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3,63

sur 260 notes
Trois ans de la vie de Cédric Villani (le mathématicien pas l'homme politique) alors qu'il devient directeur de l'IHP et avance vers la médaille Fields.
Au niveau où se situent les raisonnements et les équations qui parsèment ce livre, il est inutile d'être fort en math pour le lire ... enfin, ce ne sera pas suffisant (ou alors vous êtes un expert). Un peu désorienté au début j'ai régulièrement fait l'impasse sur des échanges de mails dont je ne comprenais pas tous les mots ... et pourtant j'ai trouvé cette autobiographie passionnante. On y découvre de nombreuses choses. D'abord on abandonne l'image du chercheur seul dans un bureau au milieu de ses équations et on découvre que les progrès seraient sans doute difficiles sans le contact avec les autres chercheurs sans cette envie de chacun et cette émulation entre tous. Ensuite on voit que les mathématiques sont souvent très liées à des concepts physiques et que la frontière entre les deux disciplines est plus floue qu'on le croit. Enfin, les découvertes dans un milieu aussi normé ne viennent pas seulement de la capacité à aligner des équations mais surtout d'une imagination débordante et de sa capacité à sortir du cadre. Il est sûrement difficile de vivre avec de tels chercheurs, la tête toujours dans leurs calculs mais les mathématiques semblent être un sacerdoce. Un livre à ne pas lire linéairement comme un roman mais qui est très intéressant surtout si vous vous intéressez un peu aux sciences à défaut d'être un spécialiste.
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Cédric Villani avait tout réussi dans le domaine scientifique, gagnant le grand, grand respect de la communauté mathématique, parole d' "insider", et puis patatras, il a fallu qu'il aille nager dans le marigot de la politique, bloub bloub, Monsieur Villani, vous êtes tellement plus important en tant que scientifique et source d'inspiration pour les pédagogues de tous poils.

Votre ouvrage "Théorème vivant" m'a fasciné, j'ai adoré me retrouver immergé dans votre vie quotidienne de chercheur en maths, métier de plusieurs de mes meilleurs amis, ce qui m'a permis de confronter et de confirmer vos propres impressions, sensations, façons de fonctionner...

Et surtout, on est au coeur de cette grande découverte, qui vous a valu la médaille Fields, équivalent mathématique du prix Nobel, du Ballon d'Or ^^.

Très très sympathique comme lecture :)
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Voici une lecture que j'ai failli abandonner après une quarantaine de pages, ne voyant pas vraiment où menait le récit, mais aussi par son étrange style narratif et des formules mathematiques qui viennent par-ci par-là interrompre le flux de la rédaction.

