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sur 3283 notes
Dans « Les gratitudes » Delphine de Vigan dépeint la vieillesse et la maladie sans pour autant alourdir l'atmosphère et sans excès de pathos. Ce roman plein d'humanisme raconte l'histoire d'une vieille femme atteinte d'aphasie (qui perd peu à peu l'usage de la parole) et qui vit ses dernières années dans un EHPAD. Elle est entourée de Marie, une jeune femme dont elle est très proche depuis de longues années, et qu'elle considère un peu comme sa fille et de Jérôme, jeune orthophoniste chargé de la suivre dans la maison de retraite.

La vieille dame, Michka, ne voudrait pas quitter le monde avant d'avoir la possibilité de retrouver un couple qui l'a recueillie et sauvée pendant la guerre, alors qu'elle était encore une petite fille, afin de lui témoigner sa reconnaissance. Son espoir est que Marie ou Jérome lui permette de dire « Merci » afin de partir sereinement…

Le récit, bien construit, est essentiellement constitué de dialogues et chaque personnage, par petites touches, prend la parole d'un chapitre à l'autre. Ces personnages sont simples, gentils et dévoués, et ont de beaux sentiments, tout comme l'auteur.

« C'est avec des beaux sentiments qu'on fait de la mauvaise littérature » a écrit André Gide dans une correspondance avec François Mauriac. C'est bien sur excessif ici, car même s'il ne s'agit pas de « grande » littérature, c'est bien écrit, parfois émouvant, dans un style sobre, simple et efficace.
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« Vieillir, c'est apprendre à perdre.
Perdre la mémoire, perdre ses repères, perdre ses mots. Perdre l'équilibre, la vue, la notion du temps, perdre le sommeil, perdre l'ouïe, perdre la boule.
Perdre ce qui vous a été donné, ce que vous avez gagné, ce que vous avez mérité, ce pour quoi vous vous êtes battu, ce que vous pensiez tenir à jamais.
Se réajuster.
Se réorganiser.
Faire sans.
Passer outre.
N'avoir plus rien à perdre. »

C'est avec une émotion intense que j'ai lu « Les gratitudes ».
La vieillesse et son naufrage y est contée, mais aussi, malgré tout, le désir de gratitude.
Dire merci à ceux qui nous ont fait du bien, dire merci à ceux qui ont été là, dire merci avant qu'il ne soit trop tard.

La dame dont on parle dans ce roman perd peu à peu la parole, le sens des mots, mais elle est toujours lucide, et voudrait remercier un couple qu'elle n'a plus vu depuis qu'elle était enfant.
Marie, la jeune voisine qu'elle a prise sous son aile depuis son enfance, et Jérôme, l'orthophoniste de la maison de retraite, l'y aident. Ils sont là.
J'ai accompagné cette vieille dame sur la pente fatale, et j'ai pleuré.
Ce livre est bouleversant, il remet chaque lecteur à sa place, il lui fait opérer un retour sur sa propre vie.
J'ai pleuré car j'ai pensé à mes parents, à maman qui nous a quittés il n'y a pas si longtemps, à papa qui reste seul et que je ne veux pas perdre.
Et pourtant…

« Parfois il faut assumer le vide laissé par la perte.
Renoncer à faire diversion. Accepter qu'il n'y a plus rien à dire.
Lui prendre la main. »
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Un Delphine de Vigan comme je les aime: pas du dernier bateau , sans parfum de scandale, sans esbrouffe et même un peu en demi teinte.

Mais sensible, profond, grave.

Il y est question de vieillesse, de mots qui se dérobent et se perdent, d'autres qui se créent, parfois cocasses, entre souvenir et invention, qui tentent de faire pièce au silence et de dire, contre l'oubli, ce qu'on a à dire, malgré l'effacement de la mémoire, la trahison du langage, quitte à dévoiler l' effroi et maltraiter le dictionnaire..

Il y est question de lien. Celui entre une femme jeune qui va donner la vie et une femme âgée qui va bientôt la perdre. Celui entre un orthophoniste plein d'empathie et de souffrance tue et de sa patiente que les mots fuient mais qui entend les silences douloureux de son thérapeute.

C'est la fin de Michka. C'est la fin de ses mots. C'est drôle et c'est triste. C'est cruel et c'est tendre.

