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sur 305 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Fin des années 1990, à Lima, en plein régime autoritaire de Fujimori, les enlèvements de chefs d'entreprises, les scandales politiques, la corruption ou le chantages sont légion...C'est dans ce contexte difficile que Enrique Cardenas, un entrepreneur, reçoit une proposition de Rolando Garro, journaliste de presse à scandale, le marché étant de ne pas diffuser des photos compromettantes de Cardenas qui a participé à une orgie sexuelle deux ans auparavant, en échange d'un apport de capital dans le journal à scandale qu'il dirige...Cardenas demande à Luciano avocat et meilleur ami de le conseiller afin d'éviter le scandale. Les deux hommes sont amis de longue date ainsi que leurs épouses respectives Marisa et Chabela et parviennent pendant quelque temps à taire le scandale jusqu'au jour où la publication éclabousse le couple. le scandale amplifie quelques jours plus tard quand Rolando Garro est retrouvé lardé de coups de couteau et la tête fracassée à coup de pierres. Cet assassinat devient l'épicentre politique et judiciaire d'une nouvelle affaire, l'assistante du journaliste surnommée Riquiqui enquêtant, un vieux poète, victime de Garro devenant bouc émissaire et Cardenas soupçonné, arrêté et jeté dans les geôles de Lima, livré aux prisonniers les plus retors et violents.

avec Aux cinq rues, Lima, un quartier pauvre et dangereux de la capitale, Mario Varga Llosa entremêle les fils d'une histoire de chantage, de scandale, de manipulation de la presse avec des personnages de classes sociales différentes, entre les couples installés dans une réussite économique et résidant dans les beaux quartiers et la jeune journaliste et le poète habitant aux cinq rues, Peu de chance de changer de quartier, si ce n'est cette voie des chantages, scandales ou la collaboration avec les hommes de main des dirigeants politiques véreux. Un roman à la fois politique, policier mais également sulfureux avec les transgressions sexuelles des deux couples, bien comme il faut.
Je me suis demandée si Vargas Llosa ne cédait pas avec ce roman à la facilité en mêlant des ingrédients toujours classiques - politique, chantage et sexe (parties fines à trois, voyeurisme et amours saphiques) et s'il dénonce ces situations comme déviances de classes sociales ou s'il les présente comme des émanations d'un régime autoritaire qui lâche la bride à toutes les compromissions et moyens pour dégrader et traîner les gens dans la boue...Il s'est tout de même fait plaisir en décrivant des scènes érotiques, peut-être ses propres fantasmes, c'est bien écrit heureusement car assez scabreux...
Un roman bien construit à plusieurs voix, qui mêle des situations assez classiques avec une pointe d'érotisme.
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Décidément, ce prix Nobel de littérature me plaît bien. Après la fête au bouc, le second ouvrage de Mario Vargas Llosa que je lis de sa main, bien qu'un ton en dessous du premier, m'est resté très accessible. Et disons-le tout de suite, il est assez chaud. Euphémisme bien connu quand on veut signaler pudiquement quelques scènes pour le moins lascives. Avis aux amateurs. Mais n'en tirez pas de conclusion trop hâtive à mon égard, j'ai été le premier surpris de trouver sous la plume d'un auteur ayant reçu la consécration suprême ce genre de scènes sans équivoque. Mais soit, on n'en est pas moins homme, c'est la vie.

Pour le reste, quand on lit par ailleurs que Mario Vargas Llosa a été candidat malheureux à l'élection présidentielle en son pays en 1990 contre Alberto Fujimori, on ne s'étonne plus de voir notre nobélisé avoir la dent aussi dure envers son adversaire parvenu au pouvoir. L'histoire lui donnera d'ailleurs mille fois raison. Alberto Fujimori a terminé sa carrière politique en prison, condamné ni plus ni moins pour crime contre l'humanité, corruption, etc… le carnet de chansons était chargé.
Pour avoir la dent dure, dans son ouvrage Aux cinq rues, Lima, Mario Vargas Llosa nous dresse le tableau qui, pour romancé qu'il soit, n'en décrit pas moins les méthodes utilisées pas ce genre de régime autoritaire pour tenir le pays sous une main de fer et mettre toute forme d'opposition dans l'incapacité de nuire à ses ambitions. Menaces, chantage, assassinats sont au menu des agissements des services de sécurité intérieure à la botte d'un président qui pour avoir été élu ne s'en comporte pas moins comme un dictateur.

L'intrigue met en scène les agissements d'un patron de presse à scandale qui se risque au chantage contre un magnat de l'industrie péruvienne, lequel s'est fait piéger par un photographe lors d'une partie fine. Et curieusement, si l'auteur dénonce avec acharnement, et à juste raison, les agissements détournés des malfaisants au service du pouvoir, il traite avec une certaine complaisance les millionnaires à la vie dorée qui s'offrent des ébats langoureux en Floride. La morale n'y trouve pas forcément son compte dans ce pays d'Amérique latine où comme dans beaucoup la juxtaposition des palais et bidonvilles est plus évidente qu'ailleurs.

