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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Dans l'Arizona des années 70, une jeune fille rêve de quitter sa communauté mormone et de vivre la vie d'une adolescente américaine.
Mais elle est mariée comme seconde épouse à un homme plus âgé et doit préparer sa fuite secrètement.

Pour cela, Loretta n'hésite pas à utiliser les hommes qu'elle rencontre. Mais l'auteur hésite à franchir le pas qui fait de Loretta un personnage farouchement épris d'indépendance et, du fait de sa situation , fondamentalement manipulateur. C'est pourtant bien ce qui se dessine lorsque l'on comprend les jeux de séduction qu'elle met en place, et les différents partenaires qui vont se succéder.
A mon sens, il ne s'agit nullement d'histoire d'amour, en tous cas de sa part. Elle veut seulement fuir cette communauté fondamentaliste et étouffante qui veut faire d'elle une servante et une mère.

Le livre aurait gagné à assumer ce désir d'émancipation qui aurait transformé Loretta de piètre victime en héroïne féministe.
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La Communauté Mormone, vous connaissez ? Oui, si vous avez déjà vu le magnifique film de Peter Weir, "Witness". Mais on est, dans ce premier roman de Shawn Vestal, très loin de l'image un peu édulcorée qui y était délivrée.

En effet, l'intérêt du roman réside avant tout dans la description d'un choc de culture vécu à travers le regard de son héroïne, Loretta. Jeune fille élevée au sein d'une famille mormone, Loretta s'avère avoir les mêmes prétentions que toute adolescente de 15 ans au coeur des Seventies. Elle veut sa liberté, son droit à flirter… enfin, vivre tout simplement. Elle y parvient par d'adroits détours jusqu'au jour où son père découvre ses sorties nocturnes et décide alors de la marier à Dean Harder, membre éminent de leur communauté et surtout fondamentaliste endurci. Elle découvre alors le fondamentalisme religieux et toute son hypocrisie.

Shawn Vestal dépeint, en effet, les différentes facettes de ce courant religieux qui, vu de France, relève le plus souvent de la culture traditionnelle. le roman illustre la voie la plus classique et la plus répandue à travers les parents de Jason et la voie plus conservatrice avec Dean et sa première épouse, Ruth. C'est au milieu de ce conflit spirituel que doit alors évoluer Loretta qui, au fil des pages, éprise de liberté, va s'obstiner à ourdir les moyens de s'en extraire une bonne fois pour toute.

Des quêtes de liberté vouées à l'échec ?

Ce qui est intéressant dans cette intrigue, c'est de constater que nombre des protagonistes se retrouvent « emprisonnés » dans leur propre vie. Loretta, bien entendu. Mais aussi Jason, le jeune mormon qui, par amour, va proposer à la jeune fille de s'enfuir avec lui ou son copain, Boyd, privé de père et dont le métissage semble en faire un « déraciné » de la vie. Même constat pour Ruth, la première épouse de Dean, rigoriste et sévère car rebelle à toute autorité hors du clan. Dean, lui-même, ne semble accepter les contraintes de son mouvement que lorsque celles-ci ne limitent pas ses propres libertés.

Mais il est clair que seuls ceux qui le veulent vraiment parviennent à atteindre cette libération et c'est le cas de Loretta.

La seule chose qui importe au final, c'est que celle qui en avait le plus besoin puisse enfin prendre son destin en main, au volant d'une LeBaron vers sa nouvelle vie, sa véritable vie…
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Une étonnante plongée dans l'Amérique des années 70 et plus particulièrement dans la communauté mormone.
Je confesse au passage ne connaitre de cette religion que le cliché relatif à la polygamie.

L'auteur dépeint avec réalisme le quotidien de ces fondamentalistes mormons, une vie rurale régie par la rigueur morale, le labeur, le non-dit et la frugalité. Il ne force pas le trait et montre que de nombreux Mormons ont une pratique moins rigide de la religion.

