et les styles. Je suis surprise qu'il soit si peu connu en France malgré la qualité de son écriture.
J'ai aimé qu'il se positionne en tant qu'observateur de l'histoire qu'il nous raconte et qu'il
parle en aparté au lecteur pour commenter les faits et les pensées des personnages. Il prend ainsi du recul sur son rôle de narrateur en avouant les faiblesses de ses connaissances quant à certains aspects de l'histoire.

Tous les personnages sont présentés avec beaucoup de bonté et d'indulgence pour leurs travers mais également avec une bonne dose d'humour. Point d'arrogance ni de jugement chez Trollope. Chacun agit selon ses convictions et l'auteur tente de les justifier, nous permettant ainsi d'éprouver de la sympathie pour tous. Les personnages sont nombreux et variés. Trollope les décrit de manière succinct. Il va à l'essentiel et ne s'encombre pas des détails physiques ni de toilettes. Ce qui lui importe ce sont les caractères, les pensées et les agissement de chacun. Pour cela, de nombreux dialogues sont notamment présents entre les différents protagonistes rendant la lecture facile malgré quelques longueurs.

L'histoire est assez simple et je suis très rapidement rentrée dedans. L'intrigue peut se résumer en quelques lignes et je laisse donc au lecteur le plaisir de la découverte. Selon moi, elle est plus un prétexte à une étude de la nature humaine et de la société très bien faite par Trollope. Je m'attendais à quelque chose de plus brut et moins plaisant. Je suis donc agréablement surprise par cet auteur dont je conseille la lecture et je sais déjà que je lirai d'autres romans de lui.
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Quel livre ! Mais quel livre !! le Docteur Thorne est véritablement un livre MA-GNI-FI-QUE !!! Et ses lecteurs s'en sont rendu compte dès sa parution (1858) car l'ouvrage a été réédité 34 fois du vivant de l'auteur ...

On ne peut s'empêcher, en lisant le Docteur Thorne, de songer à Orgueil et Préjugés, ou à quelque autre livre de Jane Austen, même si, lorsque la grande romancière anglaise a quitté ce monde, Anthony Trollope n'y avait fait son entrée que depuis deux ans.

Car les points communs sont nombreux entre les romans de Jane Austen et le Docteur Thorne (je n'ai pas lu d'autre ouvrage d'Anthony Trollope à ce jour, bien qu'il ait publié près d'une cinquantaine de romans dont la moitié ont été traduits en français).

Les deux écrivains traitent en effet de la vie dans les petits villages de la campagne anglaise, des amours contrariées des héros - et Mary Thorne fait beaucoup penser à Elizabeth Bennet - de la question du mariage d'une manière plus générale, des difficultés de vie de la petite noblesse désargentée et de l'hypocrisie et de l'arrogance dédaigneuse de la grande.

Si on ne trouve pas, dans le Docteur Thorne, les nombreux bals qui parsèment Orgueil et Préjugés ou Raison et Sentiments, l'humour d'Anthony Trollope, son oeil acéré sur la société victorienne, ne sont pas sans rappeler ceux de Jane Austen, et je me suis souvent retrouvée à éclater de rire devant les saillies sarcastiques d'Anthony Trollope qui m'ont remis en mémoire les réparties acides de Mr Bennet devant l'attitude et les propos de sa femme. Chez Trollope, certains dialogues évoquent même irrésistiblement des répliques de théâtre de boulevard.

