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Ex Machina tome 10 sur 10

Tony Harris (Illustrateur)
EAN : 9781401228361
168 pages
Wildstorm (30/10/2010)
4/5   3 notes
Résumé :
The shocking last storyline leading up to the issue #50 series finale! Mayor Hundred must navigate the most challenging hot-button issue of his career, while a powerful new archenemy reveals a terrifying plan that's been in the works since the very first issue of EX MACHINA!

Will Mitchell Hundred's new archenemy, a dogged reporter with powers far beyond those of the Great Machine, finally bring down the mayor's administration? Will the tragedies that... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome est le dernier de la série, il conclut l'histoire de manière définitive. Il contient les épisodes 45 à 50 parus en 2009/2010. Il fait suite à Ring out the old (épisodes 40 à 44, et "Ex Machina special" 4). le scénario est de Brian K. Vaughan et les dessins de Tony Harris, la mise en couleurs de JD Mettler. L'encrage est réalisé par Jim Clark pour les épisodes 45 & 46, par Harris lui-même pour les épisodes 47 à 50.

05 décembre 2005, Great Machine intervient pour essayer de débloquer une cabine de téléphérique bloquée (celui relie New York à Roosevelt Island sur l'East River) et il se retrouve à aider à un accouchement. En avril 2005, le terme du mandat de Mitchell Hundred est proche. Lui et Dave Wylie se sont mis d'accord sur la suite des événements : Hundred ne sera pas candidat à sa succession (c'était déjà indiqué dans le premier tome). La commissaire Amy Angotti soupçonne fortement Hundred d'être à nouveau intervenu en tant que Great Machine. Elle le met en garde : si elle peut le prouver, elle ne fera preuve d'aucune indulgence, zéro tolérance pour les vigilants. Rick Bradbury informe Hundred de ce qui s'est passé avec la Boîte blanche, et de la disparition de Suzanne Padilla. January Moore ne se présente plus à son travail à la Mairie. Hundred, Wylie et Candice Watts n'arrivent pas à trouver un terrain d'entente pour afficher une politique municipale claire sur la pilule du lendemain. le projet pour remplacer la tour du World Trade Center est dévoilé.

Vaughan fait aboutir toutes ses intrigues avec l'achèvement du mandat électoral d'Hundred, et une étape décisive relative à l'origine des pouvoirs d'Hundred. Cette série dispose d'une fin en bonne et due forme qui n'appelle pas de suite. Ce dernier tome aborde de nombreuses thématiques, en même temps que des résolutions. Pour commencer, la dernière page tournée, le lecteur a la conviction que la vie des différents personnages va continuer ; l'auteur a raconté le morceau de leur vie qui fait un tout, mais leur existence continue. Vaughan indique clairement ce qu'il adviendra de Mitchell Hundred, et il donne des directions plus ou moins détaillées pour Dave Wylie, Candice Watts, January Moore, Rick Bradbury, Ivan Tereskov, Martha Hundred, Suzanne Padilla, et même Raymond, le porte-parole d'Hundred. du début à la fin, Vaughan aura donné vie à ses personnages, les rendant uniques, surprenant le lecteur avec l'importance de certains (à commencer par Bradbury).

Ensuite cette dernière aventure est à nouveau partagée entre l'aspect science-fiction liée au pouvoir d'Hundred, et stratégies politiques. Dans ce dernier registre, il apparaît rapidement que le thème de la pilule du lendemain prise en charge pour partie par la municipalité sert d'alibi pour exposer les stratégies de communication de Wylie et Hundred. Vaughan a abandonné le dispositif consistant à aborder des questions de société, au profit d'un commentaire sur l'obligation pour les dirigeants de maîtriser leur communication en amont de chaque annonce. D'un coté, c'est courageux de la part de Vaughan d'exposer et de reconnaître cette nécessité d'habiller les informations et les décisions, de façonner des images autour des questions de société. de l'autre, c'est un peu frustrant que l'une des composantes les plus intelligentes soit ainsi laissée de coté au profit d'un commentaire classique sur la communication d'une équipe dirigeante. Vaughan aborde également cette question sous l'aspect du cynisme des stratégies politiques, avec leur limite consubstantielle qui est la paranoïa née de la manipulation. Par comparaison le cynisme individuel de chaque personnage est abordé d'une façon plus pénétrante, que ce soit celui de January quant aux intentions d'Hundred vis-à-vis de sa soeur (cynisme qui l'empêche d'être constructive, à l'instar d'Edward Blake mais à un degré moindre bien sûr), ou celui plus terrible d'Hundred lui-même (qui finit par évoquer celui d'Adrian Veidt, 2 personnages de Watchmen).