Dans tous les cas, insatisfaction, questionnement et révolte se manifestent chez les plus jeunes de façon plus ou moins radicale.
Avec cette volonté d'émancipation de ses personnages issus d'une communauté religieuse particulière ou descendants de peuples autochtones, Shawn Vestal évoque un parallèle avec les nombreux mouvements contestataires de la jeunesse américaine des années 70 rejetant le puritanisme, le consumérisme , la ségrégation raciale et à la guerre du Vietnam.

Comme les jeunes mormons face à leur ainés arque-boutés sur leurs préceptes religieux anachroniques, les jeunes américains se heurtent à une société encore gangrenée par des relents de maccarthysme et la toute puissance de l'argent, où les droits civiques restent lettre morte dans de nombreux états et dont les minorités autochtones sont quasiment exclus.

Sur ces quelques points, écoutant le journal télévisé il me semble que les choses n'ont guère bougé depuis les années 70.
C'est sans doute aussi le constat que nous suggère ici Shawn Vestal.

A lire évidemment.

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Loretta vit dans une communauté de Mormons fondamentalistes. Loretta a soif de liberté : elle s'évade pendant les sermons auxquels elle ne croit pas ; elle fait le mur la nuit pour retrouver un petit ami ; elle sort de son corps lorsque son vieux mari polygame la rejoint la nuit... Loretta finit par prendre la route avec son cousin Jason, entamant un road movie riche en émotions...
Une très belle découverte, grâce au groupe #PicaboRiverBookClub
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Elle en a ras-le-bol, Loretta, de cette vie en Arizona, de ces mormons qui régentent sa vie, l'obligent à se marier avec un vieux (qui a déjà convolé en premières noces !). Elle voudrait juste du gloss qui brille et une voiture rose !
1975, l'Amérique peine à sortir de la guerre de la Vietnam, et Loretta rêve d'une autre vie, de fuir, peu importe avec qui, que ce soit Bradshaw, Jason ou son pote Boyd, ou encore Evel Knievel, ce cinglé qui a fabriqué sa fusée et manque de mourir à chaque fois qu'il la lance !
Son road-trip ne commence qu'aux deux-tiers du roman, quand Loretta elle-même semble y avoir renoncé, et, il manque singulièrement de rythme ! Les jeunes fuyards (Loretta, Jason et Boyd), pourchassés par Bradshaw et par Dean, échouent dans un motel où les tensions entre eux s'exacerbent. Une aventure qui tourne court, une fuite peu rocambolesque et la rencontre avec le fameux Knievel qui cristallise ce qui oppose les mormons au reste des américains (sexe, alcool, exubérance).
Alors que tout au long du roman, on se demande ce que vient faire ce "héros" de la culture US (c'est lui le "Daredevil" qui donne son nom au roman), on comprend mieux au fil des dernières pages comment il a pu être le lien entre les personnages et leur désir de fuite, ce qu'il a pu représenter de la modernité de l'Amérique (et de sa décadence aux yeux des mormons).
Un bon roman, aux personnages complexes, mais qui s'étire un peu en longueur ; une image de l'Amérique dans toutes ses contradictions, un portrait intelligent des minorités mormones mais aussi de l'adolescence et de ses espoirs, de ses ambiguïtés.
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Un road trip prometteur, auquel je n'ai pas accroché plus que ça.
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Je suis assez mitigée en ce qui concerne ce roman. Même si j'ai apprécié ma lecture et toutes les informations qu'apporte l'auteur au sujet des communautés mormons aux États-Unis dans les années soixante-dix, il m'a manqué quelque chose. Après avoir lu le résumé, sa mention d'une « aventure mémorable aux allures de road trip », je m'attendais à plus d'action. Que cette aventure commencerait dans les 100 premières pages, ou peu après. Mais ça n'a pas été le cas.

Néanmoins, j'ai trouvé le sujet des communautés mormons intéressant. En particulier parce que l'auteur s'appuie sur des faits réels en les modifiants quelque peu. Connaître les croyances, les coutumes ou encore le passé de ces deux familles mormons très différentes l'une de l'autre m'a plu.

