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En 1963, le député Grigoris Lambrakis est assassiné dans les rues de Salonique dans le nord de la Grèce et le prolifique auteur Vassilis Vassilikos s'inspirera grandement de cette histoire véridique pour créer son chef d'oeuvre, Z. Lors de sa sortie en 1966, le roman fit un tapage sans précédent. Son succès fut tel que, à peine trois ans plus tard, il fut adapté à l'écran par Costa-Gavras avec le même retentissement.

Le roman s'ouvre sur une conférence qui se tient à Salonique. Des ministres, haut dignitaires et hommes d'affaires discutent de la situation économique de cette région de la Grèce mais, ce qui retient l'attention de quelques uns, c'est la visite imminente d'un député socialiste, surnommé tout simplement « Z ». En 1963, le communisme est la grande menace et il faut l'éradiquer à tout prix. de pauvres bougres, Yangos et Vangos, membres d'une organisation radicale, sont chargés de la situation et profitent du chaos d'une manifestation turbulente pour agir. En roulant sur un triporteur, ils frappent à la tête le député qui succombera à ses blessures quelques heures plus tard.

Ce crime a lieu au premier tiers du roman. le reste se met l'accent sur la fuite des hommes de main mais surtout par l'enquête qui s'ensuit. Comment se fait-il que la sécurité de « Z » n'ait pas été suffisante ? Et que les supposés responsables aient pu s'enfuir ? Bien sur, ils sont retrouvés assez facilement mais il y a anguille sous roche. le juge d'instruction, qui semble au premier abord inoffensif et peu apte à la situation, en fait un combat acharné pour la vérité. Plus son enquête avance, plus l'affaire semble être davantage qu'une simple histoire d'assassinat, ressemblant chaque jour à un complot de grande envergure.

La narration se promène des politiciens aux simples citoyens qui militent pour une meilleure Grèce, des policiers aux criminels, des juges aux journalistes. Il est difficile de classer le roman Z, ce n'est pas qu'un roman policier ou d'enquête. Il y est question de la situation explosive dans le pays, de la corruption qui semble gangrener la politique grecque jusqu'à sa tête. Et, en tant que lecteur, on ne peut que se sentir concerné.
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Un roman qui raconte une histoire vraie, une histoire de la fin des années soixante, dans le pays qui aurait inventé la démocratie…

Ce n'est pas un roman d'action, on y passe de longs moments dans les pensées des protagonistes. On lit les réflexions de Z avant sa mort, les émotions et les sentiments, l'amour de sa femme qui lui en veut d'être parti, de l'avoir laissée seule.

Une écriture pas très facile à lire dans ces longs monologues, mais surtout un roman désespérant, tant il est horrifiant de voir la mesquinerie et l'ampleur de la corruption (et de savoir aussi que le changement apporté par cette rébellion sera renversé quelques années plus tard par la junte militaire.)

Un roman d'espoir aussi, car il existe des hommes comme le petit juge d'instruction, un homme qui n'a pas le profil d'un héros, mais dont le travail honnête et acharné résiste à la dictature qui emprisonne, exile et torture.

Un espoir qui peut inspirer les générations actuelles et futures…
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Dans la Grèce aux relents fascistes des années 60, un jeune juge d'instruction et un journaliste tentent de retrouver les vrais coupables du meurtre de Z.

Inspiré d'un fait réel, on découvre le monde corrompu et un peu idiot de la gendarmerie qui a commandité ce meurtre à des milices nationnaliste en faisant passer Z pour un dangereux communiste alors qu'il n'est qu'un inoffensif député pacifiste...

