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EAN : 9782315004997
432 pages
Max Milo (28/05/2014)
4.25/5   4 notes
Résumé :
Christian n’est pas un esclave comme les autres. Parce qu’il a dans sa jeunesse sauvé la vie de son jeune maître anglais, John Fenwick, il a bénéficié depuis d’un statut privilégié : il ne travaille pas dans les champs, il est bien nourri, bien vêtu, et dort dans une chambre. Un traitement de faveur qui tranche singulièrement avec le quotidien des esclaves dans les plantations de canne à sucre de Jamaïque, en ce début de XVIIIème siècle.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
En 1700, la Jamaïque est l'une des plaques tournantes de la traite des noirs. Cette colonie anglaise produit et exporte du sucre en abondance grâce au travail des esclaves.
Le Fenwick de cette intrigue est le propriétaire falot d'une plantation sucrière héritée de son père. Il est secondé par Stanton, un contremaître zélé et cruel. Et servi par un domestique noir élevé à ses côtés et ayant donc bénéficié de l'instruction du petit maître blanc.
Un ouragan, la récolte ruinée, trop de bouches à nourrir, réduction de personnel - radicale.
En même temps, mais autre lieux, autres moeurs : une communauté de marrons dans la montagne.

Il m'a fallu quinze jours pour gravir ces montagnes bleues. La distance était courte et la pente n'était pas raide, pourtant, mais le parcours s'est avéré trop simpliste pour que je le suive avec plaisir.
Méfiance éveillée dès la couverture en découvrant l'identité du rédacteur de la préface. Ce genre de coup marketing passe ou casse, séduit ou rebute.
Impression, dès les premières lignes, d'avoir déjà lu cet ouvrage. Et si ce n'était lui, c'était donc son frère mouton. Les noms des personnages, les situations tellement convenues. Tout est prévisible, la trame semble calquée sur d'autres, notamment certaines (bien meilleures) de Ken Follett. le contexte socio-historique est plutôt original, mais les aventures décrites pourraient se passer n'importe où, n'importe quand, avec le même type de protagonistes.
Je ne saurais juger de la vraisemblance historique de l'intrigue, mais son héros mièvre ne m'a pas convaincue une seconde, ni par sa grandeur d'âme, ni par ses méthodes et exploits inspirés de la littérature antique.

L'auteur est metteur en scène, producteur de cinéma et scénariste. Ceci peut expliquer que le roman soit à ce point formaté, il est fort probablement destiné à être adapté en film. Je ne doute pas de son succès sur les écrans.

