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3,79

sur 3662 notes
Curieux comme les avis sont mitigés sur ce roman : autant de très bonnes critiques que des critiques qui ne donnent que 1 ou 2 étoiles à ce livre. Je serai de ceux et celles qui ont beaucoup aimé... Peut-être est-ce parce que c'est le premier Vann que je lis... ou bien parce que j'en savais que très peu sur le roman, sinon qu'il m'a été recommandé par quelques personnes... Mais peu importe, je me suis plongée dans l'histoire et je me suis complétement laissé immergé dans ce huis-clos glacial... Faut dire que le décor est juste magnifique... Un coin perdu de l'Alaska, dans une cabane, laissé seul à soi-même, bordé par l'eau, les montagnes, les glaciers... Chaque page me donnait encore plus de m'y trouver... Et puis, l'histoire.. celle de ce père et ce fils, qui tentent de communiquer, de se retrouver, face à leurs solitudes respectives et de leurs nuits baignées de larmes et de mal-d'être... Et puis, cette fameuse page, où tout bascule... Et l'histoire qui s'ensuit... Franchement, j'ai été prise de court, mon coeur s'est arrêté de battre, je n'en revenais pas... Vann m'a frappé en plein coeur... Une très belle découverte que cet auteur... et je vais vraiment m'intéresser de près à sa bibliographie, parce que la plume m'a vraiment parlée...
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Sukkwan Island est un roman qui me faisait peur, jusqu'à ce que je le lise. Il semblerait que David Vann n'est pas un auteur léger, de compromis.
Apre, violent, cruel, émouvant, oui. Effrayant, finalement, non.
L'île où ce père à bout, pas si loin de la folie, décide de vivre pour un an, tel un Robinson, porte en son creux cette histoire qui lui ressemble. Sauvage, soumise aux tempêtes hivernales, déserte, offrant un minimum de ressources. On n'en voudrait pas à Jim de trouver là lieu de se ressourcer et de se remettre des multiples échecs de sa vie. On comprendrait également qu'il se laisse aller à sa folie, qu'il finisse par vouloir mettre fin à sa vie. Mais dans sa perversité inconsciente et égocentrique, Jim force la main à son fils Roy, 13 ans, en lui demandant de le suivre dans ce périple. Pour Roy, refuser serait comme livrer son père à la solitude et au suicide. Il se sacrifie. Jusqu'au bout.
Sukkwan Island est une histoire tragique qui se prolonge après l'"événement" dont je ne parlerai pas. Pas grand chose nous est épargné des tourments qui suivent ni des visions. Mais autant les descriptions de cette nature que ce que ressentent père et fils tour-à-tour sont riches d'authenticité.
Sukkwan Island fait partie de cette mini-vague littéraire consistant à aller au bout du pire par le biais d'un père et son enfant: La Route, En Mer, Traité sur le Zen et l'Entretien de la Motocyclette, tous ces romans relatent cette relation au père faite de confiance et d'étrangeté.
Ceci est ma première lecture de David Vann, mais je souhaite en découvrir d'autres maintenant. Je suis curieuse également de lire l'adaptation BD qui vient de sortir.
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Jim, un homme désespéré, se retire de la vie en s'isolant sur une île déserte et sauvage de l'Alaska . Il aurait pu le faire seul, profiter de cet isolement pour se remettre en question ,savoir s'il doit donner une nouvelle direction à sa vie ou au contraire l'écourter, en finir définitivement.

Mais non, il va entrainer son fils Roy de treize ans dans cette aventure. Roy va être pris au piège, il ne pourra pas refuser de l'accompagner pour cette retraite d'une année, car il sait que son père va mal, il ne peut pas le laisser seul.



J'ai eu du mal à comprendre aussi le comportement de sa mère, qui le laisse partir. Elle le laisse affronter une responsabilité qu'on ne peut pas avoir à son âge. Ses deux parents l'abandonnent finalement. Ils ne l'autorisent pas à être un enfant, à être celui qu'on protège.

J'ai aimé l'écriture de l'auteur. On ressent l'oppression subie par les personnages dans ce paysage beau et majestueux, mais aussi sauvage et hostile. On se sent pris dans la tourmente de ce père et de ce fils, dans ce cauchemar qui n'en finit pas.
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Voilà un roman qui m'a bousculée, à la fois par l'histoire qu'il raconte et par l'ambiance angoissante qu'il distille au fil des pages...

