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Emma Constant (Autre)
EAN : 9782812621222
112 pages
Editions du Rouergue (31/01/2022)
4.26/5   40 notes
Résumé :
Elle l'appelle Doudou, ma crevette, Minus, Louloute, baby, chaton, mon oiseau, mon castor. Elle lui répond "Tata". Elle s'occupe d'elle comme de sa fille mais c'est sa nièce. Elle lui raconte tout comme à une mère mais c'est sa tante. Toutes les deux, c'est un duo tout feu tout flamme, une partie de ping-pong où la balle serait de l'amour. Il faut au moins ça car la plus petite, quand elle est chez elle, doit souvent se débrouiller toute seule et ne peut pas trop co... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
"Merci pour la tendresse", c'est ce petit livre graphique attrapée au vol tandis que ma collègue documentaliste s'apprêtait à le ranger sur ses étagères.
C'est ce format un peu épais (et le soin et la beauté que veillent toujours à apporter à leurs publications les éditions Rouergue), la douceur de cette couverture d'un vert aussi tendre que son titre et les deux personnages qui s'y trouvent.
C'est une couverture qui ressemble à une après-midi de printemps et qui recèle un peu de poésie.
Je feuillette l'ouvrage, sans trop comprendre. A des pages de textes succèdent des planches dont la mise en couleurs me rappelle le travail de Camille Jourdy que j'aime beaucoup. On y voit vivre trois, deux personnages. Toujours les mêmes, mi-humains, mi-animaux. On ne sait pas trop si ce n'est la tante qui ressemble quand même beaucoup à une renarde. Face à mon air étonnée, ma collègue a cette réaction qui me la rend si précieuse: "prends-le, c'est bien, tu verras!".
Il ne faut pas me le dire deux fois: je prends et le soir venu, je m'y plonge.

"Merci pour la tendresse" est un récit plein de sensibilité, de douceur et de poésie, d'humour aussi dans lequel une petite fille raconte son quotidien entre une maman dont elle devine la douleur, dont elle sait le mal sans jamais le nommer et une tante très présente, formidablement bienveillante.
La narration, à hauteur d'enfant, est très réussie et ne sombre pas dans le "trop". Cette fausse candeur ne sonne jamais faux, elle est même d'une justesse poignante et parfaitement servie par les dessins, faussement naïfs eux aussi, durs parfois mais l'air de rien et les couleurs dont la douceur nimbe le récit.
On comprend peu à peu ce qui se trame entre cette mère et cette petite fille qui pétille et qui se pose des questions trop grandes pour elle, on saisit tout l'amour de cette relation dans laquelle c'est l'enfant qui veut protéger l'adulte. Au gré des vignettes, on devine, on sait. Les détails sont si minuscules mais ils se répètent... Et là, on a le coeur qui se serre un peu, comme à chaque fois que l'enfance se cogne au réel dans ce qu'il a de plus grave...
Et puis, il y a la tante et cette autre très belle relation qui réchauffe un peu, qui fait du bien, cet amour-là aussi. Et l'espoir en creux.
Forcement, c'est poignant.

"Merci pour la tendresse" est destiné aux jeunes lecteurs et ils y prendront ce qu'ils y comprendront mais j'ai l'intime conviction qu'il ne déparerait pas dans une bibliothèque d'adultes, pour la gravité de son propos et sa sensibilité, son intelligence aussi.
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J ai dévoré ce roman ( comme les précédents d ailleurs) . C est à la fois un mélange de sensibilité, d humour et de tendresse qui permet d aborder un thème souvent tabou, caché avec une légèreté qui pose des mots sur des maux... un très joli travail d écriture illustré avec brio . J ' aime particulièrement cette auteure qui ne me déçoit jamais. Myren si vous me lisez Bravo et merci .A quand le prochain ?
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Appréciant la douceur de la couverture, je n'ai pas hésité à emprunter ce bel et épais ouvrage graphique qui s'est révélé d'une très grande tendresse et douceur, malgré une thématique de fond difficile et délicate.

S'appuyant sur les belles aquarelles d'Emma Constant, entrecoupées de petits passages narratifs, Myren Duval évoque le thème de la dépression, une maladie difficile à appréhender, surtout pour une enfant qui est en quête d'une attention que sa mère ne peut lui offrir. Éreintée par cette maladie invisible, sa mère, en effet, passe son temps à dormir ou à boire, au grand désespoir de sa fille qui fait tout pour pouvoir interagir avec elle, inventant des jeux simples auxquels sa mère a néanmoins du mal à participer.