Il n'en reste pas moins que l'immersion dans l'ambiance de peur et de résignation entretenue par ce genre de régime est très bien restituée et servie par une écriture efficace et sans fioriture. On ne reprochera donc pas son parti pris à notre prix Nobel quand il s'agit de dénoncer vice et injustice.
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Avec Aux Cinq Rues, Lima, j'ai découvert le Pérou des années Fujimori mais je n'ai pas vraiment fait la rencontre avec un texte à la hauteur d'un prix Nobel de littérature même si l'ensemble est correctement écrit. le propos du roman est d'abord érotique mais on abandonne assez vite cette ambiance (on la retrouvera plus tard ceci dit) pour une intrigue plus policière. Tout débute avec une histoire de chantage exercé par un directeur de magazine à scandales sur un chef d'entreprise millionnaire en raison de quelques photos compromettantes. le directeur est retrouvé assassiné ce qui reporte bien évidemment les soupçons sur le notable dont la réputation a été salie. L'intérêt du roman ne réside pas dans cette intrigue policière qui est menée selon moi assez platement mais dans le contexte dans lequel il s'inscrit, celui du Pérou des années Fujimori c'est-à dire les années 90. C'est aussi l'occasion de découvrir des traditions plus anciennes, déjà un peu oubliées et que l'auteur aborde avec une forme de nostalgie et de tendresse : la récitation de poèmes dans les lieux publics ou la vente de tisanes fabriquées de manière artisanale par des marchands ambulants... C'est finalement ce côté que j'ai préféré dans le roman mais sa place est somme toute assez marginale. Il me semble donc que pour ne pas rester sur une impression mitigée avec cet auteur, il me faudra piocher parmi ses précédentes oeuvres...

Lien : https://leschroniquesdepetit..
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Un roman où se mêlent politique, dictature, journalisme à sensations, manipulations diverses, avec des passages érotiques plutôt naïfs apportant peu à l'histoire et sans doute davantage à sa commercialisation. On ne retient pas grand chose de l'histoire, ni de ses personnages. L'écriture est néanmoins soignée et la lecture très facile.
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Avec " Aux Cinq Rues, Lima ", on peut penser que Mario Vargas Llosa a voulu régler quelques comptes avec celui qui l'a battu aux élections Péruviennes en 1990, le président Fujimori, qui par la suite, sous prétexte de lutter contre l'insurrection armée menée par le " Sentier Lumineux ", a mis en place une dictature. Il montre les collusions entre le pouvoir politique et la presse dans le but de discréditer les opposants, ainsi que la facilité avec laquelle le dit-pouvoir se débarrassait de ceux qui lui désobéissaient, mais également la force de certains journalistes pour résister au régime, et contribuer à le faire tomber. Ce qui surprend dans ce roman, c'est le choix de l'auteur de mettre en scène deux couples de la haute société péruvienne empêtrés dans un scandale sexuel, et pour se faire d'y décrire des scènes sulfureuses de relations libertines. Pendant une partie de la lecture on se demande si le roman est à la hauteur du Prix Nobel qui a couronné l'oeuvre de Mario Vargas Llosa en 2010, puis malgré quelques scènes très sensuelles, on se rend compte que à nouveau cet auteur majeur de la littérature sud-américaine dénonce encore les travers des dictatures qui gangrènaient voire gangrène encore cette région du monde. Enrique Cárdenas est un puissant industriel péruvien, victime d'un chantage de la part du Rolando Garro, le directeur de Strip-tease un journal à sensation qui établit son succès sur le voyeurisme de ses lecteurs, car des photos compromettantes le montre participant à une orgie avec des prostitués. Peu après la publication des photos, un meurtre est commis. Enrique est soupçonné, pour se défendre il sollicite l'aide de son ami avocat Luciano Casasbellas. Pendant que les deux hommes échafaudent sa défense , leurs épouses Marisa et Chabela entretiennent des relations très intimes. Heureusement dans ces histoires scabreuses émerge une femme journaliste Julieta Leguizamón dite La Riquiqui à cause de sa petite taille, c'est elle qui va dénoncer le vrai commanditaire du meurtre. le lecteur est happé par le rythme de l'écriture de Vargas Llosa, déstabilisé souvent, notamment dans le chapitre titré: le tourbillon, car sans transition on passe d'un personnage à l'autre, mais ne parle-t-on pas de tourbillon lorsqu'une personnalité fait l'objet d'un acharnement médiatique. Il excelle dans la création de ses personnages de fiction qu'il agrémente toujours de particularités qui les situent bien et qu'il intègre parfaitement aux personnages existant où ayant existé. Bien qu'il soit très différent de ses précédents livres, tel que " le Héros discret " où le " Rêve du Celte ", j'ai également eu beaucoup de plaisir à lire Aux Cinq Rues, Lima.
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Pendant environ la moitié du livre je me suis interrogée sur l'objectif de l'auteur : il est quand même prix Nobel de littérature et ce que je lis me semble bien léger, artificiel, sans consistance et même sans grand intérêt.

