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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
1995 : Julien, vieil homme malade et fatigué, raconte ses souvenirs de la seconde guerre mondiale à Isabelle, étudiante et auxiliaire de vie à ses heures.
1939 – 1945 : L'occupation dans la Creuse. Les trois fils de Sidonie et Camille Larbre, agriculteurs et petits commerçants, la vivent dans la douleur. le fils aîné, Victor, a opté pour la collaboration au point de devenir une sorte de fanatique quasi nazi. L'un des jumeaux, Alexandre s'est lancé à corps perdu dans la Résistance. L'autre, Julien, apprenti coiffeur un tantinet efféminé, reste un peu sur la touche dans un premier temps. Un camp d'internement spécial qui se met en place non loin de chez eux, à Evaux-les-Bains, dans le Grand Hôtel de la station thermale, est prévu pour accueillir des prisonniers de marque que le régime de Vichy garde comme monnaie d'échange avec les Allemands. Julien, qui va y rencontrer Roger Stéphane, homosexuel atypique et future grande figure de la Résistance, en verra sa vie bouleversée…
Tout comme les précédents ouvrages de Corine Valade, celui-ci relève de plusieurs registres. C'est à la fois un roman historique, un roman de terroir et un roman sentimental. le terroir a un peu la portion congrue au profit de l'historique et du sentimental. le lecteur découvrira dans cet ouvrage des faits historiques assez peu connus comme l'importance des Polonais dans la création des maquis creusois, comme cette petite Juive, Hannah Lévy, cachée par une grand-mère creusoise dans une sorte de placard masqué par une fausse cloison, et comme ces femmes enrôlées dans un STO qui n'aurait pas du tout été réservé aux hommes. Très bien menée, l'intrigue fait alterner les époques, tout en distillant peu à peu toutes sortes de réalités sur l'identité et l'origine des personnages. Ce n'est qu'à la toute fin que l'on découvre une vérité pas forcément évidente. Seconde guerre mondiale, Shoah, camps de concentration, Épuration, viols, homosexualité masculine et féminine, Gay Pride, quête de l'identité, amours contrariés, paternité cachée, amnésie… les thèmes de réflexion sont nombreux et bien dans l'air du temps. Avec cet ouvrage passionnant, on coche toutes les cases. Bien écrit, ce livre se lâche difficilement tant les rebondissements sont nombreux et l'intérêt toujours parfaitement maintenu. Au total, des découvertes, de la réflexion et du divertissement, que demander de plus ?
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Combien de photos en noir et blanc prises pendant la seconde guerre mondiale sont restées muettes ? Si les personnes sur ces photos parlaient, leur quotidien serait une révélation. Car beaucoup de survivants n'ont pas partagé leur histoire avec leurs descendants.
Ils nous feraient revivre le scandale des viols en tant qu'arme de guerre et la difficulté à se construire des enfants nés de ces exactions ? La vie dans les camps d'internement administratif et politique de la Seconde Guerre mondiale ? Les conséquences du Mur de Berlin sur la population allemande ? le ressenti des adolescents enrôlés dans les services secrets de la police en RDA : la Stasi ? le courage des polonais qui ont aidé la résistance française à s'organiser ? le vécu d'un STO imposé à des femmes françaises ?

Cette fiction historique est passionnante. Elle est écrite dans un style captivant. Elle apporte un regard intime sur une période historique encore si proche de nous. Elle explore des pans entier de notre histoire peu évoqués dans les romans.

L'histoire :

Étudiante, Isabelle est également aide-ménagère auprès de Julien Larbre, un vieil homme malade qui a perdu le goût de la vie. Au fil des semaines, un lien se tisse entre ses deux êtres très différents et Julien lui confie ses souvenirs, du camp d'internement administratif au maquis, et de la paix qu'il a enfin retrouvée, au coeur des jardins ouvriers du fort de l'Est.

Ce récit de vie qui démarre pendant la Seconde Guerre mondiale agite le passé d'Isabelle, qui commence alors à questionner sa mère et sa grand-mère : elle ne sait pas encore qu'elle va au-devant de lourds secrets...
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1994. Isabelle est étudiante en langues étrangères appliquées anglais-allemand. Sa bourse étant insuffisante, elle est également aide de vie auprès de Julien Larbre, un vieil homme, atteint de la maladie de Parkinson. Quand la jeune fille interroge le vieux monsieur sur sa vie passée, il ronchonne. Pourtant, lorsqu'il apprend que le journaliste et écrivain Roger Stéphane s'est suicidé, son émotion est vive et il accepte de se raconter. le vrai nom de Roger était Worms, Stéphane était son nom de résistant. Il a été interné dans la Creuse, dans le camp administratif d'Evaux-les-Bains.


