AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782889278060
304 pages
Editions Zoé (20/08/2020)
4/5   10 notes
Résumé :
Branko sait comment on embrasse les filles, rêve de gagner le Tour de France et aime fouiller dans les affaires de son petit frère Joe. Qui, lui, joue aux billes, invente des langages farfelus et rassemble dans des albums les coupures de journaux qu’il lit sur son idole, Mohamed Ali. Même si, dans cette famille sud-africaine blanche des années 1970, leur père refuse d’appeler le mythique boxeur autrement que Cassius Clay.

Quarante ans plus tard, Joe d... >Voir plus
Que lire après DistanceVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
La narration alterne entre les points de vue de deux frères. A travers leurs témoignages et leurs souvenirs, on découvre deux versions de cette époque et de ses évènements. Branko semble se souvenir d'une multitude de moments d'adolescence aux côtés de sa famille, il raconte ses copains, ses amours, ses parents, son frère. Toutes ces histoires d'enfance donnent une idée de l'ambiance et du mode de vie de cette période. Joe, lui, est beaucoup plus monomaniaque. En effet, le plus jeune de la fratrie voue une obsession sans borne à Cassius Clay, l'homme qui est devenu le grand Mohamed Ali. Lorsque celui-ci décide de parler de son idole, il utilise un style journalistique. Il décrit avec détails ses voyages, ses coups d'éclat et surtout ses combats.

J'ai trouvé cette histoire à tiroirs intéressante parce qu'elle permet de rappeler qui était cet illustre personnage. Elle met surtout le doigt sur l'impact extra sportif et sur le message porté par le champion. Plus qu'un homme physiquement fort, il apparaît comme un homme de conviction, prêt à toutes les provocations, pour marquer les esprits.