L'histoire se déroule en fin des années 1990, Fujimori termine son deuxième mandat présidentiel, Montesinos "le docteur" est son premier conseiller. La ville de Lima connaît la corruption, l'insécurité, le couvre-feu, les enlèvements.
Les personnages de son livre sont issus de deux mondes totalement opposés.
La bourgeoisie très riche, propriétaire de grandes maisons ou d'appartement luxueux. Chabila et Marisa, deux grandes amies, se découvrent une passion l'une pour l'autre. Elles partent en week-end à Miami pour faire l'amour loin de leurs maris. L'un des maris, Enrique Gardenas, ingénieur millionnaire, est menacé par le directeur d'un journal à scandale "strip-tease" de la parution de photos compromettantes. Enrique a participé à une orgie.
Les pauvres, ceux qui vivent dans la rue ou dans des taudis ,mangent à la soupe populaire comme Juan Peineta, l'ancien réciteur de poèmes et son chat Serafin, et ceux qui essaient de survivre comme Riquiqui et Ceferino.

L'ouvrage devient plus intéressant au moment où Roland Garro, le directeur de strip-tease, est assassiné après avoir créé le scandale en faisant paraître les fameuses photos. Sa collaboratrice "la Riquiqui"sera reçue par le "docteur". Elle découvrira la réalité des faits et réagira.
A la fin de ma lecture, je comprend enfin ce qui donne sens à cet ouvrage : rappeler, sinon dénoncer, la manipulation de la presse par le pouvoir politique.

Conclusion : Assez déçue, j'ai trouvé cet ouvrage peu intéressant.

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Nous partons pour Lima, dans les années 1990. Alors que son mari Enrique est en proie au chantage opéré par Rolando Garro, directeur d'un journal de presse à sensation, Marisa Cardenas se prend de passion pour sa meilleure amie, Chabela. Mais dans une ville sous pression avec les attentats et les enlèvements perpétrés par le mouvement révolutionnaire du Sentier Lumineux, Rolando Garro ignore qu'Enrique a le soutien du président Fujimori, et surtout du Docteur, chef de son service de renseignements. Et ce qui s'apparentait à un « simple » chantage va se transformer en affaire d'État.

« Aux cinq rues, Lima » est un livre à la construction assez déroutante. Mario Vargas Llosa superpose les histoires de couple et de sexe d'une partie des protagonistes avec le scandale politico-érotique qui vire à l'affaire d'Etat et à la dénonciation du régime politique du président Fujimori. Les changements de point de vue sont intéressants et originaux et nous permettent de mieux cerner les tenants et aboutissants de l'intrique et les préoccupations et considérations propres à chaque personnage. Mais du coup, si les destins se croisent et s'entrecroisent, cela ne nous laisse pas vraiment l'occasion de nous attacher aux différents personnages.

Du coup on referme le livre sur une impression de confusion et de superficialité, ne serait-ce que par la place importante laissées aux scènes de sexe, semblant parfois hors propos avec la teneur du reste du livre.
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une histoire comme plusieurs qui arrivent dans des pays latinoaméricains. La corruption de politiciens et des journalistes au Perou n'est pas inconnu pour moi. Ces histoires de meurtes et du traffic d'influences est à la base le problème de plusieurs pays. Lecture facile et pas vraiment surprenante.
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Un journal à scandale sort des photos d'un industriel de Lima lors "d'une partie fine", le monde de celui-ci s'écroule et nous fait découvrir la corruption, l'univers des journalistes populistes, l'ambiance délétère dans une capitale soumise aux attentats au couvre feux, à la peur. Étayé de scènes de sexe entre deux amies et ensuite à trois, ce roman nous entraîne dans les méandres des fantasmes humains.
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De la surprise à l'intrigue…

On entre dans ce roman par le biais d'une nuit érotique entre deux amies de Lima, deux femmes mariées de la bourgeoisie péruvienne. Ce premier chapitre donne directement le ton du reste du roman.

Du sexe à toutes les « sauces » si je puis dire, de la corruption, un meurtre… On se retrouve dans les bas fonds de Lima et plus précisément dans le quartier de « Cinco Esquinas » (Aux Cinq Rues en français).

Un roman assez particulier mais, pas inintéressant, voir quelque peu intrigant par moment.
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