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sur 1545 notes
Un plaisir que de relire Micromégas dans un autre contexte que celui du scolaire.
Plusieurs niveaux de lecture se dégage de ce petit conte dit philosophique qui montre les travers de la société humaine.
Et avec le temps, on peut se demander si Voltaire, à son insu, et avant la lettre, n'aurait pas découvert la physique quantique. 2 scientifiques qui étudient l'infiniment petit doté de propriétés inconnues.
Tout simplement génial!
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Micromegas est l'un des premiers contes philosophiques et l'une des oeuvres les plus représentatives de l'esprit des Lumières, car il concentre des réflexions de critique sociale, religieuse, morale, philosophique et des éléments de réflexion sur l'homme, sans oublier l'aspect scientifique, essentiel pour les encyclopédistes. Met l'accent sur la notion philosophique de relativisme. Il rejette la spéculation métaphysique comme futile, préférant l'observation et l'expérimentation scientifiques.

Tout doit être examiné à la lumière de la raison pour en tirer des conclusions pratiques. Pris dans l'effervescence du développement de la science, les philosophes se sont assignés un nouveau rôle : non seulement expliquer le monde, mais le faire progresser.
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Je fais partie d'un club d'astronomie, et je me suis engagée à faire au cours de l'année, une intervention sur les extraterrestres dans la littérature. C'est donc dans ce cadre que j'ai lu ce joli conte philosophique qui nous renvoie nous autres les humains à notre juste place : celle de créatures insignifiantes.
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Micromégas
Voltaire (1694-1778)
Il n'est pas douteux que par certains côtés, ce tout petit roman aux allures de conte philosophique paru en 1752 en Allemagne où résidait alors Voltaire, rappelle « Les Voyages de Gulliver » de Jonathan Swift et même « Gargantua » de François Rabelais ainsi que les « Entretiens sur la pluralité des mondes » de Fontenelle. de façon plaisante et enjouée, il traite du thème éternel de la relativité universelle ainsi que de la vanité des spéculations métaphysiques. Et même en abordant la science pure, il suggère avec force l'idée que notre connaissance reste toujours relative, toujours loin d'épuiser la réalité :
« Nous autres, sur notre petit tas de boue, nous ne concevons rien au-delà de nos usages. »
Telle est la pensée de Micromégas qui conduit sa réflexion.
Micromégas est un habitant d'une planète évoluant autour de l'étoile Sirius où tout est gigantesque comparé à l'échelle de notre Terre, aussi bien les mensurations des habitants que la durée de leur vie. Penseur et écrivain, il est suspecté par le chef religieux, un ignorant et grand vétillard, d'avoir fait preuve de trop d'audace philosophique dans ses écrits, où il a noté des propositions suspectes teintées d'hérésie.
le procès qui va durer 220 ans conduit Micromégas au bannissement pour 800 années au cours desquelles notre héros philosophe va entreprendre un voyage interplanétaire vers Saturne où il rencontre un compagnon de voyage philosophe comme lui, puis vers Mars et enfin vers la Terre, le tout afin « de se former l'esprit et le coeur ».
Après avoir beaucoup voyagé et conversé avec les Saturniens notamment, Micromégas tire un premier enseignement :
« Je n'ai vu aucun mortel qui n'aient plus de désirs que de vrais besoins et plus de besoins que de satisfaction. Quant à la nature de l'âme, les Terriens lui font savoir qu'elle est variable en fonction des philosophes ! Un vieux penseur déclare que la vérité se trouve chez Aristote : l'âme est une entéléchie, c'est à dire le principe créateur de l'être, par lequel l'être trouve sa perfection en passant de la puissance à l'acte, autrement dit une force vitale distincte de la matière. »
de nombreuses péripéties émaillent le voyage et de savoureux dialogues illustrent les rencontres.
À la fin, sur cette Terre minuscule peuplée d'êtres microscopiques, Micromégas nous démontre la relativité de toute chose en donnant de plus une leçon de tolérance, vouant aux gémonies l'obscurantisme, les préjugés, le fanatisme au profit des idées des Lumières, à savoir : raison, foi dans le progrès et la science, largeur d'esprit et indulgence.
On remarquera l'élégance de l'écriture, l'humour incisif de tous les instants dans la critique et la fluidité d'un style alerte qui veut que l'on retienne ceci : arrêtons de nous prendre pour le nombril du monde, relativisons nos connaissances et nos opinions.
Voltaire, esprit libre, a profondément marqué son époque et les siècles à venir. Il est curieux de songer que probablement il ne serait pas le bienvenu dans notre société surformatée où règne une morale féroce du langage. Il n'est pas douteux que Voltaire n'en aurait cure et qu'au contraire cela le fortifierait dans sa démarche de pourfendeur des idées reçues en réglant ses comptes avec les « bien-pensant ». Une allusion sous chaque mot qui se veut un trait qui doit frapper les propagateurs de vérités fausses et de croyances imbéciles, et les sectateurs de tout poil.
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En lisant ce conte paru en 1752, j'ai pensé qu'Antoine de Saint-Exupéry s'en est probablement beaucoup inspiré pour écrire « le petit Prince » plus de deux siècles plus tard, ce qui n'ôte rien à la qualité de ce dernier ouvrage. Micromégas, habitant de Sirius, est en effet lui aussi un voyageur au long cours, qui visite quelques planètes, dont la Terre, et en profite pour échanger avec un/des habitant(s). Micromégas se distingue par sa très grande taille.