Assurément, l'auteur a su m'emmener avec ses héros, Jim et son fils Roy, sur cette île perdue d'Alaska où le père voudrait donner un nouveau souffle à sa relation avec son jeune adolescent: j'ai eu froid, faim et peur!
Dès la première page, le malaise s'installe et m'a déstabilisée. D'initiatives manquées en défaillances avérées, Jim n'a suscité aucune sympathie de ma part et le rapport bancal qu'il entretient avec son fils m'a agacée...
L'événement brutal qui nous fait basculer de la première à la deuxième partie du roman m'a surprise et les descriptions souvent crues qui suivent m'ont un peu écoeurée!

Et donc, même si les émotions suscitées par cette histoire se déclinent plus dans le registre du malaise et de l'incompréhension, j'avoue avoir été bluffée par l'auteur qui sait imposer une ambiance, qui m'a baladée à son gré malgré mon manque d'empathie pour ses personnages et qui donne matière à réflexions une fois le livre refermé!
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Battue par les vagues et fouettée par les vents marins, Sukkwan island est une petite île inhabitée au sud de l'Alaska, un lieu hostile et isolé, accessible uniquement en avion les jours de beau temps. C'est pourtant ici que Jim a décidé d'acheter une cabane, afin d'y vivre une année entière en compagnie de son fils de 13 ans, Roy. Dans ces espaces sauvages et préservés, Jim espère rompre avec sa vie et ses erreurs passées et se rapprocher de son fils qu'il a si peu côtoyé depuis son divorce. Hélas, le séjour à Sukkwan Island semble bien loin de déboucher sur une idyllique réconciliation familiale, car Jim n'a jamais vécu en autarcie et s'avère rapidement incapable de gérer les déboires quotidiens dus aux rigueurs du milieu... Roy, quant à lui, n'a jamais douté de l'absurdité du projet paternel, ni de l'incompétence de celui-ci. Enfermés dans leurs solitudes respectives, père et fils sont deux étrangers, incapables de communiquer et a fortiori de partager leurs craintes grandissantes. Comme si cela ne suffisait pas, les conditions climatiques ne tardent pas à se dégrader avec l'arrivée de l'hiver et son cortège de tempêtes et de blizzards. Petit à petit, le séjour à Sukkwan Island va virer au cauchemar, jusqu'à qu'un événement tragique et inattendu survienne brisant à jamais l'existence du père, comme du fils.

Ben, dites donc, voilà un roman qu'il est joyeux ! D'un autre côté, je peux difficilement me plaindre, étant donné que j'avais lu assez de critiques avant de débuter la lecture de « Sukkwan island » pour savoir dans quoi je m'embarquais. Mais, un brin masochiste comme toute bonne lectrice, j'ai fait fi de ces sages avertissements (attention : roman ultra-noir, dépressif, potentiellement traumatisant…) et me suis courageusement lancée à l'aventure. 200 pages plus loin, je referme mon exemplaire avec la sensation d'avoir avalé un gros bloc de pierre au petit déjeuner, la tête lourde et l'estomac nauséeux. Il faut bien admettre que cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un livre d'une violence aussi crue et je ne parle pas de brutalité banale comme on peut en trouver dans n'importe quel thriller, mais de violence intime, psychologique, profonde et pernicieuse.

Huis-clos horriblement oppressant – d'autant plus étouffant qu'il se déroule en plein air et dans les décors grandioses du Nord des Etats-Unis – « Sukkwan island » est indubitablement un coup de maître, un de ces livres qui parviennent à vous serrer la gorge bien des heures après avoir tourné la dernière page. L'intrigue en est remarquablement ficelée, tout entière axée autour de l'événement central du roman : on passe la première moitié du livre à trembler dans l'attente de la tragédie imminente et la seconde à en subir les conséquences. 200 pages, c'est court, mais c'est aussi bien long quand chaque ligne vous dresse davantage les cheveux sur la tête…

