Le style très visuel de Théo Angelopoulos emprunte beaucoup à la peinture. le cinéaste et son chef opérateur principal Yorgos Arvanitis ont parfois évoqué dans des entretiens cet aspect de leur travail, dans le choix des lieux, des couleurs, des personnages, dans leur conception même de l'image, leur vision enfin, très mélancolique, de la Grèce. Yorgos Arvanitis s'est beaucoup servi d'un calendrier sur lequel figuraient des illustrations du peintre grec
Yannis Tsarouchis. Celles-ci sont présentées à la fin de ce livre en même temps que les photogrammes des films qui s'en inspirent. le parallèle est étonnant : les couleurs d'aquarelle du peintre se retrouvent dans les films du Cinéaste et en accentuent l'impression de mystère et de solitude. Un autre peintre grec apparaît dans le parcours du cinéaste, Théophilos, un peintre naïf du XIXème siècle d'inspiration byzantine. La personnalité excentrique du peintre a inspiré Angelopoulos pour son personnage d'Alexandre le Grand.
René Magritte occupe aussi une place significative dans la carrière du cinéaste qui partageait avec le peintre surréaliste belge un goût pour les images énigmatiques. Un autre peintre évoqué dans cette étude est
Caspar David Friedrich. le peintre romantique allemand montre un homme vulnérable face aux puissances d'une nature dont il n'est plus le maître. La conception de certains plans d'Angelopoulos rappellent en effet l'oeuvre du peintre. Cet essai d'
Athanassios Vassiliou aborde donc un aspect essentiel de l'oeuvre de Théo Angelopoulos.