AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,79

sur 2247 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il y a des romans qui nous happent complètement, qui nous emportent loin de ce qui nous entoure pendant quelques heures. Les sept morts d'Evelyn Hardcastle de Stuart Turton, traduction de Fabrice Pointeau, fait partie de ces romans et ça a été pour moi une lecture extraordinaire, un véritable coup de coeur.
🔸
La famille Hardcastle organise une fête dans leur immense maison de campagne, retirée de tout, sous prétexte de fêter le retour de leur fille Evelyn. Très vite, nous apprenons que la vie de cette dernière est menacée. Un homme, Aiden Bishop, va tout tenter pour déjouer ce crime, ce qui lui permettra de sortir du cercle infernal qui l'enferme au domaine des Hardcastle. Il a sept jours pour résoudre l'énigme, sept jours où son esprit occupera le corps de sept personnes différentes, présentes pour l'événement. S'il échoue, il y restera coincé éternellement.
Ce roman, aussi bizarre que cela puisse paraître, a été un refuge pour moi. J'ai adoré me perdre dans ses pages, dans cet univers fascinant. Loin de tout, nous voilà projetés dans un huis-clos aux allures de Cluedo littéraire. La construction de l'intrigue est parfaite, on se prend au jeu, on mène l'enquête aux côtés de ce mystérieux Aiden Bishop, on s'enfonce dans la noirceur qui entoure la famille Hardcastle. On doute, on frémit, on se perd, on tourne les pages à vive allure, on veut savoir et on est surtout totalement captivé par cette histoire qui ne cesse de nous surprendre. Stuart Turton manie la plume comme un magicien, il maîtrise chacun de ses tours de passe-passe et bluffe le lecteur à chaque lapin sorti de son chapeau.
Les sept morts d'Evelyn Hardcastle est un pur bijou. Un coup de coeur pour un coup de maître.
Commenter  J’apprécie          150
Je ne suis pas spécialement amateur de livre policier mais celui-ci est passé tout seul.
Novateur dans le genre, avec le concept, comme le dit l'auteur, de "roman avec des voyages dans le temps et des changements de corps", juste génial, je me suis laissé entraîner dans ce labyrinthe avec curiosité, d'un personnage à l'autre, depuis un même narrateur et de manière chrono-illogique. Étonnement c'est assez clair et on ne s'égare que rarement. L'ambiance très vintage est proche d'un huis-clos meurtrier style Agatha Christie, et l'astuce classique des petits détails importants pour la suite de l'intrigue est d'autant plus efficace que le lecteur les redécouvre à plusieurs reprises.
J'ai par ailleurs apprécié la métaphore du jeu d'échecs filée dans la trame du récit - d'autant que la nouvelle de Zweig est encore toute fraîche dans ma tête - laquelle donne à ce policier fantastique une dimension indéniablement étrange. Après tout, le Bishop anglais n'est-il pas notre Fou?
Commenter  J’apprécie          150
Les mots susceptibles de définir cette pépites n'existent pas encore : parce que "Les sept morts d'Evelyn Harcastle" a probablement plusieurs années d'avance sur la littérature actuelle, les terme les plus appropriés pour en vanter l'audacieuse qualité n'ont certainement pas encore été inventés. Si l'on devait se contenter d'un seul mot, ce serait peut-être "Wouah!", qui résume à merveille l'effet de ce livre sur le lecteur.

Jamais totalement roman de fantasy ou de science-fiction, "Les sept morts d'Evelyn Hardcastle" va pourtant y puiser les éléments qui, dans la forme du livre, donnent à l'intrigue policière de Stuart Turton tout son génie. Car indubitablement, malgré la notion de boucle temporelle qui rythme les 500 pages addictives de ce roman, il reste bel et bien un polar dans son essence. Plutôt que de recouper les éléments de plusieurs protagonistes afin de résoudre un meurtre qui a déjà eu lieu, l'auteur met en scène un personnage principal qui va jouer successivement le rôle de tous ces protagonistes dans le but résoudre un assassinat qui n'est pas encore survenu. Chaque nouvelle journée tient alors autant de la pièce de puzzle que de la poupée russe : les divers éléments s'imbriquent les uns dans les autres et les uns aux autres pour, progressivement, révéler quelque chose de diabolique...

