- Dans la nature, dit Adamsberg, on néglige trop souvent l'extraordinaire puissance de la courge.
- C'est exact, dit Joss avec sérieux. J'ai vu des courges devenir comme des ballons en l'espace de deux nuits.
« Non, pour rien au monde Joss n’aurait accordé sa confiance aux choses,
pas plus qu’aux hommes ou à la mer. Les premières vous prennent la raison, les seconds l’âme et la troisième la vie »
- Qui dit superstition dit crédulité, continua Decambrais, lancé. Qui dit crédulité dit manipulation et qui dit manipulation dit calamité. C'est la plaie de l'humanité, elle a fait plus de morts que toutes les pestes entassées.
Non, pour rien au monde Joss n'aurait accordé sa confiance aux choses, pas plus qu'aux homme ou à la mer. Les premières vous prennent la raison , les seconds l'âme et la troisième la vie.
Les types, à Paris, marchent beaucoup plus vite qu'au Guilvinec, Joss l'avait constaté depuis longtemps. Chaque matin, les piétons s'écoulaient par l'avenue du Maine à la vitesse de trois noeuds. Ce lundi, Joss filait presque ses trois noeuds et demi, s'efforçant de rattraper un retard de vingt minutes. En raison du marc de café qui s'était déversé en totalité sur le sol de la cuisine.
Le monde de Fred Vargas est envoûtant. On suit les tribulations d'Adamsberg avec frénésie, on en sort fourbu (que de kilomètres parcourus !) mais impatient d'en lire un autre ! Le vocabulaire de l'auteur est riche, elle utilise ses connaissances d'historienne pour nous créer des récits palpitants, jubilatoires aux personnages décalés et aux personnalités riches et souvent drôles ! Ici on retrouve des habitants exilés de leur Bretagne natale, qui forment une communauté soudée autour d'un crieur des rues haut en couleur ! On ne s'ennuie pas une seconde et, avec une immense impatience, attend la nouvelle parution !
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Qui dit superstition dit crédulité. Qui dit crédulité dit manipulation et qui dit manipulation dit calamité. C'est la plaie de l'humanité, elle a fait plus de morts que toutes les pestes entassées.
-[...]Voilà ces rochers. À force que la mer les frappe, les cogne, les bouts mous se mettent à fondre.
- «Fondre» n'est pas le mot.
- On s'en fout, Danglard. Ces bouts s'en vont. Les parties dures commencent à faire saillie. Et plus le temps passe et plus la mer cogne et la plus la faiblesse s'éparpille à tous vents. À la fin de sa vie d'homme, le rocher n,est plus que crénelage, dents, mâchoire de calcaire prête à mordre. À la place du mou, voici des creux, des vides, des absences.
-Alors? dit Danglard.
-Alors je me demande si les flics, et des paquets d'autres humains exposés aux fracas de la vie, ne subissent pas la même érosion. Disparition des parties tendres, résistance des parties coriaces, insensibilisation, endurcissement. Au fond, une véritable déchéance.
Qui sème l'audience récolte la panique.
- Pour jouer au jeu du type qui sait tout et du type qui ne sait rien. Au jeu du malin et du crétin, du culte et de l'inculte, du gnare et de l'ignare. Parce qu'à ce jeu-là, je peux vous embarquer en haute mer moi aussi, et sans gilet de sauvetage.