Je ne peux qu'inviter ceux qui n'auraient pas encore lu le Docteur Thorne à se précipiter sur ce livre. Quand à moi, je vais dès à présent me mettre en quête d'autres ouvrages de cet auteur !
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Défi ABC 2016-2017

Frank doit épouser une fortune. Ce n'est tout de même pas difficile! et qu'il n'aille pas s'amouracher de la nièce du docteur. Une jeune fille bien élevée, certes, mais qui n'a pas de naissance. Ni de fortune d'ailleurs, pour ce que l'on en sait.
Voilà l'intrigue, tout est dit. Alors comment Anthony Trollope m'a -t il tenue 700 pages sur une trame aussi mince et prévisible? Je ne sais pas... Parce que le manoir de Greshambury est plus anglais que la plus vive des caricatures? parce que sa critique de la société est drôle et vigoureuse? parce qu'il m'a baladée par monts et par vaux ? parce que ce fameux docteur Thorne ne se coule pas dans le moule d'arrogance et d'incompétence de ses confrères? Parce que les demoiselles portent jolies robes, chapeaux et dentelles ? parce que la satire est féroce sans être cruelle? parce que c'est drôle du début à la fin?
Je ne sais pas vraiment... mais quel plaisir!
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Le monsieur : " Eh bien, Miss..., pour en arriver à l'essentiel : me voilà devant vous, à prendre ou à laisser."
(...) Voyons , Jane, me voilà devant vous..., voyons, vous pouvez au moins répondre."
La demoiselle : " "Oui, je pense que je peux répondre."
Le monsieur : " Alors, quelle est la réponse ? Vous me prenez ou vous me laissez ?"
La demoiselle, très lentement, et d'une voix sans doute à peine audible (...) : "Eh bien, je ne tiens pas précisément à vous laisser."
Et c'est ainsi que l'affaire fut conclue - conclue avec beaucoup de décence et de satisfaction.
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Bien entendu, Lady Arabella ne pouvait pas allaiter elle-même le jeune héritier. Les ladies Arabella ne peuvent jamais faire cela. Elles sont aptes à devenir des mères, mais pas des mères nourricières. La Nature leur donne une poitrine décorative, mais non fonctionnelle.
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J’ai le sentiment qu’il y a lieu de s’excuser quand on commence un roman par deux longs chapitres sans action, remplis de descriptions. J’ai tout à fait conscience du danger qu’il y a à procéder ainsi. Ce faisant, j’enfreins la règle d’or qui nous impose à tous un début rapide, une règle dont la sagesse est reconnue par tous les romanciers, y compris par moi-même. On ne peut pas s’attendre à ce que les lecteurs acceptent d’aller jusqu’au bout d’un roman qui offre si peu d’attraits dans ses premières pages, mais j’ai beau tourner la question dans tous les sens, je ne puis m’y prendre autrement.
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Un médecin devait accepter ses honoraires sans permettre à sa main gauche de savoir ce que faisait sa main droite ; il fallait les accepter sans réfléchir, sans un regard , sans un mouvement des muscles faciaux. Un vrai médecin ne devait pas savoir que la dernière poignée de main amicale était enrichie par l'or touché.
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Le fils unique, héritier de Greshamsbury, s'appelait comme son père Francis Newbold Gresham. Il aurait été le héros de notre roman, si cette place n'avait déjà été occupée par le médecin du village. En réalité, ceux qui le souhaitent peuvent le considérer comme tel. Ce jeune homme aura notre faveur, figurera dans les scènes d'amour, aura ses épreuves et ses problèmes et les surmontera ou non, selon les cas. Je suis trop vieux maintenant pour être un écrivain au cœur insensible, et il est donc probable qu'il ne mourra pas de chagrin. Ceux qui n'apprécie pas le choix d'un médecin de campagne, célibataire, d'âge mûr, comme héros peuvent lui substituer l'héritier de Greshamsbury, et appeler le roman, si bon leur semble : "Les amours et les aventures de Francis Newbold Gresham fils".

Le jeune Francis Gresham ne convenait pas trop mal pour jouer un tel rôle de héros. Il ne partageait pas la mauvaise santé de ses sœurs, et il avait beau être le seul garçon de la famille, il surpassait toutes ses sœurs par son apparence physique.
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Vidéo de Anthony Trollope
Bande annonce de Doctor Throne, adaptation du roman d'Anthony Trollope
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