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EAN : 9791095582052
Marchialy (01/09/2016)
3.9/5   21 notes
Résumé :
Lors d'une soirée officielle en Espagne, l'écrivain et prix Nobel Gabriel Garcia Marquez fut reçu de la manière suivante : « L'homme le plus important de Colombie vient d'arriver. » Et l'écrivain répondit en cherchant du regard : « Où est Pambelé ? Je ne le vois pas. »Né en 1945 à San Basilio de Palenque, modeste village des Caraïbes, Kid Pambelé devient le premier champion du monde de boxe colombien. Mais la gloire ne fut qu'une parenthèse dans la vie du Kid qui co... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Pour parler de ce boxeur, Alberto Salcedo Ramos s'est livré à une enquête minutieuse auprès de Kid Pambelé dont le vrai nom est Antonio Cervantes, mais aussi auprès de sa famille sans oublier ceux qui l'ont côtoyé au plus près au cours de son extraordinaire carrière.

Kid Pambelé a été plusieurs fois champion du monde de boxe dans la catégorie super-légers (140 livres, soit 63,5 kg). Son règne s'est étalé sur deux périodes : de 1972 à 1976 puis de 1977 à 1980. Il a combattu vingt-et-une fois pour le titre mondial de la catégorie devenant ainsi la première grande star du sport colombien.
Mais derrière cette gloire sportive, qu'y a-t-il ? C'est ce que l'auteur de L'or et l'obscurité a réussi à montrer dans ce livre que j'ai eu la chance de découvrir grâce à Lecteurs.com.
Avant d'aborder la carrière sportive de Kid Pambelé, l'auteur m'a plongé en pleine déchéance d'un homme qui avait réussi à obtenir gloire et argent mais qui, victime de troubles psychiques sérieux, est capable de tout casser sur son passage : « La scène résumait bien ce que sa vie avait été : les pleurs et les coups, le désordre et l'enfermement, la célébrité et l'obscurité. »
Pour avoir appris à la Colombie ce que c'est que gagner, Pambelé a tout eu mais a sombré hélas dans la drogue et l'alcool : « L'or l'avait rendu fou, et le vin malade. Probablement touché par la baguette magique des dieux, il avait oublié qu'il était marqué au fer rouge par la disgrâce. » Les témoignages, recueillis au cours d'un livre comportant huit chapitres avec huit photos du champion et un épilogue, démontrent tout cela.
Il faut lire ces témoignages, ces confidences éloquentes, bouleversantes à propos d'un homme qui était cireur de chaussures et vendeur de cigarettes à la sauvette, en 1963. Né en 1945, il rêvait de devenir boxeur mais ses débuts, à Carthagène, furent catastrophiques.
C'est finalement à Caracas, dans le Venezuela voisin qu'il a trouvé un manager efficace, Ramiro Machado et un entraîneur, Tabaquito Sanz. Ces deux hommes l'ont amené au titre de meilleur boxeur du monde toutes catégories, en 1973, selon la WBA (World boxing association).
Un de ses enfants, Antonio, tient un discours religieux et fait la liste noire des énormités commises par son père mais la classe de cet homme, sur un ring, était extraordinaire, capable de remporter 44 combats par KO. Ce qu'il a vécu dans son enfance et son manque d'éducation expliquent, avec les ravages de la drogue et de l'alcool, son manque d'assiduité dans les soins indispensables pour soigner de fortes crises de dépression.

J'ai aimé lire ce travail de recherche et d'écriture qui a demandé deux années d'enquêtes à Alberto Salcedo Ramos pour sortir de l'oubli un homme qui fut un champion adulé dans toute l'Amérique du sud.


