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EAN : 9782848766447
160 pages
Philippe Rey (01/02/2018)
3.78/5   63 notes
Résumé :
Nathan Weiss vient d’avoir quarante ans lorsqu’il reçoit un appel d’une inconnue : sa mère Marthe souhaite le revoir en urgence. Cette mère, voilà quatre ans, depuis le décès de son père, qu’il s’efforce de l’oublier. Ce n’est pas un hasard s’il s’est expatrié jusqu’en Slovénie.
Il va pourtant obéir et revenir à Paris. Sa mère a changé : elle est atteinte d’Alzheimer et ne le reconnaît presque plus. Nathan apprend alors que Marthe a confié huit lettres à sa ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (44) Voir plus Ajouter une critique
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Le sujet de ce premier roman est assez douloureux. Un enfant unique qui n'a jamais accroché avec sa mère, et "apparemment" une relation réciproque. Elle vit à Paris. Lui, quarante ans, vit et travaille en Slovénie, et depuis la mort de son père préfère l'ignorer. Et un beau jour un coup de téléphone va les remettre en contact.

Huit lettres écrites par la mère au fils, qui lui parviendra à chacune de ses visites et où elle dévoile une intimité non partagée avec le mari, le père adulé du fils. Huit lettres pour se confesser, huit lettres pour comprendre et compenser un manque d'amour crucial. Huit lettres pour déchiffrer sa mère, une inconnue. Huit lettres qui donnent la complexité de l'être humain, tout ce qu'on cache à autrui et à soi-même. Huit lettres pour déjouer le piège «  des trop-tard ». Huit lettres qui ne m'ont pas convaincue.

Un livre douloureux aussi parce que le sujet en fin de compte est la vieillesse et tout son lot qui l'accompagne....finalement existe-t-il un bilan de la Vie ? Ou passe-t-on dans la vie, comme ça....on vit ce qu'on vit, on disparaît et souvent dans un état triste, ....et qu'en reste-t-il ?
Une jolie prose tout en couleur, excepté les passages concernant Nathan le fils et sa libido. Pour le reste, un sujet peu original , trop romanesque, du moins pour moi et des personnages -mère-fils-, pour lesquels je n'ai ressenti aucune empathie.
Et pour terminer, la petite histoire d'amourette et autres références légèrement grotesques sur le même thème, concernant sieur Nathan, coincées dans cette histoire tragique, m'ont parue sans intérêt. Un premier roman qui malheureusement ne m'a pas touchée.

"C'est difficile de croire que la vie ne s'arrête pas avec la voix."
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La sublime et touchante histoire d'une rencontre entre un fils de quarante ans et sa mère dont la maladie d'alzheimer prend le dessus.

Nathan vit en Slovénie depuis la mort de son père, il y a quatre ans. Il n'avait plus d'attache à Paris, divorcé et a souffert du comportement de sa mère envers lui. On peut même dire que leur relation depuis la naissance de Nathan s'apparente à de l'indifférence voire de la froideur..

Quand Jeanne, une amie et voisine l'appelle pour lui annoncer la maladie de Marthe, il est déjà presque trop tard, il aurait préféré l'annonce de sa mort. Mais Marthe a tout prévu, elle raconte l'histoire de sa vie, son terrible secret, dans huit lettres que Jeanne lui remettra, une par une, à chacune de ses visites.

D'abord très énervé et n'ayant aucune envie de rendre visite à sa mère, il pense que le déni et la fuite ont des limites et qu'il est temps d'affronter son passé, sa vie, sa mère.

Nathan a attendu, toute sa vie, un geste de tendresse de sa mère. Marthe, déjà ailleurs, le prend pour son père et l'accueille avec deux mots tendres, puis repart dans un monde différent du sien, les yeux dans le vague. Il rentre en Slovénie avec la première lettre.

Il va comprendre au fil de ses visites, la distance de sa mère, le drame vécu bien avant sa naissance, sa propre incapacité à vivre pleinement sa vie. Marthe ne lutte pas contre sa maladie car l'oubli est peut être la plus belle chose qui puisse lui arriver en cette fin de vie. Pourtant, Nathan va enfin faire connaissance avec sa mère.

C'est une histoire bouleversante avec une écriture délicate et addictive. Je n'aurais jamais pensé lire avec une telle avidité un livre sur la maladie d'alzheimer.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Bon, comment dire…
Comment dire mon désarroi et ma légère déception face à ce roman dont le thème m'attirait ?
Comment dire ma légère exaspération face à ce style poétique que j'aime beaucoup en général ?