Jonathan SWIFT avait déjà ouvert le bal avec « Les voyages extraordinaires de Gulliver » paru en 1721 (dans une version partiellement censurée).

La science-fiction est donc née avant les romans de Jules Verne.

Dans chaque cas, l'histoire est l'occasion de réflexions intéressantes, souvent ironiques, sur la nature humaine. Et c'est du grand ART à chaque fois…
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Micromégas est un de ces gentils petits contes philosophiques, brefs et plaisants, relevés d'une fine pointe de piment d'Espelette, cette fameuse tendance à tirer à boulets rouges sur " le monde " parisien et ses travers, comme Voltaire savait si bien nous les concocter, cuits à point, posés sur une élégante assiette, à déguster en guise d'hors-d'oeuvre, avant des plats plus consistants.

On y trouve, comme à chaque fois, une allusion sous chaque mot, comme autant de messages codés, destinés à dire sans dire, n'est-ce pas, pour éviter censure et sanctions. Sans que ce jeu de dupe trompât probablement qui que ce fût, car les contemporains devaient très exactement savoir à qui s'adressait tel ou tel trait, lancé dans les cieux, sous des airs anodins, mais qui, bien entendu, ne l'étaient absolument pas.

De nos jours, il est vrai, toutes ces allusions ne sont plus forcément décryptables, car les destinataires ont disparu, en laissant bien souvent moins de traces que les attaques dont ils firent les frais.

Voltaire, en lorgnant très fort du côté de Jonathan Swift et de son Gulliver, notamment ses deux premiers voyages, à Lilliput et à Brobdingnag, nous invite à prendre du recul sur notre condition et tout ce qu'elle a de relatif. En effet, notre intelligence, notre taille, notre adaptation, etc., tout peut apparaître comme éminemment relatif.

C'est, tout bien considéré, une vision extrêmement naturaliste de la vie, où l'auteur nous invite à respecter tous les êtres vivants (humains ou autres), aussi divers ou insignifiants puissent-ils nous apparaître, depuis notre point de vue personnel, car tous ils ont leur harmonie, leur cohérence ou leur raison d'exister propres.

En somme, pour Voltaire, on est toujours le géant ou le microbe de quelqu'un d'autre. Micromégas, incommensurable géant, représentant de l'immense géante Sirius, voyageur et explorateur intersidéral, s'arrête en route sur la très grosse Jupiter, où il sympathise avec un très grand Jupitérien, mais qui, comparé au Sirien, semble rien moins qu'un nain.

Les deux braves géants, le bien grand et l'immense, s'arrêtent en chemin sur le minuscule globule que constitue pour eux notre planète Terre. Ils y apportent un regard extérieur et neuf, exempt de toute notion d'intérêt et de bas calculs. Micromégas y combat les préjugés du Jupitérien et manifeste une grande tolérance, doublée d'une volonté de compréhension de chaque système de la nature.

