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EAN : 9782382010112
288 pages
Genese Be (14/01/2022)
4.53/5   44 notes
Résumé :
Lorsqu'il achète le château abandonné de Mesvin, Guillaume découvre une vieille photographie dans le garde-manger. Il s'agit de l'épouse d'un ancien propriétaire du domaine viticole. Il est touché par la jeune femme descendant un escalier et cachant son visage du revers de la main. D'elle, il ne sait rien, mais cette femme a fait l'objet de terribles rumeurs. On l'a accusée de crimes, on l'a jugée adultère, on l'a maudite, on l'a exclue. En achetant le château de Me... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Dans le roman, le prologue et l 'épilogue sont très importants.
Dans le prologue, on se demande de qui est le cadavre d'une jeune femme découvert dans la terre par un promeneur.
Dans l'épilogue, on fait connaissance avec l'acheteur du château, lieu des faits du livre 80 ans plus tôt. À nous de ne pas louper ce qu'il a à nous dire, ce qu'il découvre.
Adèle, jeune fille de moins de vingt ans , fait la connaissance du Comte Jean-Mathieu de Brizan du Puy.
Ils tombent amoureux et se marient en 1937.
Elle est fille de mineur, lui aristocrate.
Elle habite au château avec la comtesse-mère qui est contre ce mariage, la dédaigne et ensuite la manipule.
Son mari, c'est encore pire.
Elle reçoit l'éducation d'un précepteur et se montre très intéressée.
Il est jaloux, brutal et même plus.
Adèle reste, honteuse de retourner chez ses parents pour ne pas les décevoir.
La jeune femme veut se rendre utile et exploiter les vignes abandonnées du grand-oncle Eugène.
Pour cela, son mari l'envoie chez un ami , viticulteur aux USA.
Elle part avec "Le Normandie". Là, les descriptions sont un peu longues et artificielles. le roman me paraît un peu irréel mais c'est nécessaire pour la suite à venir.
Les scènes de brutalité m'ont presque fait abandonner le livre.
Avec l'aggravation des faits, apparaît l'inspecteur Dumoire et là le récit se corse car c'est un vrai justicier.
Je n'ai plus lâché le récit.
D'une part, les faits se multiplient, le suspense s'intensifie.
L'écriture de Dominique van Cotthem est magnifique.
La construction est originale en partant des carnets écrits de la main d'Adèle, datés, et retrouvés bien longtemps après.
Le thème de la maltraitance sur les femmes est largement abordé. C'est sans doute cela qui a été difficile à lire. La complexité de l'être humain avec sa bonté, son honnêteté, sa malhonnêteté, sa supériorité de classe, les rumeurs, la peur, la brutalité de certains hommes, la douceur d'autres en fait un excellent roman.
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Sans les "Matins du livre", je serais sans doute passée à côté de cette très belle histoire contée de main de maître par la jolie plume de Dominique van Cotthem.

Il n'est pas aisé de catégoriser ce roman car il touche à plusieurs genres et aborde plusieurs thèmes.
C'est avant tout un parcours de femme, un destin tragique, une vie de douleur entachée de coups et d'humiliations.
Fille de mineur, Adèle Gentil épouse le comte Jean-Mathieu de Brizan du Puy en 1937.
Si c'est un mariage d'amour, c'est aussi une union dégradante aux yeux de la comtesse qui n'hésite pas à le faire sentir à sa nouvelle bru.
Très vite cependant, Jean-Mathieu devient autoritaire et violent, dévoilant sa vraie nature.
Adèle, réduite à la soumission, trouve refuge dans les vignobles moribonds du domaine qu'elle s'attache à remettre sur pieds malgré les réticences de son mari.

C'est une autre facette du roman qui s'avère passionnante car l'auteure s'étant très bien documentée sur la culture vinicole et son implantation improbable sur les coteaux montois, elle attise notre curiosité et notre intérêt.

L'arrivée au château d'un lointain cousin autrichien devenu allemand suite à l'Anschluss va provoquer un drame qui révèlera bien des secrets et des manipulations en tous genres.

