Henri VINCENOT,
le pape des escargots, Folio-Gallimard n° 1474, (édition originale chez Denoël, 1972), 1983 (373 pages).
« Hé vous deux, la haut, foutus dénicheurs de crâs ! descendez un peu qu'on se gausse en buvant chopine ! »
Voilà, lecteur, le genre de dialogue qui t'attend à la lecture du roman d'
Henri Vincenot, et que tu voyageras en terre bourguignonne de lieux-dits en basiliques romanes : tourisme vert avant la date, nous sommes en 1972. Certes, il faut un peu d'accoutumance, mais, à la réflexion, guère plus, pour nous de Nouvelle-France, s'entend, que, naguère, pour l'Hexagonal lâché dans les joualisantes Chroniques du Plateau Mont-Royal...
Et pour quelques cailloux terminologiques dans ta sandale, tu revivras, en chemin, sur un mode bucolique, la perpétuelle guerre civile qui secoue la France, toujours occupée par un envahisseur qui en opprime la véritable nature : Romains, Francs et autres barbares et même Parisiens (évidemment intellos, nobliaux, juifs et pédérastes...). C'est une belle histoire qui coule comme eau de source, et miraculeuse, solide comme la plus belle des cathédrales romanes aux pierres sculptées qui parlent un langage bien oublié, mais dont La Gazette, druide intemporel, te rappellera la véritable signification. Et la raison pour laquelle l'Église a essayé, mais en vain, d'assimiler l'antique culture des Celtes et des Gaulois, érigeant ses sanctuaires sur des lieux dolmeniques (et magiques). Apprends donc, lecteur, à reconnaître la Vouivre...
Pour ce qui est de l'escargot, la spirale n'est pas vaine...
C'est ainsi que Gilbert, paysan un peu perdu, sera appelé par le bois et la pierre -- le métier ne s'apprend pas, il se découvre -- et, après de cruelles vicissitudes parisiennes, trouvera son Ève, avec laquelle, il regagnera son paradis bourguignon.
Belle et bonne lecture, bon voyage, par Belisama !
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