Mais voilà, ayant été moi-même un chercheur, la curiosité de la démarche scientifique du mathématicien m'intriguait au plus haut point, alors j'ai persisté, et finalement, quelque chose s'est produit en moi: sans m'en rendre compte, le récit m'absorbait, plus j'avancais et plus mon coeur battait à l'unisson de la démonstration du chercheur. Je me suis même surpris à sauter de mon fauteuil, lorsque le chercheur recevait de bonnes nouvelles, ou une distinction, comme si c'était moi qui venait de remporter une victoire, absurde non ! Et pourtant, dans quelle aventure fantastique Cédric nous embarque avec émotion, au jour le jour, dans l'intimité de sa correspondance scientifique, ces déceptions et ses grands coups. On voyage avec Cédric dans les colloques de mathématiciens du monde entier, on y apprend même que dans les avions, les filles sont plus mignonnes en classe économique, c'est un mathématicien de génie qui le dit, ce n'est pas moi! Cédric est passionné de musique et de Catherine Ribeiro en particulier, merci pour la découverte. On traverse l'épopée de l'histoire récente des plus grands mathématiciens du monde. C'est admirable et rassurant de voir ces esprits de génie à force de travail et de passion changer notre monde, je peux pas m'empêcher de dire que nous avons de la chance d'avoir Cédric ainsi partager son aventure. Très émouvant.
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Talent et originalité sont deux aspects de la personnalité de l'auteur que son livre rend manifestes. le défi de raconter sa laborieuse découverte (en équipe) d'un important théorème, tout en évitant d'être ennuyeux, est brillament relevé. Sa façon de faire alterner ses pensées et sensations personnelles, dans de multiples et intéressantes circonstances, avec les inévitables considérations mathématiques que requiert son sujet est, à mon avis, une grande réussite. Sur ces dernières, notamment dans des copies de courriels, la substance est naturellement incompréhensible par un profane, mais j'en ai apprécié la lecture pour leur esthétique, quasi-musicale. Villani parvient à faire comprendre au lecteur ses doutes et ses moments de bonheurs de chercheur professionnel.
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Même avec une solide formation mathématique, il est peu probable que vous saisissiez les enjeux et la profondeur de la démonstration sur laquelle Cédric Villani s'est échiné pendant plusieurs mois avec son collaborateur, Clément Mouhot. Car cet objet éditorial hybride n'a strictement aucune vertu pédagogique et semble n'avoir été écrit que pour creuser le fossé qui sépare le manant du génie. Quelques trop rares et trop rapides tentatives de vulgarisation et de nombreux et réjouissants portraits d'illustres mathématiciens nous font longtemps espérer entrevoir une progression intelligible dans le récit, mais en vain. Cette longue suite de mails abscons, de considérations pratiquement enfantines sur sa vie quotidienne de chercheur habité par le doute mais aussi de père relativement absent, finissent malheureusement par démoraliser le lecteur. Cédric Villani avait tout à fait le droit de ne pas écrire un ouvrage de vulgarisation mais alors le moindre mal aurait été de proposer autre chose qu'un journal aux allures de brouillon. Un récit à la construction solide, où le recul et la mise en perspective auraient eu une place de choix, captiverait plus sûrement son lectorat. Pour ma part, cette lecture est une cruelle déception, car j'attendais davantage d'un personnage si éminemment sympathique mais qui donne simplement l'impression, en rédigeant cet ouvrage, de profiter de cette notoriété soudaine, même naïvement et pour des raisons compréhensibles. Quelques années après la lecture de cet ouvrage (et l'écriture de ce commentaire), on ne peut effectivement que constater, étant donné l'élan donné à sa carrière, que la quête de notoriété de l'auteur le préoccupe davantage que l'édification de ses lecteurs/électeurs.
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Ce livre est une magnifique chronique du chemin qui mène à la naissance (ou plutôt l'accouchement) du théorème qui a valu à Cédric Villani sa médaille Fields. le roman est conçu comme un scrap book, mélange d'extraits de ses articles mathématiques (âmes sensibles s'abstenir), d'échanges de mails, et de récit à la première personne (majoritaire). Je le recommande vivement à tous ceux qui sont intéressés par les mathématiques du supérieur, ou la recherche en sciences en général.
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De la médaille Fields on espérait une fulgurance mais ça reste à la même hauteur de son engagement politique, au raz du sol. Quelle déception ...
On a l'impression d'un gars à la masse, hyper spécialisé (même sa spécialité mathématique est très limitée) et bien infichu de sortir de son domaine de compétence.
Souhaitait il vulgariser ? Souhaitait il ouvrir sa discipline ? Aucune idée, cela reste un mystère pour moi.
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Un lire que j'ai gobé d'une traite. Qui se lit comme un polar où nous serions le fils du détective : à ne pas comprendre son langage, être content quand il avance, compatissant quand il patauge...
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J'ai été très déçu par ce livre. Villani se la pète, c'est sûr. Ce n'est pas un livre de vulgarisation scientifique.
Exemple p.155, il écrit: "En ce matin du 9 Avril 2009, c'est une nouvelle petite illumination qui a frappé à la porte de mon cerveau pour tout éclairer. ..." et il fait un copier-coller de son article en anglais. Il n'explique rien ... débrouillez-vous bande de macaques semble-t-il nous dire par là.
Autre exemple: p.56. Il est pris en stop (on s'en fout) et explique ce qu'il fait. Aux passagers pas aux lecteurs. "j'explique longuement, je parle, je démystifie" écrit-il.
On n'apprend rien sinon qu'il est très très content de lui.
