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Paper Girls tome 3 sur 6
EAN : 9781026811894
136 pages
Urban Comics Editions (06/10/2017)
4/5   62 notes
Résumé :
Erin, Mac, Tiffany et leur amie KJ sont de nouveau réunies. Après avoir effectué un saut inattendu dans le futur et découvert l'existence de clones et de créatures toutes plus dangereuses les unes que les autres, il est temps pour les quatre jeunes filles de mettre à jour l'origine secrète du voyage dans le temps... au risque de ne jamais pouvoir retrouver leur vie de 1988. ( contient Paper Girls vol.3 (#11-15))
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Paper Girls, tome 2 (épisodes 6 à 10) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 11 à 15, initialement parus en 2017, écrits par Brian K. Vaughan, dessinés et encrés par Cliff Chiang, avec une mise en couleurs réalisée par Matt Wilson.

En 1988, sur le terrain de sport du collège, KJ se prend une boule de boue derrière la tête, alors qu'elle est en train de jouer au hockey sur gazon. Elle se fait traiter d'homosexuelle avec un terme insultant, par une autre file à la tête d'un groupe de 4 (portant les numéros 5, 8, 11 et 24). Alors qu'elle s'apprête à s'emporter contre elle, elle a une vision de sa grand-mère qui lui fait observer que ce sont les autres qui se conduisent comme des monstres. Mais KJ observe que ce n'est pas le vrai tatouage de numéro de prisonnière de camp sur son bras. Les 4 autres filles se transforment en monstres et crachent un flot de sang sur KJ qui se noie dedans. Elle se réveille de ce cauchemar devant le feu de camp, Erin Tieng étant assise de l'autre côté du feu en train de lire un numéro du Cleveland Preserver. Tiffany est encore endormie à côté du feu. Mac est allée toute seule au bord du fleuve, pour fumer sa dernière clope. Alors qu'elle se demande si elle va la fumer maintenant ou si elle la garde pour plus tard, Wari, une jeune indigène, surgit des buissons en la tenant en joue avec son arc.

Wari entend un bruit dans la forêt, Mac en profite pour se jeter sur elle, et la flèche part dans le tronc d'un arbre. Les 3 autres jeunes filles surviennent, KJ tenant sa crosse de hockey à la main, mais elles ne s'en prennent pas à Wari pour autant, à la surprise de Mac. En effet, Wari porte un bébé (appelé Jahpo) sur son dos. Voyant qu'elle est surpassée en nombre, elle renonce à l'affrontement, et elle passe à l'allaitement de son fils, au plus grand étonnement des 4 filles. La barrière du langage reste complète et elles ne peuvent pas communiquer avec Wari. Cette dernière relève la tête inquiète car de grands bruits se sont fait entendre. Une énorme créature apparaît, sa tête étant à la hauteur de la cime des arbres. D'un coup de patte, elle envoie Mac dans la rivière. KJ confie sa crosse de hockey à Tiffany, enlève ses chaussures et plonge la tête la première dans la rivière pour se porter au secours de Mac que le courant a déjà emportée. L'énorme bête sauvage se tient toujours derrière les filles.

Si le premier tome pouvait donner l'impression d'être un produit construit sur mesure pour un lectorat de jeunes filles d'une douzaine d'années, le deuxième tome avait exhalé des saveurs plus variées, à même de combler tout type de lecteur. C'est donc avec un grand plaisir qu'il revient pour ce troisième tome, curieux de la confrontation entre aspirations d'adolescence et réalité d'adulte, d'imbrications temporelles aussi paradoxales qu'inextricables et des nouvelles aventures du club des 4, à moins que ce ne soit le clan des 4. Il reprend immédiatement pied dans le récit grâce à la cohérence graphique apportée par Cliff Chiang et Matt Wilson. L'artiste n'a pas perdu sa sensibilité pour donner vie aux 4 jeunes filles, ainsi qu'aux autres personnages. La séquence d'ouverture est assez incroyable donnant à voir la virulence sans retenue dont peuvent faire preuve les enfants, mais aussi l'histoire personnelle de KJ qui fait qu'elle ne répond pas à l'agressivité des autres joueuses de hockey, par plus d'agressivité. le scénariste sait montrer comment l'exemple des adultes qu'elle a côtoyés influe sur le comportement de KJ, même s'il ne s'agit que d'un rêve. Chiang a fait en sorte que les 4 copines soient immédiatement reconnaissables et différenciables grâce à leur coupe de cheveux, à leur couleur de peau. Par ailleurs, les voyages dans le temps forment la dynamique du récit et font que les demoiselles n'ont pas l'occasion de se changer. du coup, leurs vêtements forment comme un costume participant à leur identification.