En 1943, Julien est chargé de coiffer les prisonniers et c'est ainsi qu'il rencontre Roger. Dès le début de la guerre, les convictions de son jumeau, Alexandre, sont connues : on le soupçonne d'être communiste et de mener des actions contre le régime pétainiste. Il a entendu l'appel du Général de Gaulle et a rejoint l'un des premiers maquis de la Creuse. Victor, son frère aîné, ne cache pas qu'il collabore avec les Allemands. Quant à Julien, il est celui qui écoute, de qui on ne se méfie pas et que l'on pense incapable de mener une action clandestine : les informations qu'il transmet sont précieuses pour la Résistance. Cependant, le danger habite la maison familiale : Victor est prêt à toutes les dénonciations pour soutenir le régime de Vichy. le récit de Julien commence au début des années 40 et s'étend jusqu'à la période d'après-guerre.


Sur le plan historique, le Jardinier du fort est d'une richesse extraordinaire. Tous les aspects de la guerre sont abordés : collaboration, Résistance, trahisons, courage, STO, camps, arrivée des Russes à Berlin, la Stasi (la police secrète de l'Allemagne de l'Est), le mur de Berlin, etc. Corine Valade donne la voix à tous ceux qui ont vécu cette période, quels que soient leur camp ou leur nationalité.


Tous les thèmes sont traités sous un angle humain. Cela commence avec les déchirements de Sidonie et Camille Larbre : ils ont trois fils, dont l'un est prêt à les sacrifier au nom d'une idéologie. Mais il est leur enfant. Ils ont peur pour celui de la fratrie qui prend des risques, pour lui et pour eux, mais qui partage leurs idées. Il y a aussi cette petite fille à sauver… Ensuite, certains ne choisissent pas d'être des héros et sont exemplaires. La guerre tue et peut faire perdre l'identité. Cette notion peut devenir floue, fausse, mais elle peut être recherchée. Après, surgit l'écartèlement entre l'attachement à des personnes en raison de leur bonté, mais le rejet de ce qu'ils représentent. Ensuite, la barbarie commise au nom de la justice et de la libération rappellent que ce sont les civils qui subissent les exactions, telles que le viol comme arme de guerre. Enfin, dans un pays divisé en deux, par un mur, des adolescents espionnent leurs parents. Quelle est leur responsabilité dans une dictature ?


Le STO est une épreuve qui a énormément meurtri Julien : il a travaillé pour l'ennemi et quand il a compris à quelle fin était utilisé le fruit de son labeur, il a craqué […]


La suite sur mon blog…



Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Ce roman est tout à fait passionnant.
Corine Valade a un style plaisant à lire, mis en valeur par son système de chapitrage qui est très rythmé.
Avec le jardinier du fort, elle aime nous promener dans l'histoire de France, celle de l'occupation puis de la libération dans le Haut-Limousin, celle des années 1990 où deux jeunes étudiants se lieront d'amitié dans une enquête riche qui permettra à Isabelle de mieux se connaitre et de connaitre son passé familial.
La force de Corine est de traiter des thèmes liés à la famille sur différentes générations, en imbriquant les destins singuliers dans la grande Histoire !
L'humanisme et la bienveillance de Corine Valade transpire dans ce roman.
Un grand merci à elle et aux éditions De Borée pour leur service presse.

Vous retrouverez très bientôt une vidéo de présentation-critique de ce roman sur ma chaine YouTue "Un livre des livres, un livre délivre".
https://www.youtube.com/channel/UCbiRvOG7NfNHyqDPXQTgx4w
Lien : https://www.youtube.com/chan..
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Le jardinier du fort

Corine Valade

323 pages

Sorti le 11/02/2021

Comme vous avez pu le voir sur mon profil, quand j'ai reçu le dernier roman de Corine, j'étais aux anges. Et là, après trois soirées de lecture exceptionnelles, je suis comblée ! Une immense merci pour ta confiance Corine.

Isabelle trouve un emploi d'aide à domicile chez Julien L'arbre qui est malade et n'a plus goût à rien. Cela va permettre à Isabelle de se payer ses études.

Au fil des jours, ces deux êtres, qui sont diamétralement différents, s'attachent l'un à l'autre et permettent à Julien de lui confier ses souvenirs de la guerre, de sa guerre, mais pas que !

Et là. .

J'ai refermé cet extraordinaire roman dimanche soir. Et une question est venue instantanément à l'esprit, "Corine es-tu une Isabelle ?" Je pense que oui. Car vous savez, heureusement qu'il y a des Isabelle, Corine qui avec leurs écrits nous permettent de découvrir ou redécouvrir, comprendre et perpétuer les souvenirs de notre passé. Et surtout, elles écoutent et transmettre les émotions et le savoir.

Tout de suite, Isabelle et Julien sont rentrés dans mon coeur et ils ne sont pas prêts d'en sortir. Ces deux personnages ont une force intérieure qui leur est propre, des blessures morales, des non-dits qui les font souffrir et les empêchent d'avancer, de se construire..