Indubitablement un roman remarquable, même si je peux difficilement le classer dans les coups de coeur de cette année, tant sa lecture m'a été rude. Et pourtant voilà que je m'empresse de glisser les autres romans de David Vann dans mes pense-bêtes. Masochisme, je vous dis, masochisme !
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Sukkwan Island ! Un livre glaçant tant par le décor que par l'histoire, un véritable voyage "au coeur des ténèbres de l'âme humaine", comme nous annonce la quatrième de couverture...peut-être un peu trop pour mon goût. Mais lisez et jugez par vous-même !
Roy est un ado de treize ans, qui part avec son papa pour passer une année sur une île isolée près des côtes d'Alaska. La nature est belle, la cabane sympa; il y a de quoi s'éclater comme des robinsons...
Mais dès début, sous apparence de la normalité, il y a quelque chose qui cloche sérieusement. Cette belle aventure n'est qu'une échappatoire pour Jim, le père, qui ne va pas bien après sa deuxième divorce et qui essaye de refaire se vie sans vraiment savoir comment. La vie dans la nature est très loin de l'idéal, tant pour la débrouille que pour la relation entre le père et le fils. On sente le drame venir, c'est inévitable, mais quand à la fin de la première partie l'horreur arrive, ce n'est pas vraiment celle à la quelle on s'attend ! Et clac !
La deuxième partie du livre devient alors une lente dérive, où la raison humaine reste accrochée à un fil ténu, qui s'effiloche par moments jusqu'au point de rupture, mais qui tient bon et s'épaissit même vers la fin pour être coupé brusquement par les ciseaux du destin !
C'est difficile de dire "j'ai adoré ce livre", on s'en prend plein dans le bide et le personnage de Jim est tout sauf sympathique, mais on a quand même du mal à le lâcher sans l'avoir fini !
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Retour de lecture sur “Sukkwan Island” un court roman de l'écrivain américain David Vann, publié en 2009. Ce livre raconte l'histoire de Jim, un dentiste malheureux, qui après deux mariages ratés aimerait repartir de zéro. Il se débarrasse ainsi de son cabinet de dentiste pour acheter un terrain et une cabane dans un endroit complètement isolé d'une île d'Alaska appelée Sukkwan Island. Pour se rapprocher de son fils de 13 ans qu'il a beaucoup négligé, il propose à celui-ci de l'accompagner pour une année d'aventure sur cette île, en pleine nature sauvage, pour vivre uniquement de chasse et de pêche. le fils n'est pas emballé mais accepte pour faire plaisir à son père qu'il sait fragile, et plus indirectement à sa mère. Dès le début on se rend compte que ce père n'a absolument pas le niveau pour une telle aventure et qu'il est très mal préparé. Il apparaît complètement perdu, dépressif, dépassé par sa vie, égoïste et immature. Ses carences sont abyssales. Les rôles s'inversent très vite, et ce sera au fils de supporter la dérive de son père. Tout ira de plus en plus mal et cette aventure finira par basculer sur un drame incroyable. le quotidien de ce couple père-fils se passe donc dans de grands espaces, sur une île d'Alaska, loin de toute civilisation, à chasser des ours et des élans, à pêcher le saumon et à préparer le bois pour l'hiver. Il y a donc clairement une dimension "nature writting" dans ce roman, mais très vite l'auteur oriente le roman vers une dimension beaucoup plus psychologique. La nature n'est alors plus là que pour isoler ces deux personnages dans un huis-clos angoissant et ainsi créer une ambiance très tendue et asphyxiante. David Vann nous livre là une oeuvre passionnante, d'une incroyable noirceur, glauque et désespérante. On a l'impression d'évoluer dans un cauchemar et pourtant le tout a un aspect très réaliste qui accentue encore sa portée et lui donne un côté vraiment dérangeant. le portrait de ce père est impressionnant, on est désespéré par cet homme totalement à côté de la plaque, dépassé par ses limites et qui passe totalement à côté du but de cette aventure qui était de se rapprocher de son fils. Ce père est pathétique, confronté à une réalité difficile, il bascule vite dans ses comportements égoïstes habituels et fuit ses responsabilités. Ce livre est dédié au père de l'auteur Edwin Vann qui mit fin à ses jours à l'âge de 40 ans, il ne faut probablement pas chercher très loin son inspiration. le grand point fort de ce roman réside dans le style, la manière dont l'histoire se met en place et se déroule sur cette île. La première partie, particulièrement réussie, est magistrale. C'est un véritable coup de poing, quelque chose d'époustouflant. Elle seule justifie largement la lecture de ce livre. La deuxième partie, notamment la fin, est malheureusement plus décevante, l'auteur ramène le roman sur quelque chose de beaucoup plus quelconque et dont la crédibilité est discutable. On s'interroge également sur l'intérêt de tout cela, on ne comprend pas vraiment où l'auteur veut en venir. le message n'est pas clair, voire inexistant. Il faut se reporter à la biographie complète de l'auteur, disponible sur internet, pour comprendre que tout cela est avant tout un exutoire, une thérapie. Un autre reproche qu'on peut faire à ce livre, c'est qu'on ne respire jamais, on est constamment en apnée, plongé dans la noirceur totale et désespérante de ce récit. Heureusement que c'est court, mais que c'est noir, trop noir…à éviter absolument si vous n'avez pas le moral. Pour conclure, c'est un livre original, bouleversant, d'une beauté et d'une douleur très particulières et rares, qui malgré ses quelques défauts reste une lecture incontournable. 

