L'argent des farines

Au 18eme siècle, il y a un enquêteur que tout le monde connaît Nicolas le Floch et à présent un nouveau venu sur les terres du polar historique, l'artiste vétérinaire Augustin du rocher qui exerce sa profession avec une particulière sagacité dans la bonne ville de Metz en cette année de grâce 1770.
Après avoir activement contribué à faire échouer un complot visant à saper l'autorité royale (premier tome de ses aventures intitulé Guet apens rue des juifs ), le voici confronté aux troubles causes par la pénurie de céréales et les risques de disette liés tant aux mauvaises récoltes qu'aux accapareurs qui cherchent à tirer parti de la crise.
Deux boulangers sont sauvagement assassinés dans leurs boutiques lors d'une émeute et les réserves de grains de l'intendance ne peuvent pas être réapprovisionnees car les chargements des précieuses céréales sont détournés avant d'arriver en ville.
Producteurs et meuniers sont victimes d'une bande organisée qui cherche à instaurer la pénurie pour en tirer un profit maximum.
Heureusement qu'Augustin veille au grain (c'est le cas de le dire)!
Dans ce second volume,nous retrouvons les personnages familiers présentes par la plume élégante d'Anne Villemin-Sicherman, la belle et intrépide Eleanor dont les pages du journal intime rythment le déroulement de l'enquête, la gentille Cela dont notre héros est amoureux mais aussi le couple de Longeville tellement peu assorti que leur évolution ultérieure ne peut que se révéler croustillante et aussi bien sur l'intendant Calonne personnage historique qui s'intègre parfaitement dans le roman.
En ce qui concerne Augustin Duroch je conseille de visiter son site Facebook qui est absolument délicieux.
Une très belle découverte à conseiller aux amateurs de romans historiques

Eté 1770 : on souffre de fortes chaleurs au pays des Trois évêchés, après un hiver rigoureux et un printemps particulièrement pluvieux.

Les grains ont pourri sur pied dans bien des exploitations et le blé de qualité se fait rare. le prix du pain augments sans trêve. La population, dont c'est la nourriture essentielle, gronde … On accuse des négociants de profiter de la pénurie pour spéculer sur les grains et affamer les pauvres gens. Coup sur coup, dans la ville frontière de Metz, deux boulangers sont assassinés dans leur boutique. Des bandes de sbires parcourent les campagnes pour forcer les agriculteurs à vendre la totalité de leur récolte à prix fixe sous peine de violences, allant jusqu'à la séquestration.

Dans cette ambiance, l'Intendant du roi Charles Alexandre de Calonne (1734 – 1802), à l'aube d'une brillante carrière même si elle reste controversée, se démène pour faciliter les importations de blés, distribuer aux nécessiteux du pain, améliorer les circuits économiques.

Esprit pratique et excellent technicien de la finance, adepte de la politique de relance et keynésien avant l'heure, il est toutefois honni des parlementaires pour avoir inspiré le discours de Louis 15 prononcé en mars 1766 devant la Parlement de Bretagne, qui rappelle que le roi est la source de toute autorité. Pour le rien arranger, le roi envisage une réforme de la Ferme des impôts qui mettrait un bémol à la rente des financiers chargés du recouvrement.

Le héros de la série, l'artiste vétérinaire Augustin Duroch continue à enquêter pour le compte de Calonne sur les deux meurtres récents, plus celui de la belle Julie Poisson et sur le cerveau de la spéculation, un personnage haut placé mais qu'aucun accusé ne nomme …

Une nouvelle fois, il va y risquer sa vie, mais son sens du diagnostic et de l'observation des « scènes de crime » vont lui permettre de résoudre la double énigme.

Aussi passionnant que le premier volume de la série, des personnages féminins très sympathiques, une longée dans l'industrieuse communauté juive messine, avec en plus une défense inattendue d'un personnage politique dont l'action financière à la fin du règne de Louis 16 fut l'objet d'un injuste opprobre.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..

Nous retrouvons notre artiste vétérinaire Duroch comme dans le premier livre. Ne vous moquez pas de moi mais quand je le lis j'essaie de suivre les rues de Metz avec lui et de me mettre dans ce Metz de Louis 15. J'essaie aussi de me représenter l'hôtel de Turmel et l'hôtel de Burtaire qui est dans un triste état, une véritable ruine actuellement mais qui devait être un bel immeuble.
Toujours amoureux de la jolie célia la fille du tailleur mais aussi toujours curieux et prêt à démêler les intriques mêmes les plus dangereuses et encore une fois cela ne rigole pas au siècle de Louis 15.

Pour sa deuxième aventure de la série Augustin Duroch, le héro vétérinaire de Metz, la talentueuse Anne Villemin-Sicherman nous ramène en 1770 avec "l'argent des farines". On y trouve déjà avec bonheur les acteurs de "rumeur 1789" ou "l'abbé Grégoire s'en mêle" d'où l'intérêt de commencer par "Guet-apens rue des Juifs" ou celui-ci. La France de 1770 connaît déjà un sévère manque de farine dû aux conditions météorologiques, ce qui va profiter aux spéculateurs et politiciens pour qui tout est bon afin d'en tirer le maximum et si Metz est éloigné de Versailles, elle est proche de la dangereuse Prusse. Duroch va nous entraîner de Metz aux fermes et aux moulins de la campagne messine afin de dénouer les fils de cette intrigue toujours aussi passionnante mais au thème différent des autres.