Un beau livre simple et fort qui m'a vraiment touchée.
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Ah ça c'est sûr, c'est un roman qui va faire pleurer dans les chaumières !!
Je vous écris "à chaud "ma critique par tristesse et par colère.
Qu'en ai-je retenu après ma lecture? : une immense déception malgré tout le battage fait autour de ce livre: j'ai trouvé cette histoire d'une mièvrerie, on se serait presque cru au pays des bisounours : est -ce comme cela que Delphine de Vigan perçoit les EPHAD? Je pense qu'elle est bien loin de la réalité !!
Quant au style très très simple à la limite creux sans consistance,manquant d'ambition ,j'ai l'impression qu'elle a bâclé son livre,c'est dommage ,la perte d'autonomie et l l'aphasie chez les personnes âgées ( comme c'est le cas ici ) auraient pu donner une histoire plus prenante et "accrochante
Je n'ai ressenti aucune empathie pour les 3 personnages de ce roman .J'avais aimé de cette auteure "no et moi" lu il y a quelques années déjà et j'avais aimé son style mais là: déception totale! le positif 'est que le roman se lit très très vite 173 pages .!!A présent c'est juste mon ressenti ,à chacun de trouver dans cette lecture ce qu'il recherche,les critiques sont faites pour cela.⭐
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Michka, une vieille dame de 88 ans, qui, atteinte d'aphasie, a de plus en plus de mal à se rappeler les mots les plus simples du quotidien, entre dans un Ehpad. Son histoire est alternativement racontée par Marie, une jeune femme dont elle est très proche et par Jérôme, son orthophoniste. ● Le quotidien dans un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes n'est pas rose (mes deux parents et ma grand-mère y sont malheureusement passés…) et pourtant le livre de Delphine de Vigan, s'il est plein d'émotions, n'est pas triste. On sourit souvent, même aux mots que Michka utilise les uns à la place des autres. J'ai vu que certaines critiques reprochaient à l'auteure un abus de bons sentiments, mais je ne pense pas du tout que le livre soit gnangnan. Au contraire, la vie dans un Ehpad est très bien observée et les remarques sur les personnes âgées et sur la vieillesse souvent très pertinentes ; tout sonne juste. Si le style est simple, il est aussi beau et très agréable à lire. Ce livre a de vraies qualités littéraires que je ne comprends pas qu'on lui dénie. J'ai connu Delphine de Vigan par son livre Les Loyautés, et je n'ai pas été déçu par ma deuxième expérience, qui ne sera pas la dernière !
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Après « Les Loyautés », Delphine de Vigan poursuit son exploration romanesque consacrée aux rapports humains et les lois qui les régissent. Son dernier roman, « Les gratitudes », s'intéresse à cette forme de reconnaissance ou de dette qui nous lie les uns aux autres, aux blessures de l'enfance, aux souvenirs, aux mots et aux non-dits, aux secrets de famille, à la propension du langage à dire la réalité du monde et la complexité des sentiments. Autour du personnage principal, Michka, qui est en train de perdre peu à peu l'usage de la parole, se retrouvent Marie, une jeune femme très proche et Jérôme, l'orthophoniste chargé de la suivre.
Ces sujets d'une grande gravité sont abordés avec une simplicité touchante, la plume de Delphine de Vigan est toujours aussi subtile et pudique. Cette histoire est une confidence à coeur ouvert, brûlante de vérités bonnes à dire à l'heure de la crise des EHPAD.
J'ai lu un texte sur la puissance des regrets et des non-dits, mais également sur le temps qui passe et que l'on peut difficilement contrôler, apportant son lot de difficultés. Un livre puissant que je referme avec une profonde émotion.
Merci à NetGalley et aux Editions J.C.Lattes.
#LesGratitudes #NetGalleyFrance

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Michka a un début d'aphasie. Elle perd les mots, elle n'utilise pas toujours les bons, cela crée, des quiproquos, parfois, amusants, parfois émouvants, mais surtout une souffrance pour elle. Pourtant, il y a tout dans les mots ou dans les non-dits de la vieille dame. Ce que l'on lit, entre les lignes, provoque une émotion gigantesque.


Lorsqu'elle est en EHPAD, elle reçoit les visites de l'adorable Marie, qu'elle considère comme sa fille de coeur, et de Jérôme, l'orthophoniste chargé de ralentir les effets la maladie. Cet homme fait plus qu'aider Michka à ne pas perdre, il lui offre énormément. Il lui fait même un véritable cadeau de vie. L'empathie et l'humanité de ce spécialiste sont bouleversantes. Les échanges avec Jérôme rappellent l'importance du langage, mais aussi « l'empreinte » que l'enfance laisse en chacun de nous.


