⚡️⚡️⚡️ délicieux et addictif, doux et cruel⚡️⚡️⚡️
Premier roman que je lis de l'autrice américaine,
Anne Tyler. Et je dois dire que j'ai vivement hâte de lire les autres. Grande production, prix Pulitzer et finalement méconnue en France,
Anne Tyler délivre dans «
Nos tendres cruautés » une fresque familiale juste et sensible.
La famille Garrett est une famille banale. Elle vit à Baltimore, trois enfants sont nés de l'union de Robin et Mercy. de 1959 à 2020,
Anne Tyler dépeint les histoires dans l'histoire familiale, dans sa grande banalité, parfois attendrissante, parfois cruelle. Elle dit la difficulté de tisser les liens. Entre promiscuité et détachement. « Non mais franchement : qu'est-ce qu'on a en commun les uns les autres, dans cette famille. » Elle peint cette mère, qui souhaite vivre sa peinture, seule dans son studio, alors que son mari Robin, attendrissant, guette la date de l'anniversaire de leur mariage. Elle pointe méticuleusement l'humain au coeur des relations familiales. Les anecdotes s'enchainent et se relient autour d'un souvenir commun, les premières vacances familiales au bord d'un lac. La vie s'écoule alors que les liens se tissent ou se fragmentent, pendant qu'une petite fille se rapproche de sa grand-mère et que le frère présente sa compagne, pendant que les enfants grandissent à leur tour, jusqu'aux morts des plus anciens.
Avec une grande acuité,
Anne Tyler peint les portraits de plusieurs générations. C'est délicieux et addictif, doux et cruel, à l'image de la vie. Elle ne fait pas dans la morale, elle raconte à merveille une histoire qui pourrait être celle de notre famille.