Des considérations sur les différences, les motivations des êtres, grands ou dérisoires, se font jour. Outre Swift, déjà mentionné, Voltaire nous y expose clairement sa filiation de pensée avec le philosophe anglais Locke, que l'on peut probablement considérer comme le véritable initiateur des Lumières.

Finalement, dans cette sorte de réponse de Normand que nous fait Voltaire, je lis une franche invitation à la tolérance, au respect de la différence, sans égard à la condition sociale ou à l'aspect extérieur, voire également, à un respect général de toutes les formes de vie de la nature, qu'il nous faut, selon l'auteur, nous efforcer de comprendre et non de juger ou de comparer avec nous même ou avec quiconque.

Le terrain se prépare doucement, calmement, pour la grande révolution darwinienne d'un siècle plus tard, peut-être plus encore que pour la Révolution française, au travers de ce petit conte, dont le caractère ne me semble toutefois pas hautement séditieux. Mais enfin, gardez à l'esprit que, comme toujours mes gars, ce micro avis, sur Jupiter, sur Sirius ou ici bas, ne signifie certainement pas grand chose.
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Vous pouvez retrouvez ce livre en livre audio sur la chaine youtube : le plaisie de lire
et avec le lien si dessous
Lien : https://www.youtube.com/watc..
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Quoi de mieux que l'interaction entre Micromégas, le Saturniens, et une poignée d'êtres humains, pour mettre en perspectives toute la relativité qui nous entoure ?
Les quelques pages qui composent l'oeuvre suffisent à l'humain pour prendre du recul sur sa situation dans le temps et dans l'espace, aussi bien en adoptant son point de vue, que celui du géant et de son acolyte.
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J'ignore s'il s'agit de mon conte philosophique favori, mais il n'en tient pas moins une place importante dans mes préférences littéraires. Ce court conte De Voltaire nous narre l'histoire de Micromégas, un géant vivant dans une planète lointaine. Ce dernier, grand savant, décide de partir explorer diverses planètes afin d'élargir ses connaissances. Sautant de planète en planète, il finit par arriver sur Terre, où il fait la rencontre d'un navire rempli de savants et autres philosophes. Il prend le navire dans sa main et converse avec l'équipage. Dans un premier temps impressionné par les connaissances scientifiques de l'équipage, Micromégas est nettement moins admiratif devant les concepts philosophiques mis en avant par l'équipage qu'il démonte un à un. Micromégas s'en va finalement après avoir remis à l'équipage un livre où se trouveraient les réponses aux questions des philosophes. Mais ce livre est blanc.

Ce livre est très caractéristique de la philosophie des Lumières, en constante opposition avec une religion qui se veut seule détentrice de vérités concernant notamment la morale. La conclusion même de ce conte fait passer un message relativement fort: la vérité absolue n'existe pas. C'est du moins la sensation que m'a donné cette fin magistrale.

De plus, le concept en lui-même des extra-terrestre venant rendre visite aux terriens pour les juger me semble très osé pour l'époque mais surtout remarquablement pensé. On peut y voir un lien avec les États et empires de la Lune ainsi que les États et empires du Soleil de Cyrano de Bergerac, où un terrien visite d'autres planètes et dresse une critique des moeurs des extraterrestres que l'on peut, en lisant entre les lignes, considérer comme une critique de notre société. Sauf qu'ici la critique est vraiment directe. Impossible de détourner les yeux.
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C'est l'histoire de deux êtres, l'un de la planète Sirius et l'autre de Saturne, qui se retrouvent sur Terre et qui sont émerveillés par les choses qui les entourent. Les aventures des deux personnages sont remplies d'ironie et de satire, tout en explorant des questions philosophiques profondes. Les réflexions sur la nature humaine, la religion et la science sont abordées avec intelligence et humour, ce qui fait de "Micromégas" une lecture divertissante et stimulante. Une oeuvre à découvrir ou redécouvrir.
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