Ce roman regorge de détails, d'informations, d'explications ou encore de descriptions très variées, allant des personnages aux lieux en passant par les us et coutumes des communautés mormons. Ce qui le rend assez dense même si la plume de l'auteur est plutôt fluide. Et même si c'est quelque chose que j'aime beaucoup pendant mes lectures, j'avoue m'être un peu perdu dans certaines explications. Personnellement, je pense que c'est le genre de roman à lire sans distraction alentour.

On rencontre différents personnages et on alterne entre eux au fil des chapitres. Ils sont très bien développés, on en apprend beaucoup à leur sujet, aussi bien présent que passé. Même si il est surtout question de Loretta, j'ai préféré Jason et son côté passionné qui est touchant.

À choisir, j'ai préféré la fin du roman où il y a davantage de mouvement. Ce qui rend le récit moins dense et atténue les longueurs. En revanche je n'ai pas accroché aux chapitres concernant le cascadeur Evel Knievel. J'ai eu du mal à comprendre ce qu'il venait faire dans l'histoire, n'étant à mon sens, pas vraiment nécessaire.

« Goodbye, Loretta » n'est pas forcément à mettre dans toutes les mains, mais il ravira les amateurs de romans de ce genre. Les amateurs d'histoire, des États-Unis pendant les années soixante-dix, ou encore des différentes communautés qui ont pu s'y établir à cette époque.
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Voilà un livre très intéressant pour nous public français, puisqu'il nous ouvre les yeux sur deux "thèmes" très américains peu connus en France : le thème de fond, les mormons et un "thème pointillé",le cascadeur Evel Knievel.

Commençons par les mormons. Hasard de mes lectures, je venais de finir "Un long silence" de Mikal Gilmore, qui explique très bien les fondations de cette religion et m'a permis de bien comprendre cette mouvance.
L'auteur propose ici deux personnages principaux, nous faisant découvrir des mormons modérés et d'autres beaucoup plus intégristes et c'est très intéressant dans l'écriture cette confrontation.

Loretta est issue de la mouvance dur des mormons. Elle est mariée à 16 ans à un homme qui a déjà une épouse. C'est elle que l'on va suivre tout le long du livre. Elle qui a cru a 15 ans pouvoir s'échapper de cette vie rigide et que ce mariage enferme. Son époux étant déjà marié à Ruth, une femme dure, il est intéressant de voir le regard que Loretta porte sur elle. Cette femme est ce qu'elle pourrait être si elle décide de ne pas s'échapper.

Jason lui, est issu d'une communauté mormone qui est plus facilement identifiable à ce que l'on connaît en France, beaucoup plus modérée. Il cherche également à échapper à un avenir qui lui semble tout tracé.

Vous l'avez compris les deux se rencontrent et les rêves d'échappatoires se rencontrent. J'ai beaucoup aimé la première partie de ce livre, où l'histoire de l'un et de l'autre est racontée à tour de rôle.
De très jolis personnages secondaires, avec Dean et Ruth, les époux de Loretta, Boyd, le meilleur ami indien de Jason, rendent l'histoire encore plus touchante.

Un personnage secondaire important, que l'on retrouve dans la première partie en pointillé et qui est beaucoup plus présent dans la partie roadtrip, c'est Evel Knievel, un cascadeur qui doit être connu aux USA mais dont je n'avais jamais entendu parler. Et c'est là beaucoup plus déconcertant.

La partie roadtrip m'a moins séduit dans ce livre. L'écriture reste belle mais plus abstraite et comparé à la première partie j'ai été moins embarquée.

Un grand merci aux éditions Albin Michel pour cette lecture, et merci au Picabo River Book Club.
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La vie de Loretta semble toute tracée, née dans une famille pauvre de Short Creek, bourgade de l'Arizona profond où les mormons imposent coutumes et règles de vie : comme d'autres avant elle, elle finira "soeur", c'est à dire énième épouse mariée de force avant sa majorité à un adulte mormon polygame.

