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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Bon, comment dire…
Comment dire mon désarroi et ma légère déception face à ce roman dont le thème m'attirait ?
Comment dire ma légère exaspération face à ce style poétique que j'aime beaucoup en général ?


Nathan n'a plus vu sa mère depuis 4 ans, depuis la mort de son père. Il est bien là où il est, en Slovénie, pour son travail. Mais l'appartement de la rue du Cherche-Midi, à Paris, le rattrape dans ses rets. En effet, sa mère est atteinte de la maladie d'Alzheimer, et elle a chargé sa voisine de lui donner à chaque visite une lettre écrite avant le naufrage de sa mémoire. Ces huit lettres relatent le passé de la vieille dame, et révèlent à Nathan pourquoi il n'y a eu aucune tendresse entre eux, aucune complicité entre la mère et le fils.


Mwoui…Je ne suis pas du tout convaincue de ce qu'elle relate, la mère. J'ai l'impression que les problématiques s'emmêlent, et finalement déteignent. J'ai l'impression que tout est dilué, malgré quelques passages très profonds, qui m'atteignent.
Le deuil, l'amour entre les parents et leur enfant, la tendresse ou la froideur, l'amour conjugal, l'amour filial, l'accompagnement en fin de vie, la maladie…
Tout cela me passionne, mais curieusement ici, cela ne me touche pas, d'autant plus qu'à ces thèmes essentiels, se greffe le désir d'amour avec une des femmes, ce qui à mon sens n'apporte rien, rien du tout.
Et puis l'auteure écrit bien, trop bien, je dirais. Ses innombrables expressions poétiques noient tous les personnages, comme s'ils parlaient tous de la même façon. le surplus de poésie, ici, tue la simplicité de la vie.


