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Il faut bien avouer que jusqu'à l'an dernier et la publication du roman Une Confession, John Wainwright était plutôt – injustement – méconnu du public français, à part peut-être chez les vieux briscards de la collection Série Noire (Gallimard).

Et pourtant il est l'auteur du roman À Table ! qui a inspiré Claude Miller pour son cultissime film Garde À Vue. Oui, je sais, je l'ai déjà mentionné lors de ma chronique d'Une Confession… patience, tout vient à point à qui sait attendre.

Un grand merci aux éditions Sonatine qui nous permettent de (re)découvrir un grand nom de la littérature policière. Des intrigues fortement teintées de noir avec cette inimitable touche so british et une intensité psychologique parfaitement maîtrisée.

D'un point de vue purement esthétique, j'aime beaucoup la couv' du bouquin, elle donne vraiment l'impression que l'on a la lampe dans la tronche.

Ce n'est pas pour rien que j'ai mentionné le roman À Table !, ce dernier mettait en effet en scène l'inspecteur-chef Lyle dans le rôle de l'accusateur convaincu que son suspect était le coupable. Dans Les Aveux John Wainwright inverse les rôles, cette fois c'est au « suspect » (plus exactement à celui qui vient avouer son crime) de convaincre l'inspecteur-chef qu'il est bien coupable du crime dont il s'accuse.

Vous me direz sans doute qu'il faut vraiment être très con pour s'accuser d'un crime que l'on n'a pas commis (qui plus est d'un meurtre). Instinctivement je ne vois qu'une raison susceptible de motiver un tel mensonge : la volonté de protéger le coupable (un père pourrait s'accuser d'un crime commis par son fils).

Sur un peu plus de 200 pages, nous assistons à un face à face entre l'inspecteur-chef Lyle et Herbert Grantley, l'homme qui s'accuse du meurtre de son épouse. Les chapitres alternent entre la confession de Grantley (c'est l'occasion de découvrir le quotidien du couple Grantley et de leur fille, Jenny) et l'interrogatoire conduit par Lyle.

Pour qu'un tel huis clos en tête à tête fonctionne, il est primordial que les personnages et les faits soient crédibles ; un défi relevé haut la main par John Wainwright. On se laisse embarquer par la confession de Grantley ; à vrai dire seule l'antipathie du bonhomme (un connard coincé du cul, arrogant et prétentieux) m'a donné envie de creuser au-delà des apparences. Et si j'avais vu plus ou moins juste sur certains aspects du récit, j'étais très loin d'imaginer l'ampleur du truc.

C'est quand Lyle va abattre implacablement ses cartes, une à une, que la réalité des faits va s'imposer au lecteur dans toute sa noirceur. Et le pire c'est que l'on pourra simplement se dire – rétrospectivement – « Bon sang, mais c'est bien sûr ! »

Un polar qui repose à 100% sur le côté psychologique de l'intrigue et de ses personnages, un jeu dont John Wainwright maîtrise les règles. Il parvient à captiver et à duper le lecteur sur avec un simple face à face, quasiment sans que jamais le ton ne monte entre Grantley et Lyle.

J'espère que Sonatine continuera à nous faire découvrir les pépites inédites de cet auteur et pourquoi pas de nouvelles traductions de titres déjà disponibles en français (je n'ose pas lire À Table ! dans sa version Série Noire au vu de la triste réputation de cette collection en matière de traduction).
Lien : https://amnezik666.wordpress..
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Voilà un vrai polar.
Ce nouveau titre de John Wainwright rassemble tous les ingrédients nécessaires pour un roman du genre, et le résultat est bien au-delà de ce que l'on peut en général trouver dans ce registre.

Tout repose sur les protagonistes et sur l'ambiance qui entoure l'intrigue, et à la lecture des Aveux, on se rend compte que pour certains auteurs particulièrement talentueux, il n'en faut pas plus pour nous offrir une excellente histoire.

Herbert Grantley se présente un matin au bureau de l'inspecteur Lyle pour avouer le meurtre de sa femme, Norah.
Mais Lyle doute. Pour lui, quelque chose cloche.
Et bien que Grantley maintienne qu'il a empoisonné son épouse, le policier, lui, décide de profiter de cette déposition spontanée pour faire toute la lumière sur cette affaire qui n'en était pas une.

L'histoire débute ainsi, deux hommes qui s'affrontent dans un face à face aussi déroutant que surprenant pour l'un comme pour l'autre.
Pourquoi ce policier refuse-t-il de croire cet homme ?
Pourquoi Grantley vient-il subitement s'accuser d'un meurtre qui n'a absolument pas l'air d'en être un ?
Quels sont les secrets camouflés derrière le rideau opaque de ce couple de petits bourgeois ?

