Bob Morane - Intégrale (Ananke/Lefrancq), tome 2

Juju est le totem des totems. C'est le maître magicien de la jungle, plus puissant que Maou lui-même, la déité supérieure, car Maou n'a pas de contacts avec les hommes, tandis que Juju, lui, régit leurs destinées. C'est lui l'esprit de la forêt et de la tempête. Quand les sorcier l'invoquent, les tam-tams se mettent à battre aussitôt et les tribus de la forêt entrent en transes, prêtes au carnage. Juju, c'est totue la sorcellerie incarnée. Un homme meurt-il d'une maladie mystérieuse, c'est Juju. Un léopard ou un lion tue-t-il sans qu'on parvienne à le tuer à son tour, c'est encore Juju. En un mot, Juju, c'est toute la vieille Afrique, avec ses légendes, ses terreurs ancestrales, ses monstres humains qui errent la nuit pour tuer; la vieille Afrique avec ses festins de chair humaine, ses terribles épidémies et ses famines...

Dire qu'Henri Vernes est un auteur de romans d'aventure est plus qu'une évidence pour ses millions de lecteurs de par le monde; c'est un fait, une lapalissade, presque un truisme. Par contre, ce qui l'est moins pour la plupart des commentateurs, c'est qu'il est aussi, du moins dans les quinze premières années des heurs et malheurs de son personnage, un romancier de la mer.

Préface - Henri Vernes, romancier de mer et de flibuste par George Cantala

Support indispensable au voyage en mer, la navigation occupe une part de choix dans toutes les aventures océanes de Bob Morane. La plupart d'entre elles débutent par une séance à bord d'un engin flottant, plus ou moins en état de naviguer et dans des états tout à fait variables, allant du coquet voilier à l'épave la plus déglinguée.

Et d'où sont tirés ces antibiotiques dont l'emploi ne va guère tarder à porter au-delà de soixante-quinze années la durée moyenne de la vie humaine dans les pays civilisés ? Tout simplement de ces moisissures qui, les unes détruisent, alors que les autres font vivre; de ces minuscules champignons qui se livrent entre eux une guerre acharnée dont l'homme profite. Champignons maléfiques, ennemis de l'humanité; champignons bénéfiques, nouveaux champions de la médecine moderne. Ainsi, en toutes choses, la prévoyante nature a-t-elle placé le remède à proximité du mal.

Dans ce domaine, il est une dernière facette des voyages en mer qui revient avec régularité dans la série : les naufrages. Bob Morane en a subi une quantité incroyable, au point que tout commandant de navire devrait avoir une photo du bouillant aventurier pour se prémunir de ses visites intempestives. Que ce soit dans les tempêtes (Le maître du silence, Guérilla à Tumbaga, ...) ou par temps calme (Trafic à Paloma), tout bateau sur lequel le héros pose le pied court un danger gravissime de finir sa carrière au fond de l'eau !