Deux petites nouvelles d'auteurs très différents, mais qui présentent de bonnes idées. En tout cas, j'ai bien aimé cette immersion maritime, même si elle manque un peu de détails. Je connaissais l'histoire du Bounty grâce au film (avec Mel Gibson et Anthony Hopkins) et j'avais bien apprécié l'intrigue ainsi que ses personnages. Les deux nouvelles sont courtes, elles résument quelques grandes lignes et amorce plutôt l'après-révolte. Tandis que le film, lui, aborde avant la mutinerie.
Les Révoltés de la Bounty : l'intrigue d'une trentaine de pages nous présente les premières minutes de la mutinerie orchestrée par le second du capitaine. Si un chapitre se centre sur les péripéties de Bligh pour regagner la côte britannique,
Jules Verne évoque longuement la destinée des révoltés du navire. En somme, j'ai adoré cette idée, je connaissais succinctement ce qui se passé après, mais l'auteur revient plus minutieusement dessus.
C'est une bonne histoire, certes, mais trop courte pour que l'on puisse s'attacher aux protagonistes principaux. Il manque un peu de détails et de tout l'arrière-plan afin de comprendre pourquoi la mutinerie s'est organisée. J'aurais vraiment aimé que l'on revienne sur les raisons des mutins, sur le ressenti de Bligh, histoire de mieux appréhender cette passionnante affaire.
Toutefois, je dois avouer que la plume de
Jules Verne est précise, fluide, légèrement intemporelle tant on ne bute pas sur chaque mot. On se laisse guider par l'auteur. J'ai adoré ce court récit qui me pousse à lire davantage du travail de ce grand écrivain.
Une île : je connaissais de nom
Lord Byron, mais je ne l'avais jamais lu. Chose faite avec cette nouvelle. Je reconnais que la lecture fut plus fastidieuse, en dépit de la très bonne organisation du récit grâce aux divers chapitres.
L'histoire se centre sur également sur la révolte de la Bounty. Ainsi, l'on ne sent pas dépayser, on a une continuité avec le sujet. le chant premier nous présente une nouvelle fois la mutinerie, du côté du capitaine Bligh et non des mutins. Cette différence avec
Jules Verne m'a permis d'obtenir une vue globale de cet événement. le chant deuxième m'a perdue, j'avoue n'avoir pas saisi de quel côté
Lord Byron était. Est-ce qu'il parlait des mutins ou de Bligh et de ses compagnons d'infortune, je ne sais pas vraiment.
Les chants suivants reprennent autour des mutins, on y évoque Christian, les descendants des révoltés. Là, j'ai clairement apprécié cette partie plus prenante dans les faits annoncés et dans l'évolution de la situation. le destin des révoltés est triste, il y a une grande place accordée à la réflexion autour de la liberté, du fait que tous ces compagnons sont liés par un crime et non par l'honneur, c'était super intéressant. J'ai beaucoup aimé cette part de philosophie.
Malheureusement, comme pour la nouvelle précédente, j'ai eu du mal à m'attacher aux personnages. le livre aurait dû situer le contexte, présenter les raisons de la mutinerie, en développant l'amont, il m'aurait été plus simple d'aborder ces deux nouvelles, les protagonistes seraient moins froids. On n'aurait plus à faire face à des inconnus. On a beau se dire que c'est une histoire vraie, il manque des données pour rendre le tout plus humain. En revanche, la plume est très poétique et soignée, fine et travaillée,
Lord Byron possède un bon style.
En conclusion, deux très courtes nouvelles qui se lisent en quelques heures. Si l'on aime l'histoire de la Bounty, on sera ravi de les lire ; les curieux amoureux d'aventure maritime ou passionné par les mutineries trouveront leur bonheur. En attendant de revoir ces deux auteurs dans d'autres travaux, j'ai passé un bon moment en compagnie de Bligh et de Fletcher, on ressent au fil des pages la grande tragédie que fut cette révolte. On y parle d'humanité, de liberté et d'hommes de caractère, j'aurais aimé que les nouvelles soient plus longues, mais clairement, j'apprécie cette traversée.
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