J'ai assez mal digéré le style, les détails futiles, les ressassements, les répétitions, la construction brouillonne.
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Inspiré du terrible fait divers qui ébranla la Grèce en 1963, à savoir l'assassinat du médecin et député grec Gregoris Lambrakis, "Z", est un ouvrage qui retrace ces évènements, tout en les romançant.
Ce fait divers fit scandale car le juge d'instruction chargé de l'affaire mit en évidence la culpabilité du gouvernement et notamment de l'armée et de la police.
Le roman débute ainsi : le lendemain de l'assassinat du député sous les yeux de la policeoce, tous les murs de la ville d'Athèmes sont recouverts de la lettre "Z" pour "Zei".
Qui est ce fameux Z ? S'agit-il d'un seul homme, de plusieurs, de toute une caste, d'un complot gouvernemental ?
Roman rempli de suspense et à l'écriture extrêmement travaillé. J'ai beaucoup aimé ce roman d'autant plus qu'il s'agit d'une histoire vraie et qui n'est pas si vieille que cla puisqu'elle remonte à moins de cinquante ans en arrière. A découvrir !
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J'avais d'abord vu le film de Costa-Gavras avec Montand, j'ai voulu tenter la lecture du roman, trouvé dans une brocante.
C'est dans ces cas là qu'on comprend l'importance de l'image car j'avoue que le roman était un peu long, malgré sa force et l'intérêt de son histoire.
Il raconte l'arrivée des généraux dictateurs en Grèce, l'assassinat d'un opposant et le combat d'un juge pour faire reconnaître la vérité, vérité qui sera bafouée par le nouveau pouvoir.
C'est une bonne plongée dans la Grèce des années 70, une Grèce politique, pas si éloignée de celle de l'antiquité mais qui se veut moderne. Vassilikos est devenu un auteur classique de ce pays et sa lecture apporte tout de même du plaisir.
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À Salonique, une figure politique sans étiquette dénommée Z s'apprête à tenir un meeting avec pour mots d'ordre la concorde et la détente entre les peuples. C'est dans un climat délétère qu'a lieu cette assemblée; des groupuscules réactionnaires d'extrême-droite bénéficiant de sympathie en haut lieu ont sonné le rappel des troupes afin de tenir une contre manifestation à l'extérieure du meeting . La tension monte, devant le regard apathique sinon complaisant des forces de police.

