AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,83

sur 353 notes
5
34 avis
4
44 avis
3
15 avis
2
4 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Lu en 2016. J'avais été littéralement bouleversée par le premier roman de l'auteure. Une plume très agréable à lire, incisive comme poétique.
Un récit doux-amer, où l'amour même ne peut saisir sa chance, où la douleur est si cruelle qu'elle mène au sacrifice ultime ! L'on plonge dans un univers quasi carcéral, celui d'une usine chinoise de confection de vêtements à la chaîne. Une véritable ruche d'ouvrières-esclaves, des abeilles qui ne voient pratiquement pas le jour...
Commenter  J’apprécie          00
J'ai adoré ce roman bouleversant qui nous fait passer par toutes sortes d'émotions très fortes en seulement 150 pages d'une belle écriture, très poétique.
On découvre d'abord le quotidien de Mei, ouvrière dans une usine de confection en Chine. Elle n'y est qu'une une pièce interchangeable parmi d'autres même si, contrairement aux autre ouvrières, elle a du mal à se résigner à cette vie morne régie par les contremaîtres, les délais à tenir, les tâches répétitives, etc.
Et puis vient la parenthèse enchantée pendant les congés du nouvel an alors que l'usine est déserte : quatre jours où elle découvre l'amour et l'espoir d'une vie meilleure.
Mais le bonheur de Mei prend fin avec la reprise du travail : de trahison en désillusion, le retour à la réalité est brutal et sa vie morose sans aucune échappatoire possible lui devient insupportable.
Malgré la fin tragique (qui est encore plus émouvante quand on sait que le rouge est la couleur du mariage en Chine), La Fabrique du monde est une belle histoire.
Commenter  J’apprécie          411
Mei est ouvrière dans une usine de production de vêtements chinoise, soumise aux cadences imposées par le rythme des commandes du reste du monde. Esclave moderne, elle est, comme ses collègues, dépendante financièrement du contremaître, pour une paye, un logis et une nourriture misérable. Son seul espoir : économiser et monter dans la hiérarchie des petites mains. Mais un jour un nouveau contremaître arrive.
Un livre court qui met en avant l'espace de liberté qui s'ouvre pour l'héroïne, par la découverte de l'amour, apportant l'espoir qui est rapidement éteint. Ayant expérimenté cette liberté, cette individualité, Mei ne peut se résoudre à différer cet amour. Cette révolte se terminera de manière dramatique.
Commenter  J’apprécie          30
"Et je me vois là, dans tout ça. Une petite chinoise de dix-sept ans, une paysanne, partie à l'usine parce que son grand frère entrait à l'université. Quantité des plus négligeables, petite abeille laborieuse prise au piège de sa ruche. Enfermée là pour une éternité. Confrontant un souffle romantique à l'âpre réalité, La Fabrique du monde est une plongée intime dans un esprit qui s'éveille à l'amour, à la vie et s'autorise, non sans dommage, une perception de son individualité.
Aujourd'hui en Chine. Mei, jeune ouvrière de dix-sept ans vit, dort et travaille dans son usine. Elle rêve aussi."


Et moi là , dans tout ça , j'ai été attirée dans un premier temps par la couverture d'une esquisse angélique, puis confortée dans mon choix par le coup de coeur d'une libraire, je peux dire aujourd'hui que je m'en félicite puisque "La fabrique du monde " est une délicieuse lecture bien trop courte tant je me suis lovée entre les lignes, envolée au milieu des paysages évoqués , perdue au milieu des bruissements et des éléments ; Puis ce gémissement , ces gémissements continus des machines à coudre , entêtants.

Oui , j'ai été séduite par l'écriture épurée et troublante au travers de laquelle émane cette fragrance poétique d'une douce pureté.
Ce petit livre de 150 pages a gagné mon coeur et au-dessus-des cimes, j'ai pu accompagner Mei afin de contempler son univers, considérer non sans émotion son honteuse condition .Au-delà des règles, j'ai grignoté et partagé une part de sa liberté furtive.
C'est avec délectation que j'ai pris connaissance de chaque ligne , chaque page dans ce laps de temps donné.

Sophie van der Linden m'a comblée avec ce petit joyau , je ne peux que chaudement le recommander.
Commenter  J’apprécie          171
Dans ce court roman, nous basculons dans la vie de Mei, jeune fille obligée de travailler en usine, cloîtrée entre l'atelier et sa chambre comprenant 12 lits. de part sa condition de vie à peine supportable, elle rêve d'autres choses, serait prête à se battre pour aspirer à un monde meilleur.

De là s'enchaîne une histoire des plus compliquées : l'amour, mais le désespoir aussi.

Mon coeur s'est brisé bien des fois pour Mei. L'auteure a su nous faire parvenir toutes les émotions de la jeune fille. J'étais avec elle, dans l'usine, à sa machine, dans sa chambre et dans sa tête.

Je ne vous spoilerai pas l'histoire, et puisqu'il s'agit d'un roman très court, je ne peux trop déblatérer. Mais la fin m'a surprise. J'en suis ressortie toute retournée.

Alors si vous avez 1h30/2h devant vous, n'hésitez pas à lire ce roman qui est pour moi, un véritable coup de poing.
Commenter  J’apprécie          40
Plongée dès la première ligne dans le voyage au bout de la souffrance, de l'humiliation, de la fatigue extrême d'une travailleuse pour nos vêtements occidentaux.
Oui, derrière ces ourlets cousus soigneusement, dans les plis bien repassés de ces robes, derrière les cols de ces chemises, se trouvent la souffrance, l'humiliation, la fatigue d'une petite Chinoise ou d'une autre de ces travailleuses de l'ombre dont on ne parle jamais.