Bref, mon avis est mitigé, et je m'aperçois que cela m'est très difficile d'en faire part.
N'en tenez donc pas compte, allez vous-même à la rencontre de cette « Nuit introuvable », votre rendez-vous sera peut-être plus abouti que le mien.
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Oh, la belle plume que celle de Gabrielle Tuloup… Comme c'est agréable de se laisser envelopper par cette prose sensible et élégante qui m'a comblée d'émotions et m'a laissée le coeur chaviré et les yeux pleins de larmes.
Nathan Weiss, quarante ans, vit et travaille en Slovénie. Son père qu'il aimait tant ayant disparu, il lui reste une mère, Marthe, qu'il ne voit que très rarement. Froideur, distance, incompréhension sont les termes qui définissent le mieux leurs relations. Depuis toujours... Contrairement au rapport fusionnel qu'elle entretenait avec son mari, Marthe a vécu comme loin de son fils, dans l'incapacité, semble-t-il, de l'aimer... Nathan n'attend maintenant plus rien de sa mère et une ou deux visites annuelles entretiennent artificiellement une relation morte depuis bien longtemps.
Un jour, il reçoit l'appel d'une certaine Jeanne Silet, une vieille amie de sa mère : elle lui apprend que cette dernière, atteinte de la maladie d'Alzheimer, a laissé huit lettres qu'elle a écrites avant de perdre tout à fait la mémoire. Huit lettres qu'elle doit donner au compte- gouttes à Nathan. Celui-ci trouve ce petit jeu complètement puéril. Donc, c'est de très mauvaise grâce qu'il s'y soumet, n'en attendant évidemment pas grand-chose.
Qu'est-ce qui pourrait rattraper une vie dépourvue de tendresse et d'amour, une vie d'indifférence et d'éloignement ? Et pourtant, ce que va découvrir Nathan au fil des lettres va changer son regard sur sa mère. Qui était Marthe, l'a-t-il bien connue au fond, n'ont-il pas vécu sur une espèce de méprise, de malentendu qui les a empêchés de se rencontrer vraiment ? Quels sont les secrets de cette femme dont la mémoire s'est envolée ?
Ce texte m'a beaucoup, beaucoup touchée, tout d'abord parce que je sais que l'on peut, comme cela, entretenir de mauvais rapports tout simplement parce que la parole a fait défaut, qu'on n'a pas pris le temps ou qu'on n'a pas eu le courage de dire ce que l'on avait sur le coeur de peur d'envenimer une situation délicate… Et les années passent, de proches, on devient petit à petit des étrangers et à un moment donné, c'est trop tard, on ne peut rattraper le temps perdu. En prendre conscience soudain est tout simplement déchirant…
Par ailleurs, et pour aborder un autre thème du roman, je sais qu'il est difficile de traduire par des mots ce que l'on ressent quand on se trouve face à un parent malade qui a perdu tous ses souvenirs et qui ne sait même plus qui vous êtes.
C'est le cas de mon père.
Je me souviens de ses premières errances, de ses marches qui l'entraînaient au-delà de ses forces et des espaces connus alors que la maladie n'était pas encore diagnostiquée. On le retrouvait déshydraté, exténué et complètement hagard dans un commissariat où les pompiers avaient fini par le déposer.
Il nous a fallu du temps pour comprendre et admettre que s'il était encore vivant, plus rien de lui ne survivait. Et l'on tentait d'entrer en contact avec lui en parlant en espagnol, langue qu'il avait tant aimée, en lui rappelant quelques bons souvenirs qui nous faisaient pleurer tandis qu'il nous regardait fixement, sans émotion, le regard dans le vide.
Pour ma part, j'ai cessé d'attendre quelque chose.
Je ne le vois pas souvent. Je pense à lui quand il fait beau comme ces jours-ci, je pense aux endroits près de chez moi où il aimait aller se promener. Je le sais enfermé dans sa chambre, incapable de lire, d'écouter la radio ou de discuter. Incapable de rien et toujours vivant…
Alors, il va sans dire que les passages du roman où il est question de cette terrible dépossession de soi qu'entraîne cette maladie m'ont beaucoup touchée, les dernières pages du livre m'anéantissant tout à fait. Les résonances sont parfois trop fortes… Je vous les espère moins douloureuses…
« Aujourd'hui ma mère est là, à contre-jour, une silhouette de colombe fragile endormie dans la lumière. A l'intérieur, quelque part, son âme aussi bat de l'aile. Et, si j'osais poser ma main sur elle, je crois que son pouls battrait très fort et vite d'être ainsi prise au piège... »
Un livre magnifique et d'une très grande beauté que je vous recommande vivement.
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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D'aussi loin que Nathan Weis s'en souvienne, il y a toujours eu un abîme entre sa mère Marthe et lui. de l'ordre de l'insondable, un gouffre. À l'opposé de son écrivain de père Jacques, si affectueux, si sensible, si aimant. Au décès de ce dernier, Nathan laisse seule sa mère face à son chagrin, qu'il sait intense. Un amour incommensurable existait entre ses parents dont lui, fils unique, se sentait exclu. Il profite alors de l'opportunité d'une mutation professionnelle, il s'envole pour la Slovénie. Partir loin pour oublier, accentuer la distance existante, fuir le souvenir de son père, se libérer de l'indifférence de sa mère.

Quatre ans plus tard, Nathan, quarante ans, reçoit l'appel de Jeanne, une amie de Marthe. Elle le prie de venir la voir au plus vite. Atteinte de la maladie d'Alzheimer depuis deux ans, sa mère a confié à Jeanne huit lettres qu'elle doit remettre à Nathan, à raison d'une tous les deux mois – à chacune de ses visites -.

Cet appel aux airs de traquenard agace fortement Nathan, mais par devoir, il prend l'avion pour Paris et se rend rue du Cherche-Midi, lieu lointain de son enfance. S'ensuivent des retrouvailles d'une froideur sans égale de part et d'autre. La mémoire vacillante de Marthe et les souvenirs pénibles de Nathan entrent naturellement en collision.

Pourtant, visite après visite, lettre après lettre, la méfiance de Nathan s'évapore. Avec ses mots d'une franchise implacable, Marthe déroule le fil de son histoire, comble les vides et les manquements, relie les événements, révèle les causes et leurs conséquences : elle rapièce le tissu familial jusqu'ici distendu et donne à son fils les clés pour ouvrir enfin cette porte derrière laquelle il vit depuis des années avec ses fêlures sa solitude ses hésitations. Ses lettres sont autant de cailloux semés pour que Nathan retrouve son chemin pour avancer dans la vie. Mère et fils se rencontrent alors, » avant que la nuit ne devienne introuvable ». (René Char, Fureur et mystère)