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Même si peu interessé par le politicien (mais que diable allait-il faire dans cette galère !!), le personnage de Cédric Villani m'a toujours paru intriguant avec son look d'un autre siècle (lavallière, veste en velours bleues, araignées d'orfèvre géantes à la boutonnière) et son ton douçâtre. Alors quand j'ai vu qu'il avait publié ce roman qui est en fait un journal, une décomposition méthodique des étapes inhérentes à un travail de recherche mathématique, la curiosité de le lire était très forte. Pourtant ce n'est que presque dix ans plus tard que je m'y suis attelé.
Qu'en dire ? Difficile d'avoir un avis tranché sur ce livre. Lu avec la volonté de découvrir le mathématicien, l'homme, derrière l'image médiatique, ce livre satisfait plutôt cet objectif.
L'auteur a parfaitement identifié les deux individus vivant en lui : l'homme et le mathématicien. Ce dernier est obnubilé par son sujet de recherche, alors que le premier est un mari, père de famille, se devant à eux autant que l'autre à son Problème. Oui car Villani personnalise son sujet, son Problème (un peu comme Sherlock Holmes avait son Final Problem), avec lequel il se réveille, mange, dort… Ce chercheur passe son temps à travailler, à échanger des mails avec son assistant, à discuter de problèmes directement ou indirectement lié à son sujet avec d'autres chercheurs, à faire des hypothèses, à triturer ses équations dans sa tête, à remplir des pages et des pages de brouillons. On dénote chez cet esprit scientifique, un certain ego, pas forcément démesuré, mais dison qu'il sait ce qu'il est. On entrevoit un peu avec lui le caractère de celui qui n'hésitera pas à envoyer paître ces anciens collègues marcheurs pour marcher de son côté vers la mairie de Paris. Par orgueil, sûrement, mais aussi parce qu'il a toujours “senti” où il devait aller, a priori non par opportunisme mais par goût du challenge. On peut le voir à travers ses choix de carrière et comment il les justifie (on ne peut même pas parler de justification car tous ces choix ont été sans remord). Finalement on distingue (un peu loin mais quand même) le politicien derrière le mathématicien.
L'homme de famille lui, est presque simple. Bon le cadre de vie n'est pas des plus populaires, ce petit monde scientifique d'élite vit plutôt bien, un peu partout dans le monde, généralement aux frais des instituts qui les recrutent (instituts tout confort avec golf et services en tous genres…). Mais ce n'est pas tant par luxe que pour n'avoir rien d'autre à faire que réfléchir (bon d'accord c'est bien une forme de luxe !). Et lors des (nombreuses) sessions de réflexion décrites par l'auteur, chaque fois il digresse en toute simplicité vers ses souvenirs et à travers eux ses goûts. Et on quelque peu surpris qu'un génie de cette trempe soit finalement un grand ado comme beaucoup d'entre nous, fan de pop culture (Neil Gaiman, mangas divers de BlackJack à Death Note), de musique tout aussi populaire (un beau passage à noté sur Catherine Ribeiro, une anecdote sur un concert des Têtes Raides, si, si !…). Bon on se rassure c'est aussi un grand amateur de musique classique et il a été lui-même formé à la musique (ouf quand même un cliché !)
Bref ça n'a rien de renversant mais ça rend le personnage un peu attachant. Et c'est la partie (à mon avis) la plus intéressante du livre. L'autre partie (totalement intriquée narrativement avec la première) n'est pas moins intéressante, en tous cas elle ne devrait pas l'être, bien au contraire, mais son traitement est raté (là encore à mon sens). En effet, la trame principale de ce livre est basée sur les presque deux ans de recherche passé par Villani et Clément Mouhot (après tout, vu le travail qu'a fourni ce dernier, il mérite tout autant d'être cité). Et ce qui pourrait être traité comme une intrigue policière palpitante faite de rebondissements (et il y en a un paquet de rebondissement sur ces deux ans) et presque transformer ce livre en page-turner… et bien ça fait pschittt vila(n)inement (désolé !). La raison ? Villani ne descend jamais à notre niveau mathématique et physique. Aucune vulgarisation des problèmes qu'il essaie de traiter (ou alors par des comparaisons finalement assez peu parlantes), aucune explication sur les objets qu'il manipule. Même avec mon niveau master en maths je passe totalement à côté de ce qu'il décrit. Résutat ? Des pages entières zappées de morceaux de démonstrations, avec des successions d'équations et d'inéquations, pleines de normes, de lettre grecques, d'exponentielles, de valeurs absolues, d'ensembles… Brefs des pages totalement absconses pour le commun des lecteurs. Et c'est dommage, il y avait là une belle occasion de ramener les maths dans la culture quotidienne, à l'image d'un Etienne Klein par exemple qui serait capable d'expliquer la théorie quantique à un enfant de 5 ans : certes l'enfant ne démontrera pas la théorie de la relativité à 6, mais dans la mesure où ce n'est plus un objet lointain et totalement inexpliqué pour lui, il sera peut être intéressé bien plus tard à suivre des études en la matière… ou pas ! Bref je m'éloigne, mais tout ça pour dire qu'en se faisant plaisir (il expose des pages entières de sa démonstration) sans jamais expliciter ou illustrer son propos, Villani fait en sorte que près de la moitié de son livre sera non lu par toute personne ne faisant pas partie du cercle fermé des mathématiciens de haut niveau.
Et c'est dommage parce qu'au demeurant il y quelques pages assez sympathiques, notamment, et c'est le seul élément qu'on puisse porter à son crédit en termes de pédagogie, des portraits de nombreux mathématiciens connus ou non, pleines d'anecdotes et qu'on sent empreintes d'un grand respect pour ces hommes et leurs travaux.
Donc à vous de voir. Si vous n'avez pas d'a priori sur un livre dont vous pouvez “brûler” quelques pages alors allez-y. Vous apprendrez de toutes façons des choses, mais pas autant que ce qu'on pouvait espérer.
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