Cliff Chiang n'a rien changé à sa manière de dessiner, en particulier les expressions des visages continuent de manquer de finesse. Cela est cohérent avec l'âge des jeunes filles où les émotions sont encore assez brutes, mais il applique la même approche pour les adultes, en particulier Quanta Braunstein, la responsable du projet Applex. Certains gestes bénéficient également d'un jeu d'acteur un peu appuyé, une légère exagération qui renforce un peu la dramatisation. le lecteur peut se dire qu'il s'agit pour Cliff Chiang de rester tout public et de s'assurer que les jeunes lectrices percevront bien l'émotion du personnage concernée. Mais il se rend aussi compte que le jeu d'acteur, ou plutôt d'actrice, peut être tout en délicatesse, avec une sensibilité remarquable. Ainsi la séquence d'allaitement apparaît naturelle, sans une once de voyeurisme, tout en faisant observer la réaction des 4 filles à ce geste naturel, sans forcer sur la surprise, ou les grimaces. La mise en couleurs de Matt Wilson évite également de diriger un projecteur sur Wari, sur son fils Jahpo ou sur les filles. Chiang et Wilson renouvellent cet exploit de description respectueuse lorsque Mac s'aperçoit que KJ saigne pour la première fois. Ce qui aurait pu être un moment scabreux, voyeuriste, ou vulgaire, bénéficie à nouveau d'une mise en scène respectueuse et faisant affleurer les émotions complexes, entre trouble et gêne, des 2 demoiselles.

Cette histoire raconte également une aventure se déroulant pendant l'ère du pléistocène, dans une zone arborée, une rivière coulant au milieu. Il ne faut pas attendre de Cliff Chiang qu'il effectue une reconstitution plausible de cette époque, et d'ailleurs ce n'est pas ce genre d'histoire. le lecteur peut donc voir des arbres d'une espèce impossible à identifier, implantés de manière à laisser un passage facile aux personnages. Il apprécie le travail discret et efficace de Matt Wilson pour apporter de la verdure au feuillage, et pour donner l'impression de jeux de lumière, sans abuser des textures, sans essayer de faire réaliste. Néanmoins, son approche de la mise en couleurs a évolué, pour être moins écrasante, moins aplatissante, et conserver un peu de relief, et surtout la distinction entre les différents plans dans une même case. Les descriptions de l'environnement ne fourmillent pas de détail et n'ont aucunement la prétention d'être réaliste. Cependant la mise en scène rend bien compte de la profondeur de champ, de l'absence de toute construction, de l'interaction des personnages avec les obstacles. Ils ne donnent pas l'impression d'évoluer sur une scène vide avec une toile de fond, mais ils se déplacent en cohérence avec le relief, avec la végétation. le lecteur ne ressent pas la chaleur ou l'humidité des clairières, mais il voit les 4 filles, Wari et son fils et les autres personnages évoluer dans des lieux plausibles.

