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3,87

sur 167 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"Infinite Jest" est un roman complexe (et volumineux !) écrit par David Foster Wallace et publié en 1996. Considéré comme l'une des oeuvres majeures de la littérature américaine contemporaine, ambitieux. L'histoire se déroule dans un futur dystopique aux États-Unis et se concentre sur plusieurs personnages, dont Hal Incandenza, un jeune homme talentueux qui joue au tennis dans une prestigieuse académie, et Don Gately, un ancien toxicomane en cure de désintoxication.
De nombreux thèmes sont abordés, notamment la toxicomanie, la dépression, l'aliénation, l'absurdité de la vie moderne (la société de consommation et de la culture du divertissement, les dérives de la technologie).
Et la recherche de sens et de satisfaction dans un esprit de satire sociale, en toile de fond d'un monde littéraire dense, fascinant, où se côtoient des personnages complexes.
Le titre est direct et sans ambiguïté.
David Foster Wallace explore de manière subtile, et cela est remarquable, les désirs humains, les échecs de communication, et la recherche éperdue de satisfaction dans un monde hyper stimulant et… déshumanisé.
Une lecture exigeante est nécessaire et le lecteur ne doit pas faiblir au vu des digressions narratives, des multiples notes de bas de page complexes et du style d'écriture riche en références culturelles et en jeux de mots.
Ce qui peut intimider ou…faire perdre le fil !
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L'Infinie Comédie est un livre culte qui, eu égard à ses dimensions, à la diversité des thèmes abordés, aux techniques narratives mises en oeuvre et à l'univers tragico-comique dans lequel surnagent les nombreux personnages qui l'animent, défie toute tentative de résumé chez le lecteur moyen, sobre, apte à passer un contrôle antidopage inopiné.

Le roman relève à la fois de la dystopie, de la satire et du burlesque. L'excellence et l'ambition côtoie la déchéance et la déréliction dans un univers reconfiguré où chacun s'adonne à son plaisir égotiste, esclave trop souvent de son addition exclusive.

Conscient du caractère nébuleux de la présente critique votre serviteur avancera comme plaidoyer pro-domo le fait que l'Infinie Comédie représente pour un gros lecteur un bon mois de lecture environ. le caractère foisonnant et déjanté de l'objet ajoute à la difficulté de la tâche. David Foster Wallace a séjourné dans des instituts spécialisés pour ses troubles comportementaux et a suivi des cures de désintoxication pour finalement mettre fin à ses jours par pendaison (procédé transparent, piteuse tentative d'explication du scripteur de la critique). Ce grand oeuvre, dernier roman achevé, est un véritable testament littéraire où l'apport autobiographique n'est certes pas à négliger.
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Voici une des sorties que j'attendais le plus, un challenge pour les éditions de l'Olivier : publier un classique américain de plus de 1300 pages et trouver un traducteur à la hauteur du défi ! Pari réussi !

Tout d'abord il faut souligner l'incroyable travail qu'il y a derrière cette sortie : cela fait des années que l'on attendait une traduction française de ce titre extrêmement connu Outre-Atlantique et c'est maintenant chose faite. Un grand bravo à Francis Kerline : cette traduction est une belle prouesse! J'ai trouvé le style de l'auteur respecté et on ressentait vraiment la complexité qui se cache derrière chaque formulation utilisée.

En dehors de cet aspect, L'Infinie Comédie est un roman dense, long, il n'est pas fait pour tout le monde. Il faut déjà aimer le côté très atypique de l'histoire et de l'univers de David Foster Wallace, il faut ensuite apprécier les romans imposants -et réussir à le transporter- mais cela vaut la peine ! D'une part parce que c'est un incontournable pour tous les amoureux de la littérature américaine, parce qu'on a de quoi être fier de tourner la dernière page (il faut se l'avouer) et d'autre part parce que ce livre regorge d'originalité !

Ce roman est une dystopie hors du commun, une suite de portraits de protagonistes étranges, une flopée de dialogues complexes et de descriptions extrêmement précises. Il y a bien sûr des passages assez longs mais toute la morale sous-jacente est extrêmement intéressante.

En définitive, c'est un roman complexe à lire mais il s'agit surtout d'un incontournable du genre !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Le best seller de l'auteur américain a provoqué bien des soucis aux traducteurs français, d'où sa parution tardive ici. Et ce n'est pas étonnant quand on connaît l'écriture de David Foster Wallace, qui manie la langue comme on joue au tennis, avec stratégie, subtilité, coups tordus, jeu - et amour. Pour décrire le monde qui l'entoure, il se réfugie dans l'ironie avec intelligence et brio, mais surtout une grande lucidité, forcément désabusée.