C'est le côté policier du roman, avec l'arrivée de l'inspecteur Dumoire bien décidé à faire la lumière sur plusieurs faits troublants mettant en cause les propriétaires du château de Mesvin.
Il s'agit de meurtres, de viol, de coups et blessures, de disparitions, mais également de malversations financières.
L'enquête est très bien menée et le suspens bien présent.
La vérité n'éclatera qu'à la toute fin du livre, lorsque, bien des années plus tard, le nouveau propriétaire du château, intrigué par une photo, cherchera à reconstituer l'histoire de cette femme dont tout le village parle encore, à mots couverts.

Ce livre est un coup de coeur qui m'a tenue en haleine jusqu'au bout.
Adèle est une femme forte comme on l'entendait à l'époque.
Une femme soumise en apparence mais toujours dressée dans sa tête, jamais à terre, consciente de son bon droit.
Une femme qui lutte pour son indépendance au prix d'énormes sacrifices.

La plume de Dominique van Cotthem est percutante et addictive.
J'ai eu le plaisir de la rencontrer deux fois à Huy et de lui faire dédicacer mon exemplaire.
C'est une femme sympathique et attachante et je compte bien découvrir son autre roman, le sang d'une autre, tant celui-ci m'a séduite !
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J'ai eu la chance de lire ce livre en bêta-lecture et je n'ai pas regretté ma lecture.

Juin 2014, Guillaume s'adresse à une certaine Adèle. Il vient d'acquérir un château et a trouvé une vieille photo sur une étagère du garde-manger. Un certain Rodolf a trouvé une lettre illisible au pied d'un cep de vigne, il parle d'erreurs, d'exclusions. Une énigme ?
Avril 1946 Antoine Griset promène son chien, Gamin, soudain le chien ne lui obéit plus il gratte la terre avec détermination et entêtement, Antoine intrigué s'approche et déterre le cadavre en décomposition et atrocement mutilé d'une jeune femme. L'inspecteur André Dumoire est chargé du dossier d'enquête concernant ce meurtre. Antoine, accusé par la rumeur publique, choisit de partir. C'est Adèle qui raconte les événements : "Antoine Griset, sans le vouloir a participé à ma renaissance.........."
Adèle, une jeune blanchisseuse sans fortune, tombe amoureuse du Comte Jean-Mathieu de Brizan du Puy et, malgré le mécontentement de la Comtesse, mère de Jean-Mathieu, et celui de ses parents, elle l' épouse le 17 juillet 1937. La comtesse-mère engage un précepteur pour enseigner les bonnes manières à sa nouvelle belle-fille. Celle-ci se montre une élève exemplaire, qui apprend vite. Elle décide de planter de la vigne et d'élever du vin sur une des parcelles du château, espérant s'évader un peu de la vie pesante du château où elle n'est toujours pas la bienvenue. de plus Jean-Mathieu manifestait vis-à-vis d'elle de violentes colères pour tout et pour rien, elle sentait leur couple se fragiliser. En février 1939, son mari l'envoie aux Etats-Unis pour apprendre ce métier qui lui fait tant envie. Il lui offre la traversée Le-Havre-New-York à bord du Normandie en classe de luxe. Tyler Evans, le vigneron qui doit s'occuper de sa formation l'attend et la conduit dans son domaine. Elle s'attache à cet homme (veuf) et à ses deux enfants. Peu avant son départ Tylor lui avoue son amour et lui demande si elle veut rester. Mais Adèle rejette sa proposition et décide de rentrer au château. Je vais m'arrêter là et vous laisser le plaisir de découvrir la suite, cher futur lecteur car malheureusement, Adèle ne soupçonne pas ce qui l'attend.

La question qui se pose est : quel est le rapport entre Guillaume, le corps retrouvé et Adèle.


J'ai adoré ce livre, il est addictif, son contenu est dense tant l'histoire est riche en événements. L'auteure a une très belle écriture, fine, recherchée, son style est excellent ; son vocabulaire est riche, les mots sont justes, c'est un plaisir de la lire, elle est digne d'un grand professionnel. L'histoire est originale.