Les gratitudes donne envie de chérir les anciens et rappelle que, certaines fois, il est trop tard pour dire les choses. Avez-vous dit merci, aujourd'hui ? Avec le coeur ? Pas un merci de politesse, un vrai.


Ce roman est empli de délicatesse, c'est une caresse douce mais explosive de tendresse. Je l'ai lu en une soirée, je ne pouvais pas le lâcher. Quand je l'ai terminé, je ne savais pas si j'avais le coeur au bord des lèvres ou les lèvres au bord du coeur, tant j'étais émue.


En lisant Les gratitudes, j'ai beaucoup pensé à ma mamie que j'adorais et qui m'avait fait le cadeau, la veille de partir, d'entendre mon « merci » d'avoir fait la femme que je suis.


Avec un tel niveau d'émotions ressenties, je ne peux pas parler juste de coup de coeur, c'est au-delà. « Merdi », Madame de Vigan, pour cette merveille.


Les gratitudes sort le 6 mars 2019.

Lien : http://www.valmyvoyoulit.com
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Il fut une époque, où la dame du dessus pleine d'énergie, a recueilli sa petite voisine. Une profonde amitié les lie pour toujours. Seulement le corps et la tête vieillissent. Voici venu le temps d'aller en Ehpad. Un roman bouleversant parce qu'il nous rappelle des êtres que l'on a connu avec des regrets de ne pas avoir dit les mots, les remercier de ce qu'ils ont fait de nous. Parfois, il est trop tard. Histoire qui nous envoie vers notre probable devenir où, par exemple, on ne pourra plus lire.

(Critique postée pour remercier Bookycooky et rabanne de cette lecture piochée dans leurs listes.)
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Delphine de Vigan et moi, on n'est pas parties du bon pied🙈
J'ai lu «Rien ne s'oppose à la nuit» que je n'ai, mais alors, pas du tout aimé.
Je sais combien tout le monde dit du bien de ses romans, aussi quand on m'a offert «Les gratitudes», je me suis dit que c'était le moment de la relire et de me refaire une opinion.
Je l'ai également entendue sur France Inter et le thème et le titre m'ont vraiment donné envie...
🌹 «Vieillir, c'est apprendre à perdre » mais quand on perd le langage, que reste-t-il...
Nous suivons cette petite vieille extraordinaire qu'est Michka (c'est elle qui veut qu'on l'appelle vieille, on dit bien « jeune »). Michka elle veut juste qu'on lui fiche la paix, elle préférerait rester chez elle, oui mais voilà que ce n'est plus possible, son corps l'a trahit, les mots se sont fait la malle, pffffuit envolés, alors elle se retrouve dans ce lieu «terminus» à l'appellation barbare: «Ehpad». Et comme les mots aiment s'envoler la nuit, elle en perd le sommeil, à la place elle cauchemarde de maux avec ironiquement tous les mots. Heureusement qu'il y a Marie, qui est comme sa fille et qui vient la voir. Michka tout ce qu'elle veut c'est rester libre, d'ouvrir grand une fenêtre si elle veut, de boire une rasade de Whisky et de partir quand elle veut, même si les autres veulent pas, parce que sinon ça rime à quoi tout ça hein, à quoi bon ?
Faudrait vraiment pas vieillir...
▪️Faudrait surtout que ce livre ne se finisse jamais...
Je suis encore émue en tournant les dernières pages, alors Delphine, toute ma gratitude et un grand «Merdi» de nous avoir offert Michka, extraordinaire Michka...❤️🙏
Si vous ne l'avez pas lu, courez faire connaissance de cette incroyable femme et courez prendre dans vos bras vos vieux et d'écouter (comme dirait Brel) ce que leurs vieilles mains racontent, car il faut les mériter et vite...
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J'aime l'écriture de Delphine de Vigan qui, avec une économie de mots, parvient toujours à me rendre ses personnages vivants et sympathiques. Ici la vie en EHPAD est relatée avec beaucoup de bienveillance ; j'ai apprécié cette mansuétude qui ne reflète peut-être pas la réalité mais qui donne terriblement envie d'y croire ! Michka est racontée également avec beaucoup de bonté et d'amour par Marie et Jérôme. Une belle histoire, dans la continuité des loyautés !
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