Cette maison d'édition, Max Milo, a publié 'Un père en colère' et 'Encore un jour sans massacre', romans percutants qui méritaient ce slogan de la maison 'Provoquer à juste titre'. Je ne m'attendais donc pas ici à un tel déploiement de démagogie, de propos bien-pensants et de guimauve.
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Jamaïque, 1700. John Fenwick a hérité depuis peu de la plantation de son père et est plus intéressé par les livres que par le fonctionnement de la propriété. Il laisse donc son contremaitre, Stanton, libre de gérer les esclaves noirs qui travaillent dans les champs de cannes à sucre et ce dernier est un homme cruel et implacable, capable de fouetter à mort tout esclave ayant tenté de s'évader. Christian, lui, est un esclave à part : travaillant directement sous les ordres de Fenwick dans la grande maison, sa vie est relativement clémente et il a même appris à lire et à écrire en même temps que son maitre dont il a été proche dans sa jeunesse. Mais quand un ouragan frappe durement la plantation, Stanton propose un plan inhumain pour limiter les pertes financières en se débarrassant des esclaves inutiles. Christian est malheureusement présent lors de l'explication du plan et Fenwick l'aide à s'échapper car Stanton ne veut laisser aucun témoin. Christian doit donc retrouver les villages de nègres marrons installés dans les montagnes bleues mais sa vie protégée ne l'a guère préparé à la vie difficile de fuyard …
Cette période historique m'intéresse beaucoup et si j'avais déjà lu un certain nombre de romans sur le sujet de l'esclavage, je connaissais peu d'histoires sur les villages d'esclaves marrons et sur leur organisation. J4ai donc trouvé le sujet original et passionnant car l'auteur a créé des personnages intéressants, fouillés, représentatifs des différentes strates de la société de l'époque dans les iles. Ecrit dans un style fluide et très agréable à lire, on est plongé dans les communautés d'esclaves marrons qui essaient de survivre dans les montagnes après avoir connu la vie difficile dans les plantations où beaucoup les traitent comme des animaux. La différence dans le comportement des planteurs et de leurs contremaitre est bien décrite : certains se sentent vraiment supérieurs et pensent qu'il est impossible pour un esclave noir de s'élever au-dessus de sa condition mais d'autres pensent autrement, laissant filtrer l'espoir de voir un jour évoluer les mentalités. Christian est un être hors normes, n'appartenant pas vraiment à la communauté des esclaves, ne connaissant rien à l'histoire de son peuple mais ne faisant pas partie de la société blanche qui ne peut imaginer qu'un esclave puisse savoir lire. J'ai aimé voir Christian mettre en oeuvre ses connaissances acquises lors de ses lectures, le voir se confronter aux difficultés techniques de la vie réelle, essayant de convaincre en expliquant. Même parmi les siens, il n'est pas toujours bien accueilli et on voit que ce n'est pas facile quand on est différent de la majorité. Les méchants sont peut-être un peu cliché mais je les ai trouvé bien détestables ! La fin m'a beaucoup touchée et je l'aurais probablement préférée différente mais elle est sûrement plus marquante ainsi. Voici donc un roman qui se lit vraiment facilement, comme un roman d'aventures et de dépassement de soi mais qui permet aussi d'apprendre beaucoup de choses sur cette époque très bien décrite, en appréciant des personnages humains et attachants, luttant pour retrouver leur dignité, permettant à l'ensemble d'être un bel hymne à la liberté.
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On a tous lu ou vu des livres ou des films sur l'esclavage : La case de l'oncle Tom, Racines, pour les plus anciens, Django Unchained ou 12 years a slave pour les plus récents. Ce roman est nourri de tout cela évidemment, il n'évite pas les bons sentiments, la romance, quelques grosses ficelles, mais une fois commencé on ne s'arrête plus, les 430 pages passent rapidement avec l'envie de connaître le dénouement, le souhait que Christian et les siens s'en sortent comme dans un film hollywoodien, qu'il se marie avec Mo et qu'ils aient beaucoup d'enfants et qu'enfin, les esclaves soient reconnus en tant qu'individus par les blancs qui dirigent la Jamaïque ! Evidemment, tout ne se passera pas comme cela et c'est tant mieux. D'abord parce que l'auteur se base sur des faits historiques et qu'il ne peut les tordre pour qu'ils collent à son histoire et ensuite, parce que même si en lisant on souhaite une fin heureuse, si elle advenait -dans les termes que je donnais plus haut- on crierait au scandale de la mièvrerie et de la bluette !
Cette introduction finie, je vais être direct, j'ai beaucoup aimé ce roman, mais vous l'aviez déjà compris. Un roman d'aventures, "une épopée magistrale sur un fond historique méconnu" (4ème de couverture). Tous les ingrédients sont là, bien mélangés, habilement dosés qui donnent un livre bien qu'épais, très digeste, on en redemande même, pas question de régime. L'amour, l'amitié, la trahison, les rivalités, la jalousie, la soif de connaissance, la peur de l'autre, l'abominable supériorité des blancs, l'abominable vie des esclaves, la mort, ... P. Vidal évite un manichéisme un peu facile, il ne fait pas de tous ses personnages blancs des "méchants" et des tous ses personnages noirs des "gentils", tous ont une part sombre et une plus avouable. Bien sûr, on est quand même plus dans l'empathie pour Christian et les siens que pour les planteurs et les contremaîtres qui prennent du plaisir à fouetter les esclaves, le contraire aurait été insupportable.
Son histoire est située en Jamaïque et historiquement avérée, un clin d'oeil est finement amené en toute fin de volume à Nanny, l'une des héroïnes de la lutte contre l'esclavagisme dans ce pays (en cliquant ici, vous avez l'histoire de cette femme). Les esclaves qui parvenaient à s'enfuir des plantations de canne à sucre se réfugiaient dans les montagnes bleues et créaient des communautés dont certaines ont ensuite réussi à libérer d'autres esclaves.

Alerte et maîtrisé de bout en bout, ce roman se savoure avec plaisir et me permet de renouer avec les romans d'aventures de mon enfance et de mon adolescence. Vraiment, j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire et je vais le conseiller aux enfants et adultes de la maisonnée voire plus largement.
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
[communauté de marrons]
- Ça a toujours été comme ça ? Je veux dire, dès le début, Mbika a été le chef ? Dès le début, il s'est comporté comme...
- Un Blanc ? Oui. Mbika se conduit avec les membres de son village comme les maîtres se comportaient avec lui. Il ne connaît que la force. Pour lui, le pouvoir appartient au plus fort qui commande, et de l'autre côté de la barrière il y a les faibles, qui doivent obéir. C'est la nature humaine, depuis l'aube des temps... Ici comme ailleurs, aujourd'hui comme hier.
(p. 118-119)
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