Stuart Turton, dont c'est ici le premier roman, fait preuve d'une audace nourrie de nombreuses inspirations, entre classique et modernité : impossible, dans ce jeu de rôle doublé d'un whodunit vintage et classieux, de ne pas songer au cluedo (le plan illustré du manoir en début d'ouvrage évoque d'ailleurs furieusement le plateau du célèbre jeu) auquel se mêleraient les règles d'un escape game aux allures de "Battle Royale", le tout arrosé de thé bien noir. le résultat, mené de main de maitre, a quelque chose d'une pièce de théâtre baroque où des mécaniques célestes sont constamment à l'oeuvre : chacun, à Blackheath, a son rôle à jouer. Mais comment faire preuve d'improvisation quand le déroulement de la partie vient sans cesse vous rappeler que vous n'êtes qu'une marionnette? Quelle part de libre arbitre lorsque la fin est déjà écrite? L'auteur ne choisit jamais la facilité, complexifiant les règles du jeu sans cesse, nous perdant avec le personnage principal et ses personnalités multiples dans les corridors sinueux de Blackheath. Chaque nouveau rôle endossé confronte le narrateur à la personnalité de son "hôte", laquelle l'influence dès lors fortement, risquant parfois de le corrompre totalement. Au fil des boucles qui se répètent, dans la quête de vérité autant que dans le cheminement initiatique du personnage principal (Que fait-il ici? Qui est-il vraiment?), la nature même du héros risque de se diluer tandis que l'auteur distille quelque chose d'unique, d'indescriptible, qui nous tient en haleine jusqu'au dénouement.

En bref : Page-turner de génie, "Les sept morts d'Evelyn Hardcastle" et une véritable pépite, audacieuse et brillante. Tour de force littéraire qui mêle les genres et les codes sans jamais en pâtir (bien au contraire), ce roman est un polar diabolique à la construction labyrinthique et à la galerie de personnages fascinants. Cette lecture sans précédent est un véritable coup de coeur.
Lien : http://books-tea-pie.blogspo..
Commenter  J’apprécie          150
Un vrai coup de coeur: une lecture passionnante, un livre dévoré fébrilement en essayant de trouver les clés du mystère au même rythme que les personnages. L'univers dévoile ses règles petit à petit, il faut rester à l'affût pour mettre les morceaux dans le bon ordre. J'ai aimé cette gymnastique mentale, je me suis plongée dans ce monde mystérieux pour découvrir que les choses ne sont pas ce qu'elles paraissent au premier (ou au deuxième) coup d'oeil. J'ai échafaudé mes propres théories et j'ai suivi avec délice le cheminement des personnages. Une lecture originale et captivante!
Commenter  J’apprécie          140
Attention, roman absolument renversant.

Difficile de vous parler de l'intrigue de ce roman, sans en dévoiler de trop. Mettons qu'un matin, vous vous réveilliez sans aucun souvenir, et dans le corps de quelqu'un d'autre de surcroît. Apparemment, un meurtre va avoir lieu, et vous allez devoir l'élucider, sous peine de le revivre éternellement.

Ce roman m'a réellement mis la tête à l'envers. Si j'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire, ayant l'impression de ne rien comprendre à ce qui se racontait, cette impression à vite laissé place à une envie de dévorer le reste du roman.

À l'image de Sisyphe poussant son caillou et revenant sans cesse à la case départ, notre personnage va vivre la même journée encore et encore. Va-t-il pouvoir modifier le cours des évènements ? Comment ? Qui sont ses enemis ? Ses alliés dans sa quête ?

Vite, il faut continuer à lire pour en savoir plus. Mince, on repart en arrière. A l'image d'un jeu de l'oie où l'on avancerait et reculerait au gré des lancers de dés, le lecteur est ici habilement manipulé pour ne plus savoir ce qui est ou n'est pas.

Cette découverte de l'univers de Stuart Turton est une vraie réussite. Roman policier, ambiance à la Downton Abbey avec son beau manoir et ses domestiques, mais aussi une bonne dose de surnaturel... Il y en a pour tous les goûts. Une chose est sûre : soit on aime soit on déteste.

