Une publication soignée pour ce roman très particulier qui mêle vengeance, paranormal et psychologie avec agilité et efficacité.
Sans en dire trop, il y a dans cette histoire un vrai point fort qui est l'articulation entre réalisme psychologique et fantastique, imbrication très bien dosée, qui ne laisse la préséance ni à l'un ni à l'autre et propose un mélange parfaitement équilibré. La vengeance, c'est celle de Ida, jeune femme victime d'une terrible agression 5 ans auparavant et qui mène une vie recluse au milieu des bois avec son chat pour seule compagnie. Parallèlement, Jimmy, barman dans un bar sordide des bas quartiers de la ville, arrondit ses fins de mois grâce à des consultations médiumniques données dans l'arrière-salle. Loin d'être un charlatan, il témoigne de pouvoirs surnaturels indéniables et de quelques autres particularités.
Enfin, sur les hauteurs, la famille Archer-Crane, très en vue, s'est réunie pour l'inauguration d'une école pour les défavorisés ouverte par la fille, mannequin en quête d'une belle image. On y découvre Maxwell, fascinant jeune homme aux yeux verts et sa fiancée Elsa.
Très vite, on comprend que la beauté physique n'est pas toujours révélatrice de celle de l'âme, car sous ses dehors lisses et charmants, Max est une espèce de Patrick Bateman, un pervers narcissique sociopathe et psychotique.
En quelques jours, les destins de tous ces gens vont se lier inextricablement et nous entraîner dans un thriller haletant et une coure contre la montre et pour la vérité.
Un roman très maîtrisé, avec une atmosphère très sophistiquée, très visuelle et des personnages très construits.
L'écriture fluide et accrocheuse nous pousse à tourner frénétiquement les pages, à nous attacher (ou à détester) aux personnages et repose sur un postulat qui fait sans cesse osciller notre jugement : le Bien n'existe pas sans le Mal et inversement. Bref, « Tome1 » suppose une suite et c'est tant mieux car je recommande ++ pour l'ambiance, le mélange des genres réussi, la précision clinique et la magie !
Et je remercie
Sara Tyrell et les éditions Octoquill pour cette découverte !