Nathan n'a plus vu sa mère depuis 4 ans, depuis la mort de son père. Il est bien là où il est, en Slovénie, pour son travail. Mais l'appartement de la rue du Cherche-Midi, à Paris, le rattrape dans ses rets. En effet, sa mère est atteinte de la maladie d'Alzheimer, et elle a chargé sa voisine de lui donner à chaque visite une lettre écrite avant le naufrage de sa mémoire. Ces huit lettres relatent le passé de la vieille dame, et révèlent à Nathan pourquoi il n'y a eu aucune tendresse entre eux, aucune complicité entre la mère et le fils.


Mwoui…Je ne suis pas du tout convaincue de ce qu'elle relate, la mère. J'ai l'impression que les problématiques s'emmêlent, et finalement déteignent. J'ai l'impression que tout est dilué, malgré quelques passages très profonds, qui m'atteignent.
Le deuil, l'amour entre les parents et leur enfant, la tendresse ou la froideur, l'amour conjugal, l'amour filial, l'accompagnement en fin de vie, la maladie…
Tout cela me passionne, mais curieusement ici, cela ne me touche pas, d'autant plus qu'à ces thèmes essentiels, se greffe le désir d'amour avec une des femmes, ce qui à mon sens n'apporte rien, rien du tout.
Et puis l'auteure écrit bien, trop bien, je dirais. Ses innombrables expressions poétiques noient tous les personnages, comme s'ils parlaient tous de la même façon. le surplus de poésie, ici, tue la simplicité de la vie.


Bref, mon avis est mitigé, et je m'aperçois que cela m'est très difficile d'en faire part.
N'en tenez donc pas compte, allez vous-même à la rencontre de cette « Nuit introuvable », votre rendez-vous sera peut-être plus abouti que le mien.
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Professeure de français et slameuse, Gabrielle Tuloup m'a d'abord enchantée par sa participation au hors-série du Un intitulé "Le Français a-t-il perdu sa langue?". J'y découvris alors une langue riche, expressive et pleine d'énergie. Quand je vis qu'elle avait publié un premier roman, je me ruai à la librairie. Et pourtant, comme Marthe le fit avec le livre de Jacques à l'intérieur du récit, je laissai s'écouler un moment avant d'en entamer sa lecture. Je sentais que j'en sortirais fortement émue.

Le temps est venu. La beauté démarre dès la couverture grâce à la superbe illustration de Stephan Zimmerli. Les teintes de bleus, qui s'assombrissent plus ou moins, cet arbre aux longues et multiples racines, tout incite à la contempler longuement.
Une fois le roman commencé, je n'ai pu le lâcher avant la dernière phrase. Ce serait très exagéré d'affirmer que je l'ai lu en apnée. Ça frôle pourtant la vérité.
L'histoire tient en peu de mot. Nathan, le narrateur, ne parle plus à sa mère depuis des années. Il garde de son enfance le manque d'affection maternelle, sa froideur,  certes compensés par les démonstrations et l'amour du père. N'en demeurent pas moins des blessures d'enfance et des cicatrices mal refermées. Parti travailler en Slovénie, il reçoit un jour un appel de Jeanne, une voisine de sa mère. Celle-ci souffre d'Alzheimer et Jeanne doit lui remettre à chaque visite une enveloppe. Huit lettres en tout que sa mère lui a écrite avant que la maladie n'ait fait trop de ravages.

Avec ces lettres, Nathan se retrouve à découvrir une mère méconnue. Et à devoir apprendre à ouvrir les yeux sur lui-même et sur sa vie, parvenu à quarante ans, l'âge des premiers bilans. Constat amer de solitude et d'incomplétude.

Pour son premier roman, Gabrielle Tuloup démontre avec maestria sa maîtrise des mots. Son récit se révèle profondément émouvant. Elle nous fait pénétrer dans l'intimité intérieure de cette mère et de son fils.

J'en ressors comme prévue émue et ébranlée par les tours que la vie joue. Il est si facile de perdre contact avec ses proches. Comme Nathan le dit au départ : "Brouillés? Non. Je ne me rappelais pas une seule dispute. Je crois plutôt que nous nous étions oubliés à force d'indifférence." Ce qui est sans doute encore pire que la brouille.

