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EAN : 9782070278152
200 pages
Gallimard (15/04/1971)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Écrit pendant l'été de 1965, Le Journal de Z constitue un prélude, une introduction au célèbre ouvrage de Vassilis Vassilikos. La Grèce traversait alors une crise profonde, bouleversée par ce que l'on a appelé le «coup d'État du roi». L'auteur remit alors la publication de ce texte afin que les problèmes de l'écrivain ne viennent pas obscurcir le fait historique. L'instruction du procès Lambrakis commença à l'automne 1966 ; Z parut en même temps. Quelques mois plus ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
L'éditeur le dit à juste titre en sa quatrième de couverture : le titre de ce livre déroutera plus d'un lecteur . Pas seulement le titre , le livre aussi . L'affaire Lambrakis n'est pas le coeur du livre , il n'en est question que parce que ce journal est contemporain de l'affaire .
Ce n'est pas un journal ordinaire tel que nous avons déjà lu , pas de chronologie précise , mais au hasard et parfois sans liens apparents des bribes de la vie de l'auteur , de ses hésitations , ses ressentis , ses peurs , sa philosophie de la vie , sa conception de la politique et des intellectuels ( de gauche )
Tout le monde se souvient du livre " Z " ou du film qu'en tira Costa-Gavras et ce Z avait un sens en grec ( Il est vivant ) et les amis du député Lambrakis affichèrent longtemps sur les murs des villes ce Z pour signifier que malgré son assassinat il vivait encore , qu'on ne tuait pas la vérité par le meurtre , qu'on ne pouvait pas réduire au silence ses apôtres . Attristant donc d'être le seul lecteur de ce journal sur le site , mais je reconnais qu'il peut paraître moins essentiel que le magistral " Z " , et pourtant : " je ne veux pas paraître pessimiste , je souhaiterai que ce récit donne aux jeunes gens le courage de vivre . Qu'ils sachent que ce qui compte , c'est leur absolu . Qu'ils ne prêtent pas attention aux gens qui les entourent et se contentent d'étudier les leviers , légaux ou illégaux , qui commandent cette société bourgeoise pourrie . Je veux contribuer à la découverte qu'il leur faut faire de leur être réel , leur dire que la déchirure en eux , c'est aujourd'hui ce qu'ils possèdent de plus en propre . Quant à celui qui se méfie des généralisations abusives , c'est qu'il en veut pour son argent . Cheval trop bien nourri ne vaut rien pour la course ".
Vassilikos tout comme Lambrakis aime les petites gens , les admire pour leur dévouement , leurs luttes quotidiennes contre l'adversité mais : " le type d'homme dont j'ai peut-être le plus horreur , c'est précisément le petit révolté de gauche , c'est un individu relativement étrange . Ce grand dégoûté de la gauche est avant tout , bien sûr , un intellectuel . Il stigmatise l'appartenance à la droite comme un péché contre l'esprit . Il considère les gens de droite comme fondamentalement idiots , et il est par conséquent , de gauche , mais ... Ce grand " mais " est la seule chose qui l'intéresse et il ne parle que de cela et il ne peut accepter les bêtises , les gaffes , les inconséquences de l'extrême-gauche . Ainsi justifie-t-il son non-engagement dans le parti tant que rien ne changera à l'intérieur de ce dernier , or comme on le sait , la gauche est en Grèce , la seule organisation digne de ce nom " .
Vassilikos pense que trois catégories d'hommes et d'idées existent dans son environnement par connivence , mais que ceux dont il parle sont malheureusement tous des intellectuels . Il imagine pour en démontrer l'inanité une maison à trois étages , au troisième la grande bourgeoisie , au second la bourgeoisie et au premier le prolétariat et que bien souvent les planchers- plafonds ne semblent pas stables et fléchissent ou remontent un brin , que les étages ne sont donc pas étanches . Contrairement aux deux autres , le premier est un rez-de-chaussée de plain-pied avec la terre mais c'est le plus pauvre et pour combattre le capitalisme il faut quand même vivre en son sein , pour s'en prendre à l'exploitation . Cette pauvreté fait, que des hommes que tout désignerait pour vivre au premier travaillent aux étages supérieurs , leur âme leur pensée sont proches du premier , mais ils ne peuvent pas faire autrement et le premier manque cruellement d'eux .... Tout le monde n'est pas obligé aux grands sacrifices . Surtout parmi les intellectuels , dont l'individualisme est une des caractéristique les plus sûres . Si parfois les plafonds supérieurs fléchissent et entrent un peu dans le champ du premier , dès qu'enfle la vague révolutionnaire , l'inverse se produit . " C'est l'élasticité du fer qui fait la solidité des ponts " .
Je demande votre indulgence pour la longueur de cette critique , chose dont je ne suis pas coutumier de peur de lasser mais quitte à vous dérouter fortement , tentez de lire ce journal .... ce qui déroute , installe le doute et est à même , faisant réfléchir , de changer nos points de vue . Que peut-il nous arriver de mieux que de temps en temps nous remettre en question ?
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Se perdre , c'est se rendre sans conditions . Cela , Lambrakis l'avait bien compris , et c'est pour cela qu'il était rentré au Parti . C'était un homme bon , il aimait les nécessiteux , les soignait gratuitement . Il aimait beaucoup les femmes . Pourquoi ne les aurait-il pas aimées ? C'est qu'il a été prouvé que celui qui n'aime pas les femmes aime les hommes . Et que , d'autre part , le genre monogame est plutôt celui de créatures sans volonté qui provoquent autour d'eux la constitution d'une auréole de connerie et qui sont inaptes aux grands élans de l'Histoire . Je ne sais pas si Lambrakis avait , comme on dit , le microbe de la politique . J'imagine que non . Sa passion était celle du médecin qui en a assez de soigner les maladies une à une . Il avait acquis la conviction qu'il fallait un traitement plus radical . C'est pourquoi il se consacra à la paix . Ce qui n'avance à rien , puisqu'il est mort , et que je n'arrive pas à écrire mon livre sur sa vie .
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J'ai toujours aimé les gens qui se passionnent pour une chose, quelle qu'elle soit.
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Le travail est toujours une délivrance.Il t'oblige à entrer en contact avec la réalité des autres, et rend de ce fait ta propre réalité moins imaginaire.
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C'est seulement dans l'action qu'on peut définir son moi le plus profond.
Dans l'inaction, on se perd.
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Le livre ne devait pas être quelque chose de mort, mais un corps doué d'existence et d'énergie.
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Video de Vassilis Vassilikos (1) Voir plusAjouter une vidéo
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Z de Costa Gavras, bande-annonce
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