La vie quotidienne américaine est l'unique thème de la peinture d'Edward Hopper.
Ses personnages accoudés au bar, écrasés de solitude et d'ennui, ses pompes à essence désertées ou ses grandes demeures isolées portent la marque de la solitude et de la banalité du quotidien.
Il émane de l'œuvre de Hopper un silence et un sentiment anormal de tranquillité comme d'aucune autre peinture.
C'est un silence plus actif que passif parce qu'on ne peut y associer ni la quiétude, ni la tranquillité, ni la placidité avec lesquelles il va généralement de pair.
Les silences de Hopper sont des décorums maintenus au prix de tensions terribles. Le silence et la tranquillité des peintures de Hopper suggèrent des situations dramatiques. Le drame est rendu en partie par l'intensité souvent marquée de son travail, résultat de couleurs vivement contrastées, de lumières éclatantes et d'ombres des plus opaques, d'un angle de vision inattendu, d'une composition abrupte ou d'une géométrie obsédante. Le côté direct et évident de la peinture de Hopper ne contribue pas seulement à créer une impression de simplicité, mais confère aussi à ses tableaux leur étonnante subtilité et tout leur mystère.
On a souvent comparé Hopper à De Chirico et à Magritte pour son utilisation de fenêtres, de cieux austères, ou d'ombres omniprésentes, qui contribuent à créer un effet lugubre. Hopper n'est surréaliste que dans le sens de la tension, mais comme les surréalistes il proclamait "peindre sous l'emprise de l'intellect", de façon à défier l'intelligence du spectateur.
Joseph Anthony Ward
La naissance de Vénus - Sandro Botticelli
Le sens caché de la Naissance de Vénus doit probablement être recherché dans la présence des quatre éléments : l’eau et son étendue infinie ; la terre, aussi féconde que la mer est stérile ; l’air, souffle de vie ; le feu ou l’esprit.
L’humanité apparaît nue à la civilisation ; sous les traits de la belle déesse, elle naît de rien et aborde au rivage d’une nature qui l’accueille et la vêt. (page 129)
À une époque où la foi catholique réagit aux coups de boutoir réformistes, Tintoret se fait le chantre d'une religion vécue dans l'exaltation.
Ses compositions audacieuses aux élans lyriques époustouflants mettent en scène des personnages robustes qui tourbillonnent dans la lumière et basculent dans les ombres.
Dans la Crucifixion, l'image de la croix semble exercer une attraction universelle.
Bernard Berenson
(page 156)
Friedrich est la figure marquante du romantisme pictural allemand du XIXe siècle.
Ses vastes paysages interrogent sur le rapport de l’homme au Créateur.
Avant tout métaphysiques, ils sont havres accueillants de l’âme humaine perdue face à l’immensité inaccessible et silencieuse du cosmos.
« Dieu est partout, même dans un grain de sable », écrivait Caspar David Friedrich. (Heinrich von Kleist)
(page 210)
… un paysage enveloppé de brume paraît plus vaste, plus sublime, il anime l’imagination et renforce l’attente, semblable à une jeune fille voilée.
(Caspar David Friedrich)
(page 211)