Citations sur 14 Juillet (152)
À Ephèse, sous l'empereur Dèce, sept officiers du palais ayant distribué leurs biens aux pauvres se réfugièrent dans les montagnes. On les pourchassa. Les soldats découvrirent lieur retraite; mais lorsqu'on pénétra la grotte où ils vivaient, on les trouva plongés dans un profond sommeil. On ressortit tout doucement et on mura la grotte. Deux siècles s'écoulèrent. Un promeneur tomba sur la maçonnerie et défit le piège; il pénétra la grotte et les sept hommes de réveillèrent. Ainsi, la sédition. Elle surgit dans le monde et le renverse, puis sa vigueur faiblit, on la croit perdue. Mais elle renaît un jour. Son histoire est irrégulière, capriciante,souterraine et heurtée. Car il faut bien vivre, il fait mener sa barque, on ne peut pas s'insurger toujours; on a besoin d'un peu de paix pour faire des enfants, travailler, s'aimer et vivre.
La rue Saint-Antoine éventre la Bastille. On dirait qu’un immense bélier s’apprête à la forcer. De toutes parts, la ville abonde, ruisselle. On se cache des coups de feu ; il y a des gens derrière chaque porte de la rue des Remparts, sous tous les arbres de la grande allée de l’Arsenal, derrière chaque tas de bois de la rue des Marais. La Bastille est enveloppée par l’humanité. Mais ce ne sont pas les hordes débonnaires qui vont au champ de foire et s’en reviennent ; c’est une multitude armée de piques, de broches, de sabres rouillés, de haches, de vieux canifs, de mauvais fusils, de pilums et de tournevis. Les armes étincellent, dans un brouhaha extravagant, confusion de voix et de cris.
La voilà, la folie, la folie Titon, là où le travail se change en or, là où la vie rincée mute en sucrerie, là où le turbin des hommes, quotidien, pénible, là où toute la saleté, les maladies, l'aboi, les enfants morts, les dents pourries, les cheveux filasses, les durillons, les inquiétudes de toute l'âme, le mutisme effrayant de l'humanité, toutes les monotonies, les routines mortifiantes, les puces, les gales, les mains rôties sur les chaudières, les yeux qui luisent dans l'ombre, les peines, les écorchures, le nique de l'insomnie, la niaque de la crevure, se changent en miel, en chants, en tableautins.
Une folie est une maison de plaisance, extravagante d'architecture, outrance princière. Son allure légère, délicate, le libertinage des lumières à travers les innombrables fenêtres annoncent le règne bourgeois de la maison secondaire. Elle imite les villas du Palladio, c'est du Vitruve pour entrepreneur, de l'Alberti de petit-maître. Mais parmi toutes les folies que l'on bâtit en France dans la Bourgogne et le Bordelais, près de Montpellier, en bord de Loire, pavillons délirants, jardins coquets, avec leurs îles de magnolias et leurs cavernes de mousse, où des nuées d'ombrelles se dispersent dans les allées, ce fut la folie Titon qui, aux dernières heures de l'Ancien Régime, fit vraiment parler d'elle.
Alors, la colère monte autant que les salaires veulent baisser.
Ni la géométrie foncière ni l'art des clôtures ne sont parvenus à boulonner cette énorme masse d'hommes. D'ailleurs, la ville est un vaste chantier, les piétons slaloment entre les échafaudages, les tas de sable et de pierres. Les rues se prolongent, les vieilles maisons sont démolies, et la ville continue de s'étaler sans cesse, lascive, concupiscente.
... le délectable et le gourmand prennent la direction de Versailles, le fade et le maigre celle des faubourgs… Tout Versailles joue… Le royaume frise la banqueroute.
Et, par la grand-route qui vient de Paris, toute une procession de primeurs, de pâtissiers, glaciers, bouchers, traiteurs, se rend au château ;
Les fausses épées devinrent de vrais bâtons. La réalité dépouilla la fiction. Tout devint vrai.
La parole ne laisse pas de trace, mais elle fait des ravages dans les cœurs. On se souvient toute une vie d’un mot, d’une phrase qui nous a touchés.