Alors, non, il n'y aura ni course poursuite, ni coups de feu. Pas de prise d'otages ou autres scènes d'action spectaculaire.
John Wainwright n'a aucunement besoin de tous ces artifices pour nous prendre dans sa toile.
Ni pour nous y maintenir fermement jusqu'à la dernière ligne.

Et pourtant, malgré cette absence d'actions, le roman défile à une allure folle.
Le lecteur, tout comme le pharmacien ou l'inspecteur, est pris dans cette confrontation comme s'il y assistait.
La pression augmente page après page, de façon régulière et sans jamais faiblir.
Pour arriver à un final en apothéose.

Les Aveux est clairement un excellent polar. Un polar parfait même, de ceux que l'on oublie pas, de ceux dont on fait des films qui restent très longtemps en mémoire.
Un polar « à l'ancienne », tout en subtilités et en nuances, comme on en voudrait plus.

Une de mes meilleures lectures du genre, sûrement même LA meilleure de cette année dans cette catégorie.
À lire sans hésiter !
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Ce livre a été publié en France l'année dernière, deux ans après un autre livre du même auteur, La confession. Cependant ils ont tous deux été ecrits dans les années 80. J'ai choisi de leur consacrer une chronique commune pour diverses raisons.
La première, et la plus prosaïque, est que je viens de les lire à la suite et les ai tous deux présents à l'esprit. Ce qui n'a bien sûr aucun intérêt. Mais j'aime bien les digressions. J'essaierai de ne pas en abuser.
La deuxième, c'est qu'il s'agit en réalité de la même histoire.
Dans les deux cas, un couple profondément dysfonctionnel, qui en réalité n'en est plus un depuis plusieurs années, si même il l'a jamais été. Dans les deux cas, l'histoire est racontée principalement du point de vue du mari, qui fait étalage de ses frustrations. Et donc dans les deux cas on le comprend. Jusqu'à un certain point. Et dit-il bien la vérité ? Ou tout au moins toute la vérité ?
Dans les deux cas, le policier ne le croit pas, ou pas complétement, ou pas du tout. Ah oui, parce que dans les deux cas la femme meurt, mais s'agit-il d'un meurtre ? Ou d'un accident, comme il semble dans un cas? Ou d'une mort naturelle, comme il semble dans l'autre?. En tout cas il y a doute et enquête.
Il le faut bien puisque ce sont des romans policiers, ou plutôt des romans noirs, ou plutôt des romans psychologiques, cadre d'une réflexion désespérante sur le couple, présenté comme un jeu où tout le monde perd. D'ailleurs les deux couples sont identiques, appartiennent au même milieu, et les couples, comme les femmes, comme les hommes, sont les mêmes d'une oeuvre à l'autre.

D'ailleurs ils ne diffèrent pas tellement du couple d'un autre livre du même auteur, publié à la Série Noire dans les années 80 sous le titre (contestable )de
A table, beaucoup plus connu en raison de la belle adaptation au cinéma qu'en a tiré Claude Miller, sous le titre de Garde à vue, avec une distribution éblouissante (Michel Serrault, Lino Ventura, Romy Schneider, Guy Marchand..)
Et aussi dans les deux cas, une révélation particulièrement sinistre à la fin, qui colore l'histoire d'un jour différent.'
On pourrait aussi parler des personnalités très proches des enquêteurs. L'inspecteur Lyle,qui exerce ses talents dans Les aveux, sévit aussi dans A table!
Je ne sais pas si le couple maudit de ces livres est aussi présent dans le reste de l'oeuvre abondante de l'auteur, (en grande partie non traduite, hélas), mais en tout cas, ces trois livres pourraient conduire à se poser des questions sur la vie amoureuse de l'auteur, peut-être bien à tort.
J'ai écrit "hélas" tout à l'heure, au sujet du défaut de traduction de la majorité de l'oeuvre de Wainwright, malgré le tour qu'on pourrait croire ironique de ma belle série d'anaphores (digne d'un candidat à la Présidence de la République) parce qu'il s'agit d'excellents livres, avec un suspense parfaitement mené, exempt des procédés grossiers que l'on rencontre trop souvent, un intrigue bien écrite, des personnages vraisemblables (hélas, car ils ne sont pas encourageants,) et qui parlent de la vie réelle des gens réels, qui ne sont pas des contes de fées ni des histoires à dormir debout.
Bref une voix originale dans la littérature policière, qui s'est malheureusement tue depuis près de trente ans.
Si quelqu'un a des éditeurs dans ses relations, merci de lui suggérer de traduire les autres livres de l'auteur, au lieu de publier des thrillers eux aussi désespérants mais eux sur le plan littéraire
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Voici un bon petit roman qui se lit facilement et agréablement.
J'ai été vite prise par la lecture et le besoin de savoir où me mènerait cette histoire loufoque d'un homme qui vient avouer avoir tué sa femme et qui n'est pas cru par le policier.
Je ne savais pas que la fin étonnante me surprendrait autant.
Polar réussi !
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« Vous êtes ici pour confesser le meurtre de votre femme. Exact. Il va falloir me convaincre ».

