Monosourcil

Voici mon retour de lecture sur le roman jeunesse Monosourcil de Delphine Vallette.
Depuis ce matin, Thomas a un nouveau surnom.
Pas "chaton" comme sa mère aime l'appeler même s'il n'est plus un bébé, ou Tom, mais "Monosourcil".
C'est Léonard, le garçon le plus populaire de sa classe qui lui a lancé ce sobriquet à la récré. Tom n'est pas sûr de savoir ce que ça signifie, n'empêche qu'il n'arrête plus d'y penser.
Devant son miroir, une fois chez lui, il remarque que ses sourcils se rejoignent au-dessus de son nez. C'est donc ça, un monosourcil ! La honte ..
Monosourcil est un roman illustré de la collection « le Grand Bain », chez Seuil Jeunesse, qui aborde le quotidien des 8-10 avec humour et tendresse.
J'ai déjà lu plusieurs ouvrage de cette collection que je trouve très bien ficelée pour les enfants. Elle aborde des thèmes parfois forts avec une grande justesse.
Vous l'aurez compris, avec Monosourcil, Delphine Vallette aborde le thème du harcèlement scolaire.
Arrivé, suite à un déménagement, dans une nouvelle école.. le pauvre Thomas peine à s'adapter. Il est la risée de certains garçons des CM2, notamment de Léonard le beau gosse populaire.
Il a un copain, lui aussi mis à l'écart car il est costaud et atteint d'une maladie qui ne le fait pas bouger assez.
Alors comme ils ne sont pas populaires, ils sont harcelés par Léonard et ses deux copains.
Monosourcil, cela peut faire sourire mais cela n'amuse pas mais alors pas du tout le pauvre Thomas qui se met à complexer. Il ne comprend pas car dans son ancien école il était heureux, il avait des amis. Pourquoi ici il n'est pas autant apprécié, c'est incompréhensible.
Ce jeune garçon est touchant, de même que son nouveau copain.
Mais, je l'avoue, deux choses m'ont dérangées dans ce roman.
Tout d'abord, si vraiment son ami a la maladie évoquée ici il est impossible que les adultes n'aient pas réagis suite au ballon arrivé dans sa tête ! Aussi bien la maitresse que la maman. Elle a réellement cru que son gamin de 10 ans s'est pris une porte ?? Mouais, impossible !
Et, second point qui m'a fait réagir : les enfants harcelés ne préviennent pas les adultes. Thomas y pense, il en parle à sa soeur, mais il ne franchit pas le pas d'en parler aux adultes car son ami refuse. Et ça, c'est bien dommage !
Il faut parler car non, on ne va pas les tuer s'ils parlent ! le harceleur est fort avec ses potes, beaucoup moins tout seul et face aux adultes !
C'est nécessaire de dénoncer, nous adultes sommes là pour aider nos enfants.
Je trouve vraiment ça dommage que les harceleurs ne soient pas dénoncés.
Mais chapeau pour le point final car la chute est excellente.
Les conseils de sa soeur très bons et cela fait plaisir de voir un jeune garçon comprendre qu'il doit surtout assumer sa différence.
Dans la réalité, je doute que ça suffise c'est pour ça qu'il est important une fois que l'enfant a lu ce livre de rappeler qu'il faut en parler !
Monosourcil est un bon roman jeunesse malgré les deux points soulevés ici. Les illustrations sont sympathiques et apportent un vrai plus. L'écriture est fluide, il y a de l'humour.
Encore un bon titre de la collection Grand Bain :)
Ma note : quatre étoiles.

Thomas dit Tom a dix ans et il vient d'emménager à la campagne avec sa famille. Dans sa nouvelle école, il est moqué par le populaire Léonard et sa bande, Maxence et Baptiste, qui l'appellent Monosourcil. Tom n'avait jamais pris conscience que ses sourcils se rejoignaient. Cependant, peu à peu, il est harcelé avec son ami Sofiane, atteint d'une maladie des os de verres, aussi humilié sur son obésité. Peu à peu, la situation dégénère jusqu'à ce que Léa, sa soeur, apprenne à Tom à s'affirmer.

