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Citations sur L'Homme aux cercles bleus (156)

L'homme, il faut toujours qu'il se « rende compte ». C'est ça qui ne lui vaut que des emmerdements.
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Ce type, se dit Danglard, il est attentif à tout, ce qui fait qu’il ne prête attention à rien.
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Quand on regarde de l'eau dans un seau, dit Adamsberg, on voit le fond. On met le bras dedans, on touche quelque chose. Même chose dans un tonneau, on y arrive. Dans un puits, rien à faire. Même lancer des petits cailloux dedans pour essayer de se rendre compte, ça ne sert à rien. Le drame, c'est qu'on essaie quand même. L'homme, il faut toujours qu'il se «rende compte». C'est ça qui ne lui vaut que des emmerdements. Vous ne vous imaginez pas le nombre immense de petits cailloux qui sont au fond des puits. Ce n'est pas pour écouter le bruit que ça fait quand ça tombe dans l'eau que les gens les lancent, non. C'est pour se rendre compte.
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Mathilde sortit son agenda et nota: « Le type qui est assis à ma gauche se fout de ma gueule. »
Elle but une gorgée de bière et jeta un nouveau coup d'œil à son voisin, un type immense qui pianotait sur la table depuis dix minutes.
Elle ajouta sur son agenda: « Il s'est assis trop près de moi, comme si l'on se connaissait alors que je ne l'ai jamais vu. Certaine que je ne l'ai jamais vu. On ne peut pas raconter grand-chose d'autre sur ce type qui a des lunettes noires. Je suis à la terrasse du Café Saint-Jacques et j'ai commandé un demi-pression. Je le bois. Je me concentre bien sur cette bière. Je ne vois rien de mieux à faire.»
Le voisin de Mathilde continuait à pianoter.
- Il se passe quelque chose? demanda-t-elle.
Mathilde avait la voix grave et très ébréchée.
L'homme jugea que c'était une femme, et qu'elle fumait autant qu'elle le pouvait.
- Rien. Pourquoi? demanda l'homme.
Je crois que ça m'énerve de vous voir tambouriner sur la table. Tout me crispe aujourd'hui.
Mathilde termina sa bière. C'était fade, typique d'un dimanche. Mathilde avait l'impression de souffrir plus que d'autres de ce mal assez commun qu'elle appelait le mal du septième jour.
- Vous avez environ cinquante ans, je suppose?
demanda l'homme, sans s'écarter d'elle.
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Camille secoua la tête.
-Tu sais bien, Jean-Baptiste. Je t'ai aimé, et bon Dieu, ça ne s'en va pas en soufflant dessus. Les mouches, oui,. Les mouches, ça s'envole en soufflant dessus. Je peux te confier ça, Jean-Baptiste ; tu n'as rien d'une mouche. Mais aimer des types comme toi, je n'ai pas le cran. C'est trop difficile, ça me casse la tête. On ne sait jamais où tu es, où tu balades ton âme; ça me prive et ça m'inquiète. Quant à mon âme, ellle se balade trop aussi. Alors tout le monde s'inquiète sans cesse. Bon Dieu, tu sais tout ça, Jean-Baptiste
Camille sourit.
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Faudrait lui apporter un bijou ce soir, pour lui faire plaisir, une broche en or, non, pas une broche en or, un poulet à l'estragon, elle préfère sûrement un bon poulet à l'estragon.
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Mais pourtant, comme les gens pouvaient l'ennuyer parfois ! Comme si trop souvent il savait à l'avance ce qu'il allait entendre. Et chaque fois qu'il pensait "A présent, ce type va dire ça", il s'en voulait, il se trouvait odieux, plus encore quand le type le disait effectivement. Alors il souffrait en suppliant un dieu quelconque de lui accorder un jour la surprise et non la connaissance.
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La femme égorgée avait les yeux ouverts et terrifiés, et la bouche ouverte aussi, presque la mâchoire décrochée. On avait l'impression qu'elle était en train de hurler la grande phrase écrite tout autour d'elle:
Victor, mauvais sort, que fais-tu dehors?
C'était assourdissant, on avait envie de se boucher les oreilles, alors que pourtant c'était le silence dans tout le groupe de policiers qui bougeait autour du cercle.
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Un maniaque, ça règle son univers au millimètre près.
Sinon ce n'est pas la peine d'avoir une manie. Une manie, c'est fait pour organiser le monde, pour le contraindre, pour posséder l'impossible, pour s'en protéger.
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En tous les cas, avec les tranches de semaine, ça ne change jamais. Tranche 1: on s'intéresse, on croit à des machins, on trouve des trucs. Drame et miracle anthropiques. Tranche 2: on ne trouve rien du tout, on apprend zéro, dérisoire de la vie et compagnie. Dans la tranche 2, il y a beaucoup de n'importe qui avec n'importe quoi et on boit pas mal , alors que la tranche 1, c'est plus important, c'est évident. Pratiquement, une tranche 2, ça ne peut pas se rater , ou disons que ça ne tire pas à conséquence. Mais une tranche 1, quand on la bousille comme celle de cette semaine, ça fout un coup. Ce qui s'est passé aussi, c'est qu'au café, c'était de la palette aux lentilles au menu.La palette aux lentilles, ça me fout le bourdon. C'est la désespérance. Et ça en pleine fin de tranche 1. C'était pas de chance, cette foutue palette.
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