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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une magnifique foire aux livres dans un des plus beaux villages de France... Robila m'offre le silence de la mer de Vercors, que je n'ai encore jamais lu...
J'ai de la chance : "ce livre est devant moi". Je comprends maintenant pourquoi.
Ce petit texte, intense, plonge le lecteur dans le désarroi. Ici, en effet, ce ne sont pas les mots mais c'est le silence qui parle. Tout se joue dans un non-dit, dans un ce qui ne peut pas se dire... Les désirs et des pensées se heurtent à l'implacable réalité de la guerre.
Trois personnages. Un même lieu. Un même lieu pour trois personnages dont le regard de chacun peut être une inquiétude, une sérénité, et aussi, une confidence...
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Vercors est le nom de guerre (de résistance) de Jean Bruller , qui a écrit cet ensemble de nouvelles entre 1941 et 1945.
Ce sont huit textes relatifs à la guerre, bien sûr, mais surtout aux sentiments, aux comportements pendant ce genre période pour le moins trouble.
Il n'est pas question ici de raconter ou résumer ces nouvelles. Il faut les découvrir.
Vercors rend en quelque sorte un hommage à l'honneur, quelle que soit sa forme ou sa patrie.
Ce livre est devenu un classique mais je ne crois pas qu'il soit encore beaucoup étudié aujourd'hui.
Ce sont pourtant des nouvelles qui pourraient être la base d'une transmission aux jeunes générations de ce que sont ces périodes de guerre. Partant d'exemples précis, on pourrait généraliser la situaton pour expliquer ce que ressentaient les différentes parties à l'époque.
Tout cela est de plus, extrêmement bien écrit. J'avais lu ce texte il y a bien trente ans et cette relecture m'a fait du bien.
C'est un incontournable assez facile. Conseillez-le à tous.
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Pour convaincre, persuader, faut-il discuter, argumenter, dialoguer, démontrer ou au contraire rester coi, muet, stoïque ?
Dans sa posface, l'argumentation de Jean Bruller, alias Vercors, développe longuement le pour et le contre. Finalement , ses personnages auront choisi de se taire pour ne pas communiquer avec l'ennemi aussi sympathique et avenant soit-il. Mais finalement von Ebrennac sera déstabilisé, voir anéanti par son propre clan, son ami l'égal de son frère après une discussion houleuse et sans rémission.
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"Le silence de la mer" est un court récit faisant partie d'un recueil de nouvelles. Toutes abordent différents aspects des comportements humains durant l'Occupation : courage et lâcheté, noblesse et bassesse d'âme, résignation, mais surtout bcp de remords, de questionnements et de cas de conscience. Pas de jugement, pas de manichéisme mais bcp de dignité dans les évocations de l'auteur.
J'ai été frappée par la force du "silence de la mer", une force empreinte de pudeur, de révolte intérieure. Une force exprimée avec sobriété.
J'ai été sensible aux autres nouvelles qui abordent bien des aspects de cette période et des destins tragiques liés à des décisions déchirantes ou malheureuses.
Un livre fort et marquant.
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LE SILENCE DE LA MER
VERCORS 1942
Vercors, de son vrai nom Jean Bruller, est avant-guerre un dessinateur, graveur et illustrateur très réputé. Son premier texte le Silence de la mer est publié en 1942 sous le manteau, dans la clandestinité. C'est à cette occasion que sont créées les éditions de minuit. Démobilisé à l'été 1940, il se réfugie dans sa maison De Villiers sur Morin; en 1941 Bruller devient Vercors et grâce à Pierre de Lescure entre en contact avec l'Intelligence Service. Leur groupe est assez rapidement anéanti .C'est alors qu'il se tourne vers l'écriture. Les éditions de minuit permettront la publication de textes littéraires dans un esprit de résistance civile permettant à de nombreux écrivains restés sur le sol français de continuer à écrire dans la dignité. Paul Eluard, entre autres, joua un rôle important dans la direction littéraire des éditions de minuit.
Cette nouvelle, symbole d'une résistance à l'occupation allemande, prône un Pacte du silence. Traduite dans plus de 7O langues, adaptée de très nombreuses fois au cinéma, elle est un condensé de tout ce que Vercors souhaitait.
Pas de fatalité, chacun doit rester digne, ce pacifiste convaincu, homme de gauche, a dès le départ été convaincu de la nécessité absolue de s'opposer à Hitler et à sa vision d'un monde nouveau !
Werner von Ebrennac, officier de l'armée allemande, est logé dans une maison bourgeoise. Y vivent l'oncle et sa nièce. Quand l'officier arrive et se présente à eux, c'est un silence absolu qui l'accueille. Au lieu de s'énerver et de s'insurger sa réaction est à l'inverse pleine de respect voir d'admiration .Chaque soir il va venir se réchauffer auprès de leur cheminée et monologuer. Il parle de lui, de la musique qu'il veut composer, de son amour de la France qui grandit chaque jour. Sa première permission lui permet enfin de monter sur Paris. Plein de rêves, il s'y rend le coeur joyeux et en revient meurtri désabusé,, je dirais même désespéré.
Un texte court mais d'une telle force que vous en restez sonné. Cette nouvelle fait partie des 200 plus grands textes du XXème siècle.

