Je viens de tourner la dernière page de Monster, de finir l'arc du suicide collectif et l'heure est au bilan. A chaud.
Si ce dernier tome semblait s'ouvrir avec un lot de mystères à élucider et un sentiment de fin décevante, il se conclut avec ce même côté mystérieux et un goût légèrement amer. Si les toutes dernières cases du tout dernier chapitre sont à la hauteur de l'opening, le reste comme beaucoup de tomes n'est souvent pas à la hauteur du défi.
La fin semble ouverte et m'a donc laissé sur ma faim, en quête de réponses aux questions. Il est vrai que suggérer une fin peut sublimer certaines oeuvres. Je pense notamment aux films et livres Shutter Island ou Inception. En revanche, je trouve que pour un thriller psychologique, la psychologie n'a été que gratée à la surface. Trop peu de réponses sont données. Il en a été de même pour l'assouvissent ma soif de réponses.
La psychologie n'a que très peu été employée ou expliquée lorsqu'on y pense.
Tout au long de ces 18 tomes on a bâti le monument Johann. Celui qui fait pleurer les plus gros criminels juste à l'évocation de son nom, celui que les mafia mettent sur un piédestal, que les chefs de gouvernants s'arrachent, qui tire les ficelles dans l'ombre d'une des plus grande série de meurtres d'un pays, celui encore qui est infiltré dans toutes les institutions. En revanche, on ne sait toujours pas qui est Johann ? Pourquoi l'est-il ? Ce monstre, le diable en personne, dit bipolaire qui suppliait qu'on l'arrête pour mettre un terme à tout ça est-il toujours ce qu'il était ? Oui Johann a souffert de traumatismes profonds, a interné dans cet horrible 511 Kinderheim, aurait réussi à provoquer une émeute meurtrière entre pensionnaires et gardiens, a réussi à éveiller les pulsions meurtrières d'un village ainsi que dans tous les endroits dans lesquels il est passé, suscité tant d'admiration de toutes et tous, de tous les âges. Mais est-il ce génie du mal tel que
Urasawa le dépeint ? Très honnêtement je trouve qu'il que très peu de charisme et je ne comprends pas comment il peut exercer une telle emprise sur ceux qu'il croise.
Il en va de même pour Bonaparta. Qui est Franz Bonaparta ? Quel a été le réel impact de ces classes de lectures ? Comment a t-il pu massacrer tant de vies avec si peu de contenu dans ses livres ? C'est aujourd'hui un repenti, soit. Il manque néanmoins de backstory pour que le tout soit crédible à mes yeux. Et quel est le rôle de Tenma dans tout ça ? Qu'en est-il de Nina ?
Je trouve le tout parfois trop tiré par les cheveux, trop téléphoné.
Urasawa s'est perdu dans le labyrinthe qu'il avait lui même bâti, avec les mêmes schéma narratifs dans chaque arc et s'est vu conclure un peu précipitamment. Il avait pourtant tellement de potentiel dans cette oeuvre. On me la tellement vendu, j'en ai tellement entendu parler..
C'est bon, mais est-ce si culte ? il n'y a pas tous les dilemmes moraux dont on m'a fait part. Je n'ai pas non plus retrouvé cet aspect mindfuck psychologique escompté. Je n'ai pas spécialement aimé le Blade Runner de
Ridley Scott. En revanche, je me souviens être sorti de mon visionnage et être dit “waw jai pas compris ou il a voulu m'amener”. C'est un sentiment aue j'aime car ça pousse à réfléchir. Pareil pour Apovalypse now. Ici c'était différent. Les cultes que je lis ou regarde sur le tard sont souvent décevant car ils ont été repris moult fois et déterminent les codes du genre. En revanche, et pour finir sur une dernière comparaison, Usual Suspect m'avait bluffé par cet aspect mindfuck et plot twist, chose que j'ai retrouvé ici mais à bien moindre dose. J'en garderai un bon souvenir mais si je devais conseiller 3 mangas je ne conseillerai pas spécialement celui ci. Je m'en vais lire et regarder les avis des autres sur Babelio et YouTube. Peut être suis je passé à côté d'un élément clé. Au moins il aura fait couler de data mobiles si ce n'est de l'encre.