Un premier roman prometteur. Il y a chez Gabrielle Tuloup une sensibilité à fleur de peau, une élégance dans son écriture et une aisance à aller à l'essentiel. Les non-dits familiaux destructeurs et leur réparation sont des thèmes souvent abordés en littérature, le recours aux lettres-confessions également, mais la maîtrise est là, solide.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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Voici l'histoire d'une famille comme il en existe probablement beaucoup et c'est ce qui lui confère un caractère d'universalité, chacun y retrouvant un peu de sa propre expérience.
Elle, c'est Marthe, pas encore très âgée, ancienne clerc de notaire qui a mis de l 'ordre dans sa vie et dans ses papiers, à destination de son fils. Comme toutes les mères qui voient approcher la fin. Sauf que pour Marthe, il y a un peu d'urgence : sa mémoire s'effiloche, ses souvenirs commencent à partir en lambeaux : elle souffre de la maladie d'Alzheimer. Elle a donc laissé huit lettres pour Nathan, son fils.

Lui, c'est Nathan, le fils avec lequel la relation s'est assoupie, pas comme une fâcherie, non, juste de l'éloignement, au sens abstrait mais au sens réel aussi, car il a choisi de travailler entre Paris et la Slovénie quand son père est mort. Son père qu'il adorait, le seul qui jouait avec lui, lui caressait les cheveux et lui disait qu'il l'aimait. de sa mère, rien de tout cela. Une sorte de froideur indifférente qui arrêtait net le moindre de ses désirs de faire un câlin.

Pourtant, elle savait rire, avoir des gestes de tendresse et d'amour mais seulement pour Jacques, son mari. « Quand il entourait sa taille, ma mère semblait danser de l'intérieur » raconte Nathan.

Aujourd'hui, Nathan est très contrarié : une amie de Marthe lui a demandé de passer voir sa mère. Elle lui raconte la maladie et ces huit lettres qu'il devra venir chercher rue du Cherche-Midi, à Paris, tous les deux mois : un an et demi de contrainte !

Et avec lui, à chaque lettre, de plus en plus hésitante car la maladie progresse, nous découvrons la vie de Marthe, son premier amour déçu, une tragédie, une mère à demi-paralysée dont elle a dû s'occuper (et lui ? s'occupera-t-il de sa mère?), la rencontre romanesque (c'est le mot!) avec Jacques son époux dont elle a été follement amoureuse. « Son visage était évident » écrit-elle. Et sa place à lui, dans tout cela... ?

Maladie, deuil, enfance, amours interdites, amour refréné, peur de souffrir encore et encore, culpabilité : sur quelles expériences nos parents se sont-ils construits ? Est-ce ainsi qu'ils nous ont faits, de chair, de sang et de douleur ou de joie, au travers de mille éclats de vie dont nous ne savons rien et qui nous sautent au visage lorsque, pour la première fois, nous vidons leurs tiroirs, photos, lettres, documents administratifs, juste après leurs obsèques ? Parce la vie est exigeante et qu'elle veut continuer...

Un beau livre, lumineux et douloureux, écrit dans une langue sans effets, qui coule doucement, comme les jours passés nous reviennent.

Une belle découverte - encore - dans le cadre des « 68 1ères fois » que je remercie vivement.

Sur des thèmes similaires (Alzheimer, vieillissement), deux livres qui m'ont particulièrement touchée : Koumiko, d'Anna Dubosc (une ode à sa mère, artiste japonaise) et « Mademoiselle, à la folie », de Pascale Lécosse (drame d'une actrice vieillissante qui perd progressivement la mémoire).


