Je suis de longue date une lectrice enthousiaste de l'oeuvre d'
Ursula Vernon, mais j'avais mis de côté Nettle and Bone car le label d'horreur accolé au recit me tentait moins... et je me suis finalement décidé à donner sa chance à ce roman suite à son récent prix Hugo.
Bien m'en a pris, car j'ai retrouvé ce qui me plaisait tant dans les oeuvres précédentes de Vernon : sa manière d'écrire les personnages féminins de tout âge (et particulièrement les vieilles femmes un peu voir beaucoup sorcières), sa réinterprètation des motifs tirés du folklore ou des contes de fées, son approche toujours très terre à terre, pleine d'un courage humble et pragmatique, loin des clichés de l'épique ou des récits de fantasy.
Il ne s'agit ici pas moins que l'aventure de la princesse Marra, résolue pour sauver sa soeur à abattre un mauvais prince protégé par la magie de sa marraine sorcière... mais cette description, bien que parfaitement exacte ne reflète en rien l'état d'esprit du récit, les préoccupations de Marra ou la richesse des personnages... ni les détours pris au cours de ce qui va se révéler comme un parcours initiatique parsemé d'embûches mais d'adjuvants aussi improbables qu'un chien d'os, ou d'une sorcière accompagnée d'une poule possédée par un démon.
Nettle and bones est au final un récit très réussi, dense, malgré sa taille relativement courte, qui joue sur le fil entre l'attendu et l'original, que j'ai pris un grand plaisir à lire... Et j'ai finalement trouvé l'aspect horrifique somme toute peu présent au delà de quelques scènes et dans tous les cas bien moins angoissant que la situation de la soeur de Marra et tout le rapport à la maternité qui en découle.