LA MARCHE A L'ÉTOILE.
25 décembre 1943 12ème volume des éditions de minuit

Dans cette nouvelle, 2 parties : la première raconte comment, poussé par son amour inconditionnel de la France, Thomas Muritz a quitté sa Moldavie natale pour venir à Paris voir enfin le pont des Arts. A travers cette aventure c'est à son père Louis Bruller que Vercors rend un vibrant hommage ; la seconde est une dénonciation sans équivoque de l'antisémitisme et de la responsabilité du régime de Vichy dans l'application des décisions de l'occupant.
Presque deux années séparent la publication de ces deux nouvelles et la seconde est beaucoup plus dénonciatrice dans le ton, dans la forme et surtout dans le fond. Fidèle à lui-même Vercors refuse de mentir à ceux qui le lisent et en dévoilant clairement le rôle actif de la gendarmerie française dans l'exécution de nombreux juifs il pointe du doigt la politique du Maréchal Pétain et de ses sbires mettant ainsi en évidence sa responsabilité pleine et entière.


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" Je ne puis sans souffrir offenser un homme, fût-il mon ennemi. "
À elle seule cette phrase de l'auteur souligne le sens de ce récit, à la fois sobre et puissant, écrit par Vercors au cours de l'été 41 tandis que la deuxième guerre faisait rage. Ce petit volume d'une centaine de pages à peine n'en est pas moins le condensé d'une bataille poignante de tristesse : la bataille du silence ; la résistance passive, âpre et douloureuse, des pacifiques dans l'affirmation de leur dignité.
Pour faire vivre cette lutte intimiste, Vercors campent trois personnages aussi fouillés que réalistes :
L'oncle, le narrateur témoin du drame.
La nièce pure, entière et par trop consciente de son devoir patriotique, elle ressemble à une héroïne tout droit sortie d'un drame shakespearien.
Enfin, le bel officier allemand, antinazi comme l'étaient bon nombre d'officiers de la Wehrmacht, musicien courtois et sensible, homme d'honneur.
Pétri de culture française, Werner von Ebrennac ne se conduit pas comme une brute. Par bien des aspects, cet homme cultivé se montre au contraire digne de respect et c'est bien là le malheur pour l'oncle et la nièce contraints d'accueillir l'ennemi sous leur toit. (Les deux protagonistes que sont l'oncle et la nièce ne sont évidemment pas sans suggérer la France occupée, cette France qui pour Vercors s'était montrée indigne en signant l'armistice du 22 juin 1940.)
Et oui, les longs monologues du bel officier vont finir par semer le trouble dans l'esprit et le coeur de la belle résistante. Son vieil oncle, superbement incarné à la télévision par Michel Galabru cela dit en passant, lui non plus, ne résistera pas au raffinement discret de son "invité". La scène est plantée. le silence occupe tout l'espace mais quel silence ! Les regards se frôlent, se croisent, s'apprivoisent, les gestes s'émeuvent, les attitudes de chacun en disent infiniment plus long que tous les discours…
Et là, sous le calme de la mer, la force des émotions se déchaîne !



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Je poursuis le mois de la nouvelle avec ce recueil devenu un classique, mais que je n'avais jamais lu. L'auteur en est Jean Bruller, sous le pseudonyme de Vercors, qui écrivit son premier texte en 1942, en réaction à la présence des Allemands. Imprimé clandestinement, il a été la première publication des éditions de Minuit.
Le silence de la mer raconte l'installation d'un officier allemand dans une maison habitée par un oncle et sa nièce, et le silence qu'ils lui opposent.