Pour moi, pari réussi, j'ai vraiment beaucoup aimé me faire retourner le cerveau ainsi !
Commenter  J’apprécie          140
Une journée qui se répète à l'infini, pour une âme prisonnière de corps différents, au sein d'un huis clos s'apparentant à une partie de cluedo ? Un pari ambitieux mais un pari réussi. Ce roman est une merveille de maîtrise narrative, c'est bluffant ! Nous sommes immergés dans l'histoire dès les premières pages, marchant dans les pas de notre personnage principal, essayant de comprendre les événements en même temps que lui. 
J'ai beaucoup aimé la façon dont l'auteur brosse le portrait de ses personnages, de l'intérieur. Beaucoup sont détestables, on a même affaire à de beaux psychopathes, mais ils ont tous une personnalité singulière et un rôle précis. Corruption, vengeance, rivalités... chacun y va de sa petite affaire et sert ses propres intérêts. 
De nouvelles enquêtes se greffent sans cesse à ce que l'on croit être l'intrigue principale, nous avons constamment le cerveau en ébullition. Les révélations s'enchaînent dans le dernier tiers du roman et bon dieu, comme c'est prenant ! L'histoire est complexe, l'énigme colossale, l'ambiance noire et oppressante. Une note de fantastique colore ce récit franchement incroyable. 
En bref, voici un roman policier maîtrisé et original qui change des codes habituels et tropes du genre. Une belle découverte.
Commenter  J’apprécie          141
J'avais beaucoup entendu parler de ce bouquin et ma curiosité me titillait depuis un bon moment. Je l'avais dans ma bibliothèque, je le regardais de temps en temps et j'ai fini par me lancer. Et là… déception, je galérais à entrer dans l'histoire et j'avais un peu de mal à comprendre ce qu'il se passait. Je n'ai pas abandonné pour autant et je ne me remercierai jamais assez!

Je me souviens encore du moment où le livre m'a attrapée, je venais d'en apprendre un peu plus en compagnie du personnage de Jonathan Derby et j'ai été prise d'une frénésie maladive. Je voulais ABSOLUMENT savoir ce qui allait se passer après et je ne parvenais plus à reposer le livre. Et ce qui est pervers, c'est qu'au plus on en apprend et que les pièces du puzzle s'assemblent, au plus on en veut! Pire encore, ce n'est pas parce qu'on en apprend plus qu'on cesse d'être surpris, il y a des retournements de situations qui nous saisissent, qui surgissent sans prévenir et qui nous laissent pantois. Une page tournée dans ce roman, c'est un nouveau pas dans l'inconnu et ça c'est sacrément rafraichissant. Un problème que je rencontre souvent dans mes lectures, c'est que je parviens à deviner la fin et les grandes lignes de l'intrigues et ce dès les premiers chapitres. Eh bien cette fois-ci je suis heureuse d'annoncer que j'étais dans le noir le plus complet. Je n'ai rien vu venir, j'ai été surprise jusqu'à la fin et j'ai adoré ça.

L'intrigue est tellement bien ficelée, je suis encore bluffée plusieurs jours plus tard. Je repense à certains passages et la façon dont tout s'imbrique et à chaque fois, je suis impressionnée, il a vraiment pensé à tout notre auteur! C'est un véritable talent de garder son lecteur dans le flou sans que cela ne le rende complètement marteau, juste en lui donnant ici et là quelques miettes, quelques règles et mini bouts de solutions. Je parle de l'intrigue, mais le traitement des personnages est tout aussi fabuleux, c'était un réel plaisir de découvrir les particularités de chacun, leurs limites et les pulsions qui les animent. On parvient à vivre de nombreuses expériences tout au long du récit grâce à la richesse des personnages et à la subtilité avec laquelle ils ont été construits. Je pense que je pourrais continuer à chanter les louanges de ce roman encore longtemps mais je vais m'arrêter ici, histoire de ne pas en dévoiler plus que nécessaire et ne gâcher de surprises à personne…
Lien : https://cassyown.com/2022/04..
Commenter  J’apprécie          140
Moi qui n'aime pas les romans policiers, voilà un coup de coeur inattendu !

L'histoire a une ambiance rappelant Cluedo avec ce cadre de vieux manoir anglais, et Mysterium pour le côté jeu de rôle avec des hôtes pour mener une enquête. C'est amusant que les références qui me viennent en premier à l'esprit soient des jeux de société plutôt que d'autres livres, et cela vient en fait de l'aspect ludique de l'intrigue. Il y a une double enquête : on cherche à résoudre un meurtre... et à comprendre les règles du jeu.
Le résultat est très prenant, avec une bonne dose d'action, de suspense, de raisonnements logiques et de réflexion.

Au début, j'avais peur qu'il y ait trop de personnages pour que je me rappelle de tous, ce qui aurait été une gêne pour bien suivre l'enquête. Mais il n'en est rien, on les repère avec facilité, tous étant très bien introduits avec à chaque fois un petit quelque chose qui marque : un physique particulier, une pique d'humour, un fait étrange...
Les personnages auraient pu rester basiques, répondant seulement aux besoins de créer une énigme policière. La psychologie des personnages n'est certes pas un point fort, mais pas mal de passages amènent de très bonnes descriptions de sentiments.