Delphine Vallette est directrice artistique en communication. Elle a publié deux romans aux éditions Léo Scheer. Au Seuil Jeunesse, elle est l'autrice de Quand les escargots vont au ciel, Pierre-Emmanuel Lyet, paru dans la collection le Grand Bain en 2020.
Renaud Vigourt partage son temps entre ses commandes pour la presse et l'édition, ses recherches dans la pratique du dessin et de la sérigraphie et le skateboard. Il est également l'un des membres fondateurs de l'atelier Superseñor, basée à Besançon, qui promeut l'auto-édition et l'impression artisanale. source : éditeur

Ce roman sur le harcèlement scolaire se déroule dans la cour d'une école élémentaire avec tout d'abord des moqueries d'enfants populaires sur le physique de leurs camarades puis des insultes et des propos discriminatoires et racistes. le langage est donc familier voire même vulgaire et reflète des propos de cour de récréation loin du monde des adultes. L'histoire est originale puisqu'il n'y a pas besoin qu'un référent adulte donne une leçon dans ce roman d'avertissement, ce sont les conseils entre pairs qui vont permettre à l'enfant de grandir, de prendre confiance en lui et de s'affirmer.

Un jour, comme tous les autres jours, Thomas se rend à l'école.
Mais ce matin, Léonard, le beau gosse populaire de l'école, se moque de lui et l'appelle « monosourcil ». Thomas ne comprend pas. Pourquoi l'appelle-t-il comme ça ? Il n'est pas sûr de ce que cela signifie mais désormais, il n'arrête plus d'y penser.

Un roman dès 9 ans sur le harcèlement scolaire. Pour apprendre à dénoncer ceux qui font subir le harcèlement et à assumer ses différences, que l'on ait des gros sourcils qui forment une ligne au dessus des yeux, que l'on soit gros ou trop grand.

Un problème dans les écoles qui fait souffrir beaucoup de jeunes. Un livre pour sensibiliser les enfants à ce problème et apprendre à en parler. Trop souvent les jeunes en souffrent en silence, n'osant pas en parler aux adultes, de peur d'être un « cafteur » ou par peur de représailles.

Un livre qui met les pieds dans le plat en évoquant des situations de tous les jours.
Bravo !

J'avoue être bien déçue de ce livre en le refermant. Pourtant le sujet, le harcèlement scolaire, m'avait tout de suite intéressé. L'argumentaire me semblait convaincant, un jeune garçon se faisant malmener par des camarades de classe à cause d'un sourcil « unique ».

Malheureusement, je n'ai pas aimé la façon dont c'est écrit: très vulgaire, je ne conseillerais pas du tout ce livre aux enfants de 8 ans. Des vulgarités, un jeune en cm1 qui parle déjà d'embrasser les filles sur la bouche, bref, pas du tout adapté à des enfants étant en élémentaire.

Ensuite, le déroulement de l'histoire ne m'a pas non plus plu: ne pas parler aux adultes de la situation, la façon dont Sofiane est décrit, très discriminatoire. Pas vraiment de morale utile pour les enfants qui se font réellement harceler à l'école.

Je comptais le proposer en club de lecture, mais je ne pense pas que cela soit une bonne idée car ce n'est pas le genre de « solution », de « résolution » que je souhaite partager: se défendre avec de la violence, ne pas parler aux adultes.

C'est bien dommage.

Ce roman explique bien le procédé des harceleurs et des suiveurs, la loi du silence qui s'installe, l'embourbement des situations. Mais il est très explicite aussi sur le fait qu'être harcelé n'est pas une fatalité. Un roman facile à lire, richement illustré et non dénué d'humour, malgré le sujet.