Si les autres nouvelles ont toutes pour cadre la France occupée, l'une d'elles, La marche à l'étoile, plonge ses racines plus loin, en Bohême, où Thomas Muritz, né à la fin du XIXème siècle, tombe amoureux de la culture française, et finit par réussir au terme d'une longue marche, à rejoindre son pays rêvé.
C'est peut-être la nouvelle que j'ai préférée, mais toutes sont très percutantes et exaltent les sentiments patriotiques et l'esprit de résistance. On ne peut qu'y trouver des échos à la situation actuelle en Ukraine. Ce que l'auteur montre de la Résistance n'est pas uniquement l'aspect intellectuel et la puissance des écrits, mais ce thème revient plusieurs fois. L'ensemble se révèle passionnant, même s'il est assez pesant, et c'est difficile pour le moral d'enchaîner les textes les uns à la suite des autres. Ce petit livre est à conseiller à tous, et très certainement à des lecteurs plus jeunes pour qui cette période historique commence à être un peu abstraite.
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Le Silence de la mer est la nouvelle la plus connue du recueil, mais j'avais lu auparavant (ah, les études de texte en cours de français) la nouvelle "Ce jour-là".
Ces deux nouvelles sont celles qui m'ont le plus marquée. le Silence de la mer, par la noblesse et le courage des hôtes autant que la personnalité de l'officier allemand qui s'est installé chez eux, laisse la trace et le souvenir d'un gâchis immense, celui qu'ont été les guerres mondiales du siècle dernier.
Ce jour-là prend le point de vue d'un enfant qui part en promenade avec son père, comme d'habitude. Mais la promenade ne se déroule pas comme d'habitude et le garçon reste seul chez une amie, ses parents sont partis. Disparus, emmenés par des gens qui les ont reconnus. Il ne comprend pas tout mais le lecteur averti a saisi que ses parents sentaient le danger. Résistants ou Juifs, on ne le sait pas, mais le petit orphelin nous a menés à travers son récit avec des yeux innocents.
Grand recueil de nouvelles qui rappelle la dureté de ces années noires, symbole de l'écriture résistante, premier livre des Editions de Minuit, le Silence de la mer est devenu un classique que l'on n'oublie pas.
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Cet ouvrage est un recueil de courtes nouvelles de Vercors : on y trouve bien sûr le silence de la mer, mais aussi Désespoir est mort, Ce jour-là, le cheval et la mort, L'impuissance, L'imprimerie de Verdun et La marche à l'étoile.

Mes deux nouvelles préférées furent le silence de la mer, le meilleur de tous je dirais, et Ce jour-là.

L'auteur, de sa belle plume, arrive à nous immiscer dans l'ambiance de la guerre à un moment donné, dans un contexte précis. Une impression, un sentiment...

Dans le silence de la mer, nous avons trois personnages : le narrateur et sa nièce, qui vivent sous le même toit et s'allient dans leur silence, et un Allemand venu vivre chez eux pendant la guerre contre la France.
Les deux Français s'unissent contre l'Allemand avec leur seule arme : le silence.
L'Allemand pourtant est un gentilhomme. Il parle, il est très poli, a toujours un mot gentil. Au fur et à mesure du récit, on se prend presque d'affection pour lui, il est honnête. Un humain reste un humain, peu importe sa patrie, et surtout peu importe la politique et les quelques gouvernants à la tête de son pays.
On sent le désespoir et l'horreur envahirent nos trois personnages. L'Allemand doit partir, horrifié, désolé, et après des longs jours de silence, il obtient un triste et déplorable : "Adieu".

Nous pouvons sentir toute la froideur de ce texte qui réfère à la guerre, cassée pourtant par la gentillesse et la chaleur de l'Allemand qui parle de la culture de la France avec beaucoup d'amitié. La guerre détruit, casse, rompt au silence.
Peut-être ce très lourd silence est-il la meilleure réaction et attitude à avoir dans ce contexte... face à l'absurdité, face à l'horreur, peut-être ont-il trouvé dans ce silence commun un acte de résistance.

Ce jour-là est très intéressant car il est vu à travers les yeux d'un petit garçon. Un jour, son père l'emmène en promenade. Mais ca ne se passe pas comme d'habitude : il lui sert très fort la main, ils ne s'arrêtent pas comme d'habitude à certains endroits rituels... Puis, maman a l'habitude de toujours déposer un pot de géraniums au bord de la fenêtre quand ils partent. Et ce jour là, une fois arrivés en haut de la colline, le petit garçon et son père s'aperçoivent que le pot de fleurs a disparu. Son père le dépose en vitesse chez une certaine dame. Puis il s'en va, il disparaît. On cache des choses qu'on ne veut pas dire au petit.
Tel que le silence, le petit ne dit rien et se met juste à verser des larmes. Pas besoin de comprendre les détails, nous comprenons de la même manière que ce petit le sens du danger, la peur, l'abandon, la tristesse.

Et pourtant, malgré la noirceur et la lourdeur du thème de la guerre abordé, ces nouvelles sont légères, courtes et agréables à lire.
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Un livre important. A lire.
Cela parle de courage, de dignité, d'humanité. A replacer dans le contexte des années sombres où il a été écrit.
La finesse et l'intelligence de la nouvelle "Le silence de la mer" m'a frappé, mais j'ai été encore plus touché par les autres textes du livre, notamment "L'imprimerie de Verdun".
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