Le livre est agréable à lire mais malheureusement à la longue, il devient rébarbatif. Je peux même dire que je me suis vraiment ennuyé dans la deuxième moitié de l'aventure. La partie sur la vie quotidienne n'a rien de vraiment passionnant (attractif est un anglicisme) et n'est finalement qu'une succession de scènes sans importance, dont je n'ai pas vraiment compris la pertinence. La partie sur la boxe est en revanche passionnante. J'ai appris beaucoup de choses sur le destin de Cassius Clay et sur ce qu'il a représenté dans l'Histoire de l'homme noir. Mais malheureusement, le côté factuel et conventionnel du récit a lui aussi, mis à mal ma patience. En conclusion, c'est une biographie de Mohamed Ali, qui perd en efficacité par son angle de narration. Dommage !
Lien : http://leslivresdek79.com/20..
Commenter  J’apprécie          100
Il était une fois ...., c'est ainsi que commencent les histoires, 2 frères Joe et Branko, un boxeur Mohamed Ali, un pays l'Afrique du Sud, une époque les années 70's.
C'est l' histoire de...., c'est ainsi que l'on débute une critique, et là ça se complique !!!
C'est l'histoire de 2 frères qui racontent eux mêmes et en simultané leur histoire de famille ou plutôt leurs histoires. Car si ils ont vécu la même, ils ne narrent pas la même. Ils sont tour à tour acteur et observateur avec une perception différente des évènements. Ce qui donne l'impression d'un jeu du chat et de la souris. Un jeu qui évolue énormément du début où ils sont ados et la fin quand ils sont devenus des quinquagénaires. Entre les deux, rien si ce n'est de la distance.
Non, c'est l'histoire de Mohamed Ali, plutôt celle de la deuxième partie de sa carrière. Une histoire racontée avec détails au travers de photos parfaitement décrites, de commentaires très riches des experts sportifs de l'époque. Un énorme travail de recherches et de compilation de documents.
Mais pas du tout, il s'agit de l'histoire de l'Afrique du Sud dans sa période d'exclusion en raison de sa politique d'apartheid. Il en ressort une sorte de sentiment d'arrièrisme mais aussi de violence latente qui semble faire partie de la vie courante. Des images en noir et blanc ou plutôt en blanc et noir qui décrivent bien la vie familiale des années 70 qu'elle soit sudafricaine ou française. Seul bémol, l'énumération de lieux de cette région et de rues de ces villes du bout du monde qui ne nous parlent pas du tout et qui embrouillent le récit.
Et toutes ces histoires s'enchevêtrent entre elles et cela demande des efforts au lecteur pour finalement comprendre que ce livre est l'histoire de la génèse d'un livre qui est peut être ou sûrement celui que l'on vient de lire.
En fait, un roman documentaire autobiographique qui représente une belle performance stylistique.
Une autre belle réussite est celle de la couverture de la version française qui illustre quelques grands thème du livre : la boxe, le blanc et le noir, la distance et le rapprochement, la jeunesse, le partage,...
J'ai ouvert ce livre en tant que fan de Mohamed Ali. Sur celui-ci je n'ai pas appris beaucoup de choses, au contraire de mes découvertes sur la vie en Afrique du sud dans les années 70.
J'ai apprécié ce livre car fan de boxe, j'ai aussi eu un frère avec des relations semblables à celles de Joe et Branko et j'ai vécu mon adolescence dans les années 70. Seule différence le pays , mais les voyages forment la jeunesse.
Commenter  J’apprécie          20
Ce roman m'a plu à plusieurs niveaux : son style plein d'humour, sa narration alternée (Joe et Branko prennent la parole à tour de rôle), le sujet fil-rouge, dédié à la carrière du champion Mohamed Ali, qui jalonnera les souvenirs des deux frères dans cette autobiographie. La relation de ces deux frères au sein d'une famille d'Afrikaners dans les années 1970 en pleine politique d'apartheid, l'un, Joe, « amoureux » d'Ali, le champion de boxe, celui que son frère aîné Branko et son père appellent « la grande gueule ». Cette différence d'appréciation au sujet du boxeur sera distillée tout au long du récit, comme une manière de montrer les différences qui existaient dans ce pays entre les différentes populations. Joe, ce jeune fan d'Ali, entretiendra même cette différence, en page 97 : « L'antipathie de mon père envers Ali me plaisait. Je comprenais que j'avais fait allégeance à un mauvais héros, et que cela me donnait une certaine influence. » Envie de s'affirmer, face à ce père passionné de voitures ?
L'originalité de ce roman tient précisément dans l'évocation, à travers les coupures de journaux et de photos, de la carrière du célèbre champion poids lourds au plus fort de sa gloire. J'ai souvent posé le roman pour aller taper sur Google les noms des adversaires du boxeur, comme Joe Frazier. Telle description d'une photo, comme celle d'Ali à l'âge de dix ans, me rendant trait pour trait la description faite par Ivan Vladislavic sur Google images. J'ai été saisie par cette description en page 175 : « Il regarde directement l'objectif, une expression interrogative sur le visage. Comme ça ? semble-t-il dire ». En regardant la photo sur le net, j'ai retrouvé cette interrogation dans les yeux du boxeur. La description des photos d'archives sont si précises qu'elles se suffisent à elles-mêmes, et c'est ce qui m'a semblé prodigieux. J'ai particulièrement aimé les parallèles que Vladislavic dresse entre la littérature et la boxe. « Au sommet de leur art, la littérature et la boxe exigent la même concentration, l'autodiscipline et une aspiration supérieure ». (p 248). le titre du roman est très bien trouvé, et le mot « distance » se retrouve à plusieurs passages, comme ici en page 251 où Branko raconte : « La boxe n'a jamais été mon sport favori, mais ces combats semblent meilleurs au passé composé ; cette distance leur donne un charme, du glamour ». Distance entre deux boxeurs sur un ring, entre Joe et Branko, entre les différentes populations d'Afrique du sud. C'est un hommage à ceux qui luttent, que ce soit pour remporter une victoire, pour faire valoir des droits, ou simplement une place dans une famille.
Commenter  J’apprécie          10
Deux frères adolescents dans les années 1970 à Pretoria, Afrique du Sud. Branko, le plus âgé, est le plus pragmatique, le moins rêveur des deux. Joe, lui, voue une passion sans bornes à Mohamed Ali, dont il suit tous les combats et les déclarations incendiaires à travers la presse, sans avoir accès à une seule image. Distance, le roman d'Ivan Vladislavic, est la chronique croisée de leurs souvenirs, alors que, 40 ans plus tard, Joe requiert l'aide de son aîné pour l'écriture d'un roman sur cette période. le livre alterne la narration entre leurs deux voix, marquant ce qui les différencie et ce qui les rapproche, au fil du temps, sans suivre une chronologie précise si ce n'est dans le compte-rendu très détaillé de la carrière d'Ali devant lequel Joe est resté baba, le boxeur représentant en quelque sorte sa madeleine proustienne. C'est sans doute une déformation du lecteur de littérature sud-africaine que de toujours chercher un commentaire sur l'apartheid et, de ce point de vue, Distance ne donne que peu de grain à moudre même si le sujet pointe légèrement en filigrane. Sans être une biographie de Mohamed Ali, le roman lui consacre tout de même une place considérable au détriment de l'évocation du rapport fraternel ou de l'atmosphère de l'Afrique du Sud des années 70. le livre est bien écrit mais un tantinet frustrant, c'est indéniable.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
Commenter  J’apprécie          90
« Distance » nous fait suivre deux frères, Branko et Joe vivant de nos jours en Afrique du Sud. Branko travaille pour la télévision et a en quelque sorte coupé les ponts avec son petit frère. Celui-ci, écrivain, entreprend la rédaction d'un livre entrecroisant les souvenirs de son enfance et les combats du boxeur Mohammed Ali, dont il était un admirateur dans sa jeunesse, allant même jusqu'à collectionner tous les articles de journaux qui lui étaient consacrés. Ce projet ne va pas laisser les deux frères et leurs relations distendues indemnes.