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Dans L'Or et l'Obscurité, Alberto Salcedo Ramos, journaliste, s'intéresse au champion du monde de boxe (super léger) colombien Kid Pambélé alias Antonio Cervantès et dresse un portrait composite grâce à une enquête très fouillée auprès des personnes qui l'ont connu. Né dans une famille nombreuse et pauvre à San Basilio de Palenque, modeste village des Caraïbes, il exerce de nombreux petits boulots. Il n'est qu'un petit vendeur de cigarettes de contrebande quand il est repéré par Nelson Aquiles Arrieta, après des débuts désastreux, c'est Ramiro Machado plus âgé qui incarne la figure paternelle absente, qui va faire éclore tout le talent du futur champion. Sa musculature fine et un rapport entre stature et poids parfait: 178 centimètres, 140 livres faisait de lui un super-léger naturel : seuls 5% des boxeurs bénéficient de cet avantage lui offrant une stabilité du poids qui lui évite des efforts physiques de veille de match pour perdre du poids et rester ainsi dans sa catégorie ce qui était rarement le cas de ses adversaires
Mais le côté sombre de ce champion hors norme se révèlera rapidement, flambeur, offrant des bijoux de luxe à toutes ses maîtresses d'un soir, délaissant sa famille officielle, entretenant une double famille, père absent brutal, bipolaire et toxicomane, capable de violence, ruminant sans pouvoir la digérer sa défaite contre Aaron Pryor, son esprit reste bloqué au 28 octobre 1972, date de l'obtention de son titre de champion du monde.

L'Or et l'Obscurité est donc le portrait d'un champion hors norme qui n'a pas su gérer comme d'autres champions, la gloire soudaine, et qui n'avait pas les armes pour se protéger ou pérenniser sa situation matérielle; toujours vivant, il subsiste grâce à une petite pension que lui verse l'État colombien.
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Et de 3 pour les Editions Marchialy !
« L'or et l'obscurité » d'Alberto Salcedo Ramos est le 3ème livre édité par l'excellente Marchialy Family.
La première accroche est visuelle avec cette magnifique couverture puis ensuite tactile avec son papier rouge et soyeux très agréable en main.
Pour chacun de leurs livres (je les ai tous pour le moment), j'aime bien fureter vite fait entre les feuilles pour regarder la mise en page qui est toujours très soignée. Et cette fois-ci, c'est un coup de maître. Que ce soient les séparations de chapitre, les photos ou les premières et dernières pages, tout est réussi.
Bon, je vais m'arrêter de parler de l'objet, ça pourrait encore durer longtemps. Mais tout ça pour dire que c'est le genre de livre que l'on met bien en avant dans sa bibliothèque ou que l'on offre!

Alberto Salcedo Ramos est un journaliste colombien qui a voulu interviewer son idole de jeunesse le boxeur Antonio Cervantes alias Kid Pambelé. Il a été le premier sportif colombien à être connu internationalement et c'est devenu un héros dans son pays. Ce boxeur a régné durant une très longue période dans sa catégorie pendant les années 70 (il est possible de trouver des vidéos, d'assez mauvaises qualités, sur internet).
Autant il aura brillé durant sa carrière, autant sa retraite sportive a été une vraie descente aux enfers. C'est dans ce contexte là que l'auteur rencontre un Kid Pambelé ruiné, drogué, alcoolique, violent avec ses proches, … Alberto Salcedo Ramos se rend vite compte qu'il est impossible de l'interviewer car tel l'excellent boxeur qu'il a été, il esquive formidablement bien toute question embarrassante. Dans ce sens, le journaliste va interroger tous ses proches afin de dresser un portrait à plutôt à charge de Kid Pambelé et du milieu de la boxe.
Le style est très agréable et la narration très bien amenée. L'auteur nous explique bien son cheminement et le cadre dans lequel se sont faites les rencontres avec chacun des protagonistes. Comme le veut la ligne directrice des Editions Marchialy, c'est bien de la non-fiction et on sent que rien n'a été romancé.
La seule critique que je pourrais faire est la faible longueur du livre. J'aurais bien aimé que le journaliste creuse un peu plus certains points.
Mais pour le reste c'est du tout bon même si comme moi vous n'êtes pas un grand amateur de boxe.

Merci à Babelio et aux Editions Marchialy pour l'envoi de ce livre dans le cadre de « Masse Critique ».
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La vie glorieuse et tragique de Kid Pambelé où la déchéance d?un immense sportif.