Ce roman est basé sur des faits réels, il est publié en 1966, trois ans après l'assassinat politique de Grigóris Lambrákis. La prose de l'auteur se ressent de cette actualité et de la réalité des faits. le roman préfigure la reprise en main de la Grèce par l'extrême-droite et la dictature des colonels en 1967. Il est assez clair que les sympathies de l'auteur ne vont pas aux forces de la réaction. C'est un chant aux inflexions humanistes qui nous est proposé ici. C'est un appel à la lutte. L'engagement de l'auteur passe à travers une prose ardente, déclamatoire, élégiaque. le tout est entraînant, la narration n'est pas linéaire, on est complètement entraîné par les répliques du séisme initiale de l'agression de Z, les épisodes sont repris par les nombreux personnages qui concourent au récit. C'est absolument passionnant. le roman a été immortalisé par l'adaptation cinématographique de Costa Gavras avec Yves Montand et Jean Louis Trintignant. Je suis étonné qu'un tel magistral roman sois aussi peu l'objet de critiques sur Babelio.
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Le film de Costa-Gavras m’a laissé des souvenirs plus précis et plus intenses que le livre qui l’a inspiré. Pour ma génération, c’était un film culte en raison de son sujet, de ses acteurs et du contexte politique de l’époque.
Le roman de V. Vassilikos n’est pas très agréable à lire, il m’a semblé long, il se perd un peu dans des digressions et il manque de rythme, ce qui affaiblit le suspense. L’intrigue s’inspire d’une histoire vraie, qui s’est produite en 1963 dans le pays qui se vante d’avoir inventé la démocratie: la Grèce. Le point de départ est l’assassinat d’un député de gauche. Un "petit juge" honnête est chargé de l’affaire. Il ne s’arrête pas aux petites frappes qui ont commis le meurtre. Au contraire, il cherche sérieusement les instigateurs de ce crime. Il finit par les trouver au sein de l’armée grecque, institution "intouchable" située très à droite sur l’échiquier politique - et ça dérange beaucoup de gens très haut placés. En définitive, l’armée prendra le pouvoir par un coup d’Etat, et la dictature balaiera pour de longues années les ambitions de justice des démocrates grecs. Ce roman est à la fois optimiste (puisque le crime est démasqué) et pessimiste (car le dernier mot reste à la force la plus brutale).
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En mai 1963, en Grèce, un député de gauche est écrasé par un triporteur à Thessalonique. L'événement a lieu en marge d'une émeute: des militants pacifistes voulaient se réunir dans un local, et des contre-manifestants ameutés exprès sont venus leur jeter des pierres. Au-delà de ces incidents, Vassilis Vassilikos entend montrer - ce n'est pas un polar, plutôt une sorte de manifeste bâti comme une reconstitution de la dynamique des événements - comment le pouvoir, via les forces de police, à l'époque, parvenait à influencer de petites gens en les "tenant" par la peur. le rôle des forces de l'ordre est ici dépeint en termes inquiétants, elles ne font pas cesser l'émeute du 22 mai 1963 contre les pacifistes. Gravement blessé, l'homme écrasé par le triporteur, Grigoris Lambrakis, est transporté en voiture jusqu'à un hôpital; c'est l'une des scènes les plus dures et tragiques de tout le livre. Un procès aura lieu ensuite en Grèce. Précision: Lambrakis succombera à ses blessures le 27 mai 1963. Ses funérailles attireront une foule immense.
La narration n'est pas particulièrement palpitante, il faut être patient à la lecture, on est loin des polars du commissaire Charitos, d'ailleurs "Z" n'a rien de fictif. Vassilikos dans "Z" attire l'attention sur la situation politique du royaume De Grèce (la monarchie ne sera abolie qu'en 1973) dans une décennie tendue, les années 1960 marquées ensuite par le coup d'Etat des colonels qui survint le 21 avril 1967.
"Z" sert à désigner le député tué même si son nom ne commence pas par Z. Z vient d'une forme verbale grecque: "Il vit".
Lien : https://www.bookcrossing.com..
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Un train traverse la Grèce avec le cercueil de Z, député assassiné. Son âme survole le convoi funèbre et communie avec le pays tant aimé.
Ce chapitre est le trait d'union lyrique entre la 1ère partie, consacrée à la préparation de l'assassinat et la 2nde, concernant les suites politiques et judiciaires.
Les heures qui précédent le meurtre sont à la fois une description clinique des mécanismes de lynchage et un chant d'amour au peuple grec et à sa langue, si précise, si riche. C'est pour moi la vraie spécificité de « Z », de jouer ainsi simultanément sur plusieurs tableaux. L'analytique, le documentaire, l'empathie et la poésie, avec une belle diversité de registres (les différents « parler » populaires, les envolées lyriques, les monologues…). La nuit tragique sera vécue du point de vue d'une quinzaine de protagonistes mais à la différence du terrible « La bête qui sommeille » de Don Tracy, Vassilikos diversifie les opinions et nous ouvre l'intimité de ces personnages.
Notons aussi cette attention particulière à la Grèce du Nord et au peuple de Thessalonique, avec des diatribes nationalistes qui font écho à l'actualité récente.
A lire pour tous les amoureux de la Grèce et de la Méditerranée.

Lien : http://polaroides.blog.lemon..
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J'attendais beaucoup de ce livre car j'ai adoré l'adaptation cinématographique de Costa Gavras, finalement j'ai été un peu déçu car Z n'a pas répondu à toutes mes attentes.
Le livre est très bien traduit du grec par Camberousse et c'est un point important selon moi, car la lecture de Z est très agréable.

L'histoire de ce roman et fictive, mais elle permet de faire la lumière sur le gouvernement de la Grèce de l'époque avec la corruption, les assassinats, l'anti-communisme...
Ce livre nous montre également que l'antisémitisme persistait toujours après la guerre malgré la découverte des camps de la mort en 45. Dans tout les cas j'ai tiré beaucoup d'enseignements intéressants de ce bouquin pour mes études d'Histoire.

Le grand défaut que je trouve à ce livre est la longueur, il y a parfois de longues descriptions qui deviennent vite interminables car elles ne font absolument pas évoluer l'intrigue. Je pense d'ailleurs que Vassilis Vassilikos a écrit ces passages pour philosopher, mais ce n'est pas toujours clair et franchement intéressant (à mon avis).

Je recommande ce livre pour ceux qui aiment les romans noirs, pour ceux qui veulent se documenter sur la guerre froide, ou encore lire un roman avec un contexte un peu original!

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