Sophie van der Linden l'a fait, et de façon bien passionnelle, en se coulant dans la voix de Mei, 17 ans, ouvrière à l'usine de confection pour que son grand frère puisse aller à l'université. Nous sommes en Chine, c'est vrai… En Chine où, non seulement les filles doivent être soumises à leurs parents et leur obéir, mais aussi où elles sont soumises au patron et au contremaitre, et doivent accepter les brimades, l'humiliation, l'absence de liberté, y compris des sentiments. Nous sommes au 21e siècle…
« Ce ne sont d'ailleurs plus des heures ni des minutes, c'est un temps arrêté, mou, de souffrance, dans lequel on s'englue »

Je me suis jetée avec horreur dans ce récit pour suivre les phrases lancées, les mots catapultés, pleins de douleur mais aussi de sensualité et d'appétit de vivre. La nature est là, au bout de la cour d'usine, avec ses rivières et ses grands arbres. Avec un domaine abandonné où rêver à l'amour…
Mais la douleur surnage, envers et contre tout désir de bonheur.
« Je n'ai pas été au bout de ma douleur car je sais qu'elle est sans fin. J'ai repoussé ma colère au fond de mon ventre, je l'ai ratatinée jusqu'à en faire un petit paquet de rien. Et je l'ai laissée là, en me jurant de ne jamais l'oublier. Et de revenir la chercher s'il le fallait ».

Roman très court mais magistral, d'où je ressors beaucoup moins naïve, beaucoup moins innocente, en songeant à toutes celles qui oeuvrent pour nous, dans les fabriques du monde.
Commenter  J’apprécie          6719
1500 chemises à réaliser en trois jours, voila le travail de Mei et de ses compagnes, jeunes chinoises envoyées à l'usine pour faire vivre leur famille.
Et quand cette commande-ci sera prête, une autre arrivera et une autre encore…les heures s'enchaineront, les jours et parfois aussi les nuits, seront toutes consacrées à coudre, à avaler rapidement un bol de nouilles, à se débarbouiller sommairement, à dormir dès que possible, pour mieux recommencer la même chose le lendemain et tous les autres jours, pendant des mois, des années…
Quelle place reste-t-il pour l'espoir dans tout ça ?
Difficile pour nous d'imaginer que cela soit la vie d'une jeune fille de 17 ans, une vie exclusivement consacrée au travail, à l'obéissance envers leur famille et leur employeur, une vie sans grande perspective d'avenir et sans beaucoup de distractions ni de joies.
Ce très court roman est d'une grande force, il nous happe comme la machine à coudre de Mei happe le tissu avant de le coudre, et nous laisse abasourdis par de telles conditions de vies.
Commenter  J’apprécie          493
Quand on achète des vêtements bon marché parce que fabriqués en Chine....Imagine-t-on un instant le quotidien des ouvrières en confection de ce pays? Mei est une très jeune fille qui travaille dans une usine de confection. Elle n'a pas eu le choix! Et c'est en jolies phrases, dans ce court roman, que Sophie van der Linden nous confie les rêves, les espoirs, les chagrins de Mei. Un très beau roman, trop court!
Commenter  J’apprécie          160
Sophie van der Linden allie, dans ce court texte qui tient plus de la nouvelle que du roman, concision et puissance d'évocation. Elle explore en peu de mots la violence du sentiment amoureux. Vécu sans transition comme une libération, puis comme une condamnation. Mei est ouvrière dans une usine de textile chinoise. Elle n'a que dix-sept, et pourtant sa vie à peine entamée semble déjà sur le point de s'achever comme elle a commencé. Condamnée à reproduire les mêmes gestes à longueur de journée, Mei évolue dans un univers étriqué. Alors que ses compagnes partent dans leur famille pour les fêtes de fin d'année, seule trêve octroyée, Mei est contrainte de rester. le patron lui a retiré sa paie pour comportement récalcitrant. La fatigue d'un travail répétitif et assujettissant a beau l'étriller, les journées à coudre achever de lui ôter toutes velléités de rébellion, Mei s'évade en rêvant. Elle reprend sa liberté et se laisse aller à fantasmer. Pendant ce court laps de temps dans l'usine désertée, ses rêves vont s'incarner. le temps d'une rencontre, de baisers échangés, d'une étreinte aussi brève qu'intense, Mei voit éclore en elle des sentiments aussi douloureux que puissants. Elle est secouée par cet amour fugace qui vient faire péricliter un quotidien assommant. Rien ne la destinait à éprouver des sentiments si violents. Plus qu'une histoire, elle y voit une échappatoire. D'un monde monochrome, elle bascule dans un univers gorgé de saveurs. Dès lors comment revenir en arrière, se glisser comme si de rien n'était dans sa vie d'avant. Redevenir la petite ouvrière parcellaire obligeante prête à se sacrifier sur l'autel du progrès. Quelque chose naît en elle. le refus d'abdiquer, de n'être qu'un pion dans un vaste échiquier. de la chair à canon, une quantité négligeable et substituable. Sophie van der Linden signe un roman bouleversant, d'une beauté inouïe. Elle fait surgir la beauté là où on ne l'attend pas et nous offre un moment de grâce.
Lien : http://www.booksnjoy.com/la-..
Commenter  J’apprécie          20
Mon premier coup de ❤ de l'année
Une magnifique écriture, un texte très agréable à lire, une histoire d'amour impossible entre une ouvrière et un contremaître.
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (655) Voir plus



Quiz Voir plus

L'Année du Dragon

Ce samedi 10 février 2024, l'année du lapin d'eau laisse sa place à celle du dragon de bois dans le calendrier:

grégorien
chinois
hébraïque

8 questions
131 lecteurs ont répondu
Thèmes : dragon , Astrologie chinoise , signes , signes du zodiaques , chine , culture générale , littérature , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}