Notamment, lorsqu'Aiden ressent des émotions, il les analyse d'un point de vue extérieur pour comprendre la psyché de l'hôte dont il a pris le corps. Il doit alors composer avec le physique (obésité, gueule de bois, addictions, vieillesse), leur intellect (brillant, limité, facilement distrayable, instinctif), et leurs émotions (timidité, mysanthropie, pulsions, deuil).
Tout cela est mis au service d'une réflexion sur l'identité : que reste-t-il d'Aiden privé de son corps et sa mémoire ? Qu'est-ce qui fait de nous nous ? Les souvenirs et le corps ? Ou bien les objectifs, les valeurs, la volonté… ?
On remarque aussi que suivant qui se trouve en face de nous, nous ne sommes pas la même personne, comme si nous portions sans cesse… un masque.
Assurément des réflexions très intéressantes à creuser soi-même, le livre les laissant délibérément ouvertes.

Autre très bon point, c'est un roman qui continue de vivre même en dehors du temps de lecture. J'ai adoré assembler les pièces de puzzle, tester des hypothèses, élaborer des théories. Au cours de l'histoire, pas grand chose n'aide à deviner les vraies réponses, mais le cadre fantastique imprégné de mystère laisse libre cours à l'imagination, à se perdre dans l'immensité des possibilités. le but du lecteur consiste moins à trouver les réponses que de trouver les questions.
Les révélations progressives sont très satisfaisantes, après toute une première partie qui laisse les questions s'accumuler.
Prendre des notes peut aider à s'y retrouver, tout comme consulter régulièrement le plan du manoir et le carton d'invitation donnés dans les premières pages.

La fin amène des réflexions vraiment intéressantes, le roman entier devient alors l'énoncé d'une expérience de pensée.
Si on n'a pas réussi à répondre à la question précédente (Qu'est-ce qui fait de soi qui on est ?), impossible de définir la Justice, car que serait une punition juste, la rédemption ? Est-il possible de changer une personne en bien ? Car en fait, qu'est-ce qui fait de quelqu'un une bonne personne : sa résistance aux pulsions de son corps, ses choix guidés par son passé, sa volonté ?
Encore une fois, le livre laisse la question semi-ouverte, réorientant la réflexion vers le système censé opérer cette justice, parfois sur des fondements philosophiques bancals.

En conclusion, ce livre est vraiment excellent.
Je ne suis pas objective : les questions c'est toute ma vie (on m'appelait Mme Pourquoi à 3 ans, et mon métier actuel consiste à me poser des questions sur les questions qu'il serait intéressant de se poser.)
Ce livre est construit de manière à être une série de questions imbriquées, chacune apportant des éléments de réponses et soulevant de nombreuses autres questions au passage. Je trouve cette construction brillante et totalement maîtrisée, car il y avait pourtant un gros risque de nous perdre en chemin.
J'ai hâte de découvrir l'autre roman de cet auteur !
Commenter  J’apprécie          140
Les Sept Morts d'Evelyn Hardcastle est un roman à suspense que j'ai eu bien du mal à lâcher pour aller me coucher !

L'intrigue, complexe à souhait, semble être le produit de la rencontre improbable d'Agatha Christie et de David Lynch auxquels on aurait prêté le décor de la série Downton Abbey, mais pour une journée seulement. Qu'à cela ne tienne, la même journée se répètera dans ce décor jusqu'à ce que l'énigme du meurtre d'Evelyn Hardcastle soit résolue.

Le narrateur… mais au fait, le narrateur c'est vous ! car l'histoire est écrite au présent et à la première personne pour renforcer l'immersion. Ainsi, vous serez amené à revivre la journée selon le principe bien connu de la boucle temporelle rendue célèbre par le film « Un jour sans fin ». Mais, histoire de pimenter la chose, chaque journée se déroule dans le corps (et avec la personnalité) d'un nouveau personnage !

Ce roman est décidément bien malin, amusant, et plein de surprises !

Vous avez huit jours pour trouver le coupable. Autrement, vous oublierez tout, et vous recommencerez du début ! Un procédé qui évoque la roue du karma. Alors, je vous souhaite un bon karma.
Commenter  J’apprécie          141
Incroyable livre. Un petit air de Stephen King
Il faut passer les 3 premiers chapitres pour comprendre quelque chose et après la lecture devient addictive. Nous aussi, lecteurs, nous relisons inlassablement la même journée mais avec plein d'angles différents. Je n'ai pas arrêté de revenir en arrière pour voir si je n'avais pas raté quelque chose.
J'ai juste trouvé que la fin manquait un peu d'étoffe et aurait pu nous en dire plus sur l'ensemble des personnages.
Commenter  J’apprécie          130




Lecteurs (4895) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2888 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}