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EAN : 9782021381429
192 pages
Seuil (03/01/2019)
3.55/5   143 notes
Résumé :
« Sobre et magnifique, ce bref roman hantera longtemps votre imagination. » Claire Messud. John Cyrus Bellman, jeune veuf inconsolé, vit avec sa petite fille de dix ans, Bess, dans leur ferme de Pennsylvanie. Un entrefilet dans la gazette locale, faisant état d'une découverte stupéfiante, va le sortir de sa mélancolie et de son désœuvrement : de mystérieux ossements gigantesques auraient été déterrés, quelque part dans le Kentucky. Nous sommes au dix-neuvième siècle... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (48) Voir plus Ajouter une critique
3,55

sur 143 notes
Un petit roman d'aventure humaine dans les grands espaces de l'ouest américain, pour un homme, John Cyrus Bellman, conquérant de ses idées, qui espère y découvrir des animaux préhistoriques, improbables mammouths, voire dinosaures. Il abandonne sa très jeune fille, Bess, auprès de sa tante pour ce voyage incertain, dont le retour s'avère au fil des pages aussi irréaliste que l'idée du départ.

La personnalité la plus attachante est à mon avis celle de Bess, sa fille, qui, sans imaginer la faisabilité et l'aboutissement du si long périple de son père qui doit dépasser deux années, vit de très loin ce voyage et sa solitude en mûrissant dans sa tête, comprenant à mesure les obscures pulsions des adultes qui l'entourent. Elle s'enferme intelligemment dans un secret final qu'elle ne peut partager et dont elle pourra cultiver le souvenir tout au long de sa vie.

Le jeune indien est également un personnage à remarquer, il est au service du père voyageur, acceptant divers objets en échange de ses services, il lui reste fidèle dans l'adversité et sera un messager silencieux, inattendu et salvateur pour la fille, Bess.

Dommage que l'ensemble manque un peu de souffle, l'auteur se perdant parfois en redites plutôt que d'approfondir le vécu de ses héros et, surtout, à mon goût, de consacrer un peu plus de texte pour la description de la nature qui enserre les deux voyageurs et qui fournit une matière première inépuisable pour tout écrivain féru de ses attraits.

Cela reste une belle histoire, un thème original que cette conquête de l'invisible, voire de l'inexistant, avec une belle écriture qui gagnera à s'étoffer pour prendre l'ampleur à laquelle elle peut accéder.
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John Cyrus Bellman a pris sa décision, les bagages sont faits, le cheval sellé, il part. Il laisse derrière lui Bess, sa fille , 10 ans et en confie la garde à sa soeur. Depuis la mort de son épouse, il a pris soin de sa fille, de sa maison, de ses bêtes mais la neurasthénie gagnait du terrain.. et il y a eu cet entrefilet dans le journal : il s'est réveillé... il va partir, il le faut et aujourd'hui il part!.
Ce court roman m'a surprise par son thème, celui d'un homme qui part à la poursuite d'une chimère laissant tout ceux qu'il aime derrière lui, celui d'un homme perdu dans l'immensité de l'Ouest. Ce voyage est pour lui source de rencontres humaines, de découvertes diverses et variées mais sa quête semble interminable et infructueuse.
A la ferme , Bess attend les lettres de son père, elle devient jeune fille et les prédateurs rôdent..
Un roman qui me laisse perplexe et désabusée.


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Une épopée à travers l'Amérique du XIX siècle, où tout est à conquérir, à découvrir;Tout semble possible même aller à la conquête de l'Ouest pour y chercher de drôles de bestioles ! Immenses, jamais vues, mais qu'importe, il faut y aller pour savoir. Bellman, n'hésite pas, laissant sa fille orpheline de mère à sa soeur.
C'est donc un roman à deux mouvements, l'un sur les chemins, fleuves, aux côtés de notre aventurier et son compagnon de fortune "Vieille femme de loin" qui a un sacré look ! Il ferait des ravages de nos jours ! et l'autre temps le récit nous conte la vie de la petite Bess.

C'est un roman assez court, nous offrant de quoi s'évader mais une fin à la fois surprenante et décevante ou du moins j'aurai pensé plus un happy end.

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Découvrir des territoires inconnus, des créatures disparues, se lancer dans une aventure afin de panser ses blessures, afin de grandir aux yeux de ses proches, afin de trouver une raison de continuer.