Une pépite, et pour moi un véritable coup de coeur.
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Nous sommes en Belgique, près de Mons, en juillet 1937; Adèle, 19 ans, blanchisseuse, fille de mineurs épouse le comte Jean-Mathieu de Brizan du Puy malgré les conseils de ses parents et la véhémente hostilité de la Comtesse, sa future belle-mère. Elle est amoureuse et le comte semble l'être aussi. Mais très vite, la Comtesse fait de sa vie un enfer et son mari devient violent. Seule sa passion pour la culture de la vigne lui permet de supporter ce qu'est devenue sa vie, de trouver quelques heures de liberté hors de l'emprise qu'elle subit de la part de ces deux manipulateurs pervers que sont le fils et sa mère. Par ailleurs, des meurtres ont été commis sur la propriété.
La photo de couverture, un peu floue, un peu mystérieuse de cette femme qui se cache le visage laisse pressentir drame, secrets; elle éveille la curiosité et donne envie d'aller voir ce qui se cache derrière ce cliché.
Ce roman voit s'affronter, à armes inégales, deux femmes que tout oppose : la Comtesse, qui a ses entrées dans la plus haute société, riche, hautaine, machiavélique qui est prête à tout pour défendre son nom, le château et une descendance au de Brizan du Puy et Adèle, de la classe ouvrière, amoureuse, qui subit les pires tourments (coups, viol, accusations mensongères de meurtres, d'adultère) mais qui reste droite, digne et intègre. Elles sont les deux faces d'une même pièce : la femme battue qui devient elle-même tortionnaire ou la femme battue pleine d'humanité.
Le phénomène de l'emprise est très bien décrit à travers le personnage d'Adèle : victime qui culpabilise, qui se dévalue elle-même, qui perd toute confiance en elle, qui se laisse asservir, rongée par la peur et l'isolement.
Dominique van Cotthem nous offre, par ailleurs, de très belles pages sur la culture du vin; les descriptions de la nature et du travail sont tellement évocatrices qu'on aurait presque envie de s'y mettre une fois le livre refermé.
Ce roman est aussi une enquête autour de meurtres horribles. L'auteure sait maintenir le suspense, distillant à bon escient les avancées policières, en nous orientant sur de fausses pistes. le personnage de l'inspecteur Dumoire, défenseur inlassable de la vérité, qui trouve de nombreux obstacles sur sa route lorsqu'il s'attaque au comte, souligne l'injustice d'une justice de classe où ceux qui ont pouvoir et richesse peuvent échapper à la peine qu'ils méritent.
Tous ces aspects qui font la richesse du roman sont servis par une magnifique écriture qui sait se faire autant poétique que chirurgicale et qui sait transmettre l'émotion, sans jamais exagérer le trait, face à cette femme asservie, détruite qui saura faire preuve d'une rare résilience.

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« Aime ton prochain comme toi-même (…). Dans la vraie vie, il y a des gens qu'il ne faut jamais aimer, il y en a d'autres dont il ne faut jamais croiser la route. L'amour avait fait de moi le jouet du mépris. (…) Chez les Brizan du Puy, (…) on n'aimait pas son prochain comme soi-même. Chez eux, on respectait les coutumes, pas les gens. » (p.107)

Mesvin, dans le Borinage. En 1937, Adèle, fille de mineur, a épousé le comte Jean-Mathieu de Brizan du Puy. C'est un mariage d'amour mais, très vite, la jeune femme se rend compte que sa vie sera loin d'être un conte de fée. Entre un époux manipulateur et violent et une belle-mère qui tient aux convenances artistocratiques que lui imposent son nom et sa fortune, elle n'a qu'un seul échappatoire : redonner vie au vignoble moribond laissé à l'abandon sur le domaine.

« Adèle » de Dominique van Cotthem est un coup de coeur ! Avec beaucoup de réalisme, avec une prose qui prend par instant des accents poétiques et un style fluide et percutant, l'autrice nous raconte le quotidien d'une jeune femme forte que l'on tente de mater physiquement et psychologiquement, par pure plaisir sadique. Une jeune femme intelligente que l'on rabaisse parce qu'elle n'est pas du « même monde », qu'il faut éduquer parce qu'elle est issue d'une classe inférieure. Une jeune femme sur qui les commérages au village vont bon train, malgré elle, parce que les circonstances semblent l'incriminer. le récit, est poignant, émouvant et on ne peut que s'attacher à Adèle qui fait face à l'adversité quoi qu'il lui en coute.

