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Sylvie Vincent (II) (Autre)
EAN : 9782491924188
160 pages
Editions Libel (24/05/2022)
4.5/5   3 notes
Résumé :
En 1927, Albert Gleizes, grande figure de l'avant-garde artistique du XXe siècle, fonde sur les bords du Rhône à Sablons en Isère, la communauté d'artistes de Moly-Sabata. Peintres, musiciens, potiers, écrivains partagent le projet d'une vie artistique et intellectuelle prônant le retour à la terre et la promotion de l'artisanat. Anne Dangar, peintre australienne devenue potière, en deviendra la figure emblématique.
Cent ans après sa création, Moly-Sabata acc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Tous mes remerciements vont aux Éditions Libel et à Babelio qui m'ont permis de découvrir ce joli livre d'art.

Entre 1927 - date de la création de la communauté artistique de Moly-Sabata (nom de la maison située à Sablons, dans l'Isère,) par Albert Gleyzes, un des peintres fondateurs du Cubisme, et son épouse Juliette Roche - et 2023, une multitude d'artistes venus de tous les pays du monde ont séjourné dans ce petit domaine voué aux arts.

C'est en 1984 plus précisément que la fondation A. Gleyzes, reconnue d'utilité publique, voit devenir Moly-Sabata une résidence d'artistes' petit nid de verdure au bord de l'eau,

Le livre est un collectif (conservateur/trice de musées, architecte, spécialiste en histoire de l'Art, chargée d'expositions, étudiante en art) qui nous présente ainsi toute l'histoire de cette maison, sur presque un siècle.

Ainsi rétrospective détaillée de la vie du peintre cubiste Gleyzes avec de nombreuses photos de ses tableaux, ses rapports avec la vie intellectuelle et artistique de l'époque.
Le peintre est encore relativement peu connu en France pour la plupart du commun, en revanche ses oeuvres diverses sont bien cotées sur le marché de l'art, voire inabordables pour la plupart d'entre nous !! C'est dire l'importance et le talent de ce personnage assez singulier. C'est aussi pour cette raison que ce petit collectif a vu le jour grâce à l'initiative des conservateurs de musées et du patrimoine français.

Nous trouvons dans ce recueil beaucoup de photos des tableaux du peintre, ainsi les Clowns, Peinture à sept éléments, Arabesque… Les Baigneuses de 1912 est particulièrement intéressant et fait partie d'une légende qui a inspiré beaucoup d'artistes peintres comme on le sait.

Il est bon de situer un peu le contexte : En 1927 et durant plusieurs années les artistes qui vivaient à Moly-Sabata mettaient tout en commun, obéissaient à des consignes domestiques strictes et devaient gagner leur vie, à l'image des moines et communautés religieuses d'hier et d'aujourd'hui, en produisant puis en vendant leur propre artisanat. Ils devaient également travailler la terre pour leur propre subsistance. Ils vivaient ainsi en autarcie, Il y avait souvent des problèmes d'entente, mais aussi des journées agréables à partager. Les enfants des villages voisins venaient y suivre des cours de poterie, de broderie, de dessin et de peinture. Des photos de l'époque en témoignent, avec la céramiste Anne Dangar. C'était une ambiance familiale, riche en partages et gaie en ces temps déjà difficiles où la pauvreté était légion et l'Art encore méconnu.

Revenons à notre Anne Dangar, qui tient une grande place dans ce collectif et dans la vie de Moly-Sabata. Invitée par Gleyzes qu'elle admire, l'Australienne déchante vite quand sur place elle réalise qu'elle va devoir participer aux tâches ménagères ! Elle n'a pas même à disposition un local ou un four pour y faire cuire ses créations et elle dépensera, écrit-elle, 100.000 francs pour avoir sa pièce pour elle seule, et son four. Avant cette acquisition remontant à 1947, elle est obligée de parcourir à pied 10 km pour aller à la poterie et y travailler jusqu'au soir, et elle ne semble guère apprécier cette vie de spartiate.

Fort heureusement elle entretient d'excellents rapports avec les habitants voisins et compte de nouveaux élèves. On gardera d'elle cette lettre interessante : » Je ne peindrai pas pour vendre, mais je ferai de la poterie pour en vendre jusqu'à une certaine limite (…) c'est utiliser sciemment l'art pour le commerce. Ça va à l'encontre de mes principes les plus élevés. et je suis sûre que je serai punie, mais je dois gagner de l'argent » Lettre à Grace Crowley.

Elle a réalisé notamment un splendide légumier rond à couvercle en 1938, une théière, un plat rond vernissé, exposés à Valence et Paris que l'on découvre en photographie p. 102-103.

Parmi les artistes de l'époque, un élève de Gleyzes, Robert Pouyaud dont les toiles connaissent de nos jours un grand succès et une cote très élevée dans les salles de vente. Quelques-unes sont présentes dans cet opus.

