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3,79

sur 3662 notes
Cela faisait un moment que je me disais qu'il fallait que je lise cet auteur. Liligalipette m'y encourageait notamment et je sais qu'elle me fait souvent découvrir des petites pépites. C'est grâce à elle que j'ai découvert Philippe Claudel (que je vous encourage à lire si ce n'est pas déjà fait). Et la dernière critique de Miss Alfie, autre blogueuse influente, m'a décidée.

Quelle puissance dans le scénario ! J'ai adoré ! Est-ce le fait que cela fasse référence à la survie dans une île ? Ça, c'est mon côté aventurière virtuelle qui ressort. J'aime beaucoup Robinson Crusoé pour cela d'ailleurs. Est-ce le fait que cela m'ait rappelé également un autre livre, le Poids de la neige (de Christian Guay-Poliquin), dans lequel deux hommes devaient survivre dans le grand froid ? Toujours est-il que j'ai vraiment passé des moments agréables dans cette lecture. Je voulais savoir, arriver coûte que coûte à la fin (c'est toujours quand il ne reste plus qu'une dizaine de pages que vous êtes appelées pour des occupations de la vie quotidienne) de ce roman noir… très noir dans lequel il y a du sang et des larmes.

Si vous aimez les lieux inhospitaliers, les scènes glauques, n'hésitez pas !
Lien : https://promenadesculturelle..
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David Vann déroule magistralement cette morne et terrifiante histoire en deux parties.
La toute fin de la première partie m'a glacé. Argh!
Vrai, ça m'a fichu un drôle de coup. Je ne m'y attendais pas!
Je ne savais pas qu'un auteur était capable de faire cela. Ouch!
La mandale pile-poil quand tu regardes ailleurs.
C'est le roman du "trop tard", et c'est ce qui le rapproche de certaine Route post-apocalyptique.
Trop tard pour Jim le looser pathétique qui tente un rapprochement avec ce fils qu'il connaît si mal! Une sorte d'égocentrique dépressif même pas drôle!
Trop tard pour Roy qui a accepté de suivre son père dans une île coupée du monde (en Alaska, l'île!). Un ado, à peine.
Mais qui, vraiment, des deux est l'enfant?
Bon. le lecteur est prévenu par la 4e de couverture: L'aventure va mal tourner. Et dans le saumâtre, David Vann gardera le cap jusqu'à la dernière chute (sic) de son noir roman. Pas de cadeau, t'en as voulu (ou pas) alors tu en auras si toutefois tu vas jusqu'au bout.
Oh, comme je comprend ceux qui ont abandonné le bouquin en cours de lecture!...
Horus fonck, 624e critique, est allé au terme de ce cauchemar en deux parties... Et Sukkwan Island va le hanter quelques temps! Sûr.
Alors, cinq étoiles à mes yeux méritées... Mais cinq étoiles qui me piquent!
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♫ Il y a le ciel, le soleil et la meeeer ♪
Y a même une île en plus, c'est cadeau, c'est offert.
Rajoutez-y un père et son fils, naufragés volontaires, et vous commencerez à avoir une assez bonne idée de la colonne vertébrale de ce roman.
Colonne vertébrale méchamment scoliotique vu les emmerdes rencontrées par nos deux Robinson Crusoé lâchement abandonnés par un Vendredi pointant régulièrement aux abonnés absents. Lorsqu'il s'agit de poser ses RTT de fin de semaine, l'est jamais en queue de peloton le lascar!

Une île sauvage en diable, un climat pas franchement en reste, une bicoque susceptible de faire les beaux jours de la page satirique du mag' Maisons du Monde et un plan de survie pour l'année à venir pas forcément foireux mais franchement ressemblant, le tout jeune Roy aura bien souvent l'occasion de se demander ce qu'il était venu faire en cette galère.
Contrairement à Jim, son paternel, venu expier ses fautes de mari volage récidiviste fraîchement largué.

Sukkwan Island, à cheval entre exotisme et promesse d'emmerdes stratosphériques.
Deuxième option vainqueur par KO technique à la 8e reprise.

Rapidement étouffant, ce terrain de jeu qu'est cette île récemment acquise par Papa Jim montrera rapidement ses limites en matière de survie. N'est pas Robert de la tribu des Kawaztihgtykxaxz de Koh-Lanta qui veut.
Elle partait pourtant d'une bonne intention cette aventure familiale.
Un père et son fils, seuls contre les éléments déchaînés. Rien de mieux pour en sortir plus fort...pour peu que l'issue soit favorable.

