Le vol du siècle

Google et Facebook savent tout, tout au moins beaucoup, sur nous. On le savait. Oui, l'information précise et son exploitation ciblée valent cher, elles sont le pétrole du 21è siècle. de l'empreinte numérique au profil psychologique, les GAFA ne sont pas à une approximation près. L'anonymat et la vie privée sont des concepts dépassés pour la Silicon Valley dont on dit que le leitmotiv serait « Allez vite et cassez des choses ».
Leur produit, c'est nous! Google et Facebook ne vendent pas que de la publicité, ils vendent des profils, des cibles. Ils ont cassé les codes !
Mais il y a pire. La Chine fait dans la surveillance de masse, la reconnaissance faciale et la relève de températures, le calcul du crédit social des bons et mauvais citoyens. La Chine a ses propres GAFA car ils savent bien que les espions américains se servent dans les données des GAFA, en contrepartie d'un traitement, voire une protection, fiscal exceptionnel.
Jan Walraven est journaliste belge, flamand et la traduction par Caroline Coppens, également belge, nous situe le sujet au niveau de l'Union Européenne à Bruxelles et ailleurs. le RGPD, le nouveau règlement européen en matière de respect de la vie privée, est un premier signe de résistance et le cas de Cambridge Analytica nous en rappelle la nécessite.
La partie la plus intéressante du livre est bien la cinquième partie ‘Après le vol' (de toutes les données que nous leur avons confiées !). Il y est question d'une reconquête démocratique dans le sens d'un démantèlement de ces géants. le livre ne le dit pas, (cela a pu m'échapper) mais les Etats-Unis de l'époque des Trustbusters (briseurs de monopoles en pétrole, chemins de fers), vers 1902, nous ont montré le chemin. L'Europe a sanctionné les crimes économiques des GAFA par des amendes record et pourrait procéder à leur démantèlement au sein du Marché unique européen. Osera-t-elle ?
L'UE est un espace de droit exceptionnel, mais il faut également une prise de conscience au sein de la société civile. L'activiste autrichien Max Schrems nous montre la voie avec l'initiative NOYB (None of your business – cela ne vous regarde pas, vous les géants de la collecte d'informations personnelles). Jan Walraven cite également des initiatives au Pays-Bas et en Belgique, et ceci me semble être la bonne voie. Si on s'indigne tant contre les GAFA pour seulement laisser les états prendre le relais des géants du privé, alors nous avons oublié notre propre histoire. Celle avec les fichiers des juifs, l'ORTF et surtout, vers l'Est, le totalitarisme avec ses Stasi et autres barbouzes, dont le régime chinois est l'héritier.
Après les révélations d'Edward Snowdon sur l'espionnage tous azimuts des autorités américaines, rien à envier à la Russie ou la Chine, et l'épisode Cambridge Analytica dans des élections récentes, ayant pour conséquences, au moins partielles, les victoires de Trump et du Brexit, j'ai décidé de ne plus aller sur Facebook et je tiens. Je garde le contact avec la famille sur Instagram, mais je ne publie plus. Je reste sur des banalités sur WhatsApp (les deux apps sont dans l'écurie Facebook). Il est plus difficile de se passer des services réels d'Alphabet/Google avec Gmail, qui sait vraiment tout, car je l'utilise depuis qu'il existe. Je viens de commencer d'utiliser https://duckduckgo.com/ comme moteur de recherche. Twitter en sait beaucoup sur moi, car je ne conçois pas d'y devenir un troll anonyme, même si je suis sur Babelio avec un alias ! Cher Babelio ne nous espionne pas et nous renvoie sur plusieurs vendeurs de livres, et pas seulement Amazon. Je les félicite et je continue à faire des découvertes en librairie, ainsi ni Babelio, ni Amazon ne savent tout de mes lectures !
D'autres voies pour échapper à ces GAFA-fouineurs sont listées dans l'addendum ‘Protégez votre vie privée'. Ces options méritent d'être reprises partout.

Merci à Babelio et aux éditions Now Future pour l'envoi de « le vol du siècle : Comment nous avons perdu notre vie privée et comment la reconquérir », un livre dont je recommande la lecture à toute personne utilisant Internet.

Avant même d'avoir ouvert ce livre, je savais que j'allais avoir peur… et je ne me suis pas trompée. Non pas parce que je découvrais le sujet, mais plutôt car j'avais sous-estimé l'ampleur de la problématique orwellienne exposée par Jan Walvaren.

Alors oui, ce livre emploie un jargon qui pourra paraître barbare à certains : GAFA, data, machine learning, smart cities, smart contracts, RGPD, blockchain, algorithmes biaisés, et j'en passe.

Et oui, certains pourront considérer que l'exposé de la situation est, en tout ou partie, trop alarmiste.

