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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les retraités du Baby-boom y ont cru...à leur "Silver Age" ! Ils ont mis leurs bas de laine à l'abri, ils se sont payés des élixirs de jeunesse, des crèmes rajeunissantes, des cures dans les cliniques spécialisées, des médicaments et prothèses de dernier cri...
Mais l'Europe, envahie par une jeune génération venue de l'Europe de l'Est et des pays asiatiques, n'arrive plus à faire face ; ruinée par la faillite, elle adopte la loi de "décolonisation du troisième âge".
C'est ainsi que les vieillards du vieux continent vont prendre le train pour un nouveau "El Dorado" : une ville construite de toutes pièces au fin fond de la Chine, où la vie est moins chère. C'est à travers les souvenirs et réflexions de Jonathan, un médecin au passé douteux et qui fait office d'accompagnateur, qu'on découvrira, au rythme du train qui avance, les véritables raisons de ce voyage...avec une fin apocalyptique qui n'est pas sans rappeler un "déjà vu" sinistre du passé...

À sa parution en 2003, cette anticipation sociale nous renvoyait un image cynique d'un possible lendemain...qui désenchante.
Dix ans plus tard...qui ou quoi empêchera un gouvernement qui code déjà notre vie quotidienne (tabac, alcool, sucre, sel...), qui taxe à tout va au détriment de ([.......] : remplir la case aux multiples choix), de légiférer par rapport aux vieillards, devenus "persona non grata" et de les envoyer par voie express dans l'éternité ?
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Roman écrit en 2003, d'anticipation glaçant.
Paris, 2020, le TGV en partance pour Clifford Estates, affiché comme luxueux ensemble pour retraités en Chine, va partir. Les personnes munies d'un billet spécial sont priées de monter dans le train.
Les entrepreneurs de ce système sont sûrs de leur coup : ces vieux anciens nouveaux riches ont investi dans toutes les bulles financières depuis 1980 ; pourquoi pas celle-là ?
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Dans ce roman d'anticipation, on ne déporte pas les vieux vers les EHPAD, mais carrément, on les délocalise à l'étranger où la vie est moins chère, puisque, ruinés par les « bulles financières » qui explosent, ils ne rapportent plus rien, et comme, égoïstement, ces nombreux baby-boomers de l'après-guerre n'ont pas fait d'enfants, personne ne peut payer leur retraite !
Comme Michel Houellebecq qui met un président musulman à la tête du pays, Jean-Michel Truong fait venir des cohortes d'asiates pour remplacer les travailleurs européens trop peu nombreux.
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Dans la réalité, beaucoup de vieux Allemands sont en Espagne, mais au moins, ils profitent de la vie ; ce train de déportation ne rappelle-t-il pas d'anciens horribles souvenirs ?
Heureusement, en 2020, on n'en est pas encore là, mais le problème des retraites est bien d'actualité, avec les crises diverses et le virus : nous sommes en surconsommation, François de Closets a déjà poussé un cri d'alarme en 1980, et la planète va mal à cause de nous…
Jean-Michel Truong, professeur d'Université à Strasbourg, pose ici un vrai problème, et s'il donne une solution extrême, c'est pour nous alerter.
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Ma solution à ce problème de société consiste à ralentir !
Ralentir boulot-métro-dodo ;
Ralentir la surconsommation et les déchets à ne plus savoir qu'en faire ;
Ralentir les transports à tout va ;
On ralentira le stress ;
Etc… Si on devient la 30 è puissance mondiale, où est le problème ? Des petites puissances ne se font pas envahir, de nos jours.
Nous avons bien vu, lors du confinement, les effets positifs du « rester chez soi » et du « ralentir ».
Revenir aux valeurs fondamentales : l'éthique, la relocalisation, la Terre, la Terre, la Terre, les paysans : à bas les intermédiaires qui se font un pognon de dingue sur le dos des agriculteurs et des consommateurs !
Voilà mon point de vue, il est basé sur l'excellent ouvrage d'Henri Vincenot : « La billebaude » :
En 1920, complétés par les artisans, les paysans étaient à 90% autonomes, chevaux, labours, vaches, lait, cochons, simples.... et les grand-mères au foyer gardaient et éduquaient les petits : pas besoin de crèches ni d'EHPAD, pas de délocalisation des vieux, on les gardait avec nous. Pas besoin d'essence ni d'ordinateurs, les enfants jouaient dans la nature, et se formaient en aidant leurs parents, peu de trains.
Redevenons tous paysans ou artisans, j'ai fait ça deux étés, j'étais enchanté : )
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Un roman, mi anticipation mi analyse économique et sociologique, qui se déroule vers 2020. Écrit en 2003, il est toujours brulant d'actualité et glaçant tout à la fois.
C'est une réflexion sur la mondialisation, les dérives de la recherche du profit à tous crins et de la quête de la jeunesse éternelle.
Certains passages sont, à ce niveau, passionnants, sur le comment certains arrivent à justifier leurs actes concernant les dérives de notre société actuelle. L'auteur s'appuie avec intelligence sur un passé pas si lointain pour faire avancer son intrigue.
Dans un style travaillé, le roman se double d'une réflexion intelligente sur la Chine en pleine évolution et l'Europe vieillissante, ou comment leurs objectifs peuvent se rencontrer.
Le bémol que j'apporterai à mon niveau est le manque de rythme de certains passages, rendant le récit assez inégal.
Terrifiant et alarmant, une vraie cogitation de ce que pourrait devenir notre futur tout proche.
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Mon avis :
Plus anticipation que science-fiction, ce roman est de ceux qui nous parlent du possible devenir de notre société en se basant sur des éléments concrets du monde dans lequel nous vivons aujourd'hui.
Eternity Express part du postulat d'un effondrement brutal de l'économie au niveau planétaire, et s'intéresse à la façon dont le monde, régi depuis près d'un demi-siècle par la finance et les grands groupes capitalistes internationaux, réagirait à un crash d'une ampleur encore jamais atteinte.
Après le premier choc pétrolier de 1973 et les crises boursières qui ont suivi, la société a continué de croire à un développement de son modèle économique, une extension sans fin du système libéral du profit individuel, engendrant un effet pervers sur la démographie, dont on ressent déjà les répercutions : le déséquilibre entre le nombre de gens actifs, productifs, et celui des personnes à charge.
Quelles solutions pour s'en sortir ?
Jean-Michel Truong propose, dans ce roman d'une noire clairvoyance, une réponse terrible qui nous oblige à réexaminer notre place dans cette société et celle qui sera la nôtre quand l'heure de la retraite aura sonné.
Dans ce monde où l'on nous promet l'élixir de jouvence, la vie presque éternelle, y aura-t-il de la place pour tout le monde ?
Un roman terrible que je conseille à tous ceux qui aiment la littérature « réflexion ».
Lien : http://poljackleblog.blogspo..
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Je pense qu'un certain Fillon devrait aussi s'inspirer de ce roman pour ramener les comptes de la Sécu à l'excédent.
Une bonne Loi de délocalisation du troisième âge qui nous débarrasserai d'une grande partie de ces politicards indignes bien à l'abri dans leurs tours d'airain.

