Georges Clooney : Une histoire vrai

Georges Clooney ce n'est plus le beau vieux qui fait des pubs pour des capsules mais un jeune super-zéro « semi-mongolien fourré à la merde, moitier chiasse, moitier pisse », qui passe son temps au domac ou à se branler. Il se pose des questions métaphysiques sur la merde qu'il trouve chez lui –ce petit détail déterminant le reste de sa carrière, du domac en enfer. L'histoire vrai de Georges Clooney est aussi jouissive qu'on bon vieux pet décompressant largué en plein milieu d'un supermarché bondé. C'est dégueulasse, gratuit et nauséabond : c'est donc bon.

C'est con mais c'est bon. Ah on me signale que c'est même très très con! oh ça va c'est bon!
Le dessin? On dirait un collégien qui s'essaie pour la première fois.
L'intrigue? On dirait un collégien qui s'essaie pour la première fois.
Mais ça colle! (n'y voyait aucun lien avec la phrase d'avant, voyez en deux). Un hommage au cinq contre un.
La connerie maîtrisée à ce point relève de l'art moderne. De l'idiot fait par un pro. Oeuvre unique donc rafraîchissante.
Court et divertissant. Peut être lu dans les toilettes en une seule traite si gros caca il y a. Voila comme ça je reste dans le thème jusqu'au bout!

Cette oeuvre me fait chier.

Non parce qu'elle m'ennuie - bien au contraire - mais parce que je suis persuadé d'avoir affaire à un coup de génie tout en étant parfaitement incapable de trouver les arguments pour le prouver.

Disons que c'est comme un domac ; la viande est mauvaise, les légumes sont dérivés du pétrole, le pain n'a pas de goût, la sauce est grasse, et pourtant l'ensemble est bon au point d'avoir envie de ça et rien d'autre. C'est une histoire d'alchimie.

Pour sûr, il faut un passé un peu chiasseux. Mais si dessiner des bites sur le tableau vous faisait rire, et comme moi vous êtes persuadés que, une fois sur votre lit de mort, les derniers mots que vous entendiez soient ceux de votre petit fils vous disant "Papy ! Papy ! ... Prout !" provoquant chez vous un éclat de rire puissant à vous faire rendre l'âme soit la plus belle des morts, alors vous aussi vous conviendrait que ce qu'a produit Philippe Valette tient de l'art brut.

Ce roman est drôle, c'est impertinent, foutraque, débile, absurde bourré de fautes d'orthographe, d'accords. Il n'y a pas de morale, d'intrigue à proprement parler juste une immense dégringolade de sketchs réjouissants.
Dans la veine d'Edika et l'esprit de Fluide Glacial, Philippe Valette signe un premier tome au feutre avec une maîtrise du trait faussement naïf au service d'une bd réjouissante.

Georges Clooney, on adore ou on déteste.
Moi, j'adore. J'ai ri du début à la fin, et j'en ris encore. Certains de mes amis n'ont pas même esquissé un sourire tout du long.
Bon, on ne va pas se mentir, les dessins sont (volontairement) très moches (tracé au feutre hyper grossier, copier-coller évidents d'une case à l'autre, ...), l'orthographe est (volontairement) massacré, l'humour vole très très très bas. Sans un sens de l'humour très orienté pipi caca prout et capable d'appréhender le énième degré (le second degré ne suffit pas), ça doit être difficile d'apprécier.