Lorsque je suis dans cet élan vital de création, je puis me hâter lentement, et l'image de claquement de doigt illustre réellement cette contraction du temps. On n'est plus dans le temps kronos ici mais dans le présent continuel, le kairos.
Dans ce monde voyagent les idées. Les idées, que je me plais à transformer en leur anagramme dééis (dieu en langue sumérienne), les idées donc, voyagent et brillent. Les idées scintillent et on les repère surtout dans les caves, dans le sombre, dans le noir, sous la terre, dans le glauque, où il nous est plus facile de les capturer.
Je crois à tout. Je gobe tout. J'avale tout. Je me promène dans la vie la bouche entrouverte comme le fou du village, le fol. Et c'est mon corps qui fait le nettoyage. Quand j'ai tout chié, il reste ce qui nourrit. Cela prend parfois plusieurs jours pour qu'accède à ma compréhension la plus juste nourriture.
Dans la religion, on bavarde et on questionne, alors que dans la tradition, on se tait et on s'émerveille.
de Jean Bouchart d'Orval