Kid Pambelé a été plusieurs fois champion du monde de boxe dans la catégorie super-légers. Son règne s?est étalé de 1972 à 1976 puis de 1977 à 1980. Il a combattu vingt-et-une fois pour le titre mondial de la catégorie devenant ainsi une légende dans son pays. Il est LA grande star du sport colombien. Parti de rien il a réussi à tutoyer les étoiles, à obtenir gloire et argent mais victime de troubles psychiques sérieux et de multiples addictions (drogue, alcool, femmes), il est devenu un homme insaisissable, capable de tout casser sur son passage.

Pendant plus de deux ans, Alberto Salcedo Ramos, journaliste passionné de boxe, a enquêté pour tenter comprendre qui est Kid Pambelé, ce personnage atypique que l?on adule et que l?on déteste. Il a interrogé toutes les personnes qui ont eu affaire avec la star, de ses enfants à l'épouse du champion, en passant par ses opposants, les journalistes, les promoteurs, les médecins et même les habitants de son village. Il a côtoyé le champion et tenté de percer le mystère. Plus qu?un grand reportage, c?est un cours magistral de journalisme littéraire dans lequel Salcedo démontre à quel point Pambelé est pour la Colombie ce que Maradona est pour l?Argentine: un ouragan qui oscille entre gloire et déchéance.

Nul besoin d?être amateur du noble art pour se plonger dans cette enquête car la vie de Pambelé est romanesque à souhait et méritait bien un livre. Me concernant, je confesse que la boxe me fascine tant pour son aura esthétique que pour son symbolisme. Ce sport est un condensé de vie. Sur le ring, on ne triche pas. L?issue est toujours incertaine, le dénouement se joue très vite. Il y a une unité de temps et d?action, à la manière des tragédies grecques. Ce n?est sans doute pas par hasard si ce sport a tellement inspiré la fiction, que ce soit au cinéma (Martin Scorsese, Michael Mann, Clint Eastwood) ou en littérature (Jack London, Joyce Carol Oates, Ernest Hemingway ). La boxe est un puissant objet d?émotion.
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Troisième livre des éditions Marchialy après Tokyo Vice et Une Femme chez les chasseurs de têtes. Ils continuent à publier des livres de non-fiction originaux. Ce livre raconte la vie du plus grand boxeur colombien de tous les temps : Kid Pambelé. Alors qu'il n'avait rien pour devenir champion du monde, Pambelé va surmonter tous les obstacles pour parvenir au sommet. Son histoire nous montre également comment le destin d'un homme ordinaire peut être tiré vers le haut quand des personnes bienfaisantes vous font confiance. Hélas, après avoir atteint les sommets, et fait la fierté de tout un pays, Pap Pambelé ne va cesser de chuter et la vie va méthodiquement lui reprendre tout ce qu'elle lui avait donné. En retrouvant le boxeur déchu aujourd'hui, ce livre donne à son héros la force des grandes tragédies.
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critiques presse (1)
Un petit bijou d'ouvrage.
Lire la critique sur le site : LeJournalDuDimanche
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
"A cette époque, raconte Baena, nous, les journalistes sportifs, on nous avait donné ce surnom péjoratif : les oreillards, parce que nous suivions les résultats à la radio mais que nous ne nous déplacions pas pour aller les couvrir. Pambélé est celui qui nous a tous mis à voyager à travers le monde".
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La pauvreté, sous la loupe de Machado, est la matière première de l'ambition. A l'instar des lichens les plus tenaces qui se forment sur les roches les plus dures, les plus grands champions sont ceux qui émergent de l'adversité. Si la faim te pourchasse, tu te lèveras tôt pour aller t'entraîner et mettre ta tête en jeu. Si tu as le ventre plein et le cœur content, tu fais la grasse matinée ou tu joues du violon. Selon ce critère pragmatique, les bons boxeurs naissent, résistent, grandissent, endurent, combattent, se dépassent, remportent le titre, prennent du poids, font la bringue, dorment sur leurs lauriers et, finalement, perdent. La défaite est l'aboutissement de la parabole, la mort.
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Isolés, comme les fumeurs, par les nouveaux standards de la civilisation, les amateurs de boxe sont une secte de moins en moins nombreuse.
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Il était égaré dans un milieu social auquel il n’appartenait pas et ses relations avaient plus à voir avec l'argent que les sentiments.
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"Le premier ring est celui de la vie, qui vous envoie la faim et la douleur en pleine gueule".
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