Grâce aux dessins directs de Cliff Chiang, le lecteur se laisse entraîner dans ces aventures improbables : 4 filles de 1988 se retrouvant au Pléistocène, se battant contre une indigène avec un bébé dans le dos, utilisant ensuite un traducteur universel, croisant le chemin d'une voyageuse temporelle, se battant contre des grosses bébêtes à la nature indéterminée, puis contre des hommes des cavernes, ou une sorte d'équivalent, visiblement beaucoup moins évolués que Wari. Pour ce troisième tome, Brian K. Vaughan s'éloigne pour un temps des paradoxes temporels pour un voyage plus simple et plus direct. Il reste quand même l'étrange forme de démon avec une pomme dessinée par l'absence de végétation sur le flanc d'une montagne, une capsule temporelle, un bidule en forme de pyramide inversée dont le lecteur se demande bien d'où il provient (les filles aussi) et de troublantes visions du futur pour KJ. le lecteur a donc droit à sa dose de science-fiction, mais cette dernière prend le pas sur l'aventure. Il s'agit donc pour les filles d'échapper aux méchants individus primaires, de sauver le bébé et peut-être de trouver comment sortir de cette ère. Mais dès le début cette aventure comprend un élément d'une autre nature, faisant qu'elle ne peut pas se réduire à un nouveau chapitre pour un coeur de cible féminin adolescent.

Dans le tome précédent, le scénariste s'était montré impitoyable avec Erin Tieng en la mettant face-à-face avec elle-même âgée de 40 ans. Elle devait ainsi accepter ce qu'il allait advenir de ses aspirations. Il avait fait encore pire pour Mac qui en porte encore les stigmates dans ce chapitre. Dans ce nouveau tome, les filles affrontent une autre facette de leur devenir. Ça commence avec Wari qui est encore une adolescente, mais déjà mère, devant déjà porter la responsabilité de s'occuper d'un enfant qu'elle n'a en plus pas désiré, et conçu dans des conditions dépourvues de tout romantisme et sûrement même de consentement. Elles se retrouvent ainsi face à une maternité non désirée, mais pleinement assumée. Cette notion revient encore avec les premières règles de KJ. La réaction de Mac montre qu'elle ne la considère plus comme sa copine parce que KJ est passée de l'autre côté, dans l'âge adulte celui où la matrice est activée et la procréation est possible. Cette prise de conscience se fait de manière naturelle avec toute la gravité d'un tel rite de passage, mais aussi le fait que KJ reste la même. le scénariste sait évoquer cette question de front, sans pour autant se montrer lourd ou condescendant. Il est vraisemblable que les lectrices identifieront leurs préoccupations ou des questionnements qu'elles ont déjà traversés. Il est à espérer que les lecteurs sauront se projeter dans ces personnages pour partager leur vision féminine du monde, dénuée d'eau de rose, ou de fanfreluches.

Après un deuxième tome mêlant science-fiction, aventures et interrogations sur sa vie d'adulte, les auteurs ont réalisé un troisième chapitre qui reprend exactement les mêmes ingrédients, avec un dosage différent, et des questions différentes. Les 4 demoiselles sont perdues à une époque très éloignées de la leur. Les dessins montrent qu'elles sont toujours aussi débrouillardes et aventureuses, tout en accusant le coup de plusieurs prises de conscience, différentes pour chacune d'elle. La question de la vie d'adulte reste prégnante, avec d'autres types d'interrogations que la carrière ou la vie amoureuse. Enfin, ces aventures de les laissent pas inchangées car le temps continue de passer et d'apporter des changements.
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Brian K. Vaughan est décidément un excellent scénariste. J'ai commencé à dévorer sa série "Saga" et j'ai lu avec impatience les deux premiers tomes de "Paper Girls". La suite est à la hauteur des précédents opus. Une histoire pleine de rebondissements dans un monde inconnu où les dangers sont présents partout. Les filles apprennent à se connaître et à s'apprécier. Dans les moments difficiles, il faut apprendre à être solidaire et pour cela, il faut se faire confiance. Ce qui n'empêche pas de se faire charrier même quand les règles arrivent pour la première fois. le lecteur n'a pas le temps de s'ennuyer entre cette femme guerrière, les hommes sauvages, la scientifique qui a crée le voyage dans le temps sans oublier les monstres et la nature indomptée. Des éléments de technologie tombent du ciel par moment et heureusement, car grâce à cela, leur vie va être sauver à presque toutes. J'ai adoré la touche mystérieuse avec ce triangle inversé, volant dans les airs, avec des tentacules géantes. Elles permettront à qui les touche d'avoir des visions. Tiffany a vu des choses qui l'a surprise. Est-ce que tout va vraiment se réaliser? Il va falloir attendre encore pour en avoir la certitude. Concernant le scénario, il faut souligner le choix féministe. 

