Le convoi s'immobilisa...Sur le quai, aussitôt, ce fut le flot, la foule de tous ces hommes noirs, bousculés, cahotés, ahanant sous le poids des valises, piquée parfois d'une tache kaki (prisonnier libéré), car il y avait, de Compiègne, d'autres hommes qui regagnaient Paris, qui bientôt reprendraient l'uniforme de tous les jours, l'autre, celui sous lequel on meurt aussi.
C'est une petite qu'est bien, rangée et sérieuse. On s'est tout juste mariés avant c'te bon Dieu d'guerre. Les parents vouaient pas. Pourtant j'gagnais bien ma vie.; mécanicien que j'étais : un bon métier. Seulement eux, ils voyaient plus haut pour elle. Heureusement, fit-il avec un petit rire, heureusement qu'elle elle voyait que moi.
C'est alors que nous l'avons reconnu, ce silence. C'était bien un silence de guerre, plein de cette sorte de roulement lointain, de sourde vibration, un silence animé par l'intérieur, non pas immobile, pesant, mais vibrant de la mort en marche.
Nous n'avons eu droit qu'à une couverture. Bien avant minuit nous commencions à nous gratter. Nous avions fait cinq semaines de campagne sans ramasser de parasites, mais les prisons sont les prisons et doivent avoir leurs poux si elles veulent faire sérieux.
18 mai 1976
Paul Vialar présente et joue avec ses chiens, Quick et Ismaël, Cocker Spaniel. Il parle également d'Isidore le Cocker qu'il a offert au Shah d'Iran. Il parle de l'importance des chiens dans la vie des hommes qui apportent énormément d'amour. Le Cocker Quick caliné par le petit fils Edmond. Images d'archive INA
Institut National de l'Audiovisuel