En fin de livre un rétrospective des récents artistes qui sont venus en stage durant quelques mois, pour animer des groupes ou pour créer des oeuvres très modernes, voire avant-gardistes, en s'inspirant de l'ambiance de ce sanctuaire et des oeuvres qui les hantent.

J'ai vraiment été très intéressée par ce petit havre de paix, à ces artistes qui croyaient en un art nouveau et en un partage, ou l'art n'était pas une marchandise mais un moyen de survivre, eux qui ont accueilli les proches voisins des petits hameaux environnants, les enfants apprenant de nouvelles techniques, dansant, chantant, brodant et cousant, toutes ces vieilles photos, si touchantes aussi qui peuvent rappeler nos ancêtres pour certains. Il est tout à fait naturel de penser sue c'était la une sortie de paradis sur terre et Miss Dangar est une personne attachante: complexe, et comme vivante à travers ses créations « en apparence » simples. de même cette rétrospective de peintres et ces tableaux offerts à mes yeux que je ne connaissais pas du tout avant ma lecture, tout cela a apporté à ma connaissance de la peinture que je croyais assez bonne une très agréable surprise et une envie d'en savoir davantage sur ces personnes et artistes très atypiques

C'est donc un très bel ouvrage qui donne envie pour ceux qui aiment découvrir des lieux chargés d'art et de culture moderne d'aller faire un tour à Moly-Sabata pour visiter ce lieu et peut-être pour s'inscrire à des stages ou des après-midi de découvertes. A ce propos il est facile de se tenir au courant de toutes les manifestations qui ont lieu dans ce lieu artistique en cliquant simplement sur le mot Moly-Sabata. Bonnes lecture et visites à tous, donc !



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On découvre tout d'abord un lieu, une belle bâtisse, au sud du village de Sablons dans le nord du département de l'Isère, dont Albert Gleizes fait l'acquisition avec son épouse Juliette Roche pour en faire un lieu d'accueil pour des artistes. le nom Moly-Sabata signifie « mouille-savates » en dialecte provençal, car il s'agit de terres inondables.

L'auteure nous présente le lieu, la manière dont il a été aménagé, et l'aventure communautaire qui se met en place, comment se côtoient les différents artistes, venus d'horizons très divers, ce qui s'avère parfois conflictuel.

Ensuite, on découvre Albert Gleizes, lui-même, son histoire, ses oeuvres et sa conception du collectif, puis s'ouvre un chapitre passionnant sur Anne Dangar alias Miss Dangar, artiste australienne céramiste. Enfin, l'auteure nous offre une correspondance entre elle et Albert Gleizes et Juliette Roche.

Ce livre nous propose des photographies du lieu, des artistes au travail, des tableaux, des céramiques pour le plus grand plaisir des yeux et il a éveillé ma curiosité dans le domaine du Cubisme certes, mais aussi l'envie d'aller visiter Moly-Sabata reconnu d'utilité publique en 1982 et devenu récemment résidence pour artistes venant du monde entier et que je viens à peine de découvrir alors qu'il est situé au nord de mon département.

Je précise qu'il s'agit d'un ouvrage collectif réalisé sous la direction de Sylvie Vincent, à l'occasion de l'exposition présentée au musée de l'Ancien Evêché de mai à octobre 2022. Je signale au passage, qu'il m'a fallu plus de temps pour rédiger ma chronique que pour découvrir ce bel ouvrage, car en peinture, comme en poésie, je n'arrive pas bien à faire passer les émotions qui me traversent et de ce fait, je me sens plutôt illégitime…

Un grand merci à Babelio et aux éditions Libel qui m'ont permis de découvrir ce magnifique ouvrage.
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Cet ouvrage sur le cubisme permet de découvrir à la fois un lieu et un courant artistique.
Moly-Sabata est un lieu-dit sur les bords du Rhône qui a séduit un couple d'artiste, Juliette Roche et Albert Gleize, à la fin des années 20. D'abord une communauté regroupant des artistes et notamment une céramiste Anne DANGAR qui a laissé une empreinte indélébile dans ce village, ce lieu culturel est aujourd'hui une résidence d'artiste.
Le cubisme, inventé par Picasso et Braque, est au coeur de cet ouvrage, Gleize étant l'une des grandes figures de l'art cubiste.
Un bel ouvrage illustré de magnifiques photos d'oeuvres d'artistes,
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Moly Sabata n’est pas seulement un lieu patrimonial unique, une communauté d’artistes gravitant autour d’Albert Gleyzes, grande figure de l’art cubiste. Elle est une expérience humaine inédite, vécue est partagée par des artistes venus d’horizons variés, parfois lointains comme pour l’australienne Anne Dangar, mais toujours inscrite dans ce lieu particulier et profondément tourné vers son territoire et ses habitants.
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