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"A travers la ramure des arbres, il aperçut quelques étoiles pâles, mais bien plus tard, après que le ciel se fut découvert. Il avait froid et il frissonnait, son coeur battait toujours, la peur s'était ancrée plus profond, s'était muée en une sensation de malédiction, il ne retrouverait jamais la route vers la sécurité, ne courrait jamais assez vite pour s'échapper. La forêt était horriblement bruyante, elle masquait même son propre pouls. Des branches se brisaient, chaque brindille, chaque feuille se mouvait dans la brise, des choses couraient en tous sens dans le sous bois, des craquements bien plus lourds aussi, un peu plus loin, sans qu'il sache vraiment s'il les avait entendus ou imaginés. L'air de la forêt était épais et lourd, il se fondait dans l'obscurité comme s'ils ne faisaient qu'un et se ruait sur lui de tous côtés.
J'ai ressenti cette peur toute ma vie, pensa-t-il. C'est ce que je suis."
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Ça partait d'une bonne intention.
Un père et son fils de 13 ans, entre hommes, pour une année sabbatique en pleine nature, seuls sur une île reculée d'Alaska. Resserrer les liens, vivre à deux au grand air, à l'école de l'entraide et de la débrouille : le projet était séduisant ... mais David Vann en a décidé autrement.

Il faut dire qu'entre Jim (deux fois divorcé, marqué par divers échecs personnels et psychologiquement friable), et Roy (réservé et conciliant mais pas franchement motivé par l'aventure suvivaliste "imposée" par ce père qu'il ne connait pas), le dialogue n'est pas toujours évident.
Alors bien sûr, rien ne se passera comme prévu.
Mal préparés, mal équipés, victimes de leurs décisions hasardeuses et de mauvais coups du sort, les deux naufragés volontaires s'enlisent lentement mais sûrement dans un malaise profond, palpable, contagieux, qui peu à peu gagne aussi le lecteur.

Un noir toujours plus intense, une détresse psychique patente, un environnement hostile, et voilà que la robinsonade père-fils tourne au drame : c'est le coup de tonnerre de la page 113, le choc frontal, le pivot destructeur qui fait définitivement basculer le roman.

S'ouvre alors une deuxième partie aussi cauchemardesque que la précédente (tout est mal qui finit mal...), dans laquelle le lecteur encore sonné s'enfonce à tâtons.
Même force des mots, même sentiment de malaise et de solitude, même nature sauvage et inhospitalière, et toujours cette remarquable économie de moyens stylistiques pour ancrer le récit dans un réalisme sobre et brut, en décuplant l'angoisse, la folie, la fuite en avant.

Inutile de poursuivre.
Surtout ne pas trop en dire pour ne rien gâcher de ce terrible huis-clos insulaire, au pouvoir magnétique étonnant, que je ne peux que vous recommander (si vous êtes encore à peu près sain d'esprit...)
"Sukkwan Island", vous adorerez ou vous détesterez, mais vous ne l'oublierez pas.
Ma main à couper.
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C'est l'heure du 'lâcher prise'. Embarquez-vous pour un an, une cabane en Alaska au bord d'une crique sauvage, en compagnie du jeune Roy et de son ex-dentiste de père, inexpérimenté en déprime.

Roy saura-t-il assumer le rôle de psy pour son père?

Je n'ai été que modérément emporté par cette histoire peu crédible, un style assez plat.
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Un père et son fils adolescent, une saison à l'écart du monde histoire de resserrer les liens, une promesse d'aventure... Mais très vite, au fil des pages le joli tableau se fissure. Entre les fêlures du père que l'isolement et la rudesse des conditions mettent en évidence et ce fils qui se demande de plus en plus ce qu'il fait là, le fossé se creuse.
Contrairement aux apparences, Sukkawan Island est un roman psychologique bien plus qu'un récit d'aventure, une exploration sans filtre de la folie, un livre qui vous explose littéralement au visage et vous entraîne sur des rivages inconfortables et douloureux...
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