Sur fond de guerre 40-45, le roman oscille entre récit de vie et roman policier (oui parce qu'il y a un… non… deux meurtres mais si j'en dis plus, je vais gâcher tout le plaisir de la lecture…). La construction du récit est particulière : le roman s'ouvre sur un prologue dans lequel un certain Guillaume, récent acquéreur du château de Mesvin, nous raconte la découverte du cadavre d'une jeune femme en 1946 et, fasciné par Adèle, se propose d'en raconter l'histoire. le récit passe ensuite à la première personne, c'est Adèle qui nous raconte son histoire, hormis quelques passages où l'on suit les traces du commissaire Dumoire. Guillaume réapparaîtra bien plus tard, à la toute fin (mais encore une fois, je ne vais pas spoiler…). Cette construction donne du corps au récit et ne perturbe absolument pas la lecture, au contraire, Domique van Cotthem sait à merveille ménager le suspense.

L'histoire d' « Adèle » m'a réellement émue et tenue en haleine du début à la fin. A découvrir sans hésiter !

(Centre culturel de Huy, « Les Matins du Livre », avril 2022)
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critiques presse (1)
LaProvence
24 janvier 2022
Il est impossible de le fermer avant de l'avoir terminé. […] Les violences conjugales sont décrites avec justesse, sans jamais plonger dans le pathos ou l'exagération. Et derrière l'histoire de la comtesse se cache aussi un crime, rempli de mystère.
Lire la critique sur le site : LaProvence
Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Crève, saleté de culpabilité ! Va rejoindre la fange dans laquelle tu enlises tes victimes. Cesse de te cramponner à mon âme ! Je suis debout, même couchée sur ce lit d'hôpital. Plus rien ne peut m'atteindre. Plus j'ai mal et plus tu te meurs. Si je ne peux mener mon corps ailleurs, ma liberté sera de rester droite envers et contre tout. Je fais le serment aujourd'hui, à l'intérieur de cette carcasse désossée où hurle la douleur, de te bannir de ma vie. Coupable ou non coupable, je te tiendrai à distance coincée dans un étau d'acier, plus jamais tu ne me déroberas mes droits et ma doiture. Crève, saleté de culpabilité. Je ne mérite aucun des coups reçus.
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Je me souviens pourtant d'avoir éprouvé un pincement au cœur en comprenant que par ce mariage, je renonçais au nom de mon père (…). Un autre homme allait prendre soin de moi, un autre patronyme signalerait mon appartenance. Je compris ce jour-là que l’identité propre d'une femme se résume à son prénom, son nom étant toujours celui d’un homme. (p.17)
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Qui étaint-ils, eux, pour me juger sans entendre ma défense ? Quel Dieu leur avait donné le droit de me réduire en miettes ? D’où tenaient-ils la certitude qu'une femme comme moi se devait de ramper ?
Crève, saleté de culpabilité ! Va rejoindre la fange dans laguelle tu enlises tes victimes. Cesse de te cramponner à mon âme ! Je suis debout, même couchée sur ce lit d’hôpital. Plus rien ne peut m’atteindre. Plus j’ai mal et plus tu te meurs. Si je ne peux mener mon corps ailleurs, ma liberté sera de rester droite envers et contre tout. Je fais le serment aujourd’hui, à l'intérieur de cette carcasse désossée où hurle la douleur, de te bannir de ma vie. Coupable ou non coupable, je te tiendrai à distance coincée dans un étau d’acier. Plus jamais tu ne me déroberas mes droits et ma droiture. Crève, saleté de culpabilité. Je ne mérite aucun des coups reçus. (pp.129-130)
Commenter  J’apprécie          20
Jean-Mathieu et moi avons couru pensant qu'un nouvel accident venait de se produire. En entrant dans la grange, j'eus l'impression de me décomposer. Même détruite, elle dégageait toujours l'énergie du drame qui s'y était déroulé.
L'angoisse me serra la gorge au point de m'étouffer.
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Parfois, une vie peut être longue, même si elle compte peu d'années. Tout dépend de ses drames, ce sont eux qui étirent les jours. Quant au poids d'une existence, il se mesure en douleurs, hélas, inexorablement. Le bonheur, lui, est un ensemble de légèreté, une bulle d'air parfumée, un impalpable souffle salutaire.
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Video de Dominique Van Cotthem (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dominique Van Cotthem
Dominique van Cotthem propose la consigne d'écriture suivante : Mon jardin idéal
Texte écrit par Moon
Billets d'écrits, un projet de la Compagnie Gambalo, de la Foire du livre de Bruxelles et de l'Adeppi, avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles, en partenariat avec le Gsara Asbl et la Caap culture Adaptation et direction Nicolas Swysen Texte lu par Laurent Denayer
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