Un an après la mort de Norah, Herbert Grantley, pharmacien, vient déclarer avoir empoisonné sa femme. Un aveu, mais sans aucune preuve à l'appui.

C'est un face-à-face surprenant, inhabituel entre un homme qui s'accuse de meurtre et un inspecteur de police. Un interminable interrogatoire qui se termine d'une manière inattendue mais une histoire qui manque de ressort et pas suffisamment convaincante pour moi.
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Herbert Grantley se présente au commissariat avouant le meurtre de sa femme, Norah. Jusque là, tout semble "normal". Seul problème: sa femme est morte un an auparavant d'une crise cardiaque jugée naturelle, son corps a été incinéré, ses cendres dispersées dans la nature. Il n'y a donc aucune possibilité de vérifier les aveux de ce monsieur.

S'ensuit alors un huis-clos implacable entre l'inspecteur-chef Lyle et Grantley. le premier ne croit pas un mot aux aveux du second qui essaie de convaincre le premier qu'il est un meurtrier.

Alors mensonge ou vérité ? Grantley est-il vraiment le meurtrier qu'il prétend être ? Et s'il ne l'est pas, pourquoi avouer un crime qu'il n'aurait pas commis ? Tout s'imbrique à la perfection, rien n'est laissé au hasard, et petit à petit chaque fil se démêle jusqu'à la vérité. Un tour de force.

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Dans une petite ville anglaise, le pharmacien se présente au commissariat pour confesser le meurtre de sa femme, décédée un an plus tôt de ce qui semblait être une crise cardiaque, déclarant qu'il l'a empoisonné. Sauf que l'inspecteur-chef Lyle n'y croit pas une seule seconde. Commence alors un face-à-face entre ces 2 hommes. Quelles sont les raisons qui pousse cet homme de s'accuser d'un meurtre ? Que se cache derrière ces aveux ? Comment l'inspecteur-chef va-t-il pouvoir démêler le vrai du faux ?
Ecrit en 1985 par John Wainwright, "Les Aveux" est pour la première fois publié en France cette année par les éditions Sonatine. Après avoir travaillé 20 ans dans la police, John Wainwright se lance dans l'écriture de romans policier et son expérience professionnelle passée lui permet d'être d'un grand réalisme dans ces oeuvres.
Dans ce court roman, l'auteur excelle dans l'art de la psychologie et du suspense. Durant toute l'histoire, grâce à des personnages autant machiavéliques que pervers, le lecteur se retrouve coincé dans cette confrontation et voit se dérouler devant lui une histoire finement orchestrée et totalement bluffante. Dans ce huis clos à l'ambiance oppressante, à l'instar de l'inspecteur-chef, le lecteur essaye de comprendre l'énigme qui se joue devant lui et tourne les pages dans une angoisse grandissante.
Déroutant et surprenant, un polar addictif d'une grande subtilité entre mensonges et recherche de la vérité...
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Un roman policier où un policier est seul face à un homme. Cela a un côté suranné qui ne me déplaît pas. J'aime bien la façon dont on adhère (plus ou moins) à la confession du pharmacien jusqu'aux contre-points où le policier le fait redescendre dans la réalité. Un bon moment de lecture.
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Herbert Grantky, pharmacien de son état, dans une ville balnéaire en Angleterre, vient avouer à la police qu'il a empoisonné son épouse un an plus tôt. Se faisant le narrateur de sa vie conjugale, il nous explique à nous lecteurs comment sa relation avec son épouse s'est dégradée au point qu'ils ont fini par vivre comme deux étrangers dans la même maison, tout en réussissant à donner le change à leur fille unique et à sauver les apparences. Cependant la version qu'Herbert nous livre laisse le chief-inspector Lyle perplexe.
Un roman policier bien troussé dont le dénouement ne manquera pas de surprendre tant par ses révélations que ses paradoxes. Mais peut-être plus encore que la construction redoutable de l'intrigue, c'est la remarquable analyse psychologique des tensions dans un couple que l'on saluera dans ce thriller intelligent.


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Un excellent hui clos entre deux hommes, un pharmacien qui vient avouer le meurtre par empoisonnement de sa femme et l’inspecteur chef Lyle qui reçoit sa déposition :
Ce hui clos se passe en une nuit intense d’interrogatoire , tout en subtilité , avec de nombreux flash-back, c𠆞st très bien écrit , c𠆞st fluide et des dialogues courts. Peu à peu on détricote la vérité glauque ... c𠆞st un polar réussi , je trouve que les dernières phrases du livre auraient pu être plus explicites sur pensées du pharmacien. .... ( je n𠆚i peut être pas bien compris )
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