Un policier décevant qui ne parvient pas à générer la petite magie attendue des Vargas.
Lorsque mon père me l'a prêté, je me suis dit : « Chouette ! Un nouveau Vargas ! » Ou encore : une promesse de voyage intérieur, d'anecdotes marquantes autant que décalées, de toutes petites remarques qui sonnent si vraies et de géniaux policiers aussi bizarres qu'attachants et irréalistes. L'avis plutôt négatif de mon père, je ne l'ai pas vraiment pris en compte.
Une partie des promesses est tenue : la trame est, comme toujours avec Vargas, à la fois étonnante et unique. Elle entremêle une disparition étrange en Islande et des meurtres parisiens que rien ne relie, sauf un signe mystérieux guillotine-like retrouvé à côté des assassinés. Mais d'emblée, le récit s'enlise dans des reprises de descriptions connues : Adamsberg est encore qualifié de « pelleteur de nuage », un peu trop souvent. Les bons mots à-la-Vargas sont bien présents, mais utilisés, repris, usés jusqu'à la trame, reformulés jusqu'à plus soif. Ils sortent amaigris, grisâtres du roman – alors que ceux de ses romans précédents me semblaient toujours sonner vrai et donner un peu plus d'épaisseur à mon quotidien. le commissariat, de service décalé et sympathique, devient un agglomérat impossible, un appel au contrôle de gestion, une illustration de la faute professionnelle. Assez de celui qui ronfle, assez du chat qui ne veut plus bouger tout seul ! La force de vie et de mouvement qui, pour moi, caractérise l'écriture de Vargas, n'a pas réussi à imprégner ce livre, qui s'enlise dans sa narration, ses images et ses poncifs.
Et l'histoire ? Entremêlant Islande et Révolution française, brumes et guillotine, l'enquête est difficile à débrouiller, tel un noeud d'algues (vous en entendrez beaucoup parler, de ce noeud d'algues !). Les lenteurs de la narration font écho ad nauseam aux lenteurs de l'enquête.
Mon conseil : éviter ce roman et relire plutôt un autre Vargas, l'un des premiers par exemple !
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