Mais Loretta ne l'entend pas ainsi, découvrant très jeune que de simples escapades nocturnes depuis la fenêtre de sa chambre lui ouvrent les portes du monde et de la vraie vie avec Bradshaw. Ensemble, ils bâtissent des projets de fuite ; demain ; lorsqu'ils auront rassemblé un petit pécule.

Un demain qui n'arrive pas assez vite et Loretta est "confiée" à Dean dont elle devient après Ruth, la deuxième épouse. Et prend son mal en patience... gardant son rêve en tête. Car chassez le naturel, il revient au galop. Et si ce n'est avec Bradshaw, c'est avec Jason et Boyd que Loretta s'enfuira vivre son rêve, ou plutôt tenter de le vivre...

Goodbye Loretta se veut à la fois le portait d'une femme libre, un road trip désespéré dans l'ouest américain et une plongée détaillée autant qu'accablante dans la culture mormone.

Il m'aura toutefois manqué ce petit plus qui m'aurait permis de m'attacher davantage à Loretta qui ne dégage finalement pas autant d'empathie qu'on le penserait, qu'on a du mal à suivre dans ses orientations amoureuses, qui n'apparaît finalement ni si forte, ni si paumée pour vivre réellement tout ce qui lui arrive.

Mais comme pour tous les premiers romans, j'attendrai le suivant de Shawn Vestal pour un jugement plus définitif...

Merci enfin à Albin Michel - et à sa formidable collection Terres d'Amérique - ainsi qu'au Picabo River Book Club pour cette découverte.
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Loretta est éprise de liberté. Dès la première page, cette jeune fille de 15 ans s'extirpe de la maison de ses parents pour retrouver en cachette son petit ami, Bradshaw. A peine faisons-nous sa connaissance, elle cherche déjà à s'échapper. Nous sommes en 1974 en Arizona, dans une petite bourgade où vit une communauté de mormons. Les parents de Loretta en font partie et la jeune fille ne rêve que d'une chose : partir loin de Short Creek pour vivre la vie d'une jeune femme "normale", moderne.

"Loretta ne s'est jamais sentie à sa place ici. (...) Elle n'a pas envie de vivre dans une de ces familles étranges et tentaculaires, où les hommes sont entourés de constellations d'épouses et d'enfants. Elle s'imagine un avenir proche des publicités de magazines qu'elle entrevoit dans les boutiques, au salon de coiffure (...). Des vêtements modernes, des voitures rapides, du maquillage, des tours d'immeubles qui brillent dans la nuit, des cigarettes, des cocktails, et tout ce qui est interdit. Elle adore cette publicité pour du rouge à lèvres dans laquelle une belle fille en jean noir allongée sur le capot d'une Mustang rose sourit d'un air narquois à l'objectif. le nom du rouge à lèvres ressemble à un mot de passe : Tussy." (pages 20-21).

Son père apprend ses escapades nocturnes et convaincu que l'âme de sa fille est en "péril", il prend une décision radicale. A 15 ans, Loretta est donnée en mariage à Dean, la quarantaine, déjà marié et père de sept enfants... Loretta, séparée de ses parents, devient "épouse-soeur", sa deuxième épouse. Son avenir est désormais réduit à une vie terne, consacrée aux prières, aux corvées ménagères et à enfanter. Au coeur de cette communauté mormone polygame fondamentaliste, les femmes n'ont pas leur mot à dire. Ce mariage forcé avec un homme proche de la cinquantaine et ses conséquences sont terrifiants pour la jeune fille.

"Dean avait rougi, ses énormes oreilles étaient devenues écarlates, et, même si Loretta le connaissait à peine, même si elle n'avait que quinze ans, elle avait vu dans ses petits yeux de lapin que ce n'était pas le royaume céleste qu'il avait à l'esprit." (page 38)

Dean décide de séjourner chez son frère accompagné de Ruth - sa première épouse -, de ses enfants et de Loretta, suite au décès de son père. Son frère, sa femme et son fils Jason sont tous issus d'une communauté mormone ordinaire, c'est-à-dire monogame et somme toute assez tolérante envers la culture non-mormone. Même si Dean leur présente Loretta comme la nièce de Ruth, il ne trompe personne. "Ils ont l'air complètement terrifiés".