En ce qui concerne les responsables des pouvoirs d'Hundred et les conséquences afférentes, il s'agit d'une intrigue au départ secondaire dans la série et qui a pris de l'importance au fil des tomes. C'est un peu déconcertant car d'un point de vue scénaristique l'existence même de Great Machine (et de ces superpouvoirs) ne semblait avoir d'autre raison que de mettre en évidence les limites d'un superhéros autoproclamé intervenant avec une lourdeur pachydermique, une efficacité douteuse, par comparaison avec le défi de participer à la construction d'une société en tant que représentant élu. Comme à la fin de chaque série, le dénouement renvoie le lecteur à ses attentes, à l'idée qu'il s'est fait de l'histoire. Je ne pensais pas que Vaughan consacrerait autant de pages à ce qui me semblait n'être qu'une intrigue secondaire servant de faire-valoir à l'intrigue principale relative au mandat de maire de New York. D'un coté, Vaughan traite cet aspect de son récit avec la même conscience professionnelle que le reste ; de l'autre ce n'est pas ce que le début de la série laissait supposer. En fonction de son attente, le lecteur y sera plus ou moins sensible. En y regardant de plus près cette partie de l'histoire s'avère aussi bien menée que le reste. Il est possible de voir dans la menace finale, un deuxième niveau de lecture qui représenterait les conséquences des actions d'Hundred s'il avait continué dans son rôle de Great Machine, à imposer sa conception du bien par la force, plutôt que de participer à l'évolution de la société par l'outil de gouvernance. À nouveau, lorsque le lecteur considère le récit au niveau des personnages, Vaughan développe la notion d'héroïsme, que soit celle au niveau de l'individu d'Ivan Tereshkov (un héroïsme immédiat dans l'action), ou celle d'Hundred qui s'apparente plus à une vocation, ou un sacerdoce en servant les autres et la société, ou encore celle très pragmatique de Bradubury qui s'apparente à un dévouement affectif. Dans tous les cas, Vaughan a l'intelligence d'éviter l'angélisme (quel que soit le personnage concerné) et de montrer comment les uns et les autres gèrent les squelettes dans leur placard.

Par le biais des relations entre les personnages, Vaughan ménage quelques respirations humoristiques bienvenues, et insère quelques références culturelles telles que Bradbury s'adressant à Hundred en indiquant qu'il ferait tout pour lui, mais pas ça (citation d'une chanson de Meat Loaf, extraite de Bat Out of Hell 2). Tony Harris insère également quelques moments d'humour visuel : la maman de Mitchell tenant un joli pistolet en plastique vert et violet, 2 cases occupant une page ayant pour objet les toilettes publiques pour homme, l'expression unique de Great Machine lors de l'accouchement. Pour le reste, les images sont aussi intenses que l'intrigue. Il y a quelques moments d'horreur visuelle où Harris se lâche (suite à l'injonction "Raise Hell", ou lors d'un meurtre de sang froid très physique, avec beaucoup de sang et de matière cervicale qui giclent). Avec ces derniers épisodes, le lecteur constate qu'Harris a fait de gros progrès pour rendre ses mises en scène de dialogues plus vivantes (même si les décors ont encore tendance à disparaître plusieurs cases durant). Son encrage pour les 4 derniers épisodes insiste plus sur les traits fins que celui de Jim Clark, créant une impression plus réaliste, un peu plus sale, un peu plus usée par le quotidien et le temps. Au vu de la noirceur de ces derniers épisodes, ce style convient mieux au propos. Les décors sont toujours aussi uniques et détaillés, les scènes d'action très rapides et cinétiques, les personnages toujours aussi attachants.

Brian K. Vaughan et Tony Harris réalisent un final très dense pour leur série, plein de rebondissements, d'actions et de moments faisant resplendir les facettes multiples des personnages. Ils apportent des résolutions qui refusent l'artifice d'une fin absolue et qui supposent une vie pour les personnages, une fois la dernière page tournée. Il ne s'agit pas non plus d'un dénouement heureux où ils vécurent tous dans le bonheur et eurent beaucoup d'enfants. Ils font ressortir la difficulté des décisions à prendre et leur caractère moralement ambigu. Les lecteurs connaissant "Watchmen" pourront établir des parallèles qui apportent un autre éclairage au récit, et au personnage de Mitchell Hundred. Même sans cette comparaison, Mitchell Hundred acquiert un degré de complexité supplémentaire. En fonction de son attente, le lecteur pourra reprocher à Vaughan et Harris d'être redescendu d'un cran par rapport à leurs ambitions politiques et sociétales initiales, pour privilégier le domaine du roman psychologique et bien noir (4 étoiles), ou bien accepter d'apprécier cette réorientation sur des thèmes déjà présents précédemment pour une fin très noire (5 étoiles).
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