L'idée d'associer l'histoire et le sport apparait très originale. L'histoire personnelle des deux narrateurs, et par extension celle de l'Afrique du Sud qui alterne des années 1970 à nos jours transparait en filigrane de la carrière de Mohammed Ali comme si celui-ci constituait le prisme permettant de les appréhender dans toutes leurs dimensions. La construction de roman alternant la narration des deux frères est déroutante car elle semble échapper à toute logique d'ensemble. Cependant, elle trouve sa signification, sa cohérence dans son incohérence si l'on peut dire, dans le coeur même de l'intrigue. Au travers de cette construction c'est la relation entre les deux frères qui transparait et s'affine tout au long du roman. Entre rivalité et solidarité, passé commun et distance, différences de caractère, de parcours et persistance d'un lien familial, la rédaction de l'ouvrage de Joe va être l'occasion pour les deux frères de réexaminer leur passé commun et de renouer ce lien qui les unit. Ce lien qui s'avèrera au final plus fort que la mort…

Un livre touchant qui nous fait découvrir l'histoire de l'Afrique du Sud par un biais très original et qui décrit avec beaucoup de finesse les relations et les liens qui peuvent exister entre frères.
Lien : https://instagram.com/Mangeu..
Commenter  J’apprécie          30


autres livres classés : boxeVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (18) Voir plus



Quiz Voir plus

Coupe du monde de rugby : une bd à gagner !

Quel célèbre écrivain a écrit un livre intitulé Rugby Blues ?

Patrick Modiano
Denis Tillinac
Mathias Enard
Philippe Djian

10 questions
861 lecteurs ont répondu
Thèmes : rugby , sport , Coupe du mondeCréer un quiz sur ce livre

{* *}