Une anticipation proche de notre temps, sans voiture volante ni nourriture en gélules, la pyramide des âges a loupé une marche et les personnes en situation de vieillissement pour utiliser la novlangue libérale sont devenus un fardeau pour les jeunes et donc pour la société. Après la bulle internet qui fait plop, la bulle sénile (la silver économie) a fait flop aussi.

Nous voici donc dans un train en partance pour la Chine en compagnie d'anciens riches tombés dans la "pauvreté" après quelques placements hasardeux. le but du voyage, le paradis sur terre, un luxe à couper le souffle afin de finir dans la joie et l'allégresse. Certains y vont tout de même en trainant la patte, parce que le choix, ils ne l'ont pas eu. Ce sont leurs chers enfant qu'ils n'ont pas eu qui ont décidé pour eux. Les vieillards, ça plombe sacrément les comptes sociaux. Donc on privatise la vieillesse, un aller sans retour en Chine où le niveau de vie est beaucoup plus bas et les concessionnaires du service public pourront même se faire quelques bénéfices.
L'inconvénient principal est que c'est un peu loin de l'Europe et de ses petits enfants, mais le bonheur mérite bien quelques concessions.

Concessions que ne vous donnera pas Jean Michel Truong qui fait feu de tout bois : solidarité intergénérationnelle, capitalisme, médecine, fin de vie et fonds financiers. Rien n'échappe à son regard acéré et au décorticage en règle. Et en matière de règle, le profit a largement supplanté l'éthique.

"Il faut que certains meurent pour que le plus grand nombre vive"

Que reste t-il lorsque l'on retire les oripeaux sois disant avantageux du capitalisme ?
De l'individualisme, du cynisme et la loi du plus riche.
L'Europe décrite n'est pas très reluisante, mais la Chine promène quelques casseroles elle aussi. Et à vivre dans des sociétés de l'instant en oubliant d'où on vient peut parfois avoir de fâcheuses conséquences.

A trop vouloir démonter la mécanique néolibérale, l'auteur en oublie parfois qu'il écrit un roman et non un essai, mais l'acuité de son regard m'a vite fait oublier ce défaut qui pourra cependant gêner certains lecteurs (trices).

Optimisme, Pessimisme, Réalisme ?
Tout dépendra de votre sensibilité. Pour ma part, au vue des programmes politiques des futurs candidats à la présidence, j'opterai pour du réalisme.
Et vous ne pourrez pas dire que Jean Michel Truong ne vous a pas prévenu.
Glaçant !
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J' avais beau m'attendre à quelque chose de pas trop catholique à la fin du bouquin...
Le voyage qui part en "eau de boudin", avec arrivée en terre promise est superbement bien mené, avec les utiles flash-back.
De la très bonne fiction, autant qu'un thriller hors-norme.
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Le plus faible des roman de Jean-Michel Truong (inoubliable auteur de "Le successeur de Pierre"). Toujours le même pessimisme glaçant et réaliset appliqué cette fois à nos aînés. Que faire d'eux dans un proche futur ? le lecteur connaît la solution dès les premières pages, mais c'est ailleurs qu'il faut chercher les qualités de ce roman. Dans la lâcheté et l'humanisme et l'ambiguïté de son principal personnage. Dans la description de ce monde qui nous pend au nez. Comme toujours chez Truong philosophie et économie font bon ménage. Ce livre c'est la ciguë qu'on nous forcera tous à boire.
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Moi, j' ai adoré !
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