Reste que ce livre a le mérite de mettre en lumière la valeur marchande de nos données personnelles et les importantes restrictions à la liberté qui peuvent découler de leur exploitation sans contrôle ou presque (et soit dit en passant, telle que cette exploitation s'effectue actuellement). Ce livre sensibilise également à la nécessité de se responsabiliser dans l'utilisation d'Internet.

Jan Walvaren vulgarise très bien son sujet et l'étaye d'exemples parlants et/ou facile à vérifier. Si ce qu'il décrit est anxiogène, son message est aussi porteur d'optimisme car il détaille les actions existantes de lutte contre l'exploitation abusive des données personnelles. Enfin, il nous propose aussi quelques solutions simples (quoiqu'imparfaites) que nous pouvons tous mettre en oeuvre afin de regagner un minimum de contrôle sur ces « personal data » si convoitées.

Tout d'abord merci à Babelio pour son opération masse critique et aux éditions Now Future pour l'envoi du livre.
L'auteur est un jeune journaliste d'investigation belge qui met en lumière l'aspect économique de la collecte des données sur le web.
La maison d'édition, belge également, a pour vocation de publier des textes qui questionnent notre avenir, pour entrevoir des solutions sur les questions qui font l'actualité.
Et quoi de plus actuel que le web et la vie virtuelle ?
Ce livre nous informe de façon très détaillée du pillage de nos données par les grands groupes du web, Facebook et Google notamment (l'auteur reste assez circonspect sur Amazon et Apple…), pour qui notre vie privée n'a plus de secrets.
Moi qui me renseigne régulièrement sur la protection de la vie privée sur internet, je suis assez à jour sur les infos mentionnées dans l'ouvrage. Mais j'ai encore appris des choses ! Les dizaines d'entreprises qui se repaissent de la publicité ciblée, les conflits d'intérêt, la moindre information sur l'utilisateur envoyée à une application ou un site web, et surtout la très mauvaise protection de ces données, qui peuvent être piratées assez facilement…
Un constat édifiant donc, mais je trouve le sous-titre malheureusement faussé : car je n'ai pas trouvé dans ce livre « comment reconquérir [ma] vie privée ». Il y a certes un petit chapitre sur l'importance du paramétrage de son smartphone, ordi ou tablette, mais ce sont là des recommandations qu'on trouve déjà facilement quand on a déjà fait des recherches sur comment se protéger… Les quelques projets évoqués pour protéger ses données sont décrits de manière laconique et évasive. Et le RGPD mis en place depuis 2018 a bien du mal à élever le ton face aux GAFAM, assez puissants pour faire taire les voix qui s'élèvent.
Un bémol donc, car si la situation actuelle est parfaitement décrite et très détaillée et documentée (avec des exemples d'affaires, et une bonne bibliographie en fin d'ouvrage), les solutions sont beaucoup trop insuffisantes, et je m'attendais à bien plus… Je reste donc sur ma faim pour cette partie.
Autre détail qui m'a gêné tout au long de ma lecture : la nationalité de l'auteur. Je m'explique : ce livre est traduit du néerlandais et l'auteur a principalement étudié ce qui se passe en Belgique et aux Pays-Bas. Beaucoup de références m'ont alors échappé (des journaux nationaux, des entreprises), des termes « belges » (laptop, subsidié, nonante) et des rappels constants de « notre pays » (la Belgique) avec statistiques notamment, sans oublier des articles en néerlandais dans la bibliographie, pour la plupart non traduits en français. Dommage pour le public français, pour qui les statistiques et les comparaisons avec les Américains resteront inconnues…
Malgré tout, un livre à lire, pour rester informé sur ce monde des « big data », affolant, qui nous dépasse mais dont les gros groupes américains ont bien compris tout l'enjeu, et sur un possible emballement qui pourrait nuire de plus en plus à chaque citoyen mondial, fiché, noté, suivi si ces données restent entre les mains de groupes influents qui se soucient plus de leur chiffre d'affaire que de la protection de la vie privée de chacun. Une prise de conscience sur le fait que rien ne s'efface en ligne que tout un chacun devrait avoir.

Coucou les lecteurs,

Le week-end c'est bd, aujourd'hui au programme le second volume de la très belle série "Charlotte impératrice" de Nury et Bonhomme.

Présentation de l'éditeur,

Depuis son mariage avec Maximilien d'Autriche, Charlotte va de désenchantements en désillusions. Sa vie conjugale réduite à néant, elle mise son va-tout sur la couronne du Mexique.

À leur arrivée à Veracruz, le couple impérial découvre un pays exsangue, bien loin d'être pacifié par les troupes françaises. Ils doivent faire face à la défiance des élites locales bien décidées à tirer parti de la faiblesse de caractère de Maximilien pour préserver leurs intérêts.

Mon avis est en ligne sur le blog , cliquez sur ce lien ou sur la photo https://nathavh49.blogspot.com/2020/08/charlotte-imperatrice-2-lempire-nury-et.html
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