Isabelle ne sait pas grand chose sur sa famille et qui a un besoin d'être aimé, s'aimer et aimer, donner, recevoir. .. Quant à Julien, il lui narre jour après jour tous ses souvenirs depuis son enfance à maintenant. Et regardez bien la couverture, le regard qu'ils se lancent, il est magnifique, on y voit de la tendresse qu'ils ont l'un pour l'autre, il y a aussi de la reconnaissance d'être là pour l'autre.

Passons maintenant à mon ressenti.

Oui, c'était une très belle lecture malgré les thèmes abordés, les camps d'internement dans la Creuse, les viols en tant d'arme de guerre, les conséquences du mur de Berlin sur la vie des habitants des deux côtés de celui-ci, des adolescents enrôlés par la stasi.

Et vous savez pourquoi ? Corine ne fait pas de voyeurisme, elle nous relate les faits avec ses mots, ses phrases qui sont choisies avec minutie, qui nous porte à réflexion. Je me suis mise à leurs places, qu'aurais-je fait ? Mieux ou pire ?

J'ai découvert avec plaisir la vie de Julien enfant avec ses deux frères et ses parents dans leur ferme. Leur dur labeur dans les champs, leur magasin alimentaire, et le salon de coiffure.

J'ai vu aussi l'arrivée pas à pas de cette guerre, qui va changer tout, la vie, l'amour, les habitudes, la manière de penser aussi pour certains.

Je pensais que j'allais avoir des larmes de tristesse pendant ma lecture, mais non. Ce sont plutôt des larmes de bonheur qui ont gonflé mon coeur.

Eh oui, il y a des personnages, personnes qui sont comme des phares marins, ils sont tellement lumineux qu'ils aident les autres à sortir de leurs brouillards.

Ce roman est une pépite, un petit bijou, et cela est dû à l'écriture fluide, précise et prenante de Corine, ses descriptions que se soient des personnages, de l'atmosphère sont toutes simplement parfaites. On sent trembler le sol quand les bombes tombent comme une pluie battante, on ressent la peur des exilés sur les routes de l'exode. Tous, je dis bien tous les personnages sont criants de vérité, vivant, on entend leurs coeurs battent.

Le jardinier du fort est bien plus qu'un hymne à la vie !

C'est un cri, un hurlement...

C'est un roman est basé sur une histoire vraie et remanier par l'auteur, ce qui amplifie les émotions, c'est un roman puissant car Corine à réussi à mélanger avec dextérité, un roman historique, de terroir...

À lire absolument

P. S. J'ai eu vraiment du mal à écrire ce ressenti, car trop d'émotions m'ont bousculer. J'espère qu'il n'est pas trop confus.

4 ème de couverture.

Étudiante, Isabelle est également aide-ménagère auprès de Julien Larbre, un vieil homme malade qui a perdu le goût de la vie. Au fil des semaines, un lien se tisse entre ses deux êtres très différents et Julien lui confie ses souvenirs, du camp d'internement administratif au maquis, et de la paix qu'il a enfin retrouvée, au coeur des jardins ouvriers du fort de l'Est. Ce récit de vie qui démarre pendant la Seconde Guerre mondiale agite le passé d'Isabelle, qui commence alors à questionner sa mère et sa grand-mère : elle ne sait pas encore qu'elle va au-devant de lourds secrets...

Biographie de l'auteur
Présidente d'une association culturelle, Corine Valade anime un café littéraire et organise des événements autour du théâtre et de la lecture. Pour le plaisir de garder une part d'enfance, elle présente des spectacles de marionnettes. Dans ses romans, l'auteure mêle avec dextérité fiction et éléments historiques. Ses livres offrent une belle réflexion sur des moments forts qui ont marqué notre histoire.

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Quelle surprise que ce roman ! je l'ai emprunté à la bibliothèque en pensant m'offrir un doux moment à divaguer entre les allées d'un paisible jardin, et voilà qu'il m'a plongé dans une soupe au goût amère des horreurs de la guerre. Celle de 40/45, mais ça pourrait tout aussi bien être n'importe laquelle, et c'est ce qui fait mal...

Un mal nécessaire, toutefois, puisqu'il nous donne à lire le quotidien, les choix, la lâcheté et le courage de celles et ceux qui la subisse, la guerre. Elle nous parle de nous, sans jugement, au contraire, et illustre magnifiquement comment d'une génération à l'autre, elle nous marque au sang.

j'ai adoré ses personnages, le va et vient entre les années 40 et 90, l'intrigue qui fonctionne à merveille et m'a tenue en haleine, au point que j'ai avalé ces 300 pages à tout allure.

Un puissant moment de lecture, plein d'émotions, et historiquement très intéressant.
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