Ici, il s'attaque à un projet de grande envergure : plus de mille pages, soit un bon gros pavé dans la mare - ou dans la gueule, c'est selon. Alors, évidemment, il vaut mieux ne pas commencer par ce livre-ci si vous souhaitez découvrir son oeuvre - je vous conseille plutôt La fonction du balai, pour n'en citer qu'un.

Nous nous retrouvons projeté dans des Etats-Unis fictifs - mais proches de la réalité, nous ne sommes pas du tout dans la science-fiction - où les années ont été remplacées par des marques, où les déchets sont catapultés, où l'Indépendance du Canada est discutée, où les technologies ont tellement avancé qu'elles ont du reculer, où les oeuvres de divertissement peuvent tuer aussi insidieusement qu'une arme létale. Nous suivons plusieurs personnages aussi hétéroclites que des professionnels du cinéma, des criminels en fauteuil roulant et des haut-gradés du gouvernement, mais surtout plusieurs établissements, dont une académie de tennis pour jeunes adolescents et un refuge pour anciens toxicomanes et alcooliques. Rien ne semble les relier au premier abord, et il faudra attendre le clou du spectacle pour faire le rapprochement.

Avant tout, je dirai que c'est un livre sur l'infinie tragédie des relations sociales, sur l'enfer de l'addiction, sur la comédie burlesque de la politique, sur le grotesque du marketing. Un livre assez intellectuel, parfois très technique, puis soudainement totalement anarchique, tant dans sa façon d'être relaté (vous trouverez d'assez conséquentes "notes en bas de page" à la fin du livre, dans lesquelles parfois figurent des chapitres entiers) que dans ses rebondissements. Absolument tous les personnages ont des tares, des fardeaux, des problèmes, des troubles mentaux ou sociaux, et chacun d'eux est à la fois une énigme et un livre ouvert sur les plaies visibles ou invisibles - faute à une société malade, incapable de créer encore des liens, de communiquer, qui se sent obligée de fuir dans le divertissement, la colère, la drogue, l'exercice physique, le sexe...

Bref, préparez-vous à une expérience dense, intense, profonde, caricaturale, une de ces expériences dont vous ne savez pas si elle vous donne envie de rire ou de pleurer - mais à choisir, disons que c'est bien une grosse farce, celle de la société actuelle.

Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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Tout d'abord, rendons hommage au glorieux Traducteur qui, après 15 ans de labeur incessant (il faut bien ça), nous livre mille quatre cent pages de défi littéraire américain dans la langue de Molière.
T ! Revoilà le prince de lumière ! Gloire à T, gloire à T ! Ô T c'est ici…
D'une lecture à la fois frustrante et envoûtante de bout en bout, L'Infinie Comédie est un pavé érigé en monument, ou décrié suivant ses lecteurs. La question récurrente portant si j'ai saisi sur sa portée universelle ou simplement prétentieuse.
Sans rien passer de la difficulté de lecture d'un roman dont 70% (le comptage est de moi) du contenu ne concerne pas une trame principale d'ailleurs inavouée, il est impressionnant de s'apercevoir qu'il représente dans son ensemble le rendu juste d'une manière de voir le monde au travers des faiblesses des hommes. C'est un récit qui forme la mise en abîme d'une humanité qui n'en finit pas de se chercher elle-même. Récit, aussi, qui se fait prophète sur de nombreux points en se fondant uniquement sur ces faiblesses, à partir de quelques personnages. Sans être expert en la matière, j'ai l'impression qu'il y a quelque chose de Proust dans cette démarche : la recherche de l'universel à partir des faiblesses de l'individualité. Aussi dans la manière de se cacher derrière un humour à froid, tout en décalage (et aussi, ici, derrière un zeste d'ultra-violence, ce qui laisse au moins une différence notable entre les deux).
Inversement, il y a aussi bien des choses à dire sur un livre qui, malgré sa longueur, me semble trop vite fini, ceci même en concédant qu'il ne peut fondamentalement pas se finir tout à fait (je laisse ici le sujet scabreux de la fin d'un livre). de même une absence à peu près totale de trame déclarée rend l'ensemble très indigeste. L'un et l'autre point plaidant plutôt pour la prétention de l'ensemble.
Après cet exercice de thèse et d'antithèse, il ne reste donc plus qu'à conclure, et pour cela je dirais en résumé que – ah oui quand même, que bon chef d'oeuvre quand même non ? Mais aussi que ben je suis pas fâché de l'avoir fini. Y'a quoi sur Netflix au fait en ce moment ?
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CHRONIQUE D'UNE LECTURE
Page 50.
Je me fixe cet objectif pour réfléchir à la question de poursuivre la lecture ou pas. Troublée par l'écriture de D.F. Wallace, je pencherais bien pour l'arrêt.