Impuissant, le lecteur assiste à une véritable inversion des rôles, l'enfant s'occupant de la mère comme si c'était elle l'adulte de la maison. Même quand elle s'amuse à l'extérieur, sa mère n'est jamais très loin dans sa tête, comme si elle comprenait que sans sa présence et ses attentions, celle-ci serait en danger. J'ai trouvé cette dévotion et cet amour inconditionnel incroyablement beaux et attendrissants, mais aussi très tristes, notre fillette endossant un rôle qui n'est pas le sien et qui est bien lourd à porter, surtout à un si jeune âge.

Heureusement, cette dernière peut compter sur la présence de sa fantasque et fantastique tante, qui vient très régulièrement la voir pour l'emmener au restaurant, au cinéma ou au parc, et partager avec elle tous ces petits moments de complicité et d'amour dont un enfant a besoin pour s'épanouir. J'ai adoré la complicité unissant cette enfant à sa tante et leurs échanges emplis d'humour, les deux étant aussi drôles, enjouées et bavardes l'une que l'autre. À l'austérité de la mère, la tante oppose une bonhomie et une légèreté qui permettent probablement à notre jeune héroïne de garder cette part d'enfance et d'innocence que la dépression de sa mère lui dérobe jour après jour.

Certaines scènes suscitent un pincement au coeur, voire une vive émotion et un sentiment puissant de compassion. Je pense notamment à celles où l'on voit les efforts de notre fillette pour réveiller sa mère de sa léthargie tomber à plat, ou quand on découvre à quel point elle est dénutrie, sa mère ne pensant pas la nourrir. Mais il y aussi de beaux instants de tendresse et de rire grâce aux interventions toujours opportunes de la tante, qui réserve à sa nièce adorée de multiples surnoms affectueux et des heures d'attention toujours enrobées sous une belle couche d'humour tendre.

J'ai, en outre, aimé la fin qui se termine sur une belle note d'espoir et permet de rappeler que la dépression est une maladie et qu'il convient d'aider les personnes qui en sont affectées. À cet égard, s'il y a des scènes où l'on voit la tante tenter de faire réagir la mère fort maladroitement, j'ai trouvé que l'autrice évitait l'écueil du jugement. Quand la tante s'emporte, c'est toujours devant les dangers encourus par sa nièce et le désoeuvrement d'une mère qui ne peut tout simplement pas faire mieux... du moins, pas avant d'avoir été prise en charge par des professionnels et non par sa fille dont ce n'est pas le rôle.

En conclusion, merci pour la tendresse permet d'évoquer avec douceur et humour la thématique difficile de la dépression et de ses conséquences aussi bien pour la personne concernée que pour son entourage. Entre scènes qui brisent le coeur et instants de complicité et de rires qui le réchauffent, un ouvrage fort et tendre à la fois illuminé par les douces aquarelles d'Emma Constant.
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Sujet difficile, abordé de façon tendre et subtile, et comme toujours, avec beaucoup d'humour. On retrouve le style particulier de Myren Duval, que j'ai adoré dans ses précédents livres, un vrai bonheur ! A lire sans modération. J'attends le prochain avec impatience.


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Une histoire fine et touchante aux illustrations très colorées, vivantes et fraîches. le mélange entre BD et narration fonctionne parfaitement. La maladie de la maman, l'alcoolisme, n'est jamais nommée, tout comme le prénom de son enfant. On reste au niveau de cette petite, de son regard, de sa faculté d'adaptation à sa situation sans pour autant tout comprendre, ses ressentis, son imaginaire débordant, sa vitalité, son envie de jouer. Chaque petite histoire regorge de légèreté, de poésie, malgré le contexte difficile. La tata est un personnage particulièrement fin et attachant qui prend soin de sa famille en douceur, sans jugement. Un coup de coeur !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
- Ta mère ?
- Ça va.
- Tu sais que c'est une maladie n'est-ce-pas ?
- Un peu.
- Et papy l'avait aussi alors c'est...
- C'est contagieux ?
- Non minus c'est pas contagieux. Disons que c'est ...
- Nul.
- Oui voilà. C'est nul.
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- Quand j'étais dans ton estomac, tu fumais déjà ?
- Tu n'as jamais été dans mon estomac.
- Quoi ? Tu n'es pas ma mère alors !?!
- Tu me fatigues là.
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Videos de Myren Duval (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Myren Duval
Marielle, libraire au rayon Jeunesse & Adolescent, présente Délit de Solidarité de Myren Duval paru aux éditions du Rouergue.
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