Comme ce jour (…) où il avait découvert l'article consacré aux os monstrueux : ce jour-là la pensée de tout ce qu'il ne connaissait pas lui avait donné le vertige, et il avait compris qu'il ne pouvait rester chez lui. Il avait été totalement incapable d'expliquer cela à quiconque (…). A présent, il se demandait si cela était dû à la possibilité qu'à travers ces animaux géants, une porte s'ouvre soudain sur le mystère du monde. (…) Il lui arrivait (…) de contempler le ciel (….) et de se demander ce qu'il pouvait bien y avoir là-haut – ce qu'il découvrirait s'il trouvait le moyen de s'y rendre pour jeter un oeil. (p80)

XIXème siècle, John Cyrius Bellman, 35 ans, père d'une fillette de 10 ans, Bess, va se lancer dans la traversée d'Est en Ouest du continent américain pour trouver des traces de créatures dont des ossements ont été retrouvés. Tel Donc Quichotte (auquel j'ai beaucoup pensé pendant cette lecture) il se lance dans un voyage périlleux, n'emportant que quelques traces et objets de sa vie passée, pour un voyage d'un an ou ……. deux peut-être, confiant sa fille à sa soeur Julie, femme sévère et revêche.

Se lancer dans un voyage dans l'inconnu afin de soigner ses blessures, de donner un sens à sa vie et renaître aux yeux des autres

On voit qu'il est encore en colère à cause du passé, mais ambitieux pour l'avenir. Impossible de savoir laquelle de ces deux impulsions finira par l'emporter, ou si ces deux élans sont tout simplement liés l'un à l'autre, inséparables ; s'ils forment l'essence de ce qu'il est. (p140)

Il va trouver en un jeune amérindien, Vielle femme de loin, un compagnon et un guide silencieux car aucun des deux ne connaît la langue de l'autre. Grâce à lui, il apprendra la nature, la chasse et la confiance en l'autre.

Ce récit est à la fois un récit d'aventure et un récit « philosophique » sur la quête de soi, la découverte de l'autre, les rêves, les espoirs mais aussi une quête de reconnaissance. Il jette aussi un regard sur l'humanité, abordant les thèmes de la différence, des âmes humaines humaines : leur beauté pour certaines, leur noirceur pour d'autres.

L'inconnu n'est pas le plus dangereux, l'inconnu n'est pas éloigné….

On avance dans ce premier roman au rythme du pas du cheval et des pensées de John Cyrius, au fil des jours, des mois, des années, des saisons, de ses rencontres, des territoires traversés, du partage du quotidien avec Vielle femme de loin, de leur solidarité indispensable à leurs survies et des pensées de Bess, qui attend ses lettres, qui le suit grâce aux livres et qui compte les jours avant le retour de son père : un an ou ….. deux !

J'ai lu ce récit à la manière d'un conte, une fable, une épopée. j'ai accompagné cet homme dans sa quête, j'ai espéré qu'il trouverait ce qu'il cherche, j'ai tremblé pour Bess, j'ai aimé Vieille femme de loin, son humanité, sa logique, son honnêteté.

L'écriture est limpide, à la manière d'une narration orale, cadencée, simple mais empreinte de lucidité, des phrases courtes, rythmées, efficaces.

Caryes Davis a précédemment écrit deux recueils de nouvelles et l'on retrouve dans la construction et la sobriété de ce premier roman les caractéristiques de cette écriture : installation rapide du contexte, du langage, de l'univers où nous entraîne l'autrice.

C'est un voyage vers l'inconnu, on en revient avec des images, des sensations même si certains personnages et situations sont attendus et sans surprise, on prend plaisir à s'embarquer dans cette chevauchée à travers un continent, à la recherche d'un trésor, on le lit comme un de ces récits d'aventures qui nous font voyager, oublier et rêver.

Une chose vous semblait essentielle jusqu'à ce qu'une autre apparaisse, plus importante. (p144)

Traduction de David Fauquemberg

Merci à Babelio Masse Critique et aux Editions Seuil pour cette lecture
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Le hasard est souvent amusant, car après la lecture de Cent Millions d'années et un jour de Jean Baptiste Andréa , j'enchaine , sans avoir lu, comme d'habitude la quatrième de couverture sur ce roman qui raconte le voyage d'un homme au XIX eme siècle , Cy Bellman, jeune veuf , de la Pennsylvanie vers le Kentucky à la recherche d'un animal fabuleux dont on vient de trouver les ossements . Il veut trouver cet animal gigantesque qu'il pense vivant .

Il laisse dans sa ferme sa petite fille Bess, dix ans , aux soins de sa soeur secondée pour les travaux agricoles par un voisin taciturne .

Bellman s'est bien renseigné dans les atlas de la bibliothèque sur le trajet à prendre, suivant en cela l'expédition de Lewis et Clarke le long du fleuve Amazone. Il part , chargé de bimbeloteries qu'il échangera avec les indiens qu'il va croiser . En cours de route, il se fait d'ailleurs seconder par un jeune indien .