Si les paysages dépeints ne lassent pas d'ébaubir ou d'inquiéter, c'est selon l'état d'esprit du moment, j'ai constamment été gêné par la maturité de ce gamin de 13 piges largement plus vieux que son arrière grand-père et toujours enclin à se poser les bonnes questions pour finalement prendre les bonnes décisions.

Autre gros point noir sponsorisé par Biactol, ce brouillard perpétuel dans lequel l'auteur plonge ses lecteurs pour ne se dévoiler qu'à la toute fin, épilogue constituant à son tour un énorme grain de sable dans ma grolle droite généralement amatrice de dénouement réaliste alors que ma pompe gauche voue un culte immodéré à l'absurde le plus absolu, étonnant, non?

Si le dépaysement fonctionne à plein, difficile de s'emballer plus que ça malgré un curseur dramatique plutôt bien maîtrisé.
Il aura manqué un je ne sais quoi à ce conte de la folie ordinaire pour que j'en ressorte aussi euphorique qu'un Droopy sous ecsta.

Bon moment, pas transcendant, dixit Valoche Trierwiller...
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Ce livre …

Je ne connaissais pas David Vann. Pourtant il m'a tabassé le coeur et fouetté les sangs le bougre. M'a presque filé la nausée tant ce roman fut un choc pour moi.

Oui, ce livre est un choc. Et un premier roman ! Mais quelle maîtrise dans l'écriture. Quelle plaie dans le coeur du lecteur. Jim décide de s'installer avec Roy, son fils de 13 ans, durant une année, sur une île au sud de l'Alaska, loin de la civilisation et au plus près de la nature.

Quelle force dans ce huis-clos bouleversant entre ce père et ce fils, au beau milieu d'une nature sauvage et aussi tourmentée que les âmes de ce duo blessé.

Il ne faut rien dire d'autre de cette histoire. Ne pas dire. Se taire. Il suffira de se rendre sur Sukkwan Island pour comprendre les raisons de ce silence.
Juste dire qu'on ne sort pas indemne de ce livre. Il va vivre longtemps dans ma mémoire. Comme une blessure. Une cicatrice. Il laissera des images. Cinématographiques et insoutenables.

Ce livre marque, il ne faut donc pas se lancer à la légère dans ces pages tourmentées et souvent dérangeantes. L'artifice, ici, n'est pas de mise. On plonge dans ce court roman, comme hypnotisé. Effaré et stupéfait. Sous le choc, je le redis.

David Vann m'a bousculé, m'a fait mal. Mais n'est ce pas là la beauté de la littérature ?

Je découvre les éditions Gallmeister avec cet ouvrage. La collection poche TOTEM est juste magnifique et je me suis déjà procuré d'autres exemplaires dans ces éditions. Je vais me laisser un peu de répit puis je continuerai mes découvertes en terre américaine.

Quel est votre coup de coeur absolu chez Gallmeister d'ailleurs vous ?

Lien : https://labibliothequedejuju..
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En emmenant son fils de 13 ans avec lui pour passer l'hiver sur cet îlot de Sukkwan Island en Alaska, dont il vient d'acheter le seul refuge, Jim pensait pouvoir repartir du bon pied.

Avec son fils Roy, d'abord, car leurs liens se sont distendus durant ces dernières années, à la suite de la séparation d'avec sa mère.
Avec sa vie aussi, et pour échapper à ses échecs sentimentaux.

Les débuts sont âpres et ne font que mettre en lumière l'impréparation de ce séjour. La vie est difficile déjà... alors que l'hiver n'est pas encore là.

Et les démons de Jim eux aussi sont là. Ils l'obsèdent la nuit même s'il arrive à faire bonne figure le jour.

Roy, lui, se demande s'il pourra supporter ce père qu'il découvre petit à petit, avec ses faiblesses et ses cotés attachants.

Et puis, d'un coup, la situation se dégrade...

À mon avis :
Un cours roman, qui confine au noir.
D'abord angoissant dans sa mise en situation de ces deux êtres qui ne sont absolument pas préparés à ce qui les attend.

On en vient à se demander s'il est bien sérieux d'avoir embarqué un enfant de 13 ans dans une aventure pareille...

On découvre progressivement ce père, mais toujours de manière partielle, avec en arrière plan cette impression que tout peut basculer à tout moment, psychologiquement ou physiquement.

Et puis c'est le choc ! Celui auquel on ne s'attend pas.
A partir de ce moment là, tout devient carrément sombre, presque glauque.