Jason est fan de Led Zeppelin, du Seigneur des Anneaux et vénère Evel Knievel, célèbre motard cascadeur (qui a réellement existé). le jeune homme se lasse de ce mode de vie strict et rêve lui aussi d'une vie meilleure, ailleurs.

"Ces derniers temps, à chaque amen, Jason ressent un point vide - les questions, les doutes et l'ennui qui l'assaillent depuis des mois le détachent de l'Eglise. Trois heures d'office le dimanche, soirée familiale le lundi, groupe de jeunesse le mercredi, cinq millions de prières par jour. (...) il voulait être différent, et il voulait que les autres sachent qu'il était différent et lorsqu'il avait fini par le reconnaître il était déjà différent." (page 67)

Lorsque Loretta rencontre Jason, elle reprend espoir. Pour elle, Jason est sa porte de sortie vers un avenir qu'elle voit à travers les magazines féminins. Pour le jeune homme, "Loretta doit être sauvée, de Dean et tout ce bazar, et il a le sentiment que cette mission lui incombe." Il ne faut pas oublier Boyd, ami de Jason et Indien, qui fera lui aussi partie du voyage. Un événement va précipiter les protagonistes à fuir cette communauté dans laquelle ils ne trouvent pas leur place. S'en suit un road-trip mémorable vers la liberté, mais aussi vers les désillusions de la vie telle qu'elle est réellement...

Shawn Vestal, à travers quelques monologues fictifs d'Evel Knievel, nous donne une critique acerbe des Etats-Unis à propos du rêve américain, de l'argent, du pouvoir et du monde du spectacle.

L'auteur nous transmet également de précieuses informations sur la communauté des mormons, qu'elle soit fondamentaliste, polygame ou monogame. Il nous rappelle le raid de Short Creek du 26 juillet 1953, dans lequel les fédéraux ont arrêté massivement des Mormons polygames. Il nous permet aussi de nous donner une idée précise des différences qui apparaissent entre ces deux communautés :

"Dean appelle Ruth "Mère" d'une voix sévère, ils s'habillent comme des pionniers et un air de privation délibérée flotte autour d'eux. Ils ne disent pas grand-chose, laissant volontiers la parole à Dean, ne regardent pas la télé, ne vont ni au cinéma ni aux soirées dansantes et mangent des choses bizarres." (page 126)

Mais Loretta, qui a été plongée dans ce monde si fermé depuis l'enfance, saura-t-elle se libérer complètement des principes qu'elle a appris ? Dès le début du road-trip, le récit change de structure et prend la forme d'un roman choral. Ainsi, le lecteur a accès aux impressions, aux sentiments de chaque personnage face à cette échappée, à cette quête de la liberté. Loretta atteindra-t-elle son objectif ? Devra-t-elle compter sur Jason pour être libre ? En tout cas, ce personnage doté d'un grand caractère et d'une ténacité sans faille ne laissera aucun lecteur indifférent.

"Elle s'interroge sur les démons et les hommes, se demande pourquoi elle croit aux démons, à des êtres au-delà du monde des hommes. Elle ne comprend pas pourquoi elle croit à leur existence, alors qu'elle a laissé derrière elle l'essentiel de son ancienne vie." (page 256)

En bref, Goodbye, Loretta est un très bon premier roman qui nous apprend énormément sur la communauté des Mormons, qu'elle soit fondamentaliste, monogame ou polygame, au sein de l'Amérique profonde des années 70. Ce roman est riche, avec un personnage féminin doté d'un fort caractère, une légende américaine égratignant son propre pays, des personnages épris de liberté et d'autres enfermés dans un milieu totalitaire et austère. Peut-on réellement s'extirper d'un milieu qui nous écoeure et dans lequel nous avons grandi ? Comment être libre ? Comment tourner le dos à son passé et avancer vers un avenir inconnu ? En tous cas, je suis certaine que Loretta et Jason resteront dans votre mémoire pendant un petit moment.
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