Page 150.
Revenons aux prémices. L'idée de lire « L'Infinie Comédie » avait fait son chemin suite à la vision de «En ce moment sur Babelio : nos lectures de l'été» (YouTube, 7 juillet 2020), plus précisément le conseil de Guillaume. J'ai pu emprunter la traduction française, ainsi que l'original qui étaient tous deux disponibles à la bibliothèque du Phare. Premières pages à la fin juillet, j'avançais doucement mais étais arrivée à un palier de motivation, je continue ou pas ?
Je me suis alors nourrie des critiques des Babelionautes, surtout celles de "pasiondelalectura", 'Luniver" et "pleasantf" qui m'ont redonné du courage.
Dommage que l'avant-propos de 2006 de Dave Eggers (voir ses 22 livres recensés sur Babelio, je n'ai encore rien lu de lui) ne figure pas dans la traduction car c'est un argumentaire bien ficelé sur l'intérêt de lire cet ouvrage. En voici un extrait (traduit à l'aide de DeepL):
« Lorsque vous quittez ces pages après ce mois de lecture, vous êtes une meilleure personne. C'est fou, mais aussi difficile à nier. Votre cerveau est plus fort parce qu'il a été soumis à un mois d'entraînement et, plus important encore, votre coeur est plus robuste, car il n'y a guère de récit plus émouvant du désespoir, de la dépression, de la dépendance, de la stase générationnelle et du désir ou de l'obsession des attentes humaines, des possibilités artistiques et sportives et intellectuelles. Les thèmes sont vastes, les émotions (même si elles sont protégées) sont très réelles, et l'effet cumulatif du livre est, on pourrait dire, sismique. »
Sursaut d'orgueil peut-être, je me suis remise à la lecture, comme si un déclic s'était produit aux environs de la page 135.

Page 211.
Absolument réjouissant, de la page 202 à 211 : un petit essai très visionnaire sur l'utilisation de l'image au téléphone.

Page 311.
« Chronologie de l'ère sponsorisée » qui peut nous aider à nous retrouver chronologiquement dans ce labyrinthe.

Page 590.
Passage, entre les pages 583 et 597, sur les idéaux fondamentaux des américains, et le caractère sacré des choix individuels.

Page 1328.
Une dernière page qui nous renvoie chronologiquement au début du livre. La boucle est bouclée ? Par cette dernière entourloupe, l'auteur aurait-il voulu nous signifier un éternel recommencement ? Un cycle infernal auquel personne ne peut échapper ?

Eblouie par la maîtrise de l'auteur qui jamais ne se perd dans son récit, il me fut pourtant difficile d'échapper à la nausée qu'il fait éclore à chaque page.

Complètement à l'unisson des impressions de Luniver, je ne mets toutefois que quatre étoiles, car le plaisir de lecture est variable, parfois inexistant. Il m'a fallu beaucoup d'efforts pour y arriver. A chacun d'apprécier, en y réservant un mois de sa vie, par petites touches.
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Un livre énorme, dans tous les sens du terme.
Une écriture qui s'écoule et s'écoule encore pour plonger dans l'intime des êtres. C'est drôle, absurde, ça traite de nos dépendances, de nos folies, c'est concret, technique. Inclassable.
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Je ne vous dirai pas que l'on n'éprouve de lassitude à aucun moment à la lecture de ce pavé. C'est une lecture parfois exigeante, souvent labyrinthique, et qui nécessite dans tous les cas un minimum d'investissement. Certaines notes de bas de pages trainent parfois en longueur, bien qu'elles contribuent grandement à la richesse de l'univers créé par David Foster Wallace. Et je dois bien avouer que la fin m'a laissé un goût amer les 5 premières minutes. le temps que je comprenne que tout simplement la mascarade décrite : l'école de tennis, le centre d'addictologie, les assassins en fauteuil roulant, bref tout ce foutoir n'a pas de fin. Les anti-héros sont laissés seuls avec leurs addictions et leur bêtise. Rien ne les sauvera, l'histoire continuera encore et encore, elle n'aura pas de fin. Et c'est alors que vient la vraie amertume, celle que DFW aura probablement voulu porter. Car derrière l'humour acerbe des mille-quatre-cents-je-ne-sais-plus-exactement-combien-de-pages se cache une réelle désillusion face à l'ère du divertissement, de la bêtise à grande échelle et de l'illusion.
Quant au style, ma foi, c'est une véritable leçon d'écriture : l'auteur joue avec tous les registres avec une facilité déconcertante. Cela m'a d'ailleurs été confirmé à la lecture du roi pâle, roman malheureusement inachevé, où David Foster Wallace arrive à rendre le système fiscal américain intéressant…
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