On trouve 4 filles en héroïnes, une scientifique qui invente le voyage temporel et une femme qui s'insurge contre le pouvoir masculin qui veut la réduire en objet sexuel. Un choix assez plaisant à l'ère des comics où la supériorité de la testostérone règne en maître. 

Une histoire qui a encore de beaux moments devant elle. J'ai hâte de continuer l'aventure. 
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Ce tome est pour le moment mon préféré, on en apprend beaucoup plus et le mystère, tout en se dévoilant, soulève de nouveaux questionnements. Des thématiques importantes et féministes sont abordées, les questions des menstruations -l'une des filles a ses premières règles, enfin du sang menstruel illustré !- ainsi que la maternité (ou non...) interpellent les quatre héroïnes. Vraiment top !
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Le premier volume de cette série ne m'avait vraiment pas emballé, mais force est de constater qu'elle se bonifie à chaque nouveau tome ! Nos héroïnes prennent de l'épaisseur et deviennent plus attachantes. Les mystères concernant les voyage dans le temps s'épaississent, bien que certaines mécaniques en soient clarifiées. En parallèle, des questions plus universelles sont abordées dans ce tome tel que les premières règles, la maternité, le viol ou l'attirance pour des personnes du même genre, tout cela avec un regard critique et féministe. Difficile de voir où tout cela va nous mener, mais j'ai hâte de lire la suite.
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Troisième tome et troisième époque : la préhistoire. Pas mal d'éléments commencent à s'imbriquer et finalement, je suis cette série pour les personnages et non pour l'intrigue. Voir le traitement humain de ces adolescentes qui doivent se construire et qui doivent accepter la fatalité de la situation.
Un troisième tome toujours aussi beau à mon goût avec la colorisation de Matt Wilson qui pep's !
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critiques presse (1)
ActuaBD
14 novembre 2017
"Girl Power" donc, plus que jamais, dans cette série, notamment dans une intrigue où les hommes endossent un rôle plus détestable encore qu’auparavant, êtres sans visage, grotesquement masqués, jouant uniquement des muscles et des coups.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
-T'es sûre de vouloir faire ça, KJ ? Je veux dire, dans ton...état ?
-J'ai mes règles, pas la peste.
-Et alors, tu te sens différentes ?
-On est coincées à l'ère préhistorique. Bien sûr que je suis différente.
-C'est juste que mon frère dit toujours que les filles perdent la tête quand elles ont leurs ragnagnas.
-"Leurs ragnagnas" ? Tu n'as vraiment rien retenu de tout ce qu'on apprend en éducation sexuelle ?
-C'est ça, ouais. Comme si mon vieux allait me laisser suivre un cours avec le mot "sexuelle" dedans.
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Il a fallu la semence de trois mâles différents pour créer Jahpo. Chacun pensait mériter la garde de l'enfant, même s'ils n'ont rien fait d'autre que m'écraser sous leur poids. Dans ma tribu, la tradition dit qu'une mère doit donner son enfant au père le plus fort. Mais je trouve que la tradition est un gros tas de conneries.
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- Il est trop mignon. Avoir un bébé, c'est la chose la plus merveilleuse au monde, hein ?
- Non, c'est douloureux et terrifiant.
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Paper Girls - Bande-annonce officielle I Prime Video
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