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J'ai découvert Gabrielle Tuloup la semaine dernière avec « Sauf que c'étaient des enfants »
Ayant beaucoup aimé ce dernier roman,j'ai eu envie de continuer avec l'univers de l'auteure en lisant directement en suivant son précédent roman paru en 2018 « La nuit introuvable »
J'aime les auteurs qui se diversifient d'un roman à l'autre.
Et ce fut le cas pour cette lecture très différente mais tout aussi plaisante.
Dans celui-ci, Gabrielle Tuloup a choisi d'opter pour une construction mi récit,mi épistolaire à sens unique en nous contant l'histoire de Nathan dont la mère, Marthe, atteinte de la maladie d'Alzeimer, lui livre en une huitaine de lettres, des révélations sur sa jeunesse et tente de lui expliquer pourquoi elle n'a pas réussi à être une mère exemplaire. le triste sujet d'une relation mère-fils construite sur un socle d'indifférence, couplé à celui de la maladie d'Alzeimer et la vieillesse en fait un livre très émouvant.
L'écriture est très belle, emplie de belles phrases.
Et la dernière phrase quant à elle, enfonce le clou de l'émotion déjà présente tout au long du roman.
Une bien belle découverte que cette auteure.
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Lorsque Nathan Weiss, 40 ans, expatrié en Slovénie, reçoit un appel qui l'informe que sa mère Marthe souhaite le revoir. Cette mère qu'il a oubliée à force d'indifférence depuis le décès de son père.C'est ainsi que Nathan retrouve Marthe à Paris, atteinte d'Alzheimer, ne le reconnaissant plus vraiment. Mais, avant que la maladie n'ait progressé, elle avait confié huit lettres à 1 amie, avec pour instruction de les remettre à Nathan selon un calendrier précis. Nathan se sent manipulé par ce jeu qui toutefois va l'intriguer dès l'ouverture de la première lettre.
C'est une histoire de famille où Nathan va découvrir des choses sur son passé afin de pouvoir comprendre certains pans de son histoire et avancer. Ce roman alterne entre les 8 lettres de Marthe et le cheminement de son fils.
Le sujet m'intéressait mais je n'ai pas été séduite par l'écriture de ce roman que j'ai trouvé distante, un peu froide.. J'ai tout de fois poursuivi la lecture jusqu'à la fin et le même sentiment m'a traversé tout au long..
Malgré une étude du sujet de cette maladie terrible très bien faite, je ne suis pas arrivé à entrer dans cet univers.
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"Comment explique-t-on à un enfant qu'on ne le câline pas assez parce qu'on l'aime trop?"

Nathan Weiss, le narrateur de quarante ans, reçoit un jour un appel d'une amie de sa mère lui indiquant que sa mère qu'il n'a pas vue depuis le décès de son père quatre ans plus tôt, veut le revoir en urgence à Paris. Après son divorce, Nathan était parti travailler en Slovénie et ne souhaitait pas revoir sa mère Marthe qui ne lui a jamais manifesté aucune tendresse contrairement à son père. "On ne se réfugie pas dans des jupons glacés. Seule la main de mon père semblait rendre à ce corps toute sa souplesse et sa chaleur".

Nathan apprend que sa mère a écrit huit lettres et a chargé son amie Jeanne de le joindre quand elle ne serait plus capable de le faire. Marthe demande à son fils de venir la voir à chacun de ses passages à Paris, Jeanne lui remettra alors une lettre. "Tout est sur papier, mais il me faut du temps pour te dire les choses, et il te faudra du temps pour les entendre. Tous les deux mois, c'est bien.". Nathan pense que Marthe qui se sait atteinte de la maladie d'Alzheimer a trouvé cette stratégie pour l'obliger à venir la voir mais peu à peu il se surprend à prendre plaisir à la revoir, à aimer le rituel des lettres. Les multiples bêtises de sa mère que lui relate Carolina, la garde malade de Marthe, la lui rend chaque jour un peu plus attachante.

"Nous n'avons pas réussi à nous aimer jusque là. Il y a toujours eu une sorte de filtre, tu as eu une mère enroulée de papier cellophane".

Au travers de ces lettres Nathan va découvrir la jeunesse de sa mère, sa grand mère, son premier amour, la rencontre de ses parents, le drame qui a été à l'origine de la difficulté de sa mère à l'aimer... Il s'engage dans une sorte de course contre la montre avant que la mémoire de Marthe ne disparaisse complètement dans les brumes d'Alzheimer.

Avec ce premier roman où une mère livre à son fils son histoire avant que sa mémoire ne disparaisse complètement Gabrielle Tuloup nous raconte, avec une écriture joliment poétique, la restauration d'une relation mère-fils grâce à d'émouvantes lettres-confession. Un roman tout en finesse, justesse et sensibilité. Très jolie découverte d'une auteure et d'une plume élégante grâce aux 68 premières fois. Une auteure à suivre.

Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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Quelle critique m'a diantre donné envie d'ajouter ce livre à ma Pàl ? Il faudrait pouvoir joindre le nom de la ou du babeliote à la liste des A lire qui ne cesse de s'allonger.
Je n'ai donc pas retrouvé ladite critique, mais un grand merci à ce(te) inconnu (e). J'ai dévoré le livre en l'espace de 24 heures. Il est vrai que parfois trop de joliesse dénature le propos. Que par moments j'ai décroché, lassée de ce chassé croisé entre une mère et un fils qui n'ont pas su s'aimer. du moins est ce ce que l'on croit.
Il est également vrai que j'ai du mal à adhérer à l'explication de la mère, à la justification de sa froideur. Mais, au-delà de cela il y a deux solitudes. Il y a la misère affective. Il y a la quête de l'autre. Et tout cela est si magnifiquement décrit que ça vous bouleverse l'âme.
J'ai refermé ce livre. Je vais le laisser maturer au tout dedans de moi. Je pense y revenir.
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La quatrième de couverture raconte trop, mais je ne modifie pas ma chronique.

Un fils de quarante ans, divorcé, n'a pas revu sa mère depuis quatre ans. Depuis la mort soudaine et inacceptée du père tant aimé. Volontairement. Il a sollicité un détachement à l'étranger.
"Je n'ai jamais voulu penser au chagrin de ma mère. J'étais trop occupé par le mien. je n'ai jamais appelé aux dates anniversaires ni aux soirs de réveillon".

Nathan n'a pas le souvenir de câlins maternels. Ce manque d'amour, réel ou ressenti, a freiné sa capacité à s'ouvrir aux autres et a bridé sa libido.
aujourd'hui, par l'intermédiaire d'une voisine, cette mère qu'il voulait oublier, le réclame.
Elle lui a écrit huit lettres qui lui seront remises, une par une à chacune de ses visites à Paris, soit tous les deux mois.
Nathan découvrira progressivement qui a été cette Marthe, jeune fille amoureuse, avant de devenir sa mère.
Confession déroutante pour un fils, sans fausse pudeur ni censure.
Ecrites dans l'urgence car un locataire envahissant et redouté s'annonce : Alzheimer.
Le style raffiné des lettres contraste avec les pensées banales du fils. Personnellement, j'ai aimé.
Bien sûr, une lente évolution, bien distillée, s'opère.
Je cède la parole à Nathan.
"Je repoussais le moment d'ouvrir cette enveloppe qui gardait dans son cocon de papier vélin les dernières paroles de ma mère.
C'est difficile de croire que la vie ne s'arrête pas avec la voix."
Et aussi : "Je ne savais pas ça. Que la lumière des souvenirs pouvait diffracter le coeur. Je ne savais pas toutes ces couleurs."
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Nathan, 40 ans, vit et travaille en Slovénie lorsqu'il reçoit l'appel d'une inconnue l'informant que sa mère Marthe, qu'il n'a pas revue depuis le décès de son père il y a quatre ans, ne va pas bien. En dépit du ressentiment qu'il éprouve pour elle, il revient à Paris et découvre qu'elle est atteinte d'Alzheimer. A l'annonce de sa maladie et avant de tout oublier, elle lui a écrit huit lettres qui lui seront remises à intervalles réguliers…

La méthode parait un brin manipulatrice, en tout cas c'est ce que ressent immédiatement Nathan, mais cette ouverture progressive des lettres va l'emmener progressivement à en apprendre davantage sur sa mère, sa jeunesse, sa rencontre avec son père, leur couple et sa relation avec ce fils envers lequel elle paraissait si froide. Jaloux du couple qu'elle formait avec son père, un homme charmant et évoluant avec aisance dans l'existence, contrairement à lui, Nathan reste persuadé de n'avoir compté pour rien à ses yeux, et cette indifférence a pesé lourd dans ce qu'il est devenu et son éloignement ; bien évidemment, les choses ne sont pas si simples, et c'est avec une délicatesse extrême que Gabrielle Tuloup va ouvrir les yeux de son personnage, et les nôtres du même coup. Vouloir protéger quelqu'un au point de sciemment s'en écarter, quelle plus belle preuve d'amour ? En dévoilant ses secrets à son fils, Marthe va lui offrir une nouvelle vie, et peut-être parviendront-ils à se rejoindre avant qu'il ne soit trop tard, avant que la nuit ne gagne complètement.
C'est un court texte très délicat sur la relation mère-fils, sur la maladie aussi, qui touche la corde sensible.
Lien : https://cestquoicebazar.word..
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