Pas question de dévoiler ici les événements qui sont décrits dans ce récit, mais j'ai été agréablement surpris par la progression de l'histoire qui nous permet de découvrir petit à petit l'état d'esprit de ces deux protagonistes.
C'est à la fois bien amené et distillé discrètement, au fil des pages, avec toujours cette impression qu'on ne sait pas encore tout.

Et de fait, c'est ce qui nous fait tourner les pages de ce livre, court mais intense, délicat et dur à la fois, lumineux et sombre aussi.

Il se termine alors sur un nouveau drame, à la fois horrible et plein de sagesse ou d'émotion.


D'autres avis sur d'autres lectures, sur mon blog :
https://blogdeslivresalire.blogspot.com/
Lien : https://blogdeslivresalire.b..
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Mazette, quel bouquin !

Cela commence bien tranquillement, comme dans l'un de ces “nature writing” typiquement américains, mâtiné d'une relation père-fils et d'une initiation à la vie sauvage aux allures de camps scout : une année sabbatique, une parenthèse, un besoin de ressourcement loin du monde et de ses contingences, et l'occasion pour un père divorcé et son fils de 13 ans d'apprendre à se connaître, en pleine nature, dans un face à face à huis clos.

Sukkwan Island : une petite île absolument déserte en Alaska et totalement coupée du monde, où les plus proches présences humaines se trouvent sur une autre île à plus de 30 kilomètres. C'est - tout comme leur petite cabane précaire et mal isolée - brut de décoffrage, authentique et sauvage, ça a le parfum de l'aventure et c'est a priori plein de charme. “C'était comme dans “La Petite Maison dans la prairie”, ils se tenaient assis là, sur le porche sans rambarde, leurs bottes pendant dans le vide, sans personne à des kilomètres à la ronde. Ou peut-être pas comme dans la série, plutôt comme s'ils étaient des chercheurs d'or. Ils auraient très bien pu vivre dans un autre siècle.”

Mais on sent bien dès le début que la belle aventure bucolique risque fort de déraper sévère… Il y a, d'abord, une impréparation et une inexpérience exemplaires dans le n'importe quoi : peu de provisions, peu d'outils, aucun savoir-faire et une désorganisation totale ; et puis, surtout, il y a ce père qui a brûlé tous ses vaisseaux, cet homme qui toutes les nuits pleure, gémit, se répand en confessions larmoyantes et obscènes devant son fils qui n'en peut mais, et dont on sent bien qu'il n'est pas un modèle d'équilibre ni de sérénité… ce que subodore également le fiston “qui savait que ces larmes nocturnes naissaient d'autre chose, de quelque chose qu'il craignait de sous-estimer.”

Que dire de la suite, au risque de “divulgâcher” toute l'affaire ? Juste ceci, que raconte le père dans les toutes premières pages : “Quelque part, il y a eu un mélange de culpabilité, de divorce, d'argent, d'impôts, et tout est parti en vrille”... et quelle vrille ! Parce que là, pour vriller, ça vrille, et méchamment ! Avec un art consommé du suspense, David Vann nous conduit pas à pas dans des abîmes de ténèbres, de lâcheté et de folie. C'est oppressant, c'est effrayant, c'est vénéneux au point d'en être presque malsain… et c'est terriblement efficace et addictif.

Un premier roman implacable et extrêmement bien construit d'un auteur qui est en train devenir l'une des grandes signatures de la littérature américaine contemporaine… et la promesse de quelques heures de lecture horrifiée. A déconseiller absolument aux âmes sensibles - et à recommander à toutes les autres !

[Challenge Multi-Défis 2020]
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Roy ne voulait pas vraiment se retrouver pendant un an sur cette île en Alaska en compagnie de son père. Sa première réponse était négative, Mais sa mère lui a demandé de bien réfléchir et il a compris qu'il était plus ou moins obligé d'accepter. Ses parents ont divorcé des années plus tôt et il vit avec sa soeur et sa mère en Californie. Il ne connait pas trop son père mais le sait fragile et instable.

Les premiers jours sur l'île vont lui donner raison. Jim, son père n'a rien préparé pour les conditions hivernales terribles de cette région. Roy du haut de ses treize ans doit organiser et prendre en charge les repas en pêchant, vidant le poisson, le cuisinant. La nuit il écoute son père pleurer et s'apitoyer sur son sort. Jim marche beaucoup. Souvent Roy le suit jusqu'au jour où Jim tombe d'une falaise. Roy le traîne jusqu'à la cabane, veille sur lui. Il ne peut prévenir personne, la radio ne fonctionne pas. Roy a un doute : son père est-il tombé ou s'est-il jeté du haut de la falaise ? Jim se remet de sa chute, comptant de plus en plus sur son fils pour le quotidien.

