Un personnage, Lazare, forgeron, beau parleur, bagarreur, égoïste, traverse ce cours roman, et les grands chantiers de la ligne Paris-Lyon-Marseille.
Mais Lazare passe son temps sur la route, de beuveries en bagarre, de mauvaises blagues en fanfaronnades. Il se fait virer de partout, parfois avant même de travailler.
Ce livre a franchement vieilli, dans le style, comme dans l'intrigue, à laquelle il manque du mystère, de l'imprévu, de l'émotion, sauf peut-être dans les toutes dernières pages... Quant à sa valeur historique, elle m'a franchement déçu. Ces grands chantiers ne sont finalement qu'une toile de fond, il ne faut pas compter apprendre grand chose de ce livre sur la construction des chemins de fer, qu'on ne sache déjà aujourd'hui.
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Je revins dans la grande pièce. le bleu du ciel n'était plus tout à fait le même. le soleil ne lui donnait plus l'éclat de tout à l'heure. C'est lorsque le soleil ne le faisait plus briller que je reprenais conscience que le ciel était un toit. La terre est un globe à l'intérieur d'un autre globe qui se trouve vraisemblablement à l'intérieur d'un autre globe qui lui-même se trouve à l'intérieur d'un autre globe qui... Essayer de concevoir la finitude d'un globe dans la finitude d'un autre globe dans la finitude d'un autre globe, dans la finitude d'un autre globe, dans la finitude d'un autre globe, toutes ces finitudes étant liées l'une à l'autre infiniment, cela me donnait la nausée, mal à la tête. le vertige.
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L'histoire du forgeron Lazare au milieu du 19ème siècle. Vincenot nous décrit l'histoire de cet artisan qui souhaite quitte sa Bourgogne afin de réaliser son rêve: travailler pour les chemins de fer, en plein développement à cette époque.
Une oeuvre qui est agréable à lire, avec un personnage principal très attachant. Je recommande!
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L'Oncle continuait néanmoins, revenant au chemin de fer :
- On dit qu'on augmentera la facilité de se déplacer. Mais je vous le demande, Monsieur Lazare, est-il avantageux pour la morale que l'homme quitte si souvent le foyer domestique? De plus, l'ouverture de tous ces chantiers, puis de toutes ces gares va attirer des flots d'ouvriers qui viendront se démoraliser dans les grandes villes et qui répugneront à retourner dans leur village, deviendront des déracinés, peut-être des criminels.
Tous les jours de nouveaux travailleurs arrivaient des pays voisins, des forêts rocheuses de l'Arrière-Côte, des bois à charbonnette du Châtillonnais, des monts arrondis du Morvan, des herbages de l'Auxois, on entendait tous les patois de la Bourgogne car la Bresse elle-même envoyait ses gaillards à nez pointu. Entre eux, tous ces gens se comprenaient à peine, aussi s'efforçaient-ils, pour éviter les moqueries et faciliter leur travail, de parler le français que l'instituteur leur avait appris.
- Encore un tunnel? s'effraya l'oncle.
- Oui, l'oncle, et c'est le plus long : nous allons rouler 1 500 mètres sous la montagne.
- Grand Dieu! Près d'une lieue sous terre! s'écria le bonhomme qui se cala dans son coin et, fermant les yeux se mit à prier.
Pendant les cinq minutes que dura l'aventure, les deux jeunes gens devisèrent gaiement pour le tranquilliser. A vrai dire, ils étaient fortement émus eux-mêmes à la pensée de rouler pendant mille cinq cents mètres sous terre. L'atmosphère était enfumée et des escarbilles, encore rouges, tourbillonnaient autour du convoi.
L'oncle murmurait :
- C'est le sabbat! oui, c'est le sabbat!
Mais il ne perdit pas ses sens cette fois.
La réunion des hommes se tenait à l'auberge du Claude Gautherot lorsque le Lazare Denizot vint à passer sur la place, tenant par la main Céline, son amie. C'était l'été, aussi les portes du débit de boissons étaient ouvertes, et la voix des disputants s'envolait jusque sur les friches. - Le Lazare et sa fiancée entendirent en passant quelques phrases ; Ces buveurs commentaient de graves événements ; on était en août 1849 et, tant bien que mal, les nouvelles des troubles de 1848 arrivaient à Châteauneuf.
- Pourvu, disait une voix, que ça ne vienne pas jusqu'ici!
- Ca ne viendra pas, répondit le percepteur, puisque c'est fini!
- Fini? On ne peut jamais dire.
- Pourvu qu'on ne revoie pas les horreurs de 1815 et les Autrichiens de Frémont qui m'ont bu toute ma cave après m'avoir à moitié assommé!
Lazare et le grand frisé étaient comme en extase. Penchés par la portière, ils regardaient vers la tête du train, afin de voir, du mieux qu'ils pouvaient, la machine dont on entendait déjà le souffle syncopé.
23 juin 1989 1125 vues 01h 22min 21s
Pour cette 676 ème émission, Bernard Pivot a choisi sept invités pour nous inciter à lire quelques romans français et étrangers pendant la période des grandes vacances: - romans anglais, avec Frédéric FERNEY (journaliste, proposant "Le négociateur" de Frédéric Forsythe), et Auberon WAUGH (fils du romancier britannique Evelyn Waugh et romancier lui même, pour "La fin d'une époque" d'Evelyn Waugh et "Bagages enregistrés" d'Aauberon Waugh) - un roman espagnol, avec Olivier ROLIN (pour "La joyeuse bande d'Afzavara" de Manuel Vasquez Montalban) - romans des Etats Unis, avec Philippe LABRO (qui présentent "Dalva" de Jim Morrison et "Privilège" d'Eduard Stenard) et Michaël Korda (pour son roman "La succession Bannerman") - -et des romans français, avec Félicien MARCEAU (pour son dernier titre "Un oiseau dans le ciel") et Claudine VINCENOT-GUIHENEUF (fille d'Henri Vincenot qui a préfacé un ouvrage inédit de son père "Le livre de raison de Claude Bourguignon" et qui conseille la biographie de Jean Louis Pierre intitulée "Vincenot") - Claudine Vincenot-Guiheneuf parle longuement de son père (avec un extrait d' Apostrophes de 1978, où Henri Vincenot parle de son roman "La billebaude"), Philippe LABRO évoque la biographie de Jackie Kennedy Onassis, Michaël Korda (auteur et éditeur) que Bernard Pivot présente comme l'observateur privilégié de la jet society new yorkaise, raconte le sujet de son livre (la vie et la mort d'un milliardaire américain) et exprime son plaisir d'écrire, lui qui est éditeur depuis plus de trente ans; Frédéric Forney présente Frederic FORSYTHE, auteur de best sellers qui adore "fabriquer des histoires" ("Le négociateur" se passe dans un futur proche au cours d'une crise pétrolière menaçant les grandes puissances), tandis que Philippe Labro vante deux écrivains américains mal connus en Europe. Puis Bernard Pivot laisse la parole à Auberon WAUGH en lui confiant: "Après Shakespeare, c'est votre père que j'aurais aimé interviewé" (l'écrivain britannique en profite pour raconter de nombreuses anecdotes sur son père qu'il admirait et redoutait) , puis c'est au tour de Félicien MARCEAU d' expliquer le sujet de son dernier livre, et enfin à Olivier Rolin de disserter sur le roman de Montalban.
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