L'histoire de Guillaume Perrot, jeune charpentier de Rouen, embarqué pour la Nouvelle-France, membre d'une mission de Jésuites chez les Hurons, puis capturé par les Iroquois avant de devenir le porte-parole de leur cause, épouse l'histoire de la naissance du Québec.
Le cadre historique est bien campé, on découvre de nombreuses facettes de la vie difficile dans ces terres arides.
Le regard porté sur les différents protagonistes (colons, administration, indiens) est subtil et tout en demi-teintes. L'auteur ne cherche pas à désigner les bons et les méchants mais à mettre en lumière les problèmes posés par la cohabitation de plusieurs sociétés aux cultures très différentes.
L'auteur donne beaucoup d'importance au cadre historique et à la description des coutumes, sans doute au détriment de l'intrigue. le regard du lecteur est très extérieur.
Mais on en apprend beaucoup sur la vie des différentes sociétés indiennes qui peuplaient le Québec, et sur les convictions et les aventures des fameux "coureurs des bois", ces premiers pionniers, aventuriers et ethnologues avant l'heure, qui croyaient dur comme fer en la cohabitation des peuples et qui n'ont jamais pu vraiment faire entendre leur voix aux administrations colonisatrices.
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Roman sur la colonisation de la "Nouvelle France" sur les bords du Saint-Laurent à travers l'histoire fictive mais très bien documentée du jeune Guillaume envoyé au Canada pour aider les jésuites partis évangéliser les "Sauvages".
Enlevé par les iroquois, il plaidera de son mieux la cause indienne auprès des autorités françaises pressées de s'installer sur une terre pourtant déjà occupée..
Un beau récit d'aventure mêlant la beauté d'une nature glaciale aux valeurs humanistes bafouées par les "conquérants"....
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Un jour, Achinéou, le chef, qui avait écouté attentivement, répondit avec gravité. Guillaume partit d'un fou rire avant de traduire.
- Il dit qu'il n'aime pas cette autre vie et ce bonheur parfait que vous promettez parce qu'il faut d'abord mourir pour les connaître. Il n'a pas envie de mourir.
Le père Lejeune poussa un énorme soupir, fit un signe de croix et suspendit la séance de catéchisme. Décidément, l'entreprise de conversion n'était pas facile.