La marche vers l'enfer est enclenchée. La descente va être rude, lente, surprenante, choquante. L'état de sidération est total.

Je ne peux en raconter plus mais pour une fois je vais vous donner mon ressenti. Il n'y a rien de pire pour un enfant de ne pas se sentir en sécurité avec un parent. Alors lorsqu'il doit, en plus, prendre en charge cet adulte qui est censé le protéger, le sentiment d'insécurité est décuplé et l'envie, que tout cela s'arrête, est présente comme une voix lancinante. L'envie de reprendre une vie normale d'enfant.

Impossible d'écrire de cette façon sans avoir vécu ce sentiment de terreur. J'ai tourné les pages, rapidement, me demandant où était le bouton pause, histoire de reprendre mon souffle, mes esprits. Mais non, jusqu'au bout, jusqu'au fond du trou, jusqu'à l'éternité, jusqu'à la dernière page, dernière phrase, dernier mot.

Un récit époustouflant, choquant mais combien salutaire !
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Ce livre est un vrai coup de poing, un roman qui fait froid dans le dos. On y fait la connaissance de Jim et de son fils, Roy, qui s'installent sur un île au sud de l'Alaska. Jim a vendu son cabinet de dentiste et veut fuir suite a un deuxième divorce. Si au départ. l'aventure promet des beaux jours en perspective, tout ça vire très vite au cauchemar. Jim est dépressif et ne s'en sort absolument pas tandis que la nature est très hostile dans cette région. Et puis soudain un drame arrive auquel le lecteur est absolument pas préparé. Rien que d'y repenser en écrivant cette critique, j'en ai froid dans le dos..... D'autant que ce drame se déroule sur a peine quelques lignes.

C'est la première fois que je lis un roman de David Vann, et j'ai trouvé Sukkwan Island très réussi. Alors certes, c'est un roman très noir, a ne pas lire par une journée ou vous n'avez pas trop le moral. La première partie est vraiment très réussite, la seconde peut-être un peu longue a mon goût d'autant que le personnage de Jim m'a un peu irrité, son comportement et ses réactions sont parfois un peu étranges mais en même temps c'est un personnage très tourmenté. Un roman noir et dérangeant duquel on ne sort pas indemne.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Un livre bouleversant par la noirceur de son histoire !!
Au début du récit, tout semblait bien parti pour ce père qui désirait juste passer une année dans un coin isolé de l'Alaska avec son fils de treize ans.
Au fur et à mesure de l'avancée de l'histoire , on découvre la personnalité du père, pas vraiment à la hauteur de son rôle et qui peine à assurer le quotidien dans cet endroit coupé du monde .

Beaucoup de critiques et d'analyses forts pertinentes ont été écrites au sujet de ce livre, aussi n'en rajouterais je pas plus ...
Sukkwan Island est à lire, certes, mais pas un soir de grosse déprime...David Vann a une écriture que je qualifierais de puissante tant elle m'a glacé au plus profond de moi-même.
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« Il commençait à se demander si son père n'avait pas échoué à trouver une meilleure façon de vivre. Si tout cela n'était qu'un plan de secours et si Roy, lui aussi ne faisait pas partie d'un immense désespoir qui collait à son père partout où il allait. »

C'est superbement écrit, construit. Un grand roman qui narre l'histoire d'un fils et l'histoire d'un père. L'histoire de deux hommes, l'un ouvert, en attente de compréhension, l'autre fermé, enfermé plus exactement. Ce n'est pas l'histoire d'un père et de son fils, mais l'histoire d'un fils et de son père. Il n'y a pas d'échange réciproque dans cette histoire et c'est ce qui me frappe le plus. C'est donc de surprise en étonnement que je suis tombée petit à petit jusqu'au moment où la chute fût fatale et suis partie dans une spirale démentielle. Deux parties dans ce roman très bien menées dans lesquelles je suis entrée complètement. Une plongée dans les mêmes interrogations que l'enfant pour finir par dévisser et me noyer dans la folie, incroyablement décrite par David Vann.

« J'aurais pu (...) Si les saumons avaient bondi comme les oiseaux sur la route. »
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