Asadora !, tome 6

Asadora trouve vraiment son rythme de croisière entre chronique adolescente d'une époque passée et récit fantastique parcimonieux et mystérieux surtout sur fond de Kaiju. Je suis particulièrement séduite, je l'avoue, et ce même si le rythme est là et les choses insignifiantes, du moins au premier abord.

Dans ce tome, on sent que l'auteur a eu envie de remettre la politique et l'approche des J.O. au coeur de l'histoire et ça fait un bien fou parce qu'il n'avançait plus beaucoup du côté des kaiju à force de vouloir maintenir le mystère. On repart alors sur quelque chose de très adolescent mais très bien écrit où l'héroïne et ses amis laissent parler leur âge.

C'était donc amusant de voir ces deux meilleures amies lui annoncer le destin qu'elles s'étaient choisies. Ainsi Asa, n'est plus la seule à avoir un but, l'une veut devenir chanteuse et l'autre catcheuse professionnelle. Ce sera l'occasion, je parie, pour l'auteur de nous montrer les coulisses de ces deux arts dans les années 60.

Il y a justement ces J.O. qui s'annoncent qui reviennent en plein coeur de l'histoire et nous rappellent à quelle époque nous nous trouvons, avec l'ami d'enfance d'Asa, qu'on recroise et qu'Urasawa remet en avant. J'ai aimé voir la vie familiale, l'entraînement et les aspirations de celui-ci. le mangaka sait vraiment faire vivre chaque histoire même les plus petites, même celles où le héros se sent un peu looser et est conscient de ses faiblesses. J'aime beaucoup. C'est beau de le voir faire tous ces efforts tout en étant conscient qu'il est loin des autres. Idem en amour, puisque celui-ci est à fond sur Asa qui ne le calcule pas. Urasawa sait aussi bien raconter les mystères que les histoires d'ado ^^

Asa, elle, jongle entre sa vie de lycéenne et de "sauveuse" du monde, un mélange singulier et fort amusant. J'adore la façon très américaine dont l'auteur associe les deux, avec des incursions dans les magouilles politiques du pays et les cachotteries des puissants, et une héroïne qui est obligée de sans arrêt attendre un certain signal d'alerte, de chez elle en passant par le lycée. Il y a un je ne sais quoi qui fait très série américaine dans cela pour moi, surtout que l'auteur avec une narration toujours aussi impeccable glisse de nouveaux personnages qui semblent anecdotiques mais qui poussent à s'interroger sur ce qui se passe. Bien joué !

Ce fut donc un tome très complet où certes on n'a pas beaucoup avancé côté mystère, celui-ci se creusant et fuitant même un peu auprès de certains, mais j'ai vraiment aimé l'écriture de cette période des années 60 faites par l'auteur et le développement de ces personnages adolescents à la poursuite de leurs rêves. C'est plein de charme !
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Un tome plus calme et plus axé tranche-de-vie pour reprendre son souffle entre deux attaques de monstre. Urasawa sait particulièrement gérer ces moments de vie entre les torrents d'action je trouve. C'est aussi ce qui donne un charme à son récit et à ses personnages. J'ai globalement un peu d'affection pour toute sa palette de personnages humains. Avec Asadora, il exploite particulièrement bien l'âge adolescent avec ses extravagances, ses prises de décision soudaines, ses désirs farfelus… Et effectivement, si Asa n'est pas sur le devant de la scène dans ce tome, ses amis ne manquent pas de l'être. Une adolescente qui s'investit dans le catch féminin, un adolescent qui veut battre un record d'athlétisme autour de son pâté de maison… Et après tout ce remue-ménage d'adolescents aux esprits et aux hormones en ébullition, Urasawa ramène le suspense en terminant sur une dernière page qui promet de l'action à venir.

Suite des aventures d'Asadora dans sa lutte contre le mystérieux monstre qui en détruisant la péninsule où elle vivait avec sa famille. Seuls ses frères et soeurs plus jeunes et elle même ont pu être sauvés. Des années après, elle vit chez Kinuyo qui tient un restaurant, est une lyceene normale si ce n'est qu'elle est devenue pilote avec Monsieur Kasuga et qu'ils sont chargés par une mystérieuse officine de l'état de surveiller la chose qu'ils sont les seuls, ou presque à avoir vu. Or elle menace les JO organisés au Japon.
L'action ne progresse pas beaucoup si ce n'est que les JO de 1964 ont commencé et qu'il va falloir les protéger...Le graphisme reste précis et net mais l'intrigue est étrange, lunaire, décalé. Centré sur Sho, qui rêve de courir aux JO, il va lui aussi rencontré le monstre...

J'ai trouvé ce sixième tome un peu moins prenant que les précédents. Peut-être est-ce parce que la pression redescend d'un cran. Pas d'apparition de monstre marin dans ce tome! Ce dernier est plutôt centré sur Shôta. Néanmoins, l'intrigue reste agréable à suivre et le dénouement relance l'ensemble.

Un tome bien meilleur que le précédent ! Si le côté "menace" est un peu mis de côté, on apprend à découvrir Asa dans la vie de tous les jours ce qui renforce ma sympathie pour ce personnage. On s'attarde aussi sur ces copines, avec un tome beaucoup moins sexiste que le dernier ce qui rend la lecture agréable. Mais la fin nous promet des rebondissements à venir !