Plus que le récit peu développé de sa traque du monstre, ce sont ses rencontres au cours de sa route et ses relations avec l'indien qui sont mises en avant .

Que va t'il chercher, l'aventure ou plus certainement une raison de survivre à la disparition de sa femme en poursuivant une chimère mais pendant qu'il est loin, sa fille Bess grandit avec l'espoir de voir revenir son père, en guettant les lettres qui se perdent en route , elle quitte le domaine de l'enfance , seule, entourée d'hommes concupiscents .

C'est l'histoire d'un mauvais calcul d'un homme malheureux et qui finit sous forme de conte .

Un livre attachant malgré un certain manque de rebondissements et de surprise ressenti .
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critiques presse (1)
LeMonde
13 janvier 2019
West se lit ainsi agréablement, comme une fable dont on se plaît à deviner par avance la morale.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
John Cyrus Bellman était un homme de trente-cinq ans aux cheveux roux, grand et large d’épaules, avec de grosses mains, de longs pieds et une épaisse barbe d’un brun tirant sur le roux. Il gagnait sa vie en élevant des mules.
Il avait reçu une certaine éducation.
Il savait écrire, même si son orthographe était déplorable. Il lisait lentement mais plutôt bien, et il avait appris à Bess.
Il connaissait un peu les étoiles, ce qui pourrait lui être utile à un moment ou un autre, lorsqu’il s’agirait de se repérer dans le monde. Et au cas où ce savoir se révélerait trop maigre ou déficient, il avait récemment fait l’acquisition d’une boussole de petite taille mais, du moins l’espérait-il, fiable, qu’il avait montrée à Bess avant de partir – un instrument lisse, de la taille d’une prune, dans un boitier d’ébène polis, qui le moment venu, avait-il promis à sa fille, lui indiquerait, de son aiguille bleue tremblante, la direction de la maison.
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- Regarde bien la silhouette de ton père qui s'en va, Bess, regarde-la tant que tu peux, lança sa tante Julie depuis le porche, d'une voix forte, comme une proclamation. Regarde-la bien, Bess, cette personne, mon imbécile de frère John Cyrus Bellman, car jamais tes yeux ne se poseront sur un plus grand idiot que celui-là. A partir d'aujourd'hui, je le compte parmi les fous et les égarés. Ne t'attends pas à le revoir, et n'agite pas la main, ça ne ferait que l'encourager et lui donner à croire qu'il mérite ta bénédiction. Rentre dans la maison, ma fille, ferme la porte, et oublie-le.
Bess resta plantée dehors pendant un long moment à regarder son père s'éloigner à cheval, ignorant les paroles de sa tante Julie.
A ses yeux, il n'avait pas du tout l'air d'un idiot.
A ses yeux, il avait l'air majestueux, déterminé et courageux. A ses yeux, il avait l'air d'un homme investi d'une mission qui le différenciait du commun des mortels.
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D'aussi loin qu'elle s'en souvienne, elle s'est toujours posé plein de questions sur sa mère, et de plus en plus souvent elle pense à ce que racontent le pasteur et sa tante Julie, en espérant que c'est la vérité : que sa mère vit à présent dans un autre royaume. Un royaume avec une porte étroite et de belles maisons, des fontaines d'eau vive, un royaume ou il n'y a plus ni chaleur accablante ni nuit. Elle a demandé à son père, un jour, si ce que racontent le pasteur et sa tante Julie était vrai, et si sa mère vivait vraiment dans un autre royaume, et il a répondu : " Oh, Bess, je ne sais pas", mais il avait le regard un peu vide et cela faisait bien longtemps qu'il n'était plus allé à l'église avec elles, et Bess était à peu près certaine qu'en fait, sa réponse voulait dire que non.
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"Tu vas partir combien de temps alors ? Un mois ? Plus d'un mois ?".
Bellman secoua la tête et lui prit la main. "Oh, Bess, oui, plus d'un mois. Au moins un an. Deux, peut-être ".
Bess hocha la tête. Ses yeux la piquaient. C'était beaucoup plus de temps qu'elle ne l'avait imaginé, beaucoup plus de temps qu'elle ne l'avait espéré.
"Dans deux ans, j'aurais douze ans.
-"Douze ans, oui". Il la souleva de terre, l'embrassa sur le front et lui fit ses adieux, et la seconde d'après il était assis sur son cheval, avec son manteau de laine marron et son haut chapeau noir, déjà il s'éloignait sur le sentier pierreux qui partait de la maison en direction de l'ouest.
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Il se terra sous son abri pendant une semaine entière, sans bouger. Tout était gelé, et quand il n'eut plus de bois pour le feu, il brûla le reste du poisson car la faim lui semblait préférable au froid.
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