Merci beaucoup à Gabrielle Tuloup pour ce bouleversant récit et pour l'élégance de son écriture. J'espère avoir le plaisir de la relire rapidement, poème, article ou roman. Elle est de ces auteurs au style si beau qu'on ne peut que s'en éprendre.
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Nathan, la quarantaine, Parisien, vit seul après un divorce sans histoire. Son travail l'amène à vivre en Slovénie, avec de rares allers et retours à Paris.
Alors lorsqu'il entend la voix de Jeanne, une amie de sa mère, lui demander de passer chez elle à l'occasion de son prochain passage à Paris, il rechigne. Il faut dire que les relations avec sa mère sont loin d'être chaleureuses.
Une curieuse surprise l'attend : au-delà d'une visite à la vieille femme, désormais atteinte de la maladie d'Alzheimer, il entend de la bouche de Jeanne qu'il recevra d'elle huit lettres écrites de la main de sa mère, avant que celle-ci ne tombe malade, mais qu'elle les lui remettra à chaque passage, soit une fois tous les deux mois environ …
Étonnant roman que celui de Gabrielle Tuloup, qui va dire pudiquement la déchéance dans la maladie de Marthe, très bien accompagnée à domicile par Carolina, mais surtout la vie de cette femme très éprise de son mari, mais qui semble n'avoir eu aucune tendresse pour son fils Nathan. Au fil des six lettres, que Nathan lit d'abord avec rancoeur, puis peu à peu avec intérêt, se tisse en effet la vie d'une femme malheureuse – et on comprendra à la fin pourquoi - et particulièrement maintenant que son mari, le père pour qui Nathan éprouvait beaucoup de tendresse, s'est éteint dans son sommeil.
Nathan renouera le fil interrompu dès son enfance, mais ne sera-t-il pas trop tard pour montrer à sa mère les sentiments qu'il éprouve désormais pour elle, maintenant qu'il connaît son secret ?
D'un style par moment un peu chaotique au début, l'écriture se fluidifie peu à peu, pour délivrer un récit pudique, plein de finesse et d'émotion sur une maladie qui nous désarme tous.


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Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
Un aéroport de nuit, c'est sinistre comme un parking de gare désert le dimanche en province. J'étais fatigué des arrivées qui n'avaient rien d'un retour, puisque personne n'attendait. Alors j'ai pleuré. Avec une lettre repliée dans la main. J'ai pleuré comme un môme en descendant de l'avion, tirant ma valise à roulettes, qui ne pèse rien. J'ai pleuré dans le taxi avec les informations en slovène à la radio, que je ne comprenais toujours pas. Je me suis arrêté sous l'oeil gêné du chauffeur qui me surveillait dans le rétroviseur et montait le son à chaque reniflement. Un entracte, quelques minutes. Et j'ai pleuré à nouveau à la maison en ouvrant le frigo.
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On n'a pas idée de ce que c'est qu'une chemise sans les épaules de l'homme qu'on aime. On n'a pas idée du monde infiniment plat et chiffonné, roulé en boule, qui reste quand l'autre déshabite la vie, quand son corps est soustrait aux étoffes et aux caresses. L'existence n'a plus d'odeur. On marche le ventre en creux, encore et encore. C'est raconté dans tous les livres mais Jacques, lui, n'avait jamais écrit ces lignes-là, et c'était lui que je croyais. On arrose quand même les fleurs une fois par semaine parce qu'elles n'y sont pour rien, et que le monde est assez fané comme ça. On boit son thé à la même heure et on attend. C'est le dernier effort dont on est capable, l'attente. Le vide glisse ses doigts entre chaque côte et serre. La douleur a des ongles et elle vous donne du corps. Elle vous raidit, c'est elle qui vous fait tenir debout. Et c'est elle qui plus tard sait quand peu à peu relâcher l'étreinte. Il fallait qu'elle tenaille pour qu'on n'oublie pas de respirer, mais le souffle parfois revient sans qu'on y pense. Le deuil est un sommeil, plus long que les autres. Le noir et blanc finit toujours par rendre l'âme, lui aussi.
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J'exagère sûrement. C'est facile après coup. J'ai toujours considéré les femmes avec une envie trouble, mêlée de suspicion. Les hommes pouvaient faire preuve de douceur, je le savais par mon père. Pourtant il y avait bien quelque chose qu'elles seules, je le pressentais plus que je n'en faisais l'expérience, pouvaient offrir. Quelque chose comme un repos, imprimé dans la tiède mollesse de leur chair et la blancheur de leurs bras. Il est, me disais-je, des femmes comme des pays lointains où s'abandonner.
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On n'a pas idée de ce que c'est qu'une chemise sans les épaules de l'homme qu'on aime. On n'a pas idée du monde infiniment plat et chiffonné, roulé en boule, qui reste quand l'autre déserte la vie, quand son corps est soustrait aux étoffes et aux caresses. L'existence n'a plus d'odeur. On marche le ventre en creux, encore et encore (...). On arrose quand même les fleurs une fois par semaine parce qu'elles n'y sont pour rien et que le monde est assez fané comme ça. (...)
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Elle aurait aussi bien pu être morte. Ça n'aurait pas changé grand chose, au fond. Il aurait fallu s'organiser, voilà tout. Les pompes funèbres, les faire-part de décès, quelques poignées de mains contrites, j'aurais fait bonne